WOLFE ROULE MONTCALM DANS LA FARINE
7 Octobre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE
Les soldats français postés sur la grève et sur la falaise ne parviennent donc pas à empêcher les troupes britanniques de débarquer.
Bougainville qui était en charge de la défense d’une grand espace entre le Cap Diamant et le Cap Rouge, se trouvait en amont au Cap Rouge dans la nuit du 12 septembre, ce qui fait qu’il n’a pas vu les nombreux navires qui se déplaçaient en aval de sa position.
Le Gouverneur Vaudreuil, comme d’autres, s’était inquiété de la vulnérabilité de l’Anse-Au-Foulon, mais Montcalm, avec sa suffisance habituelle, avait clos la discussion en observant que cent hommes suffiraient pour retenir une armée entière jusqu'au jour, notant « qu’on ne peut pas imaginer que les ennemis aient des ailes pour pouvoir dans la même nuit traverser la rivière, débarquer, escalader un chemin obstrué et des murs qui nécessiterait qu’ils apportent des échelles avec eux »
Ce n’est pas ce qui s’est passé: alors que les soldats de Vergor tirent toujours en direction des chalands, l'infanterie légère anglaisecommandée par Howe réussit à escalader le promontoire sans se faire repérer. Les 24 soldats de DeLaune arrivent en vue de la tranchée et de l'abattis qui entravent le chemin de l'anse, sans avoir à combattre. Ils parviennent même (dans l’obscurité) à tromper une sentinelle grâce au bon français du capitaine Donald MacDonald. La montre de DeLaune indique 4 h 20 lorsqu'il rejoint Howe au sommet, pour tomber sur les troupes de Vergor et les cerner.
Vergor ordonne alors à ses hommes de faire volte-face. Mais il est blessé par une balle à la jambe et une autre à la main, et fait prisonnier avec la moitié environ de ses troupes. L'autre moitié de ses hommes se replie sous le commandement de son lieutenant, poursuivis dans les champs de blé des plaines d'Abrahampar les soldats britanniques qui parviennent à les capturer presque tous. Les autres réussissent à s’échapper en longeant la falaise vers l'est où ils rejoignent de petits groupes de soldats qui continuent à tirer sur les embarcations au dessous d’eux. On sait que deux des Canadiens qui se sont échappés courent jusqu'au camp de Beauport.
Wolfe arrive sur le lieu de débarquement une heure après. Quand lui et son adjudant-général, le major Isaac Barré, mettent pied à terre à l'Anse au Foulon, les prisonniers et les blessés français descendent déjà des hauteurs par le chemin de l'Anse.
Le soleil se lève à 5 h 34.
Vers 6 h, les vaisseaux HMS Lowestoft, HMS Seahorse, HMS Squirrel, HMS Laurel et HMS Adventure rejoignent le HMS Hunter devant Sillery pour débarquer le gros des troups. La batterie de Samos atteint le HMS Squirrel avant d'être neutralisée par un détachement de grenadiers envoyé par Wolfe.
C’est alors qu'il se met à pleuvoir, jusque vers 10 heures du matin.
Le plateau se retrouve sans défense, une fois le camp de Vergor capturé, car Vaudreuil avait ordonné à un régiment français qui s’y trouvait de s'installer à l'est de la ville peu de temps avant le débarquement. Or, si les soldats français avaient été plus nombreux sur la plaine d’Abraham, les Britanniques auraient probablement été incapable de s’y déployer.
Pour ajouter un petit détail qui a pu se révéler important pour le succès de Wolfe, un officier français qui aurait du normalement patrouiller le long des falaises, n’a pas pu le faire dans la nuit du 12 septembre car un de ses chevaux avait été volé et ses deux autres étaient boiteux.
En outre la toute première information sur le débarquement est venue d’un soldat qui était parvenu à fuir le camp de Vergor, mais l’aide de camp qui l’a reçu a estimé que l'homme n’était pas dans son état normal et, après l’avoir renvoyé, il s’est recouché.
Pendant ce temps, de l’autre côté de la ville, Montcalm est en état d’alerte depuis 1 heure du matin en raison de la diversion organisée par Saunder au large de Montmorency, qui faisait tirer sur le rivage et qui organisait l’embarquement de troupes, dont beaucoup avaient été extraites des hôpitaux.