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Le blog d'André Boyer

MONTCALM: LE DERNIER INFORMÉ

22 Octobre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

MONTCALM: LE DERNIER INFORMÉ

 

 

Montcalm comprit très tard, vers sept heures du matin, le 13 septembre 1759, qu’il se passe quelque chose d’anormal à l’ouest de la ville.

 

Toute la nuit, il s’est laissé abuser par les ruses des Anglais, qui, il est vrai, sont des maitres en la matière, encore aujourd’hui. Vers 1 heure du matin, des sentinelles postées sur la côte de Beauport entendent des bruits qui laissent donnent penser que des embarcations sont proches : Montcalm place aussitôt ses troupes en état d’alerte.

Puis, vers trois heures du matin, un canot signale avoir vu des navires britanniques devant Beauport : Montcalm positionne un détachement de milice et un canon de campagne sur la grève et fait envoyer un canot en reconnaissance. Mais, au moment où le canot revient vers la grève sans avoir rien vu, la ville de Québec transmet un signal d'alerte. À Beauport, on croit que cette alarme concerne l’assaut qu’ils appréhendent contre eux-mêmes et personne ne bouge.

Cependant, peu avant l'aube, Montcalm entend tout de même des tirs d'artillerie semblant venir de Québec en amont du fleuve. Mais il se rassure en estimant  que ce sont les bateaux de Cadet destinés à l’approvisionnement de Québec  qui ont été découverts par les Anglais. Comme il ne reçoit aucune autre information alors que le soleil se lève et qu’il n’aperçoit aucun vaisseau britannique à l'horizon, Montcalm renvoie ses soldats à leurs bivouacs.

Alors que les soldats sont au repos, un deuxième homme arrive en courant pour prévenir Montcalm du débarquement anglais, le premier ayant été éconduit par un de ses aides de camp. Il lui dit qu’il est le seul survivant du détachement qui se trouvait près de l'Anse-au-Foulon, que les Britanniques ont débarqués et qu’ils sont en train de former leurs lignes de batailles sur les hauteurs de Québec.

Sur le coup, Montcalm  reste  incrédule.

Mais pendant ce temps, un autre rescapé de l'Anse-au-Foulon  est intercepté par l'adjudant General Pierre-André Gohin, comte de Montreuil, qui prend, lui, le message au sérieux et ordonne en conséquence à deux détachements du Régiment de Guyenne de marcher en direction de l'Anse-des-Mères et d'attaquer l'ennemi, quelle que soit sa force. Il monte ensuite sur son cheval pour prévenir Montcalm.

On se rappelle aussi qu’avant quatre heures du matin Vergor a prévenu le Chevalier de Bernetz, commandant du second bataillon du régiment Royal-Roussillon, qui commande la garnison de Québec, que les Anglais effectuaient un débarquement à l’Anse-au-Foulon. Dés qu’il reçoit le courrier de Vergor, Bernetz lui envoie immédiatement un détachement et alerte Vaudreuil à Beauport à cinq heures quarante-cinq pour lui donner son avis sur ce débarquement : il estime que des Anglais ont bien débarqué à l’Anse-au-Foulon mais qu’ils auraient ensuite réembarqué.

Pendant ce temps, un détachement de trente hommes, conduit par le capitaine Jean-Baptiste Magnan, arrive tout d’abord à l'Anse-des-Mères  où il ne voit aucun débarquement britannique mais seulement vingt Canadiens qui montent la garde. Magnan poursuit son investigation vers l'ouest jusqu'aux Buttes-à-Neveu au sommet desquelles il aperçoit la ligne de bataille britannique en train de se former. Malgré l'évident surnombre de l'ennemi, il décide d’agir pour ralentir l’avance des soldats britanniques vers Québec. Il positionne quelques hommes au pied des Buttes-à-Neveu et envoie un groupe prendre les maisons qui se trouvent le long du chemin Sainte-Foy au nord, mais ses hommes doivent retraiter aux Buttes-à-Neveu sous la pression de l'infanterie légère britannique. Au même moment, un détachement du régiment de La Sarre, commandé par le capitaine Laurent François Lenoir de Rouvray, attaque également les soldats britanniques sur le champ de bataille. Rouvray est blessé par balle et fait prisonnier.

Tous ces évènements se déroulent sans que Montcalm en ait pris connaissance. Il est en effet plus de sept heures lorsque Montcalm et son aide de camp James Johnstone, un Ècossais rallié aux Français, se décident à quitter sous la pluie Beauport en direction du quartier général de Vaudreuil pour comprendre quelle est la cause des bruits de canons et de mousquets qu'ils entendent toujours en amont du fleuve.

 

Lorsque Montcalm atteint les hauteurs de l’autre côté des murs de la ville et qu’il aperçoit l’armée anglaise en rangs de bataille, il en est complètement atterré.

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