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Le blog d'André Boyer

histoire

BONAPARTE SAUVE ENCORE LA CONVENTION

31 Mars 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

MASSACRE DEVANT L'EGLISE SAINT-ROCH

MASSACRE DEVANT L'EGLISE SAINT-ROCH

Bonaparte sauve encore la Convention

Le 10 mars dernier, je vous ai présenté la constitution « tordue » des Thermidoriens. Elle n’est pas passée comme une lettre à la poste…

 

Comme d’habitude, le referendum au suffrage universel qui fut organisé pour approuver cette constitution se caractérisa par une forte abstention et de nombreuses irrégularités.

Les résultats officiels firent état de 1.057.390 voix en faveur de la Constitution dite de l’An III et de 49.978 voix contre. Pour sa part, le décret des deux tiers ne fut approuvé que par 205.498 voix pour et 108.754 voix contre.

Il faut noter, alors que l’on déplore en ce début de XXIe siècle des taux d’abstention « records » de 60%, que le taux d'abstention du referendum de l'époque s’éleva à 78% pour la Constitution de l’An III et à 94% pour le décret des deux tiers !

Cela n’empêcha pas cette nouvelle constitution d’être proclamée le 23 septembre 1795. Elle impliquait d’élire ensuite le corps législatif. Mais, avant que les élections législatives ne se déroulent, les royalistes parisiens formèrent un comité insurrectionnel, s’estimant lésés, à Just titre, par le décret des deux tiers et les fraudes.

L'épreuve de force eut lieu 4 octobre 1795.

Une petite armée commandée par le général Danican chercha à encercler les Tuileries pour faire capituler sans combat la Convention, protégée par les troupes du général Menou qui plièrent face aux royalistes. C'est alors  que Barras remplaça le général défaillant par Bonaparte qui, aidé par Murat, récupèra des pièces d'artillerie avec lesquelles il fit mitrailler les forces royalistes sur les marches de l'église Saint Roch, faisant 200 tués avant de disperser les survivants. 

Napoléon s'imposait une deuxième fois, en tant que défenseur des régicides. La première fois, il avait déjà repris Toulon aux Anglais pour le compte de la Convention de la Terreur, et, cette fois, il sauvait la Convention thermidorienne.

Le 14 vendémiaire (6 octobre 1795), Paris était occupé militairement et l'émeute étouffée, sans que ne soit toutefois exercée une répression excessive qui aurait trop renforcée les partisans de la Terreur. Le 16 octobre, Bonaparte était élevé par Barras au grade de général de division et le 26 octobre, tandis qu'entrait en vigueur la nouvelle Constitution, il devenait commandant en chef de l'armée de l'intérieur en remplacement de son mentor qui faisait son entrée au Directoire.

En se séparant, la Convention prononça une amnistie générale dont elle excluait les révoltés de Vendémiaire, les prêtres réfractaires et les immigrés. Elle décidait également que la Place de la Révolution deviendrait la Place de la Concorde, un excellent choix puisqu’il a perduré jusqu’à ce jour…

Reste pour nous à tirer le bilan de la TerreurPeu se risquent à la glorifier mais nombreux sont ceux qui lui trouvent des excuses: elle aurait été provoquée par l’état d’extrême tension du pays; les menaces austro-prussiennes auraient déclenché le processus; le roi a joué la politique du pire; il fallait sauver la République; la Terreur a échappé à la volonté des responsables qui ont essayé d'en punir ses excès ; Robespierre voulait le bonheur du peuple…

Du point de vue politique, elle a tout simplement été une stratégie de prise et de contrôle du pouvoir et elle s'est appuyée sur une idéologie qui prétendait vouloir faire respecter, au travers du pouvoir politique, de grands principes philosophiques.

La recette pratique de la Terreur a consisté à faire place nette de tout ce qui faisait obstacle au pouvoir d’un État chargé d’unifier une nation, les privilèges provenant de la naissance, des charges, des corporations et des vœux religieux, pour installer les préfets, les commissaires, les juges, les bourreaux qui allaient appliquer de grands principes à la pauvre matière humaine.

L’horreur était en vue, car les acteurs de la Terreur ont organisé une oppression systématique, accru sans cesse les pouvoirs des tribunaux, supprimé tous les droits de la défense, envoyé des commissaires pour exciter l’ardeur des bourreaux et des délateurs. Ces hommes ont promulgué l’incroyable loi des suspects: étaient suspects tous « ceux qui, par leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et ennemis de la liberté; ceux qui ne pourront justifier de leurs moyens d'existence et de l'acquit de leurs devoirs civiques ; ceux qui n'auront pu obtenir de certificat de civisme; les ci-devant nobles qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution, les émigrés, même s'ils sont rentrés, les prévenus de délits, même acquittés… ». Délit d’opinion, délit de faciès, délit de classe, tout y est.

La Terreur a engendré les deux cent mille morts du génocide vendéen, les soixante-deux mille guillotinés, les dizaines de milliers de personnes livrées à la mitraille dans les villes révoltées et tout un pays soumis à des tyrans qui se croyaient tout permis au nom de leurs principes.

Face à ce passif monstrueux, on cherche en vain le moindre actif, à moins que l’invention du totalitarisme ne soit considérée comme une gloire nationale.

 

À SUIVRE

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LA CONVENTION NE MAITRISE QUE LE PRÉSENT

10 Mars 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA CONVENTION THERMIDORIENNE

LA CONVENTION THERMIDORIENNE

Nous avons laissé le 9 février dernier (mon blog intitulé « En même temps la Convention) tout faire et son contraire…

 

Le danger qui menaçait les Thermidoriens au pouvoir se situait toujours dans les faubourgs, base des sans-culottes, dont le combustible provenait de la faim qui tenaillait les grandes villes, à commencer par Paris où d’énormes queues se formaient devant les boulangeries, alors que la ration de pain passait de 1 livre et demie en février 1795 à un quart de livre en mai 1795, six fois moins!

Le 1er avril 1795, les sans culottes, saisissant le prétexte des accusations portées contre Barère, Collot d’Herbois et Billaud-Varenne qui passaient pour leurs défenseurs, envahirent la salle de la Convention en réclamant du pain.

Ils furent évacués par les gendarmes tandis que les trois accusés étaient déportés, que Paris était mis en état de siège avec le général Pichegru chargé de réprimer l'agitation dans les faubourgs. C’est dire qu'elle était la nervosité des Thermidoriens.

Une deuxième alerte intervint trois mois plus tard, le 20 mai 1795, alors que la Convention était envahie à nouveau aux cris de : « Du pain et la Constitution ! ». Les députés s’enfuirent, à l’exception de ceux d’entre eux, que l’on appelait les Crétois parce qu’ils siégeaient à la crête de la Montagne et étaient favorables aux sans-culottes,

Les forces militaires de la Convention reprirent le contrôle des Tuileries et passèrent à l’offensive dans les faubourgs, arrêtant soixante-deux députés et cinq mille jacobins.

Pendant ce temps, la paix des cimetières s’installait dans l’ouest de la France. Hoche avait fini par signer une amnistie avec Charrette et les Chouans, en leur garantissant la restitution de leurs biens confisqués, la liberté de culte et la dispense du service militaire.

Mais comme le génocide pratiqué par les troupes républicaines ne pouvait être rayé d’un trait de plume. la guérilla contre les troupes républicaines se poursuivait en Bretagne et en Normandie. Une attaque coordonnée entre immigrés et Chouans fut organisée à la fin du mois de juin 1795. Une armée de quatorze mille Chouans se rassembla dans la région de Quiberon, Charrette reprit les hostilités en Vendée et quatre mille émigrés furent débarqués dans la baie de Carnac par une flotte anglaise. Cependant, ils n’étaient pas assez organisés et soutenus par la croisière anglaise pour faire face à Hoche, qui les battit et les captura le 21 juillet 1795.

Sur le front de la guerre étrangère, il était aussi difficile pour les Thermidoriens de mécontenter les généraux que de se passer des revenus des conquêtes.

D’où l’invasion de la Hollande le 10 octobre 1794, qui fut transformée en République Batave. C’est à cette occasion que la cavalerie de Pichegru réalisa un exploit sans précèdent en capturant la flotte hollandaise bloquée par la glace au Helder. La Hollande fut aussitôt amputée de la Flandre Hollandaise pour être rattachée à la Belgique, elle-même annexée à la France, cette dernière étant reconnue par un traité de paix conclu entre la République Française et la Prusse, pressée de retourner ses troupes contre la Pologne.

Selon l’habitude de ces années-là, la Convention thermidorienne saisit l’opportunité d’une situation politique apaisée pour préparer une nouvelle constitution destinée à remplacer celle qui, souvenez-vous, reposait, inappliquée, au milieu de la salle de ses délibérations.

La nouvelle Constitution représentait un effort remarquable pour éviter les écueils qui avaient marqué la Révolution. Par certains côtés, elle était trop sophistiquée. Elle retournait à un régime électoral restreint, qui réduisait le corps électoral aux notables : les citoyens nés et résidents en France de 21 ans qui payaient une contribution directe, réunis en assemblée primaire par canton élisaient les électeurs du deuxième degré à raison de un pour deux cents citoyens.

Ces grands électeurs devaient avoir 25 ans et disposer d'un revenu personnel important. Ils élisaient les membres du corps législatif ainsi que les différents juges. Le législatif était formé de deux chambres, le conseil des Cinq Cents qui avait l'initiative des lois, et le conseil des Anciens, composé de 250 membres âgés d’au moins 40 ans et mariés ou veufs, qui approuvait ou rejetait les propositions des Cinq Cents.

Le corps législatif élisait l'exécutif, mais ne pouvait pas le révoquer. Ce dernier exécutif, le Directoire, était
 composé de cinq membres, renouvelé par cinquième tous les ans, choisis à bulletins secrets par les Anciens, parmi une liste qui devait contenir le décuple des postes à pourvoir, liste établie par le Conseil des Cinq Cents.

Les Directeurs sortants ne pouvaient pas être réélus avant cinq ans et les décisions du Directoire devaient être prises à la majorité de trois membres sur cinq.

Les attributions de l'exécutif étaient limitées par la nouvelle constitution à la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat, la disposition de la force armée, la nomination des généraux et des ministres.

Le Directoire n'avait pas le droit de dissolution sur les chambres ni le droit de veto sur les lois. De plus, la Trésorerie échappait au Directoire pour être confié à cinq commissaires élus dans les mêmes conditions que le Directoire et le pouvoir judiciaire étaient séparé du législatif et de l'exécutif, avec des mandats courts, 2 ans pour les juges de paix, 5 ans pour les juges départementaux et du tribunal de cassation.

Échaudés par les changements permanents de la Constitution, les conventionnels mirent en place une procédure de révision qui s'étalait sur neuf ans.

 

Comme les Conventionnels ne tenaient pas à être balayés par les élections à venir, ils votèrent, avec un culot roboratif, le décret dit « des deux tiers » qui imposait le maintien de cinq cents anciens conventionnels parmi les sept cent cinquante députés des Conseils des Cinq Cents et des Anciens, dispensés donc des élections.  

 

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EN MÊME TEMPS, LA CONVENTION...

9 Février 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

MERVEILLEUSES ET INCROYABLES

MERVEILLEUSES ET INCROYABLES

À la surprise générale, la chute de Robespierre provoqua la fin de la Terreur.

 

Ce n'est pas que la Convention renia la Terreur, notamment en décidant de transférer, le 21 septembre 1794, les restes de Marat au Panthéon. Mais dans l'opinion, les esprits évoluaient plus rapidement qu’à la Convention si bien que cette dernière dut se résoudre à expulser du Panthéon ces restes devenus entretemps odieux.

Les députés du Marais furent les premiers à comprendre le nouveau rôle que l’on attendait des Conventionnels : devenir des libérateurs. On écarta les Montagnards les plus impliqués dans la Terreur et, par un jeu d'équilibre bien politique, la droite de la Convention. Puis, début août 1794, plus de cinq cents suspects furent libérés, tandis que des milliers de personnes sortaient de leurs cachettes.

Une campagne de presse était lancée contre les Jacobins et les sans-culottes et, au théâtre, des pièces anti jacobines étaient applaudies. Le refus de la Terreur et le rejet de la Révolution s’exprimaient par des tenues vestimentaires et des modes de vie symbolisés par les muscadins qui portaient dix-sept boutons de nacre pour évoquer Louis XVII et un collet noir autour du cou pour rappeler la mort de Louis XVI. Les merveilleuses n’étaient pas en reste qui protestaient contre la rigueur révolutionnaire par des tenues savamment déshabillées, blanches et vaporeuses.

Le refus de la Terreur engendra une contre terreur qui ajouta deux mille morts aux quarante mille victimes directes de la Terreur. Les muscadins ne se gênaient pas pour molester les sans-culottes, les bonnets rouges et les colporteurs des derniers journaux jacobins. En province, la réaction anti jacobine fut souvent violente, singulièrement dans le Sud-Est. Dans le Midi, à Lyon et à Tarascon, il y eut des émeutes sanglantes. La Compagnie de Jéhu mena la chasse contre les Jacobins compromis par la Terreur et contre les acheteurs de biens nationaux.

La Convention procéda à la réintégration des Girondins et ferma le club des Jacobins. Elle cherchait un impossible équilibre en proposant une amnistie à la Vendée tout en célébrant le 21 janvier comme le jour de « la juste punition du dernier roi des Français ». Elle se refusait à payer les prêtres et les frais d'entretien des bâtiments religieux, mais restaurait la liberté des cultes le 21 février 1795 selon la proposition de Boissy d’Anglas, tout en interdisant les processions, les sonneries de cloches et les habits ecclésiastiques.

Si la Terreur comme système politique était achevée, son système économique subsistait. Ce n'est qu’à la fin du mois de décembre 1794 que la Convention se résigna à supprimer la loi sur le maximum, inefficace face au marché noir. Du coup la valeur de l’assignat chuta brutalement. Le terrorisme, la lutte contre la religion, la pénurie organisée s'effondraient par pans.

Il restait que les paysans étaient les grands bénéficiaires économiques de la vente des biens nationaux et de l’affranchissement des droits seigneuriaux, mais que le principal appui du pouvoir était constitué par la masse des soldats de la Révolution qui considéraient comme un acquis de la Terreur d’être parvenus en quelques mois à des grades inespérés sous l'Ancien Régime. Mais nostalgiquement, le peuple rêvait du bon vieux temps de la royauté comme les résultats des élections l’ont montré de manière éclatante.

Du fait d'un pouvoir très centralisé, les Conventionnels régicides gouvernaient contre le peuple. Car, parmi les 387 conventionnels qui avaient voté la mort de Louis XVI en janvier 1793, il en restait environ trois cents qui étaient unis pour sauver leur peau. En 1795, ces trois cents devaient se garder à gauche et à droite, à gauche contre les Jacobins « non nantis » et à droite contre les soutiens de Louis XVIII qui les menaçaient de l'échafaud en cas de Restauration.

Ils craignaient enfin les revendications d’un peuple affamé qui, comme le note Mallet en décembre 1794 « est devenu indifférent à la République comme à la Royauté, et ne tient qu'aux avantages locaux et civils de la Révolution ».

 

Les Conventionnels régicides allaient montrer qu’ils s’accrochaient becs et ongles au pouvoir, mais que la situation ne serait pas tenable très longtemps.

 

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LA FIN INOPINÉE DE LA TERREUR

11 Janvier 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA FIN INOPINÉE DE LA TERREUR

Le 26 décembre dernier, j’ai décrit l’arrestation de Robespierre sous le titre « La fin de l'aventure de Robespierre ». Le voici en route vers son exécution.

 

Maximilien Robespierre, blessé à la mâchoire, fut installé dans un fauteuil de cuir rouge. Sa mâchoire inférieure étant détachée, on passa une bande sous son menton qui fut nouée sur sa tête. Vers six heures et demie du matin, on le conduisit au Comité de sûreté générale où on l’étendit sur une table (on le voit représenté ainsi dans le tableau qui illustre le billet précédent). Blessés ou pas, les vingt-deux accusés, dont Robespierre, furent ensuite conduits à la Conciergerie pour que leur identité soit constatée, avant qu’ils ne soient jugés et condamnés sans possibilité de se défendre, puisqu'ils avaient été mis hors-la-loi par la Convention. Ce fut le célèbre Fouquier-Tinville* qui fut chargé de la mise en scène macabre qui consistait à condamner ceux qui étaient ses maitres quelques heures auparavant.

Le 28 juillet 1794, à 16 heures 30, les charrettes qui transportaient les condamnés, dont Robespierre, sortirent de la cour du Tribunal et débouchèrent sur les quais. Elles traversèrent Paris aux cris de « Foutu le maximum » : c’était le blocage des salaires que dénonçaient les ouvriers parisiens, qui n’étaient en revanche guère reconnaissants à Robespierre du blocage des prix.

Ils gagnèrent le lieu de l'exécution, place de la Révolution, l'actuelle place de la Concorde, où les charrettes les transportant arrivèrent à 18h15.Prenant place sur la liste de la longue cohorte des soixante-deux mille suppliciés des neuf derniers mois, Maximilien de Robespierre fut ce jour-là le dixième exécuté sur vingt-deux. Un des aides du bourreau arracha sans ménagement les linges qui soutenaient sa mâchoire, puis il fut placé sur la bascule et le couperet tomba. Sa tête fut montrée aux assistants qui, bon public, applaudirent !

Les vingt-deux têtes furent placées dans un coffre en bois et les corps furent rassemblés sur une charrette qui se dirigea vers le cimetière des Errancis**. On jeta les têtes et les troncs dans une fosse commune et on répandit de la chaux vive pour que le corps de Maximilien Robespierre ne laisse aucune trace.

Le lendemain, soixante et onze autres Jacobins furent exécutés et le surlendemain douze autres encore passèrent à l'échafaud. Des rafles furent ensuite opérées parmi les membres du Conseil général de la Commune, conduisant à d’autres exécutions.

Paradoxalement, alors que Robespierre était tombé pour s’être attaqué à la gauche du Comité de Salut Public, il incarnait tellement la Terreur que sa mort y mis fin, sans que les membres de la Convention l’aient vraiment décidé. Cela commença le matin du 28 juillet 1794, lorsque les députés de la Convention, surpris, furent accueillis par des acclamations à leur sortie des Tuileries.

En quelques semaines, la chute de Robespierre provoqua le démantèlement du gouvernement révolutionnaire, emporté par la réaction thermidorienne : les comités furent renouvelés, les comités de salut public et de sûreté générale virent leurs compétences limitées aux domaines de la guerre, de la diplomatie et de la police, la loi de Prairial qui privait les accusés du droit de défense et de recours fut supprimée, les comités de surveillance révolutionnaire furent en pratique fermés aux sans-culottes. 

 

Les bourreaux d'hier étaient devenus les libérateurs d’aujourd’hui !

 

*Antoine Fouquier-Tinville sera pour sa part guillotiné neuf mois plus tard, le 7 mai 1795. Il avait acheté la charge de Procureur du Roi en 1774 qu’il avait revendu en 1783, croulant sous les dettes spéculatives. À l’amorce de la période de la Terreur, il devint, grâce au « piston » de son cousin Camille Desmoulins, directeur d'un jury d'accusation du tribunal extraordinaire, créé en août 1792 pour juger les partisans du roi.

Puis, le 10 mars 1793, il fut nommé accusateur public du Tribunal Révolutionnaire créé par la Convention. Il fut notamment chargé de mettre en accusation nombre de femmes comme Charlotte Corday, Marie-Antoinette, madame du Barry, la sœur de Louis XVI, Élisabeth, les Carmélites de Compiègne mais aussi des milliers de Girondins, d’Hébertistes et de Dantonistes. 

Au lendemain du 10 thermidor, ayant accompli sa tâche, il fut renouvelé dans ses fonctions, avant de subir un décret d’arrestation trois jours plus tard, étant accusé de nombreuses irrégularités qui consistaient à avoir fait exécuter des personnes qui n'avaient été ni jugées ni condamnées.

Il se défendît en se présentant classiquement comme un exécutant, mais on jugea sans doute que le nombre énorme de personnes qu'il avait fait guillotiner faisait désordre, qu’il fallait un coupable et que l’accusateur public l’était, assurément.

 

** Le cimetière des Errancis était situé dans le 8e arrondissement actuel. Il tire son nom d'un lieu-dit, qui signifiait en ancien français « les estropiés » parce que s'y trouvait auparavant une Cour des Miracles où les malheureux y simulaient des infirmités de toute espèce pour exciter la pitié des passants qui en retour les appelaient des errancis, des estropiés.

 

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LA FIN DE L'AVENTURE DE ROBESPIERRE

26 Décembre 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

ROBESPIERRE, BLÈSSÈ ET ARRÈTÉ

ROBESPIERRE, BLÈSSÈ ET ARRÈTÉ

LA FIN DE L’AVENTURE DE ROBESPIERRE

 

Nous avons quitté le 24 novembre dernier (Robespierre perd la main), les évènements du 9 thermidor (27 juillet) 1794, alors que Louis Louchet, député de l’Aveyron, avait eu le premier le courage de demander un décret d’arrestation contre Robespierre…

 

C'est alors que Maximilien et Couthon essaient de se faire entendre, mais leurs voix sont couvertes par les clameurs.

Le président de séance met aussitôt aux voix la motion de Louchet, qui est déclarée adoptée à l’unanimité, tandis que toute l’Assemblée, debout, crie « Vive la République ! ».

Fréron monte alors à la tribune pour accuser Robespierre, Saint Just et Couthon de vouloir former « un triumvirat dictatorial ». À Fréron succède Barère qui propose d’adopter un décret provenant du Comité de Salut Public qui demande l’arrestation des deux frères Robespierre, de Saint-Just, de Couthon, de Le Bas mais aussi de Dumas, Hanriot, Boulanger, Lavalette, Dufresse, Daubigny et Sijas. Le décret est aussitôt voté, mis à exécution et les députés arrêtés sont conduits au Comité de Sûreté Générale vers 16 heures.

La réaction de la Commune de Paris ne tarde pas, avec la convocation immédiate de son Conseil Général à l’Hôtel de Ville où se rejoignent quatre-vingts personnes qui seront presque toutes guillotinées par la suite.

Ce Conseil Général de la Commune de Paris vote une « motion d’insurrection » tout en faisant sonner le tocsin pour appeler les patriotes aux armes. De son côté, le général de la Garde Nationale, Hanriot, court aux Tuileries avec ses aides de camp pour délivrer les prisonniers, mais ils sont arrêtés par les gendarmes qui les transfèrent vers 19 heures dans des prisons séparées, pour plus de sureté.

Robespierre qui a été conduit à la mairie de Paris, quai des Orfèvres, est libéré par les insurgés de la Commune, si bien qu’au coucher du soleil, le rapport des forces est en sa faveur, car les troupes à la disposition de la Commune s'avérent supérieures en nombre à celles de la Convention.

Vers 21 heures, une forte colonne de canonniers et de gendarmes à cheval, commandée par Jean-Baptiste Coffinhal*, le vice-président du Tribunal Révolutionnaire, délivre Hanriot, toujours retenu au Comité de Sûreté Générale.

Dans ces circonstances, Robespierre hésite. Dans un premier temps, il se refuse à diriger le soulèvement, par crainte d’être mis hors la loi par la Convention jusqu'à ce qu'il apprenne que c'est déja le cas sur proposition de Barère et qu'il se décide à agir, vers 23 heures.

Il se rend à la Commune, rejoint par Le Bas et Saint-Just qui ont également été libérés, pour soutenir la décision du Comité d’Exécution de la Commune qui donne l’ordre d’arrêter les députés Collot, Amar, Bourdon, Fréron, Tallien, Panis, Carnot, Dubois-Crancé, Vadier, Dubarran, Fouché, Granet et Bayle. Barère est curieusement oublié, alors qu’il est un acteur important de cette journée cruciale du 27 juillet 1794.     

La décision du Comité d’Exécution se révèle trop tardive, car c’était compter sans l’activité de Barras. Ce dernier a été chargé du commandement militaire de la Convention, dont il a renforcé les troupes par quelques sections bourgeoises, tandis que l’insurrection piétine du fait du mécontentement bougon de la masse des sans-culottes qui n’ont toujours pas digéré la décision de bloquer les salaires dans le cadre de la loi du maximum général. Comme quoi une loi économico-fiscale peut se révéler à l'usage fatale au pouvoir !

C’est ainsi que, pendant les délibérations des Jacobins, deux à trois mille sans culottes, renforcés d’une trentaine de canons, demeurent l’arme au pied place de Grève**. Sans ordres clairs, inactifs et hargneux, les sans culottes se dispersent progressivement dans la nuit, d’autant plus qu’il s’est mis à pleuvoir.

Aussi, lorsqu’à deux heures du matin, deux colonnes de la Convention, l'une conduite par Barras venant par les quais, et l'autre menée par l’adjoint de Barras, Bourdon, venant de la rue Saint-Martin, arrivent sur la place de Grève, ils la trouvent quasiment désertée.

Il ne leur reste plus qu'à pénétrer dans l’Hôtel de Ville, qui est sérieusement gardé. Mais les hommes de Bourdon sont aidés par un aide de camp d'Hanriot qui leur souffle le mot de passe. Aussi peuvent-ils entrer sans coup férir dans l’Hôtel de Ville, où ils rencontrent Le Bas qui se suicide d’une balle dans la tête dès qu’ils les voient, Augustin Robespierre qui se jette par la fenêtre sans autre dégât qu’une jambe cassée, Couthon, infirme, tombe (ou est poussé ?) dans l’escalier sans toutefois se blesser trop sérieusement et enfin Maximilien Robespierre qui reçoit une balle dans la mâchoire, sans que l’on sache encore aujourd’hui si c’est lui qui s’est tiré une balle de pistolet dans la bouche ou si c’est le gendarme Merda (oui, Merda) qui lui a tiré dessus.

Seul Saint-Just est fait prisonnier sans avoir été blessé.

Tous savent que c’est la fin…

*Cela ne lui portera pas bonheur. Recherché par la troupe de la Convention, il s’enfuit de l’Hôtel de Ville, se cache mais est dénoncé par l’un de ses débiteurs, arrêté, condamné et exécuté le 5 aout 1794. Juge, Confinhac, avant de condamner à mort Antoine Lavoisier, lui avait lancé « la République n’a pas besoin de chimistes ! ». Une rue porte tout de même son nom à Aurillac.

**Depuis 1803, Place de l'Hôtel de Ville.

 

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ROBESPIERRE PERD LA MAIN

24 Novembre 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

ROBESPIERRE PERD LA MAIN

Peu ou prou, chacun des Conventionnels présents s’était senti visé par les imprécations de Robespierre.

 

La réponse de Cambon et le silence de Robespierre, empêché de parler par Thuriot qui présidait ce jour-là la Convention, firent que d’autres Conventionnels prirent assez de courage pour se ruer à la tribune, comme Billaud-Varenne qui hurla : « Il faut arracher le masque ! J'aime mieux que mon cadavre serve de trône à un ambitieux que de devenir par mon silence complice de ses forfaits ! ».

Il fut suivi par Panis qui se fit un devoir d’avertir la Convention qu'une liste de proscrits avait déjà été dressée, puis par Challier qui somma Robespierre de se dévoiler : « Quand on se vante d'avoir le courage de la vertu, il faut avoir celui de la vérité. Nommez ceux que vous accusez ! » Le silence de Robespierre entraina sa désapprobation par la Convention. Il quitta derechef la séance pour se rendre au Club des Jacobins où il se fit acclamer en dénonçant la gauche du Comité de Salut Public, mais Collot d’Herbois et Billaud-Varenne partirent de leur côté aux Tuileries pour avertir le Comité de Salut Public, hostile en majorité à Robespierre, de la fronde de la Convention. 

À la fin de la séance de la Convention, le 26 juillet 1794, Robespierre avait été ouvertement soutenu par un seul député, Georges  Couthon*, avec qui il se rend au club des Jacobins. C’est encore Couthon qui demande l’exclusion du Club des Jacobins de tous les conventionnels qui ont voté dans l’après-midi contre le discours de Robespierre à la Convention. Une trentaine de députés montagnards présents sont ainsi exclus du Club sous les coups et les cris de « À la guillotine ! ».

Robespierre n’a pas encore perdu la partie. Il a pour lui la majorité des Jacobins, l’état-major de la Garde nationale dirigée par Hanriot et la Commune. Il espère bien pouvoir ressaisir la majorité parlementaire à la Convention le lendemain, avant de régler ses comptes avec ses ennemis.

Mais, dans la même nuit du 26 au 27 juillet, ses ennemis se sont réunis dans la salle des délibérations du Comité de Salut Public ou s’est installé Saint-Just, proche de Robespierre, qui prépare un discours qu’il doit prononcer le lendemain devant la Convention.

Les hommes qui sont assis à côté de lui, Billaud et Collot, se demandent s’il n’est pas en train, sous ses airs studieux, de préparer benoîtement leur acte d’accusation.

De son côté, Barère, craint une insurrection de la Commune en faveur de Robespierre. Pour la prévenir, il fait convoquer le maire de Paris, Lescot-Fleuriot, qu’il retient pendant quatre heures afin de désorganiser les préparatifs d’une éventuelle insurrection.

Au lever du jour, Saint-Just quitte le Comité de Salut Public en rassurant ses collègues à qui il promet de revenir leur lire son discours vers 10 heures du matin avant de le prononcer. Ses collègues l’attendront en vain jusqu’à midi, heure à laquelle Saint-Just leur fait parvenir un billet pour les prévenir qu’il lira son discours directement à la Convention. Il ne sait pas que ce billet le condamne à mort, car, dès qu’ils sont prévenus, ses collègues, furieux et inquiets, se précipitent à la Convention dont la séance a commencé à onze heures.

Mais le Comité de Salut Public, la Convention et à fortiori le Club des Jacobins ignorent qu’une conspiration s’est nouée dans la nuit, qui leur ôte les cartes des mains.

Le discours de Robespierre a indirectement dénoncé et donc menacé Barras, Fouché, Tallien, Lebon et Carrier. Ces hommes se sont précipités auprès des chefs de la Plaine, Boissy d’Anglas, Durand-Maillane et Palasne-Champeaux, en leur promettant la fin de la Terreur en échange de leur soutien. Ces derniers sont inquiets des risques qu’implique une conspiration contre Robespierre, mais ils finissent par s’y rallier, rassurés par la participation de Carnot et Barère au complot.

Pour contrer la puissance manœuvrière de Robespierre à la Convention, ils mettent au point une tactique qui va se révéler payante : l’empêcher de prendre la parole en couvrant ses déclarations par des hurlements.

À onze heures, le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II), la séance est ouverte par le Président Collot d’Herbois. Les tribunes, prévues pour neuf cents personnes, sont pleines à craquer depuis cinq heures du matin. Le match sanglant peut commencer.

Saint-Just, vingt-sept ans, très élégant dans son habit chamois et son gilet blanc, monte à la tribune. Il entame à peine son discours que Tallien, qui a compris qu’il va se prononcer en faveur de Robespierre, l’interrompt, l’accusant de parler en son nom personnel et non en celui du Comité de Salut Public. À ce moment précis arrivent, essoufflés, les membres du dit Comité, dont Billaud-Varenne qui  escalade la tribune et accuse Saint-Just de ne pas avoir respecté son engagement de soumettre son discours aux membres du Comité de Salut Public.

Comme Saint-Just ne répond pas, Billaud-Varenne s’attaque à Robespierre et lorsque celui-ci veut répondre, les conjurés, comme convenu, crient « À bas le tyran ! » pour couvrir sa voix, tandis que Saint-Just, qui n'a pas quitté la tribune, se contente de regarder.

Billaud-Varenne, dans le vacarme et la confusion, en rajoute en demandant l’arrestation d’Hanriot, de son état-major et aussi celle de Dumas, le président du Tribunal révolutionnaire, provoquant la réaction de Robespierre qui monte à la tribune mais qui ne peut toujours pas s’exprimer, sa voix étant couverte par la clameur des « À bas le tyran ! » qui fusent de l’assemblée et des tribunes.

Le président Collot d’Herbois donne alors la parole à Barère qui fait voter un décret ôtant à Hanriot le commandement de la garde nationale.

Vadier et Tallien lui succèdent, auxquels Robespierre tente de répondre, mais dès qu’il ouvre la bouche les cris couvrent sa voix. On l’entendra néanmoins prononcer cette adresse à Thuriot : « Pour la dernière fois, président d’assassins, je te demande la parole » à laquelle Thuriot, qui a remplacé Collot d’Herbois à la présidence, répond platement qu’il n’aura la parole qu’à son tour.

 

Dans ce tohu-bohu, c’est un député de l’Aveyron, Louis Louchet**, montagnard et ami de Danton que Robespierre avait fait guillotiner le 5 avril précèdent, qui ose demander un décret d’arrestation contre Robespierre...

 

* Georges Couthon sera logiquement guillotiné avec Robespierre et Saint-Just, le 28 juillet 1794, le surlendemain des faits relatés ici.

** Louis Louchet a continué sa carrière sous le Directoire et l’Empire comme Receveur des Impôts dans le département de la Somme…

 

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ROBESPIERRE VACILLE

6 Octobre 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

PIERRE-JOSEPH CAMBON (1756-1820)

PIERRE-JOSEPH CAMBON (1756-1820)

Dans mon billet du 18 août dernier, je notais que la famine menaçait le pouvoir de la Montagne.

 

Oui, la Montagne était menacée d’être débordée sur sa gauche, un temps par les « enragés » puis par les Hébertistes qui s’emparèrent à leur tour de la question des subsistances.

Les Hébertistes étaient dangereux car ils étaient soutenus par la Commune, ils étaient très populaires auprès des sans-culottes et ils disposaient de deux appuis au Comité de Salut Public, avec Billaud-Varenne et Collot d’Herbois. Il s’y ajoutait que le club des Cordeliers leur était acquis et qu’ils pouvaient compter sur l'armée révolutionnaire.

Hébert réclamait non seulement la mort pour les accapareurs, mais exigeait la déchristianisation forcée du pays, provoquant l’inquiétude de la Convention qui craignait de susciter une opposition radicale de la part des catholiques.

Aussi, lorsqu’en mars 1794, Hébert tenta de prendre la direction de l'agitation contre le coût des subsistances, la Convention le fit exécuter, lui et ses lieutenants, sans provoquer, à son grand soulagement, de réactions dans les faubourgs.

La Convention avait aussi des opposants de droite, « Les Indulgents » qui estimaient que le processus de la Terreur allait trop loin. Elle les fit également exécuter, dont Camille Desmoulins et Danton, guillotinés le 5 avril 1794.

À cette étape de la Terreur, Robespierre dominait le Comité de salut public. Il fit remplacer tous les tribunaux révolutionnaires de province par le seul Tribunal Révolutionnaire de Paris, afin d’accélérer le rythme des supplices :

  • le 18 avril 1794, dix-sept hommes et femmes accusés d'affamer le peuple sont exécutés, 
  • le 20 avril 1794, vingt-quatre parlementaires passent à la guillotine, 
  • le 22 avril, c'est au tour de Malesherbes, Le Chapelier et Thouret,
  • le 8 mai, les vingt-sept fermiers généraux, dont Lavoisier, sont exécutés, puis deux jours après, Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI.

Pour Robespierre, cela n’allait pas assez vite. La loi du 22 prairial an II ( 10 juin 1794) s’efforça d’y remédier, inaugurant la période dite de la « Grande Terreur » : la loi déclarait que « le Tribunal Révolutionnaire de Paris a en charge de punir les ennemis du peuple dans les délais les plus courts, que la peine portée contre tous les délits dépendant dudit tribunal est la mort, que, s'il existe des preuves soit matérielles soit morales, il ne sera pas entendu de témoins, que la loi donne pour défenseur aux patriotes calomniés des jurés patriotes ; elle n'en accorde point aux conspirateurs. »

On vit alors des prisons entières vidées et conduites à l'échafaud, avec toutes sortes d’erreurs. on vit apparaitre une sorte de trou noir qui aspirait tous les acteurs de la Terreur vers la guillotine, se rapprochant toujours plus du centre du pouvoir.

Au cœur du système, l’Incorruptible concoctait une nouvelle « épuration », cette fois-ci à sa gauche, tandis que ses collègues le soupçonnaient de vouloir accéder à la dictature depuis la cérémonie de l’Être Suprême.

Pour préparer ce nouveau coup de filet, Robespierre ne parut plus au Comité de Salut Public à partir du 29 juin 1794, tout en continuant à fréquenter régulièrement le Club des Jacobins dont il faisait exclure ses ennemis. Ceux qui se sentaient menacés par Robespierre se rapprochèrent et s'unirent pour faire face à l'épreuve de force, et c'est alors qu'il se décida à passer à l’attaque le 26 juillet 1794, en montant à la tribune de la Convention. 

Désorientant les députés, il appela à épurer sans plus attendre les deux Comités, le Comité de Salut Public et le Comité de Sûreté Générale. Pour s’assurer du soutien de la droite, Robespierre n'omit pas de signaler au cours de sa harangue qu'il avait sauvé soixante-quinze Girondins, avant de s’attaquer à la gauche de l'hémicycle en la stigmatisant pour son système financier suspect, son exécrable conduite de la guerre et le mauvais usage qu’elle faisait de la Terreur.

Il déclara notamment : « La contre-révolution est dans l'administration des finances... Quels sont les administrateurs suprêmes de nos finances ? Des Brissotins, des Feuillants, des aristocrates et des fripons connus : ce sont les Cambon, les Mallarmé, les Ramel. »

Stupéfaite, l'Assemblée commenca par approuver Robespierre, sauf qu'il venait de mettre en cause nommément Pierre Joseph Cambon. Ce dernier n’était pas un député anonyme : négociant en toiles à Montpellier et député de l’Hérault, il faisait partie du Comité de Salut Public depuis avril 1793. Sa réputation d’expert financier lui avait valu de devenir Président du Comité des Finances. Il avait présidé plusieurs fois la Convention. C’est lui qui avait fait voter le Décret sur l’administration révolutionnaire française des pays conquis, à propos duquel il a écrit au Général Dumouriez chargé d’administrer la Belgique conquise : « Quand on aura ruiné les Belges*, quand on les aura mis au même point de détresse que les Français, alors on les admettra comme membres de la République ».

Ce n’était donc pas un tendre ! C’est lui aussi qui avait fait approuver la loi sur la confiscation des biens du clergé et qui avait créé le 24 août 1793 le  Grand-Livre de la Dette publique par lequel  la Convention reconnaissait les dettes de l’Ancien Régime, afin de se rallier les rentiers à la Révolution,

Mais juste après que Robespierre l'eut désigné à la vindicte publique, sa peau ne valait plus très cher et c’est pourquoi il eut le courage de monter à la tribune pour contrer Robespierre à qui il déclara dans un silence de mort : « Avant d'être déshonoré, je parlerai à la France, un seul homme paralyse la volonté de la Convention : Cet homme c'est Robespierre ! ».

* L’ironie de l’histoire voulut que Pierre Joseph Cambon fût contraint de s’exiler sous la Restauration chez les Belges, ceux la même qu’il voulait affamer: il est mort à Bruxelles le 15 février 1820…

 

 

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LA GUILLOTINE ET LA FAIM

18 Août 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA GUILLOTINE ET LA FAIM

La « loi des suspects » permettait aux comités révolutionnaires de surveillance d’arrêter qui bon lui semblait. 

 

Jugez-en, puisque cette loi proclamait qu’étaient déclarés suspects :

« Ceux qui par leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et ennemis de la liberté ;

« Ceux qui ne pourront justifier de leurs moyens d'existence et de l'acquit de leurs devoirs civiques ;

« Ceux qui n'auront pu obtenir de certificat de civisme ;

« Les ci-devant nobles qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution,

« Les émigrés, même s'ils sont rentrés,

« Les prévenus de délits, même acquittés… »

Depuis « l’inauguration » de la guillotine sur un voleur de grand chemin, Nicolas-Jacques Pelletier, le 25 avril 1792, la première utilisation politique de la guillotine concernera l’exécution de Laporte, le 23 août 1792. Puis le nombre d’exécutions s’accrut régulièrement pour atteindre trente par jour à Paris après la loi sur le tribunal révolutionnaire du 10 juin 1794.

On procéda notamment à l’exécution de Marie-Antoinette le 15 octobre 1793 après un procès odieux où Hébert essaya de l’accuser de crimes sexuels sur son fils, et à celle de Philippe Égalité le 6 novembre 1793, bien mal récompensé de son zèle révolutionnaire.

La guillotine, présentée à l’Assemblée Constituante le 28 novembre 1789 par le docteur Joseph Guillotin, avait été conçue par le chirurgien Antoine Louis, lui-même inspiré d’un dispositif utilisé en Italie et perfectionné par un mécanicien allemand, Tobias Schmidt, qui inventa le couperet en forme de trapèze. Elle avait pour but d’assurer une mort immédiate et sans souffrance, une invention humanitaire en somme. Le docteur Guillotin y voyait, pour se situer dans l’air du temps, un moyen d’introduire l'égalité de tous les citoyens face à la peine capitale.

Le 3 juin 1791, l'Assemblée constituante édicta que « tout condamné à mort aura la tête tranchée », mais les députés eurent tout d’abord à repousser une proposition de loi abolissant la peine de mort, émanant de Robespierre !

De septembre 1793 à juillet 1794, environ cinquante guillotines furent installées en France, fonctionnant jusqu'à 6 heures par jour à Paris. On estime que soixante-deux mille personnes furent guillotinées pendant cette période de neuf mois.

C’était donc la Terreur, mais pour quoi faire ? Ce n’était pas pour le bien du peuple en tout cas, car la misère s’accroissait. La Convention ne pouvait ni l’ignorer ni la réduire, et sa réponse administrative la conduisit à sa perte.

En février 1793, elle répondit aux affamés qu’il fallait qu’ils se contentent de l’égalité pour nourriture : « La ruine du despotisme, le règne de l'égalité, le triomphe des principes de l'éternelle justice reconnus, voilà une partie de nos dédommagements »

Trois mois plus tard, sous la pression de l’émeute, La Convention finissait par céder, en instituant un maximum pour le prix du grain.

Aussitôt les paysans cessèrent d'apporter leurs produits sur les marchés, augmentant encore la pénurie, et provoquant en retour de la part de la Convention un prurit réglementaire encore plus violent, qui se traduisit par la loi du 29 septembre 1793. Cette loi instituait le maximum général sur toutes les denrées de première nécessité et les salaires.

Le blocage des salaires ! ce fut l’erreur fatale, comme l’on en commet toujours lorsque l’on surréglemente.

À l’automne 1793, ce furent des femmes du peuple qui attaquèrent les chariots chargés de nourriture entrant dans Paris. La Convention y répondit par l’invention des cartes de rationnement qui bénéficiaient en priorité aux patriotes, deux mois après avoir institué les « cartes de civisme », qui attestaient de la pureté révolutionnaire du détenteur. Les autorités locales reçurent les pleins pouvoirs pour enquêter, perquisitionner et appliquer la peine de mort pour les thésauriseurs.

Les listes d’habitants affichées à l’entrée des maisons n’empêchaient pas les perquisitions des commissaires du peuple, prétextant la recherche de nourriture stockée. Les contemporains décrivent comment les inspecteurs fouillaient dans tous les coins, forçant les coffres-forts, brisant les sceaux des lettres, des testaments, sautant sur la moindre feuille de papier dont les phrases banales étaient censées dissimuler des codes secrets, saisissant les assignats, l’or, l’argent, les bijoux.

La plupart des perquisitions étaient fondées sur la délation, une délation encouragée dans les termes suivants par le député de la Convention, Jean-Pierre André Amar, ce riche reconverti dans la surenchère terroriste  : « Dénoncez, dénoncez ! le père doit dénoncer son fils, le fils son père. Il n’y a pas de patriotisme sans dénonciation ».  

  

Mais la famine menaçait le pouvoir de la Montagne.

 

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GUERRE ET GÉNOCIDE EN VENDÉE

20 Juillet 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

MASSACRE À CHOLET

MASSACRE À CHOLET

La Révolution s’enfonce dans les révoltes, la répression sous forme de massacres à partir du printemps 1793. On peut désespérer des personnes obtuses ou endoctrinées qui veulent encore croire que la Révolution fut bénéfique pour la France, mais on ne peut guère espérer les convaincre. C’est pourquoi je ne ferai pas d’effort dialectique particulier en ce sens.  

 

La guerre de Vendée commença mal pour la Convention : le 23 juin 1793, l'armée vendéenne occupait Angers. Le 29 juin, elle débutait le siège de Nantes. L'armée républicaine de Westermann était écrasée par les Vendéens à Chatillon-sur-Sèvre*, tandis que l'assaut vendéen contre Nantes échouait.

Malgré les quinze mille hommes supplémentaires commandés par Kléber, ce dernier était battu par les troupes de Charrette. Il faudra quatre colonnes réunies pour battre, après deux jours de combat, l'armée catholique et royale à Cholet le 17 octobre 1793. Puis, le 12 décembre 1793, la colonne vendéenne sera surprise au Mans par Marceau et complètement défaite. Acculés à la Loire, après qu’ils se soient rendus, douze à quinze mille vendéens furent massacrés sur ordre de Prieur-de-la-Marne, qui fit fusiller tous les prisonniers, hommes et femmes, après les avoir dépouillés de leurs vêtements en vue de les récupérer.

Il y eut tout de même des survivants qui parvinrent à traverser la Loire et à se jeter dans les Mauges où ils continuèrent le combat pendant encore deux ans.

Lorsque les troupes vendéennes eurent été battues et exterminées, le général Grignon ordonna de passer au fil de la baïonnette tous les habitants de la Vendée. Le général Turreau précisa que « La Vendée devait être un cimetière national ». À partir du 21 janvier 1794, ce dernier lança sur ordre de la Convention, douze « colonnes infernales » qui convergèrent vers le centre de la Vendée en exterminant tous les êtres humains qu’elles trouvèrent sur leur passage, hommes, femmes, enfants, tandis que le reste, fermes, bois, récoltes, était brûlé.Sur les huit cent mille habitants de la Vendée militaire, de cent à trois cent mille personnes, selon les estimations, ont été massacrées de la sorte. Au nom de la liberté, les pires barbaries furent commises, femmes enceintes éventrées, prisonniers noyés dans la Loire ou étouffés dans des pontons hermétiquement clos. Hitler, Staline ou Pol Pot ne sont pas parvenus à dépasser en horreur la Révolution française. Lisez à ce propos le compte rendu du général Turreau qui rend compte de ses faits d’armes au Ministre de la Guerre : 

« Le général de brigade Huché, qui commande à Chollet une forte garnison avait reçu l'ordre de moi de dissiper tous les rassemblements qui pourraient se former aux environs. Instruit qu'il y avait sept ou huit cents brigands à la Gaubretière qui inquiétaient Mortagne, Huché part de Chollet avec un fort détachement, et, par une marche nocturne et rapide, surprend les ennemis. Cinq cents ont été taillés en pièces, parmi lesquels un grand nombre de femmes, car les femmes s'en mêlent plus que jamais. » En outre, le général Huché rend compte du déroulement des opérations : « Plus de cinq centstant hommes que femmes, ont été tuésJ'ai fait fureter les genêts, les fossés, les haies et les bois, et c'est là qu'on les trouvait blottis. Tout a passé par le fer, car j'avais défendu que, les trouvant ainsi, on consommât ses munitions. » Des malheureux décapités, les oreilles coupées, les femmes, les enfants, les vieillards…

Si le terme de génocide a un sens, il s’applique sans aucun doute à l’action de la Convention en Vendée, perpétré par des responsables politiques et militaires français sur leur propre peuple, avec pour objectif de terroriser tous ceux qui auraient l’intention de se révolter contre la Convention.

Tandis que la Convention massacrait les Vendéens, elle procédait par la force à une levée en masse de soldats, qui avait fortement contribué aux violentes révoltes contre la Convention. Mais l’importance numérique de sa population à la fin du XVIIIe siècle donnait à la France un avantage par rapport à une coalition de pays aux populations plus faibles : alors que la France comptait vingt-sept millions d’habitants, la Prusse, l’Autriche et l’Angleterre en rassemblait à peine 30 millions à elles trois et l’Espagne pas plus de dix millions et c’est pourquoi la France n’avait pas hésité à déclarer la guerre à l’ensemble des pays européens.  

Sur les frontières, la levée en masse permit de rassembler un effectif considérable, cinq cent mille hommes répartis en quatorze armées, ce qui assura la supériorité numérique des troupes françaises sur l’ensemble des troupes coalisées et les obligea à se replier. C’est ainsi que sur le front de l'Est, les armées de Moselle et du Rhin repoussèrent les austro prussiens au-delà du Rhin où elles prirent leurs quartiers d'hiver. Sur les Pyrénées, les Espagnols furent contenus.

 

À l’intérieur de la France, une armée de sans culottes sillonnait la province, avec pour mission de terroriser les opposants et les tièdes, utilisant la « loi des suspects »

* Chatillon sur Sèvre a fusionné depuis avec Saint-Jouin-sous-Chatillon pour devenir la commune de Mauléon.

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PROPAGANDE ET FÉROCITÉ

10 Juin 2023 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LES MASSACRES DE LYON ORDONNÉS PAR COLLOT D'HERBOIS

LES MASSACRES DE LYON ORDONNÉS PAR COLLOT D'HERBOIS

En ce printemps 1793, la France profonde est en ébullition. Charlotte Corday a assassiné Marat. Robespierre et Saint Just ont à peine un an à vivre : la machine infernale de la Terreur tourne à plein régime.

 

On se tromperait cependant en imaginant les dirigeants du Comité de Salut Public et de la Montagne, encerclés, angoissés, étouffés par tant d’obstacles et d’ennemis. Ce Comité, après son épuration du 10 juillet 1793, comprend onze membres sans cesse réélus jusqu’au neuf thermidor de l’An II (27 juillet 1794) qui voit la chute de Robespierre. Trois de ses membres sont à droite, Carnot, Prieur de la Côte d’Or et Lindet. Cinq sont à gauche, Robespierre Saint-Just, Couthon, Prieur de la Marne et Jean Bon Saint-André. Deux sont à l’extrême-gauche hébertiste, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois, et deux peuvent être classés comme opportunistes, Hérault de Séchelles et Barrére.

Au contraire, ces dirigeants sont à l’offensive, ivres de pouvoir et convaincus qu'ils détiennent la vérité. Autour d'eux, des petites gens, compromies par leurs assassinats et leurs actes de pillage, qui se savent condamnés à vaincre ou à mourir. Plus tard, ils seront bien heureux de laisser la responsabilité du pouvoir à l’un des leurs, Bonaparte, à charge pour ce dernier de les protéger. 

Le Comité de Salut Public affronte les Girondins et les Royalistes à l’intérieur et les armées étrangères en périphérie de la République.

Les résistants de l’intérieur, largement majoritaires, n’ont ni la cohérence de pensée, ni l’organisation commune, ni la détermination désespérée de leurs adversaires qui savent que le moindre recul signerait leur perte. Les armées étrangères souffrent de leur côté de tous les maux des coalitions : l’insuffisance de coordination face à une France qui est un tel géant démographique qu’avec la levée en masse, elle rassemble plus de troupes que l’ensemble des coalisés. 

Dans cette atmosphère de lutte pour la vie, la Convention s’offre le luxe d’élaborer une nouvelle Constitution. Un premier projet est présenté par Condorcet, qui cherche à éviter qu'une faction usurpe la volonté générale. Il paiera sa naïveté de sa vie, en se suicidant dans sa cellule de Bourg-la-Reine le 28 mars 1794. 

Une nouvelle Commission se brisa sur le conflit qui opposait les Girondins et les Montagnards. Les premiers soutenaient que le droit de propriété primait sur les droits sociaux, tandis que la Montagne se donnait le beau rôle en avançant que « La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant des moyens de subsistance à ceux qui sont hors d'état de travailler ».

Ayant éliminé les Girondins, les Montagnards bâclèrent une Constitution qui fut adoptée par la Convention le 24 juin 1793 puis soumise à un referendum national qui fut adopté par un quart du corps électoral. Saint Just l'enterra dès le 10 octobre 1793, en déclarant que « dans les circonstances où se trouve la République, la Constitution ne peut être établie ; on l'immolerait par elle-même, elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté parce qu'elle manquerait de la violence nécessaire pour les réprimer. »

On manquerait de la violence nécessaire !

On plaça le parchemin dans une châsse au beau milieu de la salle conventionnelle, un tombeau bien choisi pour une constitution mort-née. 

La violence, la Convention la pratiquait : elle entreprit, avec la plus extrême férocité, d’éliminer les foyers fédéralistes qui étaient répartis sur le territoire français, Caen à l'ouest, Bordeaux au sud-ouest, Marseille et Toulon au sud-est, Lyon au centre et la Franche-Comté à l'est. 

Le 13 juillet 1793, à Pacis-sur-Eure, les bataillons fédéralistes de Puisaye marchant sur Paris sont attaqués et défaits par les gardes nationaux fidèles à la Convention. Puis le 16 octobre 1793, Bordeaux sera pris par l’ « armée » de Brune, "sept cent misérables, appuyés par deux canons" comme l'écrit la marquise de La Tour du Pin. 

À Lyon, la ville avait organisé un gouvernement de salut public et levé une armée de 10.000 hommes commandée par un ancien émigré royaliste, le Comte de Précy. La Convention décida d'assiéger la ville le 9 août. Les troupes républicaines entrèrent dans la ville après deux mois de siège. Sur la base d’un rapport de Barère, la Convention vota la destruction de Lyon et la répression fut atroce : sur ordre de Collot d'Herbois, six mille personnes périrent en une journée par le canon chargé à mitraille et par le fer, puis furent jetées dans le Rhône.

Marseille fut reprise aux fédéralistes le 25 août, où Barras organisa un tribunal révolutionnaire. C’est alors que, de peur, Toulon se donna aux Anglais et qu’il faudra attendre l'arrivée de Bonaparte pour qu’elle soit reconquise le 19 décembre. Ce jour-là, les Toulonnais furent convoqués au Champ de Mars, où se déroulèrent les exécutions sommaires d’un millier de personnes, tandis que la ville, rebaptisée Port-la-Montagne, était en partie détruite et ne gardait que le quart de ses habitants.

 

La répression s’avérant plus difficile en Vendée, la Convention hissa la sauvagerie de la répression à un niveau inégalé dans l’histoire de la France.

 

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