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Le blog d'André Boyer

2018 ET AUPARAVANT

30 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

2018 ET AUPARAVANT

L’année 2018 apparaitra probablement plus tard, comme une année charnière pour la France. Des changements importants devraient en résulter pour l’avenir. Mais n’anticipons pas. 

 

Le grand choix politique français s’est concrétisé durant le printemps et l’été 1962, lorsque chacun a compris que le gouvernement français avait décidé, ou accepté, la non application des accords d’Evian.  

Bien sûr, ce grand choix n’est pas tombé du ciel. Depuis la défaite de mai juin 1940, la France avait intégré l’idée quelle n’avait plus les moyens de tenir l’Empire et, à partir de là, il n’a fallu que 22 années pour qu’elle s’en débarrasse pour l’essentiel. 

D’ailleurs, le besoin d’Empire n’avait été lui-même qu’un choix stratégique destiné à éviter une confrontation directe de la France avec l’Allemagne, désormais trop puissante après la guerre de 1870. Si l’on cherche plus loin, il y avait longtemps que la France cherchait à définir son champ d’action, depuis les excès de Louis XIV. 

En 1962, ce fut un tournant. Si la France avait imposé les accords d’Evian, elle aurait continué à se tourner vers l’Afrique, à y investir, à développer son économie à partir des matières premières et de la croissance africaine. Mais elle a abandonné l’Algérie à son sort et l’Afrique avec, pour chercher  à s'intégrer en Europe et y constituer un nouvel espace de co-développement qui est devenu l’Union Européenne. 

Il faut convenir que tout l’y poussait, une grande lassitude intérieure qui l’encourageait à porter son regard vers d’autres et la pression des grandes puissances qui avaient hâte d’y remplacer la France. 

De Gaulle est donc allé dans le sens d’où soufflait le vent et la population française a suivie, assoiffée de modernité. 

Cependant, les puissances européennes n’avaient pas disparues et, comme on pouvait s’y attendre, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et leurs alliés d’Europe du Nord ont systématiquement imposé leur point de vue, créant une zone de libre échange ouverte à tous vents dans laquelle la France adossée à son État central s’est retrouvée progressivement en difficulté. Son industrie construite autour des commandes publiques a eu de plus en plus de mal à résister à la concurrence mondialisée, son agriculture, patiemment maintenue à partir de structures familiales, s’est effondrée face à l’agriculture industrialisée.  

Au fur et à mesure que la France s’ouvrait à l’Europe et au monde, les déficits se creusaient et le chômage augmentait. Ainsi le solde du commerce extérieur a été constamment négatif depuis 2003, la dette publique est passée de 30% du PIB en 1996 à 100% en 2018. Quand au chômage, 3% de la population active en 1976, il se situe à prés de 10% en 2018. 

Il est essentiel de noter que ces aggravations de déficit et de chômage n’ont nullement été observées en Allemagne et en Grande-Bretagne.

Seule la France a accentué sans cesse les déséquilibres de son économie, avec comme corrollaire une augmentation constante des prélèvements obligatoires, qui sont devenus aujourd’hui, ramenés au PIB, les plus lourds du monde. 

Une économie désaxée s’est donc installée en France depuis prés d’un demi siècle, malgré les efforts de tous les Présidents de la République, de Giscard d’Estaing à Hollande, qui se sont tous fait fort de réduire le chômage et les déficits. 

Tous ont échoué. 

Enfin est arrivé Macron qui prétendait connaître les vraies recettes pour résoudre ce problème lancinant. Réformant le statut de la SNCF, modifiant l’assurance chômage, baissant les charges des entreprises et des revenus du capital, il cherchait à rendre la France plus compétitive, en diminuant le coût du travail et en rendant les licenciements plus faciles. 

Las, il y avait des dommages collatéraux, qu’il a traité par le mépris : il continuait « en même temps » à faire régresser les services publics, à réduire les revenus des retraités et à abandonner toujours un peu plus les zones périphériques au profit des métropoles. 

Bref il voulait changer la France pour l’adapter aux règles anglo-saxonnes de la mondialisation, tout en renonçant aux précautions de Sioux prises par ses prédécesseurs. C’est alors que la colère est montée progressivement autour d’une multitude de petites mesures contraignantes et de provocations perçues, jusqu’à l’émergence des Gilets Jaunes. 

 

Et désormais tout est fini, Macron et sa politique menée dans la droite ligne de ses prédécesseurs, si bien que l’on se demande bien ce qui va se passer.  

 

À SUIVRE, ÉVIDEMMENT...

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LES COMBATS APRÈS LA DÉFAITE DE MONTCALM

27 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES À L'EST DE QUÉBEC

LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES À L'EST DE QUÉBEC

 

Un officier des troupes de la marine note que « la déroute ne fut totale que parmi les troupes réglées. Les Canadiens, accoutumés à reculer à la manière des Sauvages et à retourner ensuite à l'ennemi avec plus de confiance qu'auparavant, se rallièrent en quelques endroits et, à la faveur des petits bois dont ils étaient environnés, ils forcèrent différents corps à plier, mais enfin il fallut céder à la supériorité du nombre. »

 

Les miliciens canadiens avaient peu de chance de survie dans un combat corps à corps contre leurs poursuivants, car ces derniers avaient des baïonnettes et des épées alors qu'eux n'avaient que des mousquets. Il leur fallait tirer au fusil puis s’enfuir. 

Lorsque les troupes britanniques chargèrent, les francs-tireurs amérindiens et canadiens commandés par Dumas étaient toujours occupés à se battre contre le 15e régiment et l'infanterie légère commandés par Townshend, complétée ensuite par le deuxième bataillon du 60e.Il espérait par ce mouvement garder l'adversaire sur sa droite. Mais Dumas contraria cette manœuvre anglaise en déplaçant ses hommes vers l'est jusqu'au coteau Sainte-Geneviève en bas du versant nord des Buttes-à-Neveu, là où s'étaient ralliés plusieurs Canadiens. En effet, derrière le coteau, plus au nord, il y avait l'hôpital général et surtout les retranchements autour du pont qui croise la rivière Saint-Charles.

Pendant ce temps, Vaudreuil s’approchait du champ de bataille avec deux bataillons de la milice de Montréal, venant de Beauport. Lorsqu’il entendit le bruit de la bataille, il fit accélérer les chevaux qui tiraient sa voiture et rejoignit la rivière Saint-Charles avant ses troupes. Il y rencontra le major-général Montreuil à qui il ordonna de rallier ses troupes pour contre-attaquer, mais ce dernier estima qu'il était préférable de se retrancher de l'autre côté de la rivière Saint-Charles et refusa d'obéir. Le défaitisme continuait à faire ses ravages parmi l’état-major de Montcalm.

Vaudreuil poursuivit alors donc sa route, seul, jusqu'à Québec, traversa la ville et en ressortit par la porte Saint-Louis. Il tenta de rallier les soldats et les miliciens qui s'étaient réfugiés sous les canons des remparts. Il parvint à rassembler 1 000 à 1 200 hommes, principalement des Canadiens, qui allèrent rejoindre les francs-tireurs sur les Buttes-à-Neveu. Il croyait être en mesure de fournir du renfort à Dumas avec les compagnies de milice qui le suivaient, qui n'arriveront jamais car Montreuil leur a donné l'ordre de s'arrêter au passage du pont de la rivière Saint-Charles.

En ordonnant au 78e de se replier et d'attaquer l'ennemi sur le flanc nord, Murray envoya des hommes qui avaient abandonné leurs fusils et brandissaient des épées contre des francs-tireurs qui se positionnaient derrière des arbres, ou se couchaient dans les broussailles. Aussi le régiment écossais subit-il de lourdes pertes qui l’obligèrent à se replier à deux reprises. Lorsqu'il se lança à l'attaque une troisième fois le 78e, aidé cette fois-ci par le 58e et le 2e bataillon des Royal Americans, dont les soldats portaient toujours leur fusil. 

Pendant ce temps, plus au sud, les 28e et 43e régiments, commandés par le lieutenant-colonel Hunt Walsh Hunt étaient aux prises avec un autre groupe de francs-tireurs.

La fusillade qui opposa les deux camps dura environ 90 minutes. Les Britanniques finirent par repousser les Canadiens et les Amérindiens vers la vallée de la rivière Saint-Charles, tandis qu’ils se rapprochaient des canons des navires français échoués délibérément dans la rivière, ce qui les obligea à se replier sur le coteau Sainte-Geneviève.

Les combats cessèrent vers midi. La bataille frontale avait duré un quart d’heure, celle des francs-tireurs deux heures. Les deux armées avaient subi approximativement le même nombre de pertes, 658 du côté britannique infligés par les francs tireurs et 644 du côté français, survenus au cours de la bataille rangée initiale.

 

Montcalm par son défaitisme profond, son refus de manœuvrer, sa  précipitation et finalement sa mort, avait livré le Canada aux troupes britanniques. 

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RETOUR PRÉMATURÉ À DAKAR

21 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

RETOUR PRÉMATURÉ À DAKAR

Depuis Bamako, tout proche, mais enfin plus loin que Nice de Paris, le retour en avion jusqu’à Dakar se fit sans encombre, ce qui me donne l’occasion d’évoquer un autre retour.

 

En septembre 1981, je fis un retour prématuré à Dakar, par la « faute » de la FNEGE qui m’avait chargée d’une première mission, avant la longue série d’aventures que nous partageâmes ensuite ensemble. 

Le secrétaire général d’alors, Jean-Claude Cuzzi, un ami que je salue s’il me lit, m’avait chargé d’un rapport destiné à la Banque Mondiale sur la Senelec, la Société nationale d’électricité du Sénégal. 

Pour faire l’étude et le rapport, il me fallut revenir quinze jours avant les autres coopérants, d’où le terme « prématuré » que j’ai utilisé. Sortant de l’avion, je pris un taxi (pas de collègues pour venir me chercher) pour les résidences de l’Université réservées aux enseignants (surtout des coopérants), en face de la Cité Paul Claudel, pour sa part réservée aux étudiantes. 

Lorsque je sortis du taxi devant l’immeuble où j’habitais et qui étais absolument vide à cette période estivale, j’entendis le bruit d’une cascade. 

Je levais la tête et je vis un ruisseau qui s’écoulait du toit, ou plus exactement des réservoirs d’eau qui se trouvaient sur le toit de mon immeuble. Puis je vis que la façade, qui venait d’être repeinte  dans un blanc éclatant, était balafrée de trainées jaunes qui provenaient certainement des litres, je veux dire des tonnes d’eau qui s’étaient répandues sur les murs. 

Une fois revenu de ma surprise, je m’adressai au gardien en lui demandant des explications. Pourquoi toute cette eau s’écoulait du toit ? Pourquoi personne n’avait réparé ? Est ce que cet écoulement durait depuis longtemps ? Je n’obtins que des réponses incompréhensibles pour moi, d’autant plus qu’il parlait plus wolof que français. 

Je mis en marche (miracle, la batterie fonctionnait) notre vieille 104 et prit le chemin des ateliers généraux de l’Université. Par chance je trouvais un chef d’atelier présent et je ne parvins pas à comprendre s’il était au courant ou non du problème (j’aurais juré qu’il le savait et qu’il avait laissé courir). Après quelques questions, je décidais de l’emmener avec moi jusqu’à la « cascade ». Une fois arrivé, sa réaction fut stupéfiante, je l’ai encore dans les oreilles.

Le chef regarda d’abord la cascade puis le gardien et lui dit en français et pas en wolof : « ferme le robinet ». Le gardien s’exécuta aussitôt, ce qui ne lui prit que quelques secondes. Il ferma donc le robinet et l’eau, au bout d’un bref instant car les réservoirs étaient quasiment vides, s’arrêta de couler. 

Ce qui me frappa le plus, c’est que le silence revint. 

Il me restait à ramener le chef à ses ateliers, tout en le remerciant chaleureusement de son efficace intervention…

De cette affaire, il faut déduire que l’écoulement de l’eau qui datait d’au moins un mois, aurait pu être stoppé instantanément. Mais cela n’a pas été le cas. 

Vous me direz que le gardien a manqué d’initiative, mais si vous connaissez Dakar, vous ne croyez pas que tout le quartier, sinon toute la ville savait que l’eau coulait ? 

Et donc le chef d’atelier aussi. 

Pourtant il n’a rien fait, parce que les toubabs (les européens) n’étaient pas là et donc que c’était le moment d’un juste repos. Il aurait surement fait réparer le réservoir la veille prévue de leur arrivée. 

Mais catastrophe, j’étais arrivé quinze jours auparavant et il allait devoir régler le problème de manière prématurée. Le gaspillage d’eau à Dakar, des centaines de mètres cubes, le coût facturé à l’université, la réparation de la façade, tout cela n’était pas suffisant pour qu’il se décide à agir. 

 

Je vous laisse tirer vous même les leçons de cette histoire et pour vous laisser le temps de réfléchir, je vous dirais la prochaine fois quels furent les résultats de mon investigation sur la Senelec… 

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LE DÉFI DE LA BIOÉTHIQUE

17 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LE DÉFI DE LA BIOÉTHIQUE

La bioéthique s’impose au travers de comités éthiques dotés de procédures de décision unanimistes. 

 

On s’accorde par exemple sur l’interdiction de la transgénèse (les OGM), sans qu’il y ait d’entente sur les raisons de cet accord, car cette interdiction peut aussi bien être formulée par respect de l’ordre naturel, par crainte pour la biodiversité, par compassion à l’égard des souffrances infligées au vivant, parce que le consommateur ne sera pas assez informé ou par crainte des monopoles. 

La biomédecine n’a cessé de développer des capacités d’intervention sur l’être humain, de la conception à la mort, du génome au cerveau. Du coup, elle intéresse un nombre de plus en plus important d’actes médicaux ou para médicaux comme la procréation médicalement assistée, les tests et analyses génétiques (assurances, employeurs, police), l’usage des psychotropes, la médecine transsexuelle, à la numérisation des dossiers ou à la télémédecine.

Du coup, la réflexion bioéthique a généré une multitude de principes qui sont supposer la guider : la dignité, la vulnérabilité, la précaution, la confidentialité, l’égalité, la solidarité, la balance des risques et bénéfices, la protection des générations futures, la sacralité de la vie, la non commercialisation du corps, l’intégrité, la sécurité… 

Malheureusement tous ces principes ne peuvent être respectés, car ils ne sont pas toujours compatibles entre eux. Il a fallu user de casuistique pour interpréter ces principes en fonction des circonstances dans lesquels ils sont appliqués et faire appel à divers principes philosophiques pour justifier des choix contradictoires.

Ainsi, Aristote a été appelé à la rescousse en ce qui concerne la prudence ou  Kant a permis de justifier des impératifs éthiques universels et catégoriques, tandis que deux philosophes contemporains, Jonas (1979) et Engelhardt (1986) proposaient des principes opposés.

En effet,la responsabilité première et universelle selon Jonas est de préserver sur Terre une vie authentiquement humaine, qui postule le respect absolu du principe de précautionet qui est fondée sur l’existence d’une nature humaine, produit de l’évolution naturelle. Engelhardt, au contraire, laisse ouvert le futur de l’espèce humaine en lui octroyant le droit d’intervenir dans son évolution.

Or les avancées scientifiques modifient sans cesse les termes du débat. En 2012, une nouvelle technologie d’intervention dans le génome dénommée CRISPR, permet de modifier les caractères structurels et fonctionnels des organismes vivants. Cette technologie apporte avec elle la problématique de l’eugénisme. Face à cette avancée scientifique, certains s’opposent à tout usage non thérapeutique de la biomédecine au nom du respect de lanature, et d’autres, au nom du respect de la liberté individuelle d’améliorationtranshumaniste rejettent la croyance en une nature humaine intangible.

 

Ainsi, malgré les grands principes de la bioéthique, le débat reste ouvert entre ceux qui estiment que la nature humaine  doit être préservée et ceux qui pensent que l’être humain peut être modifié. La tendance actuelle de la société me parait telle que la seconde option devrait l’emporter, malgré les risques.

FIN

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LA BIOÉTHIQUE S'IMPOSE

14 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LA BIOÉTHIQUE S'IMPOSE

La préoccupation centrale de la bioéthique réside dans la survie de l’espèce humaine et la qualité de la vie des générations futures.

 

C’est pourquoi elle s’adresse avant tout à ceux qui peuvent, par l’éducation et la réglementation, expliquer et faire appliquer les mesures recommandée par la bioéthique, qui s’est construite à partir du procès de Nuremberg dont est issu  le code dit de Nuremberg (1947). 

En dix articles, ce code définit les critères d’acceptabilité d’une expérience médicale, dont le consentement du sujet. Or, dans les années 1960-1970, se multiplient les révélations sur les expériences et les pratiques biomédicales non éthiques, telles que l’affaire de la thalidomide qui entraine des malformations congénitales ou celle de Tuskegee où eurent lieu des expérimentations sur des Noirs américains, effectuées sans consentement.

En 1975, Karen Ann Quinlan, plongée dans un état végétatif irréversible, suscite un débat éthique et juridique autour de l’acharnement thérapeutique et de l’euthanasie et en 1978, la naissance en Angleterre de Louise Brown, le premier « bébé éprouvette », amorce le débat autour de la fécondation in vitro. Toutes ces controverses conduisent au rapport américain Belmont (1979) qui énonce trois principes de la bioéthique assez triviaux mais difficiles à interpréter et donc à appliquer, l'autonomie, la bienfaisance et la justice distributive. 

De son côté, le monde académique va établir des centres de recherches sur l’éthique. Les plus connus sont le Hastings Center (1969) et le Kennedy Institute of Ethics (1971) qui comprend un centre de bioéthique. Puis, à partir des années 1980 débute la diffusion de la bioéthique en Europe : en 1983, la France crée le premier comité national permanent qu’est le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), qui organise les États généraux de la bioéthique, préalables à une révision régulière de la législation. Puis en 1985, le Conseil de l’Europe crée le Cahbi (Comité ad hoc d’experts pour la bioéthique) qui est remplacé par le CDBI (Comité directeur pour la bioéthique) dont la mission est d’étudier les problèmes posés par les développements biomédicaux dans les domaines du droit et de l’éthique à la lumière des droits de l’homme. En 1997, le CDBI adopte la Convention européenne de bioéthique, tandis que la Commission européenne crée le Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE).

Lorsque, en 2005, l’Assemblée générale de l’UNESCO adopte la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme, une large majorité de pays disposent d’un comité national de bioéthique ou d’une institution équivalente et les comités d’éthique de la recherche et d’éthique clinique se sont multipliés dans les universités et dans les hôpitaux. En outre, depuis la fin des années 1980, se sont multipliés les revues, les congrès, les instituts universitaires et  les projets de recherche consacrés à la bioéthique.

Désormais, la bioéthique est devenue un paradigme pour l’approche des questions posées à l’individu et à la société par l’avancement incessant de toutes les techno-sciences, ce qui se traduit  par l'apparition de comités d’éthique, dont la légitimité dépend de la méthode qu'ils utilisent pour formuler des avis.  

Un comité d’éthique doit être pluridisciplinaire, pluraliste et indépendant du pouvoir politique qui l'a institué, dans ses délibérations et ses conclusions. Son fonctionnement interne doit permettre l’expression et la discussion argumentée des voix divergentes. Il implique le consensus et non le vote à la majorité, avec, le cas échéant, l’expression des désaccords et des arguments. 

 

En effet, s’agissant de questions touchant aux grandes interrogations de la vie humaine telles que la naissance, la mort, l’identité, la sexualité, la conscience, la liberté, l’avenir, il n’est pas surprenant que des désaccords persistent et que le consensus ne soit que pragmatique... 

 

À SUIVRE

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INSURRECTION

9 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

INSURRECTION

 

Le 30 janvier 2011, je publiais, dans un billet déjà intitulé « Insurrection », le texte suivant : 

 

« Ici, en France, dans le pays le plus centralisé du monde, arc-bouté sur un système de privilèges et de connivence qui date de plus d’un demi-siècle, on ferait bien de s’interroger sur le soulèvement en gestation de populations auxquelles on ne promet que privations et brimades au nom d’une pyramide pseudo démocratique de pouvoirs dont on a confisqué toutes les clefs.»

Ce texte date de presque huit ans. Je ne veux pas m’ériger en prophète mais simplement remarquer que chacun pouvait voir depuis des années l’origine du mal, à savoir la centralisation extrême du pouvoir qui génère les privilèges et la connivence, pour en conclure que forcément les populations qui, en retour, se sentaient privées, brimées et j’aurais dû aussi écrire méprisées, allaient un jour se soulever.  

C’était évident et maintenant nous y sommes. 

Fondamentalement, il faut comprendre que les gilets jaunes ne vont pas rentrer dans le rang

Si vous ne saisissez pas cela, vous ne pouvez pas comprendre ce qui va se passer. Pourquoi ne vont-ils pas rentrer dans le rang ? Parce qu’ils en ont gros sur le cœur, des années d’abaissement, de privations perçues comme injustes et d’humiliations ressenties face à l’arrogance des gens du pouvoir. 

Maintenant, ils mettent tout cela sur la place publique et pour se débarrasser de ce fardeau, il faut qu’ils le remettent à quelqu’un. À qui ? À personne d’autre qu’au pouvoir en place. D’où le rejet violent de Macron, d’où la haine !

De plus, chaque jour ils se sentent plus forts, forts du combat qu’ils ont eu le courage de mener, forts des amitiés, voire des réseaux qu’ils ont constitués, forts de l’appui d’une opinion publique sensible à leur sort.

Aussi, ce pouvoir n’a aucune autre solution que de capituler. Après tout, il n’est justement en place que grâce à l’affaissement progressif de ce même pouvoir dont les commanditaires de Macron ont voulu s’emparer en faisant croire que ce dernier allait tout changer. Les électeurs ont cru que ce changement se ferait en leur faveur jusqu’à ce que nombre d’entre eux découvrent qu’ils étaient les dindons de la farce.   

Bien sûr, habitué à l’arrogance du pouvoir en place, on l’imagine organiser toutes sortes de ruses pour survivre. Mais l’on se trompe, le pouvoir est désarmé. Que Macron fasse des discours, que le pouvoir organise le « dialogue », qu’il change de Premier Ministre, qu’il accorde des augmentations de salaire, qu’il ouvre des négociations, rien de tout cela ne fera rentrer les gilets jaunes au bercail : le désordre permanent sera la règle tant que le pouvoir ne capitulera pas. 

De ce point de vue, toute la question est de savoir selon quel processus cette capitulation aura lieu. On peut espérer que ce sera avec un minimum de violences physiques et de dégâts matériels.

Ensuite, on discutera de tout, en matière politique de la répartition des pouvoirs, de la décentralisation, de la suppression des privilèges, en matière économique de la dette, de l’Union Européenne, de la mondialisation, en matière sociale des salaires, des impôts, des migrants et j’en passe…

Puis, lorsque tout un chacun se sera lassé de parler, un nouveau pouvoir se mettra en place. On n’échappera pas aux referenda d’initiative populaire, à la proportionnelle, à la suppression de quelques symboles comme l’ENA ou de certains avantages acquis. 

Une nouvelle pyramide de pouvoirs émergera où les petits, les sans grades auront, on peut l’espérer, plus d’occasions de s’exprimer, ce qui permettra de faire passer des décisions plus difficiles. 

 

Voilà ma vision de la succession d’événements qui nous attendent, fondée, je le répète, sur le postulat que les gilets jaunes ne rentreront pas de sitôt dans le rang. 

 

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L'ESPÉRANCE DE VIE, ICI ET LÀ

5 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

L'ESPÉRANCE DE VIE, ICI ET LÀ

 

Il est bon de se rappeler que l’espérance de vie est l’une des mesures clés du bien-être d’une nation, exprimant la qualité de son style de vie et l’efficacité de son système de soins médicaux ainsi que de l’organisation de ses services sociaux.

 

Le classement des espérances de vie, sans entrer dans la question de la différence de plus en plus réduite entre l’espérance de vie masculine et féminine, exprime qu’il est plus facile de survivre ici que là, même si la signification d’un nombre  synthétique peut toujours être discuté.

Les chiffres ci-après concernent l’année 2015 et proviennent des données de l’OMS :

Le premier pays du monde pour l’espérance de vie est, sans surprise, le Japon, avec 85,25 années. Sans surprise, parce que le style de vie, l’alimentation, la philosophie de vie et le niveau technique du Japon plaident tous pour une forte espérance de vie. Tant pis pour les contempteurs (jaloux) du Japon.

Le Japon est suivi d’assez prés par Singapour, l’Islande, l’Italie, la Suède, l’Australie, la Suisse, le Canada et la France, où l’espérance de vie est encore de 82,4 années. L’Espagne suit de très près.

Mais l’Allemagne et la Grande-Bretagne n’ont que 81 ans d’espérance de vie, les Etats-Unis n’en sont qu’à 78,8 ans et désormais leur espérance de vie est en baisse : elle n’atteignait plus que 78,6 années en 2016 et les dernières données indiquent une nouvelle baisse. On peut en général attribuer ces différences d’espérance de vie à des styles de vie différents, à l’alimentation, mais dans le cas des Etats-Unis, la cause serait à chercher dans la consommation des opiacés. Le nombre de surdoses de drogues et de médicaments est en effet passé aux Etats-Unis de cinquante deux mille en 2015 à soixante trois mille en 2016 et deux surdoses sur trois impliquent des opiacés, une catégorie de stupéfiants englobant des médicaments Au total, on estime qu’il y aurait entre 2 et 2,5 millions d’Américains dépendants des opiacés.

Certains économistes, comme le Prix Nobel Angus Deaton, attribuent l’accroissement des décès aux États-Unis à la disparition au cours des dernières décennies de nombreux emplois non qualifiés mais bien rémunérés, qui ont plongé une partie de la classe moyenne ouvrière américaine dans le désespoir, provoquant une augmentation importante du nombre de décès liés aux surdoses, mais aussi à l’alcool et aux suicides.

Quoi qu’il en soit, les États-Unis se retrouvent-ils tout juste au-dessus du Brésil, 76,2 années et de la Chine 76 années, tandis que l’on trouve beaucoup plus bas la Russie, 70,5 années et l’Inde, 65 ans.

Il reste que l’espérance de vie la plus faible se trouve dans les pays africains où elle est comprise entre 48 ans en Sierra Leone et 59 ans et demi en Mauritanie. Un bébé qui nait dans ce dernier pays, aurait, selon ces statistiques, trente sept ans de moins d’années à vivre que s’il naissait au Japon. Et s’il nait aux Etats-Unis, presque sept ans de moins d’années à vivre qu’au Japon.

 

Je vous laisse en tirer les conclusions que vous voulez sur l’injustice  de naitre ici ou là et sur la qualité variable de la vie en fonction des pays…

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UNE BATAILLE PERDUE D'AVANCE

2 Décembre 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

UNE BATAILLE PERDUE D'AVANCE

 

Les premiers soldats français s'arrêtent à cent vingt mètres de la ligne adverse d’où ils se mettent à tirer sans ordres, à une distance trop grande pour avoir un impact.

 

Les premiers soldats français à avoir rechargés leur arme, foncent sur l'ennemi à nouveau et s'arrêtent à 25 ou 35 mètres de la ligne adverse. Pendant quelques minutes, les deux lignes se regardent sans tirer. Du côté français, cette pause permet aux hommes les plus en arrière de rattraper les plus en avant. Ils ne parviennent cependant pas à reformer leurs rangs initiaux et restent organisés en trois groupes compacts, deux à l'extrémité nord et un au sud de la ligne britannique, ce qui fait que les 43e et 47e régiments, au centre de la ligne britannique, n'ont toujours pas de soldats français en face d'eux.

À l'approche des Français, les lignes britanniques se préparent à tirer. Wolfe avait mis au point une méthode de tir qui prévoyait que le centre, en l’occurrence les 43eet 47erégiments d'infanterie, devait faire feu lorsque l’ennemi s’approcherait à moins de vingt sept mètres. Wolfe a aussi ordonné à ses soldats de charger leurs mousquets avec deux balles. 

L'armée française envoie une première salve à une distance suffisamment rapprochée pour être mortelle. Ce faisant, les soldats français concèdent l'avantage aux soldats d'en face qui ont le temps de bien viser pendant que les autres rechargent leurs fusils.

Le Capitaine John Knox, servant avec le 43erégiment, écrit dans son journal que, lorsque les Français sont à portée de main, le régiment « leur a envoyé avec le plus grand calme, la plus forte décharge proche que j'ai jamais vue. Après ce premier tir, les lignes britanniques ont avancé de quelques pas vers les troupes françaises encore sous le choc et leur ont envoyé une deuxième décharge, qui a entrainé leur repli. 

Au centre, les 43e et 47e régiments s'avancent et tirent respectivement sur la gauche et sur la droite. Les deux lignes ennemies échangent des tirs pendant un quart d’heure. À l'approche de l'infanterie française, les canons de York positionnés aux extrémités de la ligne britannique cessent de lancer des boulets et les remplacent par de la mitrailledans un grand nuage de fumée.

Rapidement, au nord de la ligne, les soldats du Languedoc et de La Sarre se replient, suivis par ceux de la Guyenne et du Béarn. Le Royal-Roussillon bat aussi la retraite par la suite.

Wolfe s’était positionné avec les Grenadiers du 28erégiment et de Louisbourg sur une colline pour observer la bataille. Mais ils étaient harcelés par les troupes canadiennes et indiennes qui les visaient de flanc.  Il avait été touché au poignet au début du combat, mais il avait enveloppé la blessure et continué. Le commandant du régiment de Louisbourg, James Henderson, rapporte qu’après avoir donné l’ordre d’ouvrir le feu, Wolfe a été touché par deux coups de feu, l’un au bas de l’estomac et l’autre à la poitrine et il est mort rapidement.  

Wolfe mort et plusieurs officiers importants blessés, les troupes anglaises se sont lancées dans une poursuite désordonnée des soldats français qui battaient en retraite. Ils tirent leurs dernières balles, fixent leurs baïonnettes et se lancent à la poursuite de leurs adversaires. Le 78eHighlanders, qui n'ont pas de baïonnettes, jettent les fusils au sol et sortent leurs épées claymores, mais sont stoppés par des tirs intenses provenant d’une batterie flottante qui protégeait le pont sur la rivière Saint Charles.  

Au Nord, les soldats qui ne courent pas assez vite sont faits prisonniers ou tués à coup d'épée. Les 47e et 58e régiments chargent les fuyards français avec le 78e jusqu'au-delà des Buttes-à-Neveu. 

Au sud, les 28e et 43e chargent jusqu'aux remparts de Québec, mais sont arrêtés par l’artillerie de la ville qui tire à  mitraille.

En outre, les soldats du 78e Highlanders doivent se replier pour faire face aux Canadiens et Amérindiens qui continuent à tirer depuis la lisière des bois au Nord autour de la Butte-à-Neveu. 

 

En effet, tous les hommes ne fuient pas jusqu'aux portes de Québec...

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