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Le blog d'André Boyer

À YAOUNDÉ ET AU CAMEROUN

26 Octobre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

UCAC, L'ÉGLISE

UCAC, L'ÉGLISE

À Yaoundé se déroulaient les cours et les rencontres, mais j’ai saisi l’occasion des trois missions que j’y ai effectué entre 1983 et 1987 pour visiter d’autres parties du Cameroun.

 

À Yaoundé même se trouve l’UCAC. Dans le milieu universitaire que je fréquente habituellement, personne ne connaît l’UCAC, l’Université Catholique d’Afrique Centrale, qui rassemble deux mille étudiants environ et qui a essaimé dans plusieurs pays africains, le Congo, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée Équatorial et le Tchad.

Pourtant, lorsque je me suis rendu sur place la première fois, j’en suis resté saisi.

Imaginez en plein cœur de l’Afrique, une sorte de campus à l’américaine, entouré de gazon, impeccablement rangé et organisé. L’UCAC est gérée directement par le Vatican, qui a obtenu l’extraterritorialité de l’établissement lors d’une visite de Jean-Paul II au Cameroun, ce qui lui permet de recruter librement ses professeurs qui peuvent aussi bien venir d’Afrique que de France ou des Etats-Unis, d’effectuer la sélection de ses étudiants et la gestion de ses programmes librement, sans interventions politiques. En France, les Universités Catholiques coopèrent avec l’UCAC. Allez sur son site Internet pour découvrir ses objectifs et ses réalisations.

Pour ma part, je tiens l’UCAC comme l’un des meilleurs établissements universitaires francophones d’Afrique, sinon le meilleur, d’où mon étonnement que son existence même soit tout simplement ignorée par la plupart de mes collègues. Pour ma part, après l’avoir visitée et rencontré ses responsables, j’avais fait le projet avec l’un de mes collègues et ami de l’IAE de Poitiers de créer une maitrise de Commerce, mais cela est resté un projet avorté.

Par ailleurs, je suis sorti de Yaoundé pour aller en priorité à Douala où j’ai été reçu par un couple ami de toujours. J’y allais en général le week-end, mais c’était une expérience terrible en raison de la combinaison entre la chaleur humide de Douala et la consommation d’alcool, qui provoquait immanquablement chez moi une « crise de foie », maladie purement française, qui ne passait qu’à mon retour à Yaoundé, en altitude et au frais. Douala, immense ville grouillante de vie et désordonnée, symbolise pour moi la ville d’Afrique Centrale où tout peut coexister, les quartiers chics et la multitude des quartiers abandonnés à eux-mêmes.

Je suis aussi allé faire une sorte de voyage exploratoire chez les Bamilékés, l’une des sociétés les plus remarquables du Cameroun, me rendant jusqu’à la grande ville de Bafoussam, non loin du Nigeria, sans toutefois me risquer sur les pentes du Mont Cameroun aux confins de la région, qui culmine à plus de quatre mille mètres.

Je suis enfin monté en avion et en voiture au nord du Cameroun, non loin de la frontière tchadienne et donc du lac Tchad, région aujourd’hui interdite au tourisme en raison des incursions de Boko Haram, un mouvement salafiste djihadiste. J’y ai découvert l’incroyable faune du parc national de Waza où l’on approche tout prés des girafes et même des éléphants.

Sur la route, j’ai été frappé par les dépôts de caisses de bière à l’entrée des villages, si bien que l’on voit les amoncellements de caisses plastiques avant les villages, mais j’ai été aussi impressionné par la remarquable architecture en pierre dans les massifs montagneux des Monts Mandara. J'estime que le Cameroun est l’un des plus beaux pays d’Afrique à visiter, notamment le Nord du pays. Mais l’insécurité des transports et la faiblesse de l’organisation hôtelière font que seuls quelques centaines de milliers de touristes s'y rendent chaque année.

Le retour du Nord fut épique, de manière inattendue. Quittant en avion la ville de Maroua à l’extrême nord du pays pour nous diriger vers Yaoundé, nous fîmes escale à mi-chemin sur l’aéroport de N’Gaoundéré. Il faisait très chaud dehors, mais, pour une raison inconnue, l’avion resta hermétiquement fermé, climatisation coupée. Je crois que jamais de ma vie, je n’ai autant souffert de la chaleur, au point que les gouttes de sueurs jaillissaient littéralement de ma peau. 

 

Puis l’avion repartit et nous sommes restés vivants

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