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Le blog d'André Boyer

À l'été 1794, un trou noir surgit au coeur du pouvoir...

9 Octobre 2013 Publié dans #HISTOIRE

 

En cette paisible année 1794, tandis que le doux Robespierre, qui était « personnellement » hostile à la peine de mort, se voyait contraint de couvrir la France de sang pour que vive sa conception de la République (voir mon blog du 26 septembre dernier intitulé « La Convention liquide ses opposants »), la guerre déclarée par les Conventionnels à l’Europe entière se poursuivait  au dehors.

trou-noir-1La formidable dictature militaire qu’était devenue la France était à l’offensive, appliquant aussi, il n’y avait pas de raison, la terreur à ses ennemis. Les Autrichiens évacuèrent la Belgique, les Prussiens se replièrent en Westphalie et les Anglais au Hanovre. Dugommier envahit la Catalogne, Moncey occupa Saint-Sébastien et sur les Alpes le général Bonaparte proposa l'invasion de l'Italie. Sur les mers, la situation était moins favorable : les comptoirs des Indes, St Pierre et Miquelon et la Martinique étaient tombés aux mains des Anglais et Haïti se trouvait plongé en pleine guerre civile.

On entendit à la Convention, l’ineffable Barère (qui est parvenu à mourir dans son lit en 1841) dénoncer « les perfidies et tous les genres de corruptions et de crimes employés par le gouvernement anglais », afin de proposer à la Convention, le 26 mai 1794, d’exécuter les prisonniers anglais et hanovriens. Exécuter !

En outre, le 4 juillet, la Convention décidait que les troupes ennemies occupant des places françaises qui, après sommation, ne se rendraient pas dans les 24 heures, seraient passées au fil de l’épée. Tout bonnement. On nage en plein délire sanglant : avez vous lu à l’école le moindre livre d’histoire qui vous narre  ces faits avérés, au doux pays des Droits de l’Homme ?

Cependant, au premier semestre 1794, dans une atmosphère de règlement de comptes entre mafias antagonistes,une sorte de trou noir aspirant tous ses acteurs vers la guillotine, finit par apparaître au centre du pouvoir.

La Terreur, que la Convention avait justifiée par le risque d’invasion étrangère, était naturellement devenue une machine à abattre toute personne susceptible de gêner le pouvoir, quand ce n’était pas au hasard ou pour remplir les quotas.

Tout indiquait que le pouvoir était entre les mains des malades mentaux les plus dangereux qui aient jamais gouverné la France.

Le premier d’entre eux, l’Incorruptible, concoctait une nouvelle « épuration », à sa gauche cette fois-ci, tandis que ses collègues le soupçonnaient depuis la cérémonie de l’Être Suprême, de vouloir accéder à la dictature. À partir du 29 juin 1794, Robespierre ne paraissait plus au Comité de Salut Public pour préparer ce nouveau coup de filet sanglant, tout en continuant à fréquenter régulièrement le Club des Jacobins dont il faisait exclure ses ennemis. 


Dans ce vide vertigineux qui les aspirait vers la mort, ceux qui se sentaient menacés par Robespierre se rapprochèrent et s'unirent pour faire face à l'épreuve de force.

C’est alors que Robespierre se décida à passer à l’attaque le 26 juillet 1794, en montant à la tribune de la Convention. 

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