Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer
Articles récents

UNE PAIX GÉNÉRALE ET DÉFINITIVE ?

7 Février 2025 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

SIGNATURE DE LA PAIX D'AMIENS

SIGNATURE DE LA PAIX D'AMIENS

Bonaparte s’affaira donc à obtenir une paix générale.

 

Pour contraindre l’Autriche à signer la paix, il commença par reprendre les hostilités en avril 1800. Les victoires qu’il engrangea alors lui permirent d’obtenir les conditions de paix qu’il souhaitait : après un succès initial des Autrichiens contre Masséna, la campagne de 1800 aboutit à leur retraite en Italie et en Allemagne.

Un nouveau traité, remplaçant celui de Campo-Formio, fut signé à Luneville le 9 février 1801, qui permettait à la France de contrôler la rive gauche du Rhin et une bonne partie de l’Italie, à l’exception de la Vénétie qui restait aux mains  de l’Autriche.

Le Premier Consul s’activa ensuite à isoler l’Angleterre, pour la contraindre à signer également un traité de paix. La France obtint de l’Espagne, par le traité préliminaire de Saint Ildefonse (1er octobre 1800), la totalité de la Louisiane qu’elle revendit ensuite aux Etats-Unis tandis qu’en contrepartie le Grand-Duché de Toscane était  remis au neveu du Roi d'Espagne. De plus, les troupes françaises étaient autorisées à passer par l'Espagne pour obliger le Portugal à abandonner l'alliance anglaise.

Il faut ajouter que la paix, signée à Florence le 28 mars 1801 avec le Royaume de Naples, obligea la Reine Caroline à fermer ses ports aux Anglais et à placer des garnisons à Tarente, Otrante, et Brindisi d’où il serait facile de faire partir une expédition pour renforcer l’armée d'Egypte.

Dans cette campagne de signature de traités, Bonaparte obtint aussi un traité de paix avec les Etats-Unis et conclut des accords avec Alger, Tunis et Tripoli.

Enfin, le Tsar Paul 1er, qui avait retiré ses troupes de la deuxième coalition après la prise de Zurich par Masséna, se détacha de l'Angleterre qu'il accusa d'arraisonner illégalement ses navires et fonda avec la Suède, le Danemark et la Prusse, la Ligue des Neutres.

Pour obtenir cette vague de traités, Bonaparte se fondait sur sa force irrésistible, du moins sur le continent européen. L'Angleterre, pour sa part, conservait la maîtrise des mers, mais n'avait plus d'alliés susceptibles de se battre en Europe après le traité de Lunéville et voyait sa production industrielle souffrir du manque de marchés.

C’est ainsi que Bonaparte finit par obtenir le traité d’Amiens. À la suite des articles préliminaires signés à Londres le 1er octobre 1801, un traité « définitif » de paix fut signé le 25 mars 1802 entre la République Française, sa majesté le Roi d'Espagne et des Indes et la République Batave d’une part et Sa Majesté le Roi du Royaume Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande d’autre part.

Le traité prévoyait la restitution des prisonniers et des colonies conquises par les forces britanniques à l'exception de l'île de la Trinité et des possessions hollandaises dans l'île de Ceylan. L’île de Malte devait être rendue à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem et les forces anglaises devraient évacuer tous les ports et îles qu'elles occupaient dans la Méditerranée ou dans l'Adriatique. En contrepartie, la France reconnaissait la souveraineté de la Turquie sur l’Égypte et les troupes françaises évacuaient le royaume de Naples et l'État romain.

Les peuples espéraient une paix durable mais Bonaparte se refusa au traité de commerce que l’Angleterre espérait et continua à étendre son influence et sa souveraineté en Hollande, en Allemagne, en Suisse et en Italie. Le 26 août 1802, la France annexa l’île d’Elbe ; le 11 septembre, ce fut au tour du Piémont, annexé à son tour, qui était organisé en quatre départements et le 9 octobre 1802, les troupes françaises entraient dans le duché de Parme. 

En Allemagne, Bonaparte demanda à la Diète du Saint Empire Romain Germanique de remanier la carte politique de l’Allemagne, ce qui aboutit à dissoudre en mars 1803 cent douze États et toutes les principautés ecclésiastiques, sauf une.

Le Premier Consul contraignit la Suisse, par un acte de médiation octroyé le 19 février 1803, à se transformer en Confédération Helvétique.

Pour couronner le tout, Decaen partit en mars 1803 avec une flotte pour tenter de reconquérir les comptoirs français des Indes.

Dans ces conditions, la paix avec le Royaume-Uni apparaissait pour ce dernier comme une forme de capitulation devant l’appétit territorial de Napoléon qui ressemblait beaucoup, un siècle et demi plus tard, à la politique agressive dite « des réunions » pratiquée par Louis XIV.

 

Ainsi, après Louis XIV, la France se laissait aller avec Bonaparte à une politique impérialiste qui ne pouvait conduire qu’à la guerre.

 

À SUIVRE

Lire la suite