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Le blog d'André Boyer

L'unique banqueroute de la République Française à ce jour

28 Octobre 2014 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

L'unique banqueroute de la République Française à ce jour

Ramel-Nogaret, le ministre de la banqueroute

La politique de force du Directoire lui donna le courage de redresser les finances de la République en spoliant les rentiers par "la banqueroute des deux tiers": elle reste, jusqu’à ce jour, l'unique banqueroute de la République…

 

Le Directoire lanca en outre toute une batterie de nouveaux impôts et recettes : une loterie nationale, un droit sur les 
chemins et un autre droit sur les hypothèques. Les droits d'enregistrement et portant sur les tabacs étrangers furent accrus.

L’année suivante, un ensemble de lois redéfinirent les contributions directes en établissant la contribution foncière, la mobilière, la personnelle, la patente commerciale ainsi qu'une célèbre contribution sur les portes et fenêtres. L'octroi fut également rétabli à Paris. La répartition et le recouvrement des contributions fut confié à des fonctionnaires indépendants.

Ces mesures drastiques ruinèrent les petits rentiers touchés par « la banqueroute des deux tiers », accrurent le chômage et firent baisser les prix agricoles, enfoncant les paysans dans la misère. 

Les impôts rentraient difficilement alors que les victoires militaires, qui avaient permis de ponctionner les pays occupés, n'étaient plus au rendez-vous. Ces rentrées fiscales decevantes contraignirent la République à faire appel aux fournisseurs des armées pour boucler les fins de mois. Elle les paya en biens nationaux, ce qui créa de nouveaux riches qui contribuérent à discréditer encore plus fortement le Directoire.

Si les royalistes avaient été exclus du pouvoir l’année précédente par le coup d’État du 18 fructidor an V, ce fut l’opposition jacobine qui remporta les élections de Germinal an VI (avril 1798), du fait des difficultés économiques. Les néo jacobins obtinrent, avec la faible participation électorale désormais habituelle, trois cent siéges sur les quatre cent trente-sept à pourvoir.

Le Directoire, mis à nouveau en minorité, mais cette fois-ci sur sa gauche, fit montre d’une grande inventivité pour contourner le suffrage des urnes. Pour y parvenir, il fit purement et simplement annuler, par le biais d’une commission ad hoc, toutes les élections qui pouvaient être dangereuses pour son pouvoir. C’est parce que cette décision fut prise par la loi du 22 floréal an VI (11 mai 1798), que l’on appela les  cent vingt-six députés invalidés les « floréalisés ». Les députés jacobins rescapés furent sélectionnés par les Conseils qui choisirent les têtes qui leur revenaient, ce qui ne rendit pas ces derniers plus indulgents pour le Directoire. Ils prirent pour cibles principales Barras et Reubell, au nom de la lutte contre la corruption. Les citoyens étaient d’autant plus sensibles à ce mot d’ordre que l’hiver 1798-1799 fut d’une exceptionnelle rigueur, rendant la vie de chacun difficile et que le coût de la vie, comme le chômage, augmentaient. 

Aussi les élections suivantes, celles de l'an VII (mars avril 1799), se révélèrent encore plus mauvaises que celles de l'an VI. Elles concernaient trois cent quinze députés et comme presque tous les «floréalisés » l’année précédente furent réélus, le Directoire se sentit impuissant à réagir contre une poussée électorale aussi spectaculaire. La pression des Cinq-Cents s’accrut; ils exigeaient du Directoire des explications sur sa politique, contraignant La Révellière-Lépeaux et Merlin de Douai à la démission. Les néo-jacobins préconisaient désormais une politique de salut public, leur sanglante marotte.

 

Le Directoire se trouvait désormais sur la défensive, d’autant plus qu’il devait faire également face à des difficultés militaires.

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