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LE DUC DE LÉVIS SE PRÉPARE AU COMBAT
1 Juin 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
La mort de Montcalm entrainait l’attribution du commandement des troupes françaises de la Nouvelle-France à Lévis, qui inaugura la charge qui lui incombait en partant immédiatement pour Québec, qu’il rejoignit le 17 septembre 1759.
Il y trouva une armée française démoralisée, bivouaquant sur la rivière Jacques-Cartier. En apprenant ce qui s’était passé, il devint blême de rage. Jamais, déclara-t-il avec colère, il n’avait vu un désordre pareil ! Avec raison de mon point de vue, Il imputa à Montcalm, qui avait ordonné d'attaquer avant d'avoir réuni toutes ses forces, la responsabilité de la défaite et de la débandade qui s’en était suivie, juste au moment où le commandement français estimait qu’il allait terminer glorieusement la campagne de 1759 !
Il se mit alors au travail en vue de restaurer l’ordre dans les troupes, de renforcer Québec avant qu’elle ne dût capituler et de préparer une attaque contre le camp britannique. Mais il était déjà trop tard pour Québec, puisque le 18 septembre 1759, Ramezay capitulait. Il ne restait plus qu’à maintenir une position défensive sur la rivière Jacques-Cartier et à envoyer le reste de l’armée à ses quartiers d’hiver.
Les derniers navires de la flotte britannique étant partis en octobre, les navires français qui restaient descendirent le fleuve et gagnèrent la France, sollicitant l’envoi de renforts en hommes et en matériel à envoyer dès l’ouverture de la navigation, avant le retour de la flotte britannique. Sans ces renforts, il paraissait improbable à Levis, sauf si un traité de paix était signé au printemps, d’empêcher la conquête de la colonie.
Pendant l’hiver, Lévis et Vaudreuil firent des plans pour tenter de repousser les assauts que la colonie ne manquerait pas de subir au printemps 1760. Ils pensaient tous deux que la seule chance de l’emporter était de commencer par reprendre Québec, afin de transférer le plus tôt possible la quasi-totalité de l’armée de la Nouvelle-France sur des positions défensives sur le lac Champlain ou sur le haut Saint-Laurent, selon que l’une ou l’autre voie d’invasion serait choisie la première par les troupes ennemies. Ils espéraient, grâce à la rapidité des communications offertes par les voies fluviales, défaire une après l’autre les armées d’invasion.
Tout dépendait d’une première réussite à Québec et de l’arrivée des renforts de France.
En attendant, à la fin du mois de novembre 1759, au moment même où la bataille perdue des Cardinaux décidait du sort de la Nouvelle-France, Lévis donnait des ordres aux commandants de bataillon pour renforcer la discipline, pour compléter les équipements et pour veiller à ce que les soldats aient toujours huit jours de ration de réserve, afin qu’ils soient prêts à marcher au premier signe. Il donna également des ordres pour renforcer l’entente entre l’armée régulière et la milice, milice que Montcalm, obtu, méprisait.
Pendant l’hiver, Lévis entretint une correspondance polie avec Murray, commandant des sept mille cinq cent hommes de troupe britanniques qui tenaient Québec, au sujet des blessés et des prisonniers, ce qui n’empêcha pas la guerre de continuer, les détachements de la Nouvelle-France harcelant la garnison britannique et la privant de ravitaillement. Il reste que les pires ennemis des Britanniques furent le froid et le scorbut, si bien qu’au printemps la garnison de Murray était tombée de sept mille cinq cent à quatre mille hommes valides.
Puis l’attaque de Québec vint. Le 20 avril 1760, avant que le fleuve ne fût libéré de ses glaces, Lévis quitta Montréal avec une armée de 7 000 hommes, dont 3 000 miliciens. Il leur fallut huit jours d’une marche très difficile dans la neige fondante et la boue pour rejoindre Québec.
À SUIVRE