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Le blog d'André Boyer

Au début, Louis-Napoléon serra la vis

26 Juin 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Au début, Louis-Napoléon serra la vis

LOUIS-NAPOLÉON, ENTRE PRÉSIDENT ET EMPEREUR.

 

Napoléon III s’efforça donc de prendre en main, grâce à la puissante et  docile machine de l’État français, la société dans sa dynamique complexe.

 

Il commença par saisir fermement les rênes du pouvoir. Les Républicains s’insurgeaient de subir un putsch, à l’image d’un Victor Hugo en exil qui publia un pamphlet intitulé « Napoléon le Petit » avant de se réfugier à Guernesey. Il faut convenir que les Républicains n’avaient guère eu le temps de profiter du coup d’État qu’ils avaient eux-mêmes organisé en 1848 et que les socialistes enrageaient de n’avoir pas pu réussir les leurs.

Mais Louis-Napoléon fit taire toute opposition physique en agissant avec la plus grande rapidité. Dix-neuf jours après le coup d’État, il le faisait approuver par une large majorité des électeurs au moyen d’un plébiscite qui lui donnait « les pouvoirs pour établir une Constitution sur les bases proposées dans la proclamation ». Il obtenait 7 439 216 « oui » contre 646 000 « non » pour toute la France, alors que pour la seule ville de Paris, il obtenait seulement 132981 « oui » contre 80691 « non », ce qui montrait bien l’opposition entre la France « profonde » et Paris : l’opposition entre les bobos et le reste du pays ne date pas d’hier…

En ce début de règne, Louis-Napoléon accumulait les décisions qui visaient toutes à promouvoir la France conservatrice aux dépens de l’idéologie républicaine de gauche. Entre décembre 1851 et juillet 1852, le Panthéon fut rendu au culte catholique, Louis-Napoléon s’installa aux Tuileries, la devise « liberté, égalité, fraternité » fut supprimée, la garde nationale fut dissoute, les titres de noblesse furent rétablis, les congrégations religieuses féminines autorisées, le port de la barbe «symbole d’anarchie » interdit pour les professeurs et l’enseignement religieux mis au premier rang des devoirs des instituteurs. 

Inspirée de la Constitution consulaire de l’an VIII, la nouvelle Constitution était promulguée dès le 14 janvier 1852. Selon cette dernière, le Président était nommé pour dix ans : il commandait les armées, déclarait la guerre, signait les traités, possédait seul l’initiative des lois, désignait et révoquait les ministres qui n’étaient responsables que devant lui, une sorte de Président de la Ve République en somme.

De plus, un Corps législatif de 270 membres était élu pour six ans au suffrage universel, qui ne tenait qu’une seule session annuelle de trois mois pendant laquelle il siégeait à huis clos, examinant pour les accepter ou les rejeter, les projets préparés par le Conseil d’État. Le Sénat pour sa part, composé d’autorités sociales inamovibles au nombre de 150, était chargé de garder la Constitution et de la modifier par sénatus-consultes.

Point clé, la liberté de la presse était fortement réduite. Selon le Décret du 17 février 1852, l’autorisation préalable de publier était rétablie ; les images étaient censurées. Les journaux ne pouvaient rendre compte des débats parlementaires et des procès qu’en se contentant de reproduire les procès verbaux officiels, sans commentaires.

L’emprise du pouvoir sur la nation était telle que, lorsque le Corps Législatif fut élu au suffrage universel le 29 février 1852, il ne comprenait plus que huit opposants sur 261 membres, car il ne comptait qu’un seul élu issu de la précédente assemblée : Montalembert, qui, avec cinq royalistes et trois républicains, Cavaignac, Hénon et Hippolyte Carnot, représentait toute l’opposition.

 

Aussi, en parcourant la France à l’automne 1852, Louis-Napoléon prit tout d’un coup conscience qu’il avait les mains libres pour devenir Empereur comme son oncle.

 

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Pierre Baranger, l'ami

20 Juin 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

Pierre Baranger, l'ami

LE PORTRAIT DU PROFESSEUR PIERRE BARANGER ALORS QU'IL ÉTAIT DIRECTEUR DE L'IGR

 

Le 16 mai dernier, je décrivais la situation dans laquelle je me trouvais, à l’orée du Concours d’Agrégation en Sciences de Gestion, moi qui était encore assistant non titulaire à l’IAE de Nice en ce début d’année 1980 et qui venait à peine d’être reçu en tant que Maitre-Assistant en Sciences de Gestion quelques jours auparavant.

 

J’avais pour moi un moral d’acier puisque je venais d’obtenir un succès marquant quoique logique à cette qualification, mais j’avais contre moi d’être nullement prêt à franchir l’étape décisive du concours d’accès au grade le plus élevé de la carrière universitaire, auquel s’ajoutait mon isolement loin des cénacles où se préparaient le concours.

La rumeur prétendait que certains candidats étaient destinés à réussir ce concours qui offrait 16 postes pour 64 candidats en raison de leur expérience, de leur ancienneté, de leur réputation et de la qualité de leur préparation. Je ne répondais à aucun de ces critères ce qui fait que tout le monde considérait que je ne me présentais que pour échouer et me représenter plus sérieusement au concours suivant.

En revanche, Pierre Baranger figurait parmi ces favoris. Je l’avais rencontré quelques semaines auparavant et il savait que j’étais l’un de ses concurrents. Loin de m’écarter, il m’avait proposé avec une extraordinaire générosité de m’aider à préparer le concours en me fournissant les sujets que traitait le groupe dirigé par le très connu Professeur Pierre Lassègue, groupe dont il faisait partie.

Je saisis immédiatement toute la grandeur de son attitude qui consistait à aider l’un de ses concurrents parce qu’il avait plus de difficultés que lui à la préparation au concours. Je lui en ai toujours voué une grande reconnaissance et ce fut l’origine de notre profonde amitié, aujourd’hui éteinte par son décès en 2004, à l’âge de 69 ans, des suites d’un cancer.   

Pendant sa vie, après une formation en Droit et à Sciences Po Paris, il a conduit deux carrières professionnelles successives l’une de cadre d’industrie, notamment au Québec de 1962 à 1975 puis de Professeur en Sciences de Gestion, surtout en Bretagne. Lorsque je l’ai connu, il était Professeur Associé en Sciences de Gestion à l’Université Paris Val de Marne avant de devenir Professeur en Sciences de Gestion en 1981 et de rejoindre un poste à Rennes.

Il a alors commencé sa véritable carrière universitaire pratiquement en même temps que moi. Il a pris la direction de l’IGR avant de rejoindre l’Université de Brest et il a notamment écrit des ouvrages sur la Gestion de la Production, constituant avec Jean-Claude Tarondeau et Vincent Giard, le groupe des trois professeurs français qui ont fait vivre la discipline universitaire de la Gestion de la Production.

Il a naturellement dirigé des thèses et participé à des jurys. C’est précisément lorsqu’il m’annoncera qu’il ne pourrait pas se rendre à un jury de thèse à Nice en raison d’un contrôle de santé que j’apprendrai sa maladie contre laquelle il a lutté jusqu’au bout de ses forces. Je me souviens tout particulièrement de ce colloque sur « La chaine de valeur : un concept démodé ? » qu’il a organisé quelques mois avant sa mort. Tous ses amis y ont participé sachant que sa fin était proche et nous faisions semblant de débattre de sujets scientifiques comme si de rien n’était, le cœur lourd. Je garde la triste et douce image du dîner en tête à tête que nous avons partagé la vieille du colloque, lui me faisant part de sa volonté de lutter par tous les moyens existants ou potentiels contre sa maladie et moi cherchant des mots de soutien…  

Pierre Baranger n’est plus, mais dans mon souvenir il reste celui qui  conjuguait deux qualités extraordinairement rares, l’amour des autres et la rigueur pour soi-même. Je l’ai vu s’occuper de sa famille et de ses étudiants sans jamais ménager sa peine. J’ai vu la force qu’il puisait dans sa grande famille, avec des frères et des sœurs qui oeuvraient aussi bien au MIT que dans les ordres monastiques en Afrique Centrale ou à la direction du Ministère des Affaires Étrangères.

Mais personne ne pouvait comprendre Pierre Baranger, s’il ne connaissait pas son attachement à l’île de Raguenès au large de Néves que lui avait légué son père. C’était une petite île de trois hectares accessible de la côte à marée basse que le souci de protéger fit qu’il abandonna une carrière prometteuse au Canada pour se rapprocher de la Bretagne, donc de l’île qui lui avait été confiée pour qu’il la défende contre vents et marées, c’est bien le terme.

Fidélité à la famille, à la terre de Bretagne, à ses valeurs, avec un engagement total, tel était Pierre Baranger.

Des édiles voulurent détruire l’île en construisant un pont et en y installant un port. Il parvint à faire annuler le projet en classant le site à l'inventaire des Monuments historiques grâce à la présence de vestiges d'un tumulus néolithique. Puis, en 1975, le département tenta une OPA qu’il parvint encore à enrayer avant que l’administration ne cherche à se venger en tentant de s’opposer à la reconstruction d’une ancienne bergerie. Jusqu’à la fin de sa vie, il consacra tous ses étés à protéger l’île de l’érosion et des visiteurs indélicats.

Je me souviens qu’un soir, chez lui, devant un feu de bois, il m’a déclaré avec des étoiles dans les yeux : « Cette île, c'est le paradis. Comme ma mère autrefois, j’y ai passé les meilleurs moments de ma vie ».

J’admirais ses rêves, son courage, sa générosité, sa lucidité.

Qu’écrire de plus ? Ceci :

 

Grâce à lui, j’ai réussi le Concours en Sciences de Gestion, prélude extraordinaire à une amitié qui ne fit que s’approfondir au cours du temps et qui ne s’efface pas, parce qu’il reste l’exemple à suivre en termes de générosité et de détermination. 

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L'Empire, c'est la paix

13 Juin 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES ÉLECTEURS, ONT VOTÉ POUR LOUIS-NAPOLEON

Une fois élu, Louis-Napoléon va inexorablement être pris, malgrè toute sa bonne volonté, dans la contradiction fondamentale du pouvoir en France que nous commençons à saisir. D'un côté, il veut être le représentant loyal des électeurs qui l'ont porté au pouvoir. De l'autre, il est à la tête d'un État qui a parfaitement les moyens de contrôler le pays.

 

Louis-Napoléon Bonaparte dispose d’atouts solides pour exercer le pouvoir dont il s’empare pleinement en 1851. La majorité des électeurs s’exprimant par le suffrage universel lui fait confiance, ce qui est la toute première fois dans l’histoire de la France. Il est un homme neuf, auréolé du prestige napoléonien. Il est libre de ses choix, puisqu’il n’est pas le représentant patenté d’une classe sociale. Enfin, il a certainement la volonté de réussir ce règne qu’il a désiré de toutes ses forces, car, comme le note Tocqueville dans ses souvenirs à propos de Napoléon III : « Il se croyait fermement l’instrument de la destinée et l’homme nécessaire ».

Il se veut proche du peuple, habile à moderniser le pays et en mesure d’accroître son influence internationale. Or c’est ce dernier jeu qu’il perd, classiquement. Malgré les indéniables achèvements de son règne, ce dernier aboutit en effet à la catastrophe de la guerre de 1870, prologue des cataclysmes du XXe siècle. 

Comment expliquer une telle fin? Il est crucial d’observer comment Napoléon III, déterminé à faire le bonheur du pays, habile politique, fort de son expérience de proscrit, finit par buter sur une guerre dictée par la passion patriotique alors que la plus élémentaire prudence lui recommandait de l’éviter.

Au lieu de donner la priorité au développement du pays et malgré la fameuse formule qu’il prononce à Bordeaux le 9 octobre 1852 à Bordeaux, « L’Empire, c’est la paix ! », il engage la France dans une guerre de prestige en Russie, de libération en Italie, de reconquête au Mexique, avant de succomber dans une guerre insensée contre toute l’Allemagne coalisée contre lui.

Comment a t-il pu être aussi idiot ? 

L’explication est trop courte. Pragmatique, Napoléon III a su adapter ses projets aux circonstances, arrêter la guerre d’Italie, retirer ses troupes du Mexique, avancer vers l’Empire libéral après le temps de la répression. Ce ne sont pas ses « erreurs » qui expliquent la catastrophe finale de son règne. Son attitude s’inscrivait dans la continuité de l'homme qui voulait effacer l’échec final de son oncle, qui fut un fervent carbonari et qui était l’auteur de « l’Extinction du paupérisme ».

Il a agi selon son bon vouloir, avec le soutien indéniable de l’opinion publique, encore que cette dernière n’étant consultée que pour approuver à posteriori des décisions mises en œuvre et non pour débattre des choix qui s’imposaient au pays. Car, si tel avait été le cas, croit-on que les Français auraient envoyé  prés de cent mille soldats mourir en Crimée pour les beaux yeux de la reine Victoria ? Qu’ils auraient déclaré la guerre à l’Autriche pour contribuer à l’unité italienne ? Qu’ils seraient allés se fourvoyer au Mexique ? Ou même qu’ils seraient brutalement passés d’un régime autoritaire à un gouvernement libéral ?

 

C’est ainsi que Napoléon III, malgré toute sa bonne volonté, pilotant une machine trop puissante et trop docile pour lui, l’État français, le lanca contre le mur germanique. 

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UNE ANNÉE, OU PRESQUE, AVEC ALAIN JUPPÉ

8 Juin 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

UNE ANNÉE, OU PRESQUE, AVEC ALAIN JUPPÉ

MANIFESTATIONS CONTRE LE GOUVERNEMENT JUPPÉ DE 1995

Nous avons quitté les Français un peu sonnés par les mesures annoncées par le Président Juppé, alors qu'ils partent en vacances et que le gouvernement Macron se met au travail. 

 

Comme tous les gouvernements, sa première tâche de l’été consiste à évaluer les recettes du budget 2018 et surtout à cadrer les dépenses publiques. Compte tenu de ses engagements budgétaires et de sa décision de frapper fort d’entrée, car il se méfie de l’affaiblissement de son autorité au cours du temps, le Président Juppé décide de réduire tout de suite les dépenses de 30 milliards par an, après un collectif budgétaire qui a déjà annulé 10 milliards de dépenses votées au budget 2017.

Bien que les experts aient anticipé les difficultés et que les hauts fonctionnaires du Ministère des Finances aient fait tourner les ordinateurs, il reste à procéder aux arbitrages entre ministères mais aussi à répartir la charge de la baisse avec le budget social et celui des collectivités locales. Le gouvernement commence par bloquer les dépenses sociales, considérant qu’il serait politiquement insupportable de les baisser, mais décide de réduire les dépenses des collectivités locales de 8 milliards d’euros sous forme d’une réduction de la Dotation Globale de Fonctionnement, soit une baisse considérable de 25%.

Il reste cependant à trouver 22 milliards d’euros, soit 5 % du budget général, l’équivalent de la moitié des dépenses militaires, dépenses qu’il est plutôt question d’augmenter. La guerre commence entre les ministères et les ministres, tandis que les responsables des collectivités locales protestent hautement, tout en commençant à préparer leurs administrés à une forte hausse de leurs impôts locaux et à une réduction massive de leurs investissements.

Selon la règle simpliste mais efficace qui recommande de prendre les mesures les plus impopulaires tout de suite, le Président décide en outre d’appliquer tout de suite la suppression de l’ISF (5 milliards d’Euros) et l’augmentation d’un point de TVA (10 milliards d’Euros) dans le budget 2018, ce qui permet en contrepartie d’engager pour la même année la suppression progressive des charges sociales pour les salariés au SMIC.

Pendant que les arbitrages avancent, les Français reviennent de vacances. Ils découvrent, un peu ahuris, les mesures qui les attendent en tant que salarié, fonctionnaire, chômeur, détenteur d’aides sociales et consommateurs. Ils sont chauffés à blanc, via les chaines d’information en continu, par des syndicalistes directement visés par le plan Juppé et par conséquent fortement motivés. Lorsqu’il apparaît que le budget de l’Education nationale est touché, une brève grève a lieu mi septembre 2018, qui fait long feu.

Tout au long du débat budgétaire, des manifestations sporadiques ont lieu. Après l’adoption du budget, le projet de réforme de la fonction publique est présenté devant l’Assemblée Nationale. Déjà, lorsqu’il avait été présenté aux syndicats, ces derniers avaient unanimement rejeté le projet, parvenant à présenter un front commun contre la réforme du statut d’une fonction publique qui, il est vrai, rassemble l’essentiel des effectifs syndicaux.

Dés que le projet, qui suscite une pluie d’amendements de la part des députés de gauche, est soumis à l’Assemblée Nationale, les syndicats déclenchent une grève générale reconductible. Cette dernière, renforcée dans sa détermination par une série d’incidents avec les forces de police, se transforme en grève générale illimitée avec l’exigence de retrait du texte législatif. La RATP, la SNCF, l’ensemble des transports publics se joignent à la grève. La CGT, humiliée par le gouvernement Valls, voit l’occasion de recréer un front syndical uni. Elle en profite pour réclamer le rétablissement de l’ISF et le retour à un taux de TVA à 20%.

Jusqu’ici silencieux, le Président Juppé intervient à la télévision pour défendre une réforme « indispensable au maintien d’un service public de qualité », tandis que les commentateurs voient dans les désordres une répétition des grèves de 1995 sous le gouvernement Juppé. Mais le Président soutient que cette fois-ci les Français ont approuvé son programme puisqu’ils l’ont élu à une forte majorité et que pour sa part, il ne cherche nullement à se faire réélire mais à réformer le pays qui en a désespérément besoin. Pour contrer les grévistes, il organise des manifestations de soutien qui réunissent peu de participants mais provoquent des bagarres entre les deux camps. La police fait connaître son épuisement face aux manifestations et son exaspération à l’égard des politiques.

Le mois de décembre 2017 se déroule au milieu des grèves et des incidents, à peine interrompus par les fêtes de Noël et de fin d’année. Les syndicalistes, soutenus, toute honte bue, par la majorité du Parti Socialiste, se préparent à un mouvement de grève majeur, accompagné de coupures d’électricité tournantes.

Dans cette ambiance tendue, le mois de janvier 2018 voit une motion de censure lancée par le Parti Socialiste votée par une majorité de députés qui rassemble la gauche et une partie de la droite. Une tentative du Président Juppé pour former un second gouvernement avorte rapidement, ce qui le contraint à dissoudre l’Assemblée Nationale.

Les nouvelles élections sont prévues pour les dimanche 18 et 25 février 2018. Le Président Juppé appelle à élire une Assemblée Nationale qui soutienne  clairement son programme. Il ne l’obtient pas, l’Assemblée étant désormais partagée entre trois groupes presque égaux, une gauche plutôt radicale, le centre droit classique et le Front National. Devant cette situation politique ingérable, il renonce à former un gouvernement et annonce au peuple français sa démission le dimanche 4 mars 2018 à 20 heures, dans une allocution de tonalité gaullienne.

À trois jours prés, il a tenu dix mois.

Les règles de l’intérim de la Présidence de la République Française donnent un pouvoir limité au Président du Sénat qui s’installe à l’Elysée pour quelques semaines et imposent une nouvelle élection présidentielle dans un délai maximum de trente-cinq jours. Cette élection a lieu les 8 et 22 avril 2018. Le premier tour voit l’élimination de tous les candidats issus des partis dits de « gouvernement »…

 

À moins que les Français ne prennent conscience, pendant la campagne électorale de 2016-2017, du contenu intenable des programmes des candidats de droite, ce scenario me paraît vraisemblable. On ne peut se contenter en effet de promettre « du sang et des larmes, sans promettre aussi, comme Churchill, la victoire en échange.

Or, où se trouve la victoire du peuple français dans leur programme ? 

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