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Le blog d'André Boyer
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LES COLONIES AMERICAINES FONT LE PLEIN DE DISSIDENTS

18 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES COLONIES AMERICAINES FONT LE PLEIN DE DISSIDENTS

 

 

À partir de 1664, les Iroquois financés par les Anglais étaient neutralisés par le régiment de Carignan-Salière envoyé par Louis XIV. Puis en 1689, les Iroquois, toujours aiguillonnés par les colons anglais, reprenaient le combat contre les Français.

 

L’Acadie est capturée en 1654 par une flotte anglaise, puis rendue aux Français en 1667 par le traité de Breda. Mais les Français perdent définitivement la péninsule acadienne au profit de l'Angleterre par le traité d’Utrecht de 1713, sauf l'île du Cap-Breton et l’île Royale.

Le sud de Terre Neuve est occupé par les Français en 1658 jusqu’à ce qu’ils conquièrent le nord de l’île sur les Anglais en 1696, avant de devoir céder l’ensemble de l’île lors du même traité d'Utrecht.

Le Pays d'en Haut, en d’autres termes l’intérieur du continent, est colonisé par les Français jusqu’à Détroit, ainsi que le Pays des Illinois qui constitue le grenier à blé de la Louisiane, fondée en 1699 mais finalement vendue aux États-Unis en 1803.

Au nord du  45e degré de latitude, qui marque les limites de la concession de la compagnie de Virginie, une centaine de puritains débarquent du Mayflower en 1620 pour fonder Plymouth dans le Massachusetts. Ils nouent des relations froides de voisinage avec des indigènes qui leur permettent pourtant de survivre en leur apprenant à cultiver le maïs ou le potiron et à élever le dindon qu’il célèbreront avec Thanksgiving. Ils sont rejoints par de nombreux protestants allemands qui fuient la misère et les persécutions religieuses. Tous se lancent dans le commerce triangulaire en achetant des esclaves en Afrique pour les revendre en Virginie, au Maryland et aux Antilles. Au milieu du XVIIe siècle, Boston, leur capitale, possède 3000 habitants, tandis que des anabaptistes et  des quakers, eux-mêmes persécutés au Massachusetts, se refugient dans des colonies voisines.

Dés que la colonie de Virginie devient colonie royale en 1624, les Indiens sont réduits en esclavage et condamnés à mort par les conditions de travail qui leur sont imposées jusqu’à ce qu’ils soient remplacés par des esclaves enlevés en Afrique Noire.

En 1632 la colonie du Maryland est fondée pour accueillir les catholiques persécutés en Angleterre, mais ils n’échapperont pas à la domination des protestants qui prennent le contrôle de la colonie à partir de 1689.

En 1638, par réaction, la colonie de Rhode Island est fondée que les bases   d’une charte de tolérance religieuse.

En 1664, les Anglais s’emparent de New York et de sa région, chassant les colons hollandais et suédois qui avaient tenté de s'implanter sur ces côtes.

En 1682 est créée la Pennsylvanie, qui mérite une histoire plus détaillée. La colonie était habitée par plusieurs tribus indiennes, les Delawares, les Iroquois, les Ériès et les Shawnees. qui finiront tous par se révolter avant d’être indistinctement massacrés par les colons. Ces Indiens subissent tout d’abord une colonisation suédoise installée sur les berges du fleuve Delaware entre 1638 et 1655.  

Mais le roi Charles II d’Angleterre avait contracté un prêt important auprès du père de William Penn. Pour solder cette dette, il offre en 1682 à son fils, William Penn des terres au sud-ouest du New Jersey, où il pourra exercer sa religion de quaker, que le roi appelle « Pennsylvanie » la forêt de Penn où il crée Philadelphie. Les quakers ne venant pas en assez grand nombre pour peupler sa colonie, William Penn fait appel à des mennonites allemands, des frères moraves, des amish alsaciens, des presbytériens écossais et des baptistes irlandais ou  gallois, avant que la guerre de Trente Ans (1618-1648) n’entraine la venue de luthériens allemands.

 

Du coup, la croissance démographique de la colonie ou affluent les Amish, les huguenots et les presbytériens écossais, est très rapide : 20000 habitants dés 1700, pour une population totale des colonies britanniques de 262000 habitants.

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LES SULFUREUX ACCORDS SWIFT

14 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LES SULFUREUX ACCORDS SWIFT

 

Savez-vous que toutes vos données personnelles détenues par SWIFT sont transmises sur demande à l’Administration américaine ?

 

Depuis 2001, sans aucune base juridique, les États-Unis exploitaient secrètement les données du réseau SWIFT, mais, bienfait de la liberté de la presse américaine, le New York Times révéla le 23 juin 2006 qu’une coopération s’était mis secrètement entre  en place la société SWIFT d’une part, basée en Belgique, et la CIA et le Département du Trésor américain d’autre part, qui consistait à transmettre des millions de transactions bancaires en violation de la législation belge et européenne de protection des données personnelles.

Il apparu aussi que les banques centrales belge, néerlandaise et suisse étaient complices de ce transfert illégal et que, si le serveur principal de SWIFT était situé aux Pays-Bas, un serveur jumeau de « sauvegarde » avait été créé aux Etats-Unis !

Ces révélations conduisaient le Parlement européen à adopter une résolution qui rappelait que tout transfert de données devait se faire dans le cadre de la directive 95/46/CE sur la protection des données personnelles. Pour sauver la face du gouvernement belge, son Premier ministre, Guy Verhofstadt, exprimait le souhait qu’un accord officiel soit trouvé entre l'Union européenne et les Etats-Unis à propos de la transmission des données bancaires européennes aux États-Unis. Coopération à sens unique, car il ne venait à l’esprit de personne de demander en échange la transmission des données bancaires des citoyens américains à l’UE…

Un « accord intérimaire » en ce sens était approuvé par le Conseil des ministres de l’Union Européenne en juillet 2009, qui devait devenir définitif après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. Mais le Parlement Européen s’inquiétant du non respect des droits de protection des données personnelles des citoyens européens dans l’accord intérimaire, l’accord définitif fut signé en catimini par le Conseil de l’UE, le  30 novembre 2009, la  veille de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, afin d’empêcher le contrôle du Parlement Européen sur cet accord.  

Naturellement, cette manœuvre politique provoqua la réaction du Parlement Européen qui vota, le 11 février 2010, par 378 voix contre 196 et 31 abstentions le rejet de l'accord avec les États-Unis signé par les vingt sept gouvernements. Il en résulta que la Commission européenne, peu soucieuse de se mettre à dos le Parlement Européen, se prononça en faveur d'une renégociation de l'accord, suivie par le Conseil des ministres qui contredisait ainsi le Conseil des chefs de gouvernement du 30 novembre précédent !

Le 24 mars 2010, la Commission européenne proposait un nouveau mandat pour négocier un nouvel accord avec les États-Unis, qui contenait les rassurantes instructions suivantes:

- Le transfert ou le traitement de données à caractère personnel par les autorités européennes ou américaines ne serait autorisé qu'à des fins déterminées, explicites et légitimes dans le cadre de la lutte contre la criminalité et le terrorisme.

- Toute personne aurait un droit opposable en justice d'accéder aux données à caractère personnel la concernant.

- Toute personne aurait un droit de recours administratif et juridictionnel, sans considération de nationalité ou de lieu de résidence.

Les négociations furent d’autant plus rapidement menées que les Etats-Unis n’avaient aucune intention de le respecter, comme la suite le montra. L'accord, signé sous le nom d’accord SWIFT II, était ratifié le  8 juillet 2010 par le Parlement Européen réuni en séance plénière (484 voix pour, 109 voix contre et 12 abstentions) et par le Conseil des ministres cinq jours plus tard. Il est entré en vigueur le 1er août 2010 pour une durée de cinq ans, automatiquement reconduite tant qu’aucune des parties ne souhaite le modifier. Il a donc été renouvelé le 1er août 2015.

Mais dés le mois de mars 2011, un rapport de l'Autorité de contrôle commune d'Europol critiquait les conditions du transfert de données bancaires européennes vers les États-Unis. En effet, les demandes d'accès aux données bancaires envoyées par les autorités américaines seraient trop vagues pour que l’on puisse vérifier leur validité, ce qui n’empêchait pas Europol de transférer 100% des dossiers demandés par les Etats-Unis ! De plus, l'article 15 de l'accord SWIFT, prévoyant que les citoyens européens avait le droit de savoir si leurs données bancaires personnelles avaient été transmises aux autorités américaines, n’était pas appliqué.

Enfin, en juin 2011, le Groupe de coordination des autorités de protection des données de l'Union européenne (G29) adressait une lettre commune au gouvernement des États-Unis pour réclamer (en vain) le respect des principes de la protection des données personnelles.

Au total, avec l’accord SWIFT II, les Etats-Unis appliquent leurs règles nationales concernant la lutte contre le terrorisme à des personnes et des opérations financières en dehors de leur juridiction et ne respectent pas la loi européenne, centrée sur la protection de la vie privée. Il reste à l’Union Européenne à fixer les limites du pouvoir que les Etats-Unis ne doivent pas dépasser dans leur volonté de contrôler les citoyens européens.

 

 

Quoi qu’il en soit, vous voici informé : vous savez désormais que si votre compte bancaire dispose d’un numéro SWIFT, c’est, entre autres, afin de transmettre vos renseignements bancaires aux autorités américaines…

 

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LES UNS TUENT LES INDIENS, LES AUTRES MOINS

9 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES UNS TUENT LES INDIENS, LES AUTRES MOINS

 

Exterminer les Indiens. Ce n’est pas l’idée centrale des Espagnols, mais plutôt l’esclavage, avant qu’ils ne comprennent que c’est vain.

 

Dans la première moitié du XVIe siècle, les Espagnols pénètrent sur  le territoire actuel des États-Unis depuis le Mexique, mais n’y restent pas.  La Floride est à peine aperçue par le navigateur Juan Ponce de León en 1513 puis explorée par Hernando de Soto qui s’engage vers les Appalaches et le Mississippi. Au cours de ce périple, Les Amérindiens rencontrés sont massacrés et certains sont réduits en esclavage pour être déportés dans les Caraïbes. D’autres aventuriers espagnols découvrent vers 1540 le Grand Canyon et Los Angeles.

Au nord, la Grande-Bretagne et la France explorent les côtes américaines entre 1520 et 1607, sans parvenir à s'y implanter. En 1534, Jacques Cartier débarque sur la côte est du Canada, qu’il baptise « Nouvelle-France ». Pendant un an, en 1541, Charlesbourg-Royal est le premier établissement européen en Amérique du Nord. Il s’ensuit une série d’implantations qui échouent.  En 1564, en Floride, la colonie française de Fort Caroline est défaite par la colonie espagnole de Saint Augustine. Dès 1580, le roi d’Espagne crée la Floride occidentale (l’Alabama actuel)  et la Floride orientale (la Floride actuelle).

La première tentative anglaise de colonisation en Amérique du Nord a lieu  en 1587 sur l'île de Roanoke, dans l’actuel État de Caroline du Nord. Elle échoue. Mais en 1606, le roi Jacques Ier fonde la compagnie de Virginie pour coloniser les territoires entre le 34e et le 45e degré de latitude nord. Les colons, chassés de Grande-Bretagne par les évènements politiques et attirés par la fertilité du sol auront rapidement des rapports tendus avec les Indiens.

Le plus ancien établissement fixe des Anglais est la ville de Jamestown qui rassemble une centaine d’habitants. Elle est fondée en juin 1607, sur les terres du chef Potomac Powathan. Pour ne pas mourir de faim, les colons se réfugient dans son village, jusqu'à ce que les Anglais se persuadent que ces colons sont retenus en otage et ils envoient, le 30 août 1608, les troupes du capitaine John Smith les « libérer ». Ils tuent 23 Indiens et repartent avec une vingtaine de femmes et d’enfants comme otages ainsi qu'avec les réserves alimentaires du village. Une fois en sécurité, John Smith fait égorger les femmes indiennes et noyer les enfants. Un brave homme.

Pendant ce temps, au Nouveau-Mexique, Santa Fe est fondée en 1610, entrainant le massacre de cinq cents Amérindiens (des Pueblos et des Navajos).

Au nord, les Français s’établissent à Tadoussac en 1599 et débarquent en 1604 à la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. À partir de 1605,  ils explorent la côte sud jusqu’au cap Cod. En Acadie, Port-Royal est fondé la même année. Les contacts avec les Amérindiens, les Micmacs, deviennent très vite amicaux, puisqu’ils acceptent de fournir des provisions alimentaires à la colonie. À partir de 1629, s’installe aussi en Acadie  une colonie écossaise (la Nouvelle-Écosse).

Au Canada, Samuel de Champlain fonde Québec en 1608 puis conclut une alliance avec les Hurons contre les Iroquois, ce qui entraîne un état de guerre permanent entre colons français et Iroquois jusque dans les années 1630.

La ville de Trois-Rivières est établie en 1634, puis Ville-Marie, l'ancienne ville de Montréal, est fondée en 1642. Dans les années 1640, l'action missionnaire française se développe avec les Jésuites qui se rendent dans des tribus amérindiennes des Grands Lacs afin de les évangéliser. Ils  contribuent ainsi à l'expansion de la colonie vers l'ouest, en même temps que les coureurs de bois qui vont chercher les fourrures de castors. Les Jésuites installés chez les Indiens aux marges de la Nouvelle-France sont la cible des Iroquois. Ceux-ci reprennent la guerre contre les Hurons, puis contre les Français au début des années 1640, avec l’aide des Hollandais qui les fournissent en armes.  

 

En 1648, les Hurons se sont effondrés démographiquement face aux Iroquois, qui se mettent à lancer des raids contre les implantations françaises.

 

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FILIP PALDA, my missing friend

9 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ENGLISH VERSION

FILIP PALDA, my missing friend

 

If you want to know who Filip Palda is, you first need to make Palda’s acquaintance. Filip was born on May 12, 1962 in Montreal, from Isabelle and Kristian Palda.

 

Isabelle came from Bedford, Quebec and was raised by the Ursulines. From the moment that she  met Kristian until her death  in arms of Kristian on July 6, 2016, she  surrounded him with all her love. I liked Isabelle very much. She was rightly proud of her children, Filip and Valerie, and of her husband Kristian, famous for his excellent research.

Kristian comes from a large industrial family who, deeply took part  in the Czechoslovak Republic. He escaped from Czechoslovakia while he was studying, due to the threat of the communist regime's police.

Kristian is brilliant. In the United States and then in Canada, he rebuilds completely his life, resumed his studies and became a professor at Queen's, a great professor of economics and management.

In Kingston, Palda family formed a perfect family, Isabelle, Kristian, Filip and Valerie. At least, in my eyes.

Filip was devoted to his family: to his parents, his wife Maria and his stepmother Raisa. Kristian and Filip, beyond the fact that they were father and son, had one thing in common: intellectual freedom. Kristian knows everything, understands everything with a rare intellectual freedom. He does not limit himself to ‘politically correct’ discussions or thinking.  On the contrary, Kristian detects them immediately. Filip was quite the same. Father and son had exchanges of information quite on everything as both were interested in everything!

Filip was very attentive to Isabelle who had conducted her home with affection, prudence and authority. During the last years of Isabelle’s life, Filip was unquiet about his mother’s difficulties. Filip was constantly present to help Isabelle. He constantly toke a nursing trip between Ottawa-where he was living-and Kingston. Despite his exhausted trips, he never forgot his wife nor his intellectual work. Like Kristian, Filip also was a professor at university.

I will describe Filip outside his academic position. Surely, he was brilliant, though he has not yet been fully recognised. You and I, both know that recognition needs time.

I have known Filip, Isabelle and Valerie by Kristian. I had spent several summers in Kingston where I taught at Queen's. Kristian invited me. I have known Filip, when he was doing his studies in Chicago. Then he became a professor at different Canadian universities, and finally he had been settling at Enap. I first, had started to discuss with Kristian, then with Isabelle, Filip, Valerie, finally with the whole family.  My family came to Kingston during theses summers.

Understanding Filip needs first of all an understanding of Palda’s family:  a Catholic, intelligent, free, solid, friendly family. I do not know in which order I have to write these adjectives.

Filip left after Isabelle had left. This is already the second part of the Palda family that have left me. We knew this is life, but it's too hard!

It's simple to understand that they were, that they are part of my big family, that they have left me and, of course, I have tears in my eyes. It's silly, I know, but I liked Filip very much. I discovered with him Tim's Hortons, Costco as well as the subtlest politico-economic reflections. I invited him to teach at the IECS in Strasbourg where I was Dean, I read his books, I made the project to translate one of them, I visited with him the aviation museum in Ottawa, I slept at his home and I enjoyed the warmth of his home. I was walking with him for several hours, while we were exchanging endlessly. Thanks to him, his friendly and his determined perseverance, I had become an invited Professor at ENAP and started to dream about a possible settlement in Canada.

Life can be short and a problem never comes alone. It has first started by Flip sickness, then Isabelle's departure. All the links were, step by step, suspended when these catastrophes buried them under the blue pale sky of Kingston. Filip had sent me several films of Kingston taken by his drone, his neighbourhood, his street and his family. A drone which at the end was flying over his life, more and more fragile. I have never liked these films: they were so melancholic, so nostalgic.

I do not anymore dare to see them any more; I did not dare anymore to call them.  What I was waiting for?  Waiting for the worst that I did not want to confess?

And here it is.

With Filip gone, a part of my Canada is gone.

What do you want me to write more? To pay tribute to his work? I do not think this is the right time. Moreover, I published a blog written by Filip on Gary Becker, on November 12, 2014, at a time when the disease secretly covered. You want me to write that he was a great guy? Yes, he was a great guy, but it is too late to write it now, it's indeed too late.

I'll just write down what I feel. Filip was someone too good, too generous, too sensitive and too intelligent to live in the world of brutes where he was living. So he was sacrificing himself deeply to the people he loved, until he understood he had nothing more to give. At this moment, when he became sure that he had done all he could, he left.

What I have just written, you can be sure that I won’t wrote it for many people. This Sunday, at the church of Puget-Théniers, we had a Mass for Filip and Isabelle at the request of Kristian. Thus, the bond is still maintained, in spite of everything.

But let's see. If this note can be used for something, it is to understand this: I liked very much Filip and now he has gone, it's too late, I can not give him anymore anything, he can not give me anything anymore. Except I'll read him again.

Also this note can be used to understand that friendship, affection that you share with someone is the most precious thing that you have in this life. Do not waste it, do not neglect your friends and above all for God sake, do not get angry with your friend.

 

Live your friendship to the end, for sure the end will come and then there will be nothing left for you, as if friendship was only a scrap of paper burning, flying into the great Canadian wind on August 24, 2017, through the window of a hospital in Toronto...

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Filip PALDA, mon ami envolé

4 Septembre 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

Filip PALDA, mon ami envolé

 

Si on veut saisir qui est Filip Palda, il faut commencer par sa famille. Filip est né le 12 mai 1962 à Montréal, d’Isabelle et de Kristian Palda.

 

Isabelle venait de Bedford (Québec) élevée par les Ursulines. Lorsqu’elle rencontra Kristian, l’entourant de tout son amour, elle ne le quitta plus que pour mourir dans ses bras, le 6 juillet 2016. J’aimais Isabelle. Elle était fière à juste titre de ses enfants, Filip et Valérie, et de son époux Kristian, fameux pour l’excellence de sa recherche.

Kristian, son père, est d’origine tchèque. Il s’est enfui de Tchécoslovaquie, alors qu’étudiant, il était menacé par la police du régime communiste qui venait de prendre tout le pouvoir, alors qu’il était issu d’une grande famille industrielle fortement engagée dans la République tchécoslovaque qui émergea en 1918. Aux Etats-Unis puis au Canada, Kristian a eu le courage de reconstruire complétement sa vie, reprenant ses études tout en faisant des petits boulots jusqu’à devenir professeur à Queen’s, un grand professeur d’économie et de gestion.

À Kingston, la famille Palda formait une famille parfaite, Isabelle, Kristian, Filip et Valérie. En tout cas à mes yeux.

Filip était tout entier lié, tout entier acquis à sa famille, celle dont il est issu et celle qu’il a construite avec Maria et sa belle-mère Raisa. Avec Kristian, c’était l’incroyable richesse des échanges intellectuels. Kristian sait tout, comprend tout avec une liberté  intellectuelle rarissime. Il ne se laisse prendre à aucun piège du politically correct, au contraire il les détecte immédiatement. Filip a fait de même, il pouvait avoir un échange avec Kristian sur tous les sujets et comme tous les deux s’intéressaient à tout !

Avec Isabelle qui savait conduire sa maisonnée avec affection, prudence et autorité, Filip n’était qu’attention. Dans les dernières années de la vie d’Isabelle, il sera sans cesse anxieux de ses difficultés et sans cesse présent pour l’aider physiquement, faisant en permanence l’aller-retour entre Ottawa où il habitait et Kingston. Sans cesse des aller-retours épuisants, sans compter sa fatigue, sans oublier sa femme ni son travail ou plutôt ses travaux, car il enseignait, écrivait et participait à des débats.

Je décris Filip en dehors de son côté universitaire, brillant bien sûr et non encore pleinement reconnu, car il faudra du temps.

Moi, Filip, je l’ai connu par son père, comme Valérie et Isabelle. J’ai été reçu à Kingston où j’ai passé plusieurs étés, invité grâce à Kristian par Queen’s. J’ai connu Filip étudiant à Chicago puis professeur au Canada, finalement installé à l’Enap. J’ai commencé par échanger avec Kristian, puis avec Isabelle, Filip, Valérie, avec toute la famille à la fois. Ma propre famille est venue à Kingston, je m’y suis presque installé. Comprendre Filip, c’était d’abord comprendre la famille Palda, catholique, intelligente, libre, solide, amicale, je ne sais dans quel ordre écrire ces adjectifs.

Filip parti, c’est déjà une deuxième pièce de la famille Palda qui s’en va, après Isabelle. On savait  que c’était couru, c’est la vie, mais que c’est dur !

C’est simple, c’est un morceau de ma grande famille à moi qui me quitte et bien sûr, j’en ai les larmes aux yeux. C’est bête, je sais, mais j’aimais Filip. J’ai découvert avec lui aussi bien les Tim’s Hortons ou Costco que les réflexions politico-économiques les plus subtiles. Je l’ai invité pour donner des cours à Strasbourg, à l’IECS, J’ai lu ses livres, j’ai fait le projet d’en traduire un, j’ai visité avec lui le musée de l’aviation du Canada à Ottawa, j’ai dormi chez lui et apprécié la chaleur de son foyer, j’ai marché avec lui de longues heures, et avec lui, nous avons parlé, parlé, parlé. Grâce à lui et à son obstination aussi amicale que déterminée, je suis devenu Professeur Invité à l’ENAP, croyant un moment que j’allais pouvoir m’installer au Canada.

Puis est venue la maladie, puis est venu le départ d’Isabelle, tous les liens ont été suspendus par ces catastrophes qui planaient là-bas sous le ciel bleu de Kingston d’où Filip me faisait encore parvenir des films un peu surréalistes provenant d’un drone qu’il envoyait survoler sa ville, un drone qui survolait surtout sa vie, tous les jours plus fragile, en voletant au-dessus de son quartier, de sa rue, de sa famille. Je n’aimais pas ces films sur Kingston, ils étaient tellement mélancoliques, tellement nostalgiques, ça me prenait à la gorge.

Je n’osais plus les voir, je n’osais plus téléphoner, je n’osais plus rien, attendant quoi ? Attendant le pire, que je n’osais m’avouer.

Et voilà que c’est arrivé.

Avec Filip, c’est un morceau de mon Canada qui part.

Que voulez vous que j’écrive de plus ? Que je fasse l’hommage de ses travaux ? Je ne pense pas que ce soit le moment. D’ailleurs, j’ai déjà publié un blog écrit par Filip sur Gary Becker, le 12 novembre 2014, à un moment où la maladie couvait secrètement. Que c’était un type formidable ? Il l’était, mais lorsqu’on l’écrit après, c’est trop tard.

Je vais simplement écrire ce que je ressens. Filip, c’était un homme trop bon, trop généreux, trop sensible, trop intelligent pour vivre dans le monde de brutes qu’il côtoyait. Alors, il s’est donné à fond pour les gens auxquels il croyait, il s’est replié progressivement sur sa famille et quand il a vu qu’il n’avait plus rien à donner, quand il s’est assuré qu’il avait fait tout son possible, il est parti.

Ce que je viens d’écrire, vous pouvez être sûr que je ne l’écrirai pas de grand monde. Ce dimanche, à l’église de Puget-Théniers, j’ai fait dire une messe à son intention et à celle d’Isabelle, à la demande de Kristian. Ainsi le lien est maintenu, en dépit de tout.

Mais voyons. Si ce billet peut servir à quelque chose, comprenez ceci : j’aimais Filip et maintenant c’est fini, c’est trop tard, je ne peux plus rien lui donner, il ne peut plus rien me donner. Sauf que je vais le relire.

Comprenez aussi que l’amitié, l’affection que vous partagez avec quelqu’un est le bien le plus précieux qui vous a été donné d’obtenir dans cette vie, par chance. Ne le gaspillez pas, ne négligez pas vos amis et surtout par pitié, ne vous fâchez pas avec eux.

 

Vivez votre amitié jusqu’au bout, car c’est sûr, la fin viendra et alors il ne vous restera plus rien, comme si l’amitié n’était qu’un bout de papier qui brûle, qui s’effiloche, avant de s’envoler dans le grand vent canadien, ce 24 août 2017, par la fenêtre d’une salle d’hôpital de Toronto…

 

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RENAULT EN IRAN

12 Août 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

RENAULT EN IRAN

 

Renault vient de conclure un accord avec des partenaires iraniens en vue d’augmenter sa production dans le pays, avec pour ambition de conquérir 20% du marché iranien d’ici trois ans.

 

Renault entend renforcer sa position sur le marché iranien grâce à un accord avec des partenaires iraniens. Le constructeur français participera pour 60% dans une entreprise financée à hauteur de 660 millions d'euros, tandis que son  homologue iranien Neguine-Kodro en détient 20%, les derniers 20% revenant à l'Organisation pour la Rénovation et le Développement Industriel (IDRO) qui est un organisme d'État. La nouvelle entreprise s’installera à Saveh, au sud-ouest de Téhéran

Aujourd’hui Renault produit en Iran, qui est actuellement de 150.000 véhicules par an à Iran, soit 5% de la part de marché du pays, mais Renault compte multiplier par quatre sa production iranienne, dans un marché fortement croissant, où beaucoup de véhicules sont anciens dans un pays de 80 millions d'habitants fortement urbanisé et dont le taux de croissance est proche de 8% par an.

Jusqu’à maintenant, le marché était dominé par Peugeot-Citroën avec 32% des parts de marché. En 2011, lorsque General Motors, actionnaires provisoires de Peugeot, ont sommé Peugeot de quitter le marché iranien, ce dernier était son premier marché dans le monde avec 458.000 annuelles, contre 441.790 en France ! Depuis Peugeot vient de revenir sur le marché, mais Renault, qui était présent en Iran depuis 1978 et qui y était resté malgré les objurgations américaines, compte bien obtenir les dividendes de sa fidélité.

Renault rejoint donc le club encore restreint des groupes du CAC 40 qui ont décidé de se positionner sur le marché iranien, tandis que les banques françaises en sont encore absentes, par crainte des représailles américaines. Il est vrai qu’elles sont tétanisées par l’énorme amende de 8,9 milliards de dollars qu’a infligé en 2014 la Cour Fédérale des Etats-Unis, District de New-York Sud à la BNP pour avoir commercé, entre autres avec l’Iran (voir mes quatre blogs successifs sur cette affaire scandaleuse « Le scalp de la BNP », « Le Big Stick appliqué à la BNP », «  La BNP victime d’un racket » et « La BNP au pays des Bisounours »). La BNP était en effet menacée, si elle refusait d’acquitter l’amende, de perdre sa licence aux États-Unis et donc son accès au marché américain ainsi qu'à toute opération libellée en dollars, en d’autres termes de sortir du marché mondial. Dans une moindre mesure, d’autres banques françaises et européennes ont été également sanctionnées, ou ponctionnées, par la même Cour, comme la Société Générale, le Crédit Agricole, ING, le Crédit Suisse et la Deutsche Bank, sans que la Commission Européenne et les États concernés ne lèvent le petit doigt pour les défendre.

Ce traumatisme poussent aujourd’hui encore les banques européennes à éviter toute prise de risques en relation avec l'Iran, même sur des opérations légales, par crainte de se voir priver de leur licence aux Etats-Unis, dans l’attente que l’Union Européenne se décide à faire face. Il faut convenir que les Européens ont du mal à faire face à l'extraterritorialité du droit américain, qui consiste à appliquer des sanctions dés lors que des entreprises étrangères font affaire aux États-Unis ou utilisent des vecteurs américains tels que des serveurs, des satellites ou le dollar dans leurs transactions. Or, si bon nombre de sanctions américaines ont été levées à la suite de l'accord sur le nucléaire iranien par la révocation de plusieurs décrets, d'autres demeurent tels que l'Amato-Kennedy Act voté par le Congrès en 1979 qui, s’il était appliquée par le Président américain, rendrait même l'accord sur le nucléaire caduc.

Cependant les Etats-Unis savent aussi reculer, lorsque la résistance est trop forte : en 1997, Washington avait tenté d'empêcher Total de se joindre à Gazprom et Petronas pour le développement d'un gisement de gaz dans les eaux du Golfe. À l'époque, les autorités américaines avaient expliqué qu'elles allaient appliquer l'Amato-Kennedy Act, qui interdit les investissements en Iran de plus de 20 millions de dollars. Les autorités européennes de l'époque avaient répliqué en menaçant de porter l'affaire devant l'OMC et les Américains avaient reculé. Aujourd’hui ce gisement de gaz naturel, South Pars, s'avère être aujourd'hui le plus grand au monde.

Les menaces de poursuites de la part des autorités américaines contre Renault sont aujourd’hui ravivées par le vote du Congrès, le mois dernier, d'une nouvelle série de sanctions à l'encontre de Téhéran pour ses activités militaires jugées pernicieuses, mais ne l’ont apparemment pas dissuadé de miser sur le potentiel de croissance à  long terme du marché iranien. 

C’est le même choix qu’a fait Total en signant récemment un très important accord sur une durée de vingt ans pour le développement de la phase 11 de l'immense champ gazier de South Pars. Il en sera l'opérateur avec 50,1 % aux côtés de la compagnie iranienne Petropars (19,9 %) et de la compagnie nationale chinoise CNPC (30 %).  Ce contrat permettra de produire à terme 370.000 barils d’équivalent pétrole par jour, soit plus de 10 % de la production de Total.

 

Le procédé des sanctions commence à trouver ses limites, face aux réalités économiques…

 

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DE L'IMPORTANCE DE LA LARGEUR DE L'ARRIÈRE-TRAIN DES CHEVAUX ROMAINS

30 Juillet 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

DE L'IMPORTANCE DE LA LARGEUR DE L'ARRIÈRE-TRAIN DES CHEVAUX ROMAINS

 

La distance standard entre 2 rails de chemin de fer en France est de 4 pieds et 8 pouces et demi (1,435m). C'est un chiffre particulièrement bizarre.

 

Pourquoi donc les chemins de fer en France ont-ils été construits avec un écartement de 4 pieds et 8 pouces et demi ?

Parce que les premières lignes de chemin de fer furent construites par les mêmes ingénieurs qui construisirent les tramways, et que c’est cet écartement de 8 pouces et demi qui était utilisé pour les tramways.

 

Mais alors, pourquoi les ingénieurs anglais ont-ils utilisé cet écartement pour les tramways ?

Parce que les premières personnes qui construisaient les tramways étaient les mêmes qui construisaient les chariots et qu'ils ont utilisé les mêmes méthodes et les mêmes outils que pour les chariots tirés par des chevaux.

 

Bon d’accord, mais pourquoi les chariots avaient-ils un écartement de 4 pieds et 8 pouces et demi ?

C’est simple à comprendre. Partout, en France comme en Europe, les routes avaient des ornières espacées de huit pouces et demi et un espacement différent aurait provoqué la rupture de l'essieu du chariot en circulant sur des routes avec ces ornières ainsi espacées.

 

Enfin, allons au fond des ornières, je veux écrire au fond des choses : pourquoi les routes européennes possédaient des ornières espacées de huit pouces et demi ? 

C’est évident. Les premières grandes routes en Europe ont été construites par les Romains pour faciliter le déploiement de leurs légions dans l’ensemble de l’Empire.

D’accord, d’accord.

 

Mais enfin, pourquoi les Romains ont-ils déterminé cet espacement de huit pouces et demi pour leurs routes ?

Parce que les chariots romains étaient des chariots de guerre,  
tirés par deux chevaux. Ces chevaux galopaient côte à côte et devaient être suffisamment espacés pour ne pas se gêner. Afin d'assurer une meilleure stabilité du chariot, les roues ne devaient pas se trouver dans la continuité des empreintes de sabots laissées par les chevaux, et ne pas non plus se trouver trop espacées pour ne pas dépasser de chaque côté du chariot, ce qui aurait pu causer un accident lors du croisement de deux chariots. D’où les huit pouces et demi entre les deux roues, qui permettent à la fois aux chevaux de ne pas se heurter, aux roues de ne pas se trouver dans les traces des chevaux et aux chariots de ne pas être trop larges.   

Ainsi  l'espacement des rails en Europe et pour 60% des trains dans le monde, en Amérique, en Afrique et en Asie est  de 4 pieds et 8 pouces1/2, parce que 2000 ans auparavant, les chariots romains étaient construits en fonction de la dimension de l'arrière-train moyen de leurs chevaux de guerre.

 

Ajoutons un détail significatif :

Si nous regardons une photo de la navette spatiale américaine sur sa plate-forme de lancement, nous remarquons qu’elle possède deux réservoirs additionnels attachés au réservoir principal. La société qui fabrique ses réservoirs souhaitaient les faire un peu plus larges, mais ces réservoirs devaient être expédiés par train jusqu'au site de lancement. La ligne de chemin de fer entre l'usine et Cap Canaveral empruntant un tunnel sous les montagnes rocheuses, il fallait que les réservoirs additionnels puissent  devaient passer dans ce tunnel, dont la largeur, déterminée par celle de la voie de chemin de fer, était à peine un peu plus large que celle de deux arrière-trains de chevaux.

On peut observer, que la construction de la navette spatiale américaine, qui est sans doute l’un des moyens de transport les plus modernes et les plus sophistiqué du monde, a du respecter des contraintes de conception vieille de plus 2000 ans, à savoir la largeur du cul de deux chevaux côte à côte !

 

En conclusion, les spécifications ont une durée de vie souvent insoupçonnée. Aussi, lorsque vous décidez d’en imposer aux autres sous forme de règles, de préceptes ou de normes, rappelez qu’elles risquent de durer beaucoup plus longtemps que vous et que les raisons qui les ont inspiré…

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LA LIQUIDATION DES INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD

23 Juillet 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA LIQUIDATION DES INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD

 

L’histoire de la colonisation de l’Amérique du Nord est celle de la liquidation des indigènes, à savoir celle des Indiens d’Amérique du Nord. Elle est révélatrice de l’idéologie, de l’attitude et du comportement des colons britanniques car elle est fondatrice de la politique américaine, constante des origines à nos jours.

 

La liquidation des Indiens d’Amérique du Nord s’inscrit dans le cadre du récit que j’ai entrepris de la guerre entre les Français, les Canadiens et les Indiens contre l’armée et les colons britanniques. Cette guerre de conquête du Canada, qui s’achève en 1760, est appelée par les historiens américains « The French and Indian War » : elle est donc menée contre les Français ET les Indiens associés. Elle continuera contre les Indiens seuls jusqu’au début du XXe siècle, au moment où ces derniers, presque exterminés, ne représenteront plus aucune gêne pour les colons américains.

L’histoire tragique des Indiens d’Amérique du Nord commence avec l’arrivée des premiers êtres humains sur le continent américain pendant la dernière ère glaciaire, lorsque le détroit de Béring, pris par les glaces, forma un passage terrestre entre l’Asie  et l’Amérique, qui fut sans doute emprunté par des populations asiatiques nomades.

La présence humaine est attestée en Alaska  vers 20000 av. J.-C, sur la côte est des États-Unis vers 16000 av. J.-C. et en Floride vers 10000 av. J.-C.. Les premiers occupants vivent de la chasse, de la pêche et du ramassage de coquillages. Puis le climat de l'Amérique du Nord devenant plus chaud et plus sec, les populations amérindiennes se sédentarisent. Des civilisations avancées se développent autour d’une agriculture de plus en plus diversifiée, d’un artisanat raffiné et de la construction de lieux de culte monumentaux. Mais ces civilisations s’éteignent bien avant l’arrivée des Européens, sans doute en raison de nouveaux changements climatiques.

Apparaissent alors les tribus que vont découvrir les Européens, entre lesquelles les guerres sont fréquentes : les Sénécas affrontent régulièrement les Cherokees, les Sioux  massacrent les Mandans et les Apaches s’attaquent fréquemment aux Pueblos, mais avec des armes rudimentaires, haches, tomahawks, flèches et arcs, massues, couteaux, qui limitent la portée des pertes humaines...

Vers 1500, à la veille de la conquête européenne, alors que  la population de la France compte 18 millions de personnes, celle de l’Espagne 8 millions d’habitants et celle de l’Angleterre 4 millions d’habitants, les historiens évaluent à environ 10 millions d’habitants le nombre d'Amérindiens en Amérique du Nord, qu’ils regroupent en huit aires culturelles principales en fonction du milieu naturel, et surtout en 300 à 500 tribus dotées de langues différentes. C’est alors que la catastrophe s’annonce pour eux, quand s’engage la course entre les puissances européennes pour l’exploration et la colonisation de l’Amérique du Nord, qui implique l’asservissement et l’élimination des Amérindiens d’Amérique du Nord.

 

Dans l’ordre chronologique, les Espagnols, les Français et les Anglais commencent à s’aventurer  prudemment en Amérique du Nord, les derniers arrivants, plus nombreux, finissant par expulser tous les autres et par exterminer les Indiens.

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LE MAROC MONTRE LA VOIE

11 Juillet 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LE MAROC MONTRE LA VOIE

Le Maroc, investit, investit et investit encore en Afrique, devançant tous les grands pays industriels. Et il a mille fois raison.

 

Dans le dernier classement des entreprises africaines du magazine Jeune Afrique, parmi les 500 entreprises classées, 71 sont marocaines, soit 14 % des entreprises africaines dans leur ensemble. C’est une proportion énorme pour un pays de 34 millions d’habitants qui ne représente que 2,8 % de la population africaine et 4 % de son économie.

Le Maroc, qui tournait presque le dos à l’Afrique il y a trois décennies pour des raisons politiques, est devenu le premier investisseur francophone sur le continent et le deuxième grand investisseur africain après l’Afrique du Sud.

Ses compagnies d’assurances, de télécommunications, de construction et de grande distribution sont partout. Les agences bancaires marocaines sont désormais deux fois plus nombreuses que les institutions françaises en Afrique. Royal Air Maroc a multiplié par cinq le nombre de routes desservant le continent.

Ce dynamisme s’explique par la volonté du Maroc de se doter  de l’une des économies les plus diversifiées du continent. Le Maroc est le deuxième producteur automobile du continent, avec 346 000 voitures en 2016, après l’Afrique du Sud qui en produit 600 000. Cette année 2017, il sera le premier pays du continent à implanter un TGV. Aussi, quand on considère le classement de Jeune Afrique, secteur par secteur, on observe que six des cinquante premières sociétés africaines du secteur des boissons sont marocaines, quatre dans le secteur des télécommunications, quinze dans le secteur de la construction et dix dans celui des matériaux de construction.

Ce tropisme africain est le fruit de la stratégie de Mohammed VI depuis son accession au pouvoir, le 30 juillet 1999, une semaine après le décès du roi Hassan II. Tandis que la France se désintéressait du continent africain, la Chine et le Maroc prenaient provisoirement sa place.

Mohammed VI a lancé son pays à la redécouverte de l’Afrique francophone. Pour ce faire, il a personnellement dirigé plusieurs dizaines de visites officielles, souvent de fortes délégations composées de 300 à 400 personnes, dont une moitié d’hommes d’affaires. Cette action volontariste  a eu des effets tangibles au bout de huit ans, lorsque les banques marocaines ont commencé à acquérir d’autres banques africaines, dont plusieurs filiales africaines de banques françaises. Les grandes entreprises marocaines, à commencer par l’OCP, l’Office Chérifien des Phosphates, se sont engouffrées dans la brèche, suivies par les PME.

De 2000 à 2013, l’économie marocaine a crû à une moyenne de 5 % par an, marquant un léger ralentissement de la cadence depuis 2013, avec une moyenne de 3,6 %, mais le taux de chômage et l’inflation ont été contenus. Ces succès ne sont pas de trop pour surmonter les difficultés du pays. La SAMIR, numéro un du raffinage au Maroc est en faillite. Le Rif, au nord-est du pays, est en révolte larvée depuis octobre 2016. Le Royaume s’efforce de réparer un système d’éducation en ruine qui balance entre l’arabisation et la francisation et de construire un solide système de protection sociale. Mais le Maroc tient le coup et continue d’avancer.

La pénétration des intérêts marocains sur le continent ne fait pas que des heureux. Le Sénégal, un peu débordé, s’en inquiète mais le Maroc joue fortement sur l’un de ses points forts, une diplomatie de grande qualité, tandis que les missions très fréquentes du roi en Afrique visent à calmer les aigreurs et à passer des accords commerciaux dans un cadre de coopération sud-sud qui demeure une exception. De plus le Maroc, grâce à ses accords de coopération avec l’Union européenne, constitue une importante porte d’entrée vers l’Europe pour le continent africain.

D’ailleurs, le Maroc vient de réintégrer l’Union africaine qu’il avait quitté il y a trois décennies en raison du débat sur le Sahara occidental entretenu par l’Algérie. Il tente actuellement de se faire accepter parmi la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Enfin, avec la tenue de la COP22 sur le climat en décembre 2016 à Marrakech, il ajoute désormais la diplomatie environnementale à ses nombreuses avancées. À l'extérieur du Maroc, on ignore souvent son investissement  dans les énergies renouvelable. Il s'est notamment doté de l'une des plus grandes centrales d'énergie solaire  du monde, Nour (la lumière) dans les environs de Ouarzazate, qui sera bientôt suivi d'une nouvelle centrale solaire, Nour 2, Nour 3 et Nour 4 étant déjà programmés. L'objectif est d'utiliser et d'exporter  une énergie propre, en se dotant du plus grand site de production solaire du monde d'ici 2020.

 

Désormais, pour la coopération avec l’Afrique comme avec l’UE comme pour le développement durable, le Maroc est devenu à la fois un pont et un modèle. Que la France et l’Algérie en tirent toutes les leçons.

 

(D'après, en particulier, l’article de Jean-Benoît Nadeau dans le Devoir (Montréal) du 10 juillet 2017.)

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LES PRISONNIERS DE FORT NIAGARA

2 Juillet 2017 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES PRISONNIERS DE FORT NIAGARA

 

 

Après la bataille de la Belle-Famille et la reddition de Fort Niagara, le traitement des prisonniers capturés en juillet 1759 est révélateur de la nature de la guerre au milieu du XVIIIe siècle.

 

Au cours de la bataille de la Belle-Famille, 116 français furent capturés et 250 tués, la plupart par les Iroquois. Sir William Johnson, le marchand irlandais qui était devenu un chef mohican et commandait maintenant les troupes anglaises, négocia avec les Iroquois. Ces derniers détenaient 150 scalps et avaient fait 96 prisonniers qu’ils refusèrent de rendre. On ne sait pas quelle proportion d’entre eux fut tuée, tandis que les autres étaient dispersés dans les campements iroquois pour servir d’esclaves et d’époux. On sait simplement que cinq prisonniers parvinrent à s’échapper.

Avec l’arrogance des vainqueurs, Sir William Johnson ne concéda que des conditions très dures pour la reddition des troupes françaises, négociée avec le Capitaine Pierre Pouchot qui commandait Fort Niagara : il n’accorda ni leur retour au Canada en échange de prisonniers anglais, ni les honneurs de la guerre qui  leur auraient permis d’être libres en échange de leur engagement de ne pas combattre.

Au contraire, il les conduisit tous en captivité jusqu’à Schenectady dans  l’État de New-York, à l’exception de 26 femmes et enfants, d’un prêtre et d’un serviteur qui furent  escortés jusqu’à une ile française à l’entrée du Saint-Laurent. Cependant 12 autres femmes décidèrent de suivre leurs époux en captivité, 9 prisonniers s’échappèrent en cours de route dont 4 furent recapturés et 10 prisonniers allemands changèrent de camp en s’engageant  dans les troupes du Royal American.

Le total des prisonniers français, hommes, femmes et enfants s’élevait à 634, ce qui était un nombre inhabituellement élevé. Ils furent aussitôt dispersés entre les États de New-York, du New Jersey et du Connecticut où les colons avaient l’intention de les faire travailler pour une somme si faible que 30 d’entre eux refusèrent de travailler, préférant aller en prison.

Les officiers furent mieux traités. On leur avança immédiatement 50$ pour leurs frais de subsistance,  encore que cette générosité fut ensuite prise en charge par la France.

Entretemps, une convention franco-anglaise concernant les prisonniers avait été signée en février 1759 à Sluis (Pays-Bas) applicable dans toutes les zones de conflit dans le monde puisque la guerre de Sept Ans était la première guerre mondiale de l’histoire. Selon cette convention, chaque partie en conflit acceptait de payer pour l’entretien de ses soldats capturés, à condition que soient respectés un certain nombre de conditions concernant la manière dont les prisonniers étaient traités. Ils ne devaient pas être contraints de travailler pour se nourrir et ils devaient être bien logés. Il était spécifié que la paille de leurs lits devait être changée tous les huit jours, qu’ils devaient recevoir la même ration de pain que le soldats en activité et un pécule quotidien, dont le montant était spécifié, pour acheter de la nourriture. En outre, les prisonniers ne devaient pas être sollicités pour s’engager dans l’armée ennemie et ils avaient la possibilité d’écrire une fois par mois pour décrire leur situation.

Les blessés et les malades devaient être soignés de manière appropriée et être libérés dés que possible en prenant le chemin sûr le plus court. En outre, les officiers devaient bénéficier de prêts qui  seraient remboursés par leur pays. Cette convention était rendue effective par un échange mensuel de comptabilité et un prompt règlement des dettes.

En Amérique, l’administration anglaise prit conscience qu’elle était loin de répondre aux exigences de la convention de Sluis. La liste complète des prisonniers était inexistante, les officiers avaient été séparés de leurs hommes, ces derniers avaient été mis en partie au travail et ils n’avaient pas reçu le penny et demi anglais par jour qui était prévu dans la convention.

Aussi le général en chef Amherst  envoya t-il ses officiers marchander avec les officiers français de plus haut rang pour accepter un arrangement qui éviterait des contestations ultérieures. Puis il négocia un échange de prisonniers avec le Marquis de Vaudreuil, le Gouverneur de la Nouvelle-France. Les Français libérèrent 270 prisonniers anglais, dont 68 civils, 48 territoriaux, 90 militaires anglais, 47 rangers et 16 officiers. Amherst laissa partir en échange 211 prisonniers français, dont 53 soldats, 35 troupes de marine, 107 soldats canadiens  et 16 civils.

Pour la plupart d’entre eux, leur captivité n’avait duré que quelques mois et ils furent de retour à temps pour Noel 1759, à temps pour participer à la défense désespérée de la Nouvelle-France en 1760.

 

Quand on songe à la barbarie des guerres du XXe siècle, on se dit, qu'à condition d'échapper aux Iroquois, ils étaient  vraiment bien traités, ces prisonniers des guerres du XVIIIe siècle !

 

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