LE LANCEMENT DE MARCOM
18 Juillet 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE
La même année que le programme du CNAT en Algérie, en 1989, la FNEGE* se voit attribuer le marché de MARCOM en Bulgarie et elle me demande de mettre en place ce programme.
J’étais alors en charge de quatre programmes internationaux pour le compte de la FNEGE, à Madagascar, en Chine, en Algérie et en Bulgarie. Autant reconnaître que ces activités occupaient l’essentiel de mon temps et de mes pensées, mon enseignement et ma recherche passant au second plan.
Il était logique que la FNEGE, par l’entremise de son secrétaire général et ami Jean-Claude Cuzzi, me propose alors de travailler quasi à plein temps pour son programme international, qui était dirigé par l’excellent Joël Rateau.
Jean-Claude Cuzzi souhaitait qu’à terme je m’installe à Paris, ce qui signifiait d’y trouver un poste de Professeur acceptable et d’y déplacer ma famille. J’acceptais dans un premier temps de passer deux jours par semaine dans les bureaux de la FNEGE, 2 Avenue Hoche, prenant l’avion régulièrement en Classe Affaires entre Paris et Nice (cela existait à l’époque), ce qui me permit de voir l’avion attendre pour décoller d’embarquer le Prince Albert et l’un de ses amis, dont j’observais le comportement lors du vol.
Mais en fin de compte, je ne donnais pas suite au projet de m’installer à Paris et les aller retour Nice Paris cessèrent au bout de quelques mois.
La Bulgarie donc. En janvier 1989 Todor Jivkov et François Mitterrand, en déplacement à Sofia, avaient passé un accord pour créer à Sofia une école de gestion destinée aux dirigeants et cadres d’entreprise bulgares, MARCOM. Ne me demandez pas ce que signifie exactement ce sigle bulgare en français, je ne m’en souviens plus.
Il s’agissait, avant de s’effacer, d’une des dernières tentatives du régime communiste bulgare pour se moderniser en initiant ses cadres aux méthodes de gestion occidentales. Le problème structurel de cette École résidait dans sa direction bicéphale, un type de direction qui s’est toujours et partout révélée instable, conduisant soit à la prise de pouvoir par l’une des deux parties, soit à la destruction de la structure, et ce qui est arrivé finalement à MARCOM.
Le conseil d’administration était parfaitement paritaire entre bulgares et français, même si le Président du CA, français, avait voix prépondérante. Il faut savoir que le financement de MARCOM était largement assuré par le budget du Ministère des Affaires Étrangères, à l’exception des salaires des employés bulgares de MARCOM et de ses locaux.
J’étais chargé d’organiser le fonctionnement de MARCOM, recrutement des professeurs et des étudiants, conception du programme de formation, relation avec les entreprises (généralement publiques) bulgares. Je devais aussi recruter un Directeur Adjoint au Directeur de l’école, ce dernier étant statutairement bulgare, Branimir Botev. Je proposais le poste à l’un de mes amis, Paul Fourquet qui était en poste à l’IUT de Nice dans le département GEA.
Paul et sa femme n’hésitèrent pas à s’installer à Sofia, supportant vaillamment les troubles qui accompagnèrent le changement de régime. Mais ils avaient (et ils ont toujours sûrement) le goût des défis à relever. Et il fallait avoir du courage pour quitter Nice pour Sofia dans les années 1989-1990.
L’école se mit en place, dirigée conjointement par l’attelage Botev-Fourquet qui ne tarda pas à devenir conflictuel.
* La FNEGE est une organisation reconnue d'utilité publique, à but non lucratif, créée en 1968, dans le but de développer et d'améliorer la qualité de l’enseignement supérieur de gestion des entreprises en France. L'acronyme FNEGE signifie Fondation Nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises.
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