LE PRIMATE VIT EN SOCIÉTÉ
Nous avons quitté les Primates le 7 avril dernier avec l’angoissante question de la récupération des protéines par les Primates. Il est rare que, de nos jours, l’être humain moyen se pose la question, puisqu’il sait qu’il lui suffit de pousser la porte du supermarché le plus proche pour avoir la réponse. Mais les autres Primates ?
Eh bien, pour les autres, il leur faut se nourrir de petits vertébrés, batraciens, reptiles et oiseaux et même, pour les babouins et les chimpanzés, de jeunes antilopes. C’est un problème quotidien, car il leur faut trouver le bon compromis entre la recherche alimentaire et la protection contre les prédateurs. Ainsi la consommation de fruits mûrs est-elle particulièrement élevée le matin, les individus se mettant ensuite à la recherche des insectes. Il faut y ajouter que la dispersion des ressources alimentaires, des points d'eau et des sites de repos diurnes ou nocturnes conduisent les animaux à une exploration journalière, toujours dangereuse, d'une aire plus ou moins étendue de leur habitat.
L’organisation des Primates est aussi déterminée par la durée de gestation, qui est plus grande, à poids égal, que celle de tous les autres Mammifères, ce qui semble lié à la taille relativement forte du cerveau et à l'état de développement du nouveau-né. Ces naissances ont lieu au sein d’une structure familiale très variable, qui va du couple monogame aux groupes multi mâles et femelles, en passant par le harem. Ces variations dépendent de la dispersion desressources et de la densité des populations. Ainsi, lorsque cette densité est faible, les structures en harem sont les plusprobables. Au reste, ces groupes sont souvent fluides, soit pour mieux exploiter les ressources, soit pour mieux se protéger des prédateurs, soit en raison de conflits internes.
Ces conflits entrainent souvent l’émigration des mâles, qui permettent de maintenir des unités reproductrices, tout en évitant les risques de consanguinité.
Chez la plupart des Primates, les femelles ne mettent au monde qu'un bébé à la fois et le rapport entre le poids du nouveau-né et le poids de la mère est de 8% chez l’homme, ce qui est une valeur moyenne par rapport à l’ensemble des Primates. En revanche, le poids du cerveau du bébé est particulièrement faible chez l’homme, comparé au cerveau adulte, avec 30,7%, ce qui implique que la précocité du bébé homme est la plus faible de tous les Primates, ou encore que le bébé homme, avec des capacités sensorimotrices fort peu développées, a plus besoin que les autres Primates d’être protégé, encadré et éduqué.
Le développement des capacités motrices est très variable selon les Primates, le macaque ayant un développement quatre fois plus rapide que l'enfant humain. La période d'immaturité est aussi particulièrement longue chez l’Homme. Au cours de cette période s’effectue l'essentiel de la socialisation permettant d’acquérir des capacités d'expression, de perception et de mettre en place un réseau de relations sociales.
La précocité des jeunes Primates conduit à la création d’une dépendance physiologique et affective du jeune primate avec sa mère, suivi d'une prise d'indépendance liée au développement des interactions avec les autres membres du groupe, qui est particulièrement lente chez les Anthropoïdes, en particulier chez l’Homme.
Chez les Primates, la diminution des contacts physiques entre une mère et son enfant ne signifie pas nécessairement une émancipation affective: lorsque la mère met au monde un nouveau-né, l'aîné qui venait juste de manifester une certaine indépendance recherche de nouveau une proximité étroite avec sa mère. De même, alors qu'il avait accru de lui-même la distance qui le séparait de celle-ci, il lutte pour rétablir ce contact lorsque la mère, vers six ou huit mois, lui refuse ce contact et le repousse. Au-delà de six mois, la prise de la mamelle n'a plus de fonction nutritionnelle mais une fonction psychologique, qui peut se maintenir chez les jeunes chimpanzés jusqu'à cinq ans !
Même après l'abandon total de la mamelle, la relation mère-enfant ne subit qu'un changement qualitatif, car lamère reste pour l’enfant, la personne de référence dans la construction de son propre réseau relationnel.
Elle peut aussi bien transmettre à son enfant un pouvoir coercitif en obligeant l'adversaire à fuir ou au contraire l’inciter par son exemple, à fuir.
MÊME LES PIERRES CRIERONT...
Le 31 mars dernier, une éternité depuis l’incendie du toit de Notre-Dame, cinq pensionnaires d’un Ehpad dont il est inutile de donner le nom, sont morts, sans doute victimes d’une intoxication alimentaire.
On imagine les raisons de ces décès. Une erreur « humaine », que l’on a aussitôt imputée aux économies que cet Ehpad a dû faire pour permettre aux actionnaires de l’établissement d’obtenir une rentabilité suffisante, compte-tenu des critères en vigueur dans le système financier global.
J’ai entendu ce que l’on affirmait dans les medias. C’est la faute à la voracité des financiers qui cherchent à s’enrichir aux dépens du malheur. Ce malheur qui oblige les familles à confier les dernières années de la vie de leurs parents dépendants à des établissements où l’on s’occupe souvent plus mal d’eux qui s’ils s’en occupaient eux-mêmes. Mais voilà, ils n’ont pas le temps, ils n’ont pas l’argent, ils n’ont pas la place, ils n’ont pas envie, quoi !
Et de condamner ces financiers voraces, qui osent exiger 15% de rendement du capital investi pour s’occuper, à leur place, de leurs vieux parents !
Cette hypocrisie me révulse, car elle permet de se laver les mains à bon compte de sa propre responsabilité aux dépens de ces financiers.
Il est vrai que les financiers sont voraces ! Mais ils ne sont que l’avant garde de l’humanité toute entière, dont la voracité est la première caractéristique. Qui nous empêche de décider que le secteur des Ehpad est purement public ? Ou tout simplement de prendre nos parents chez nous ? Mais cela ne nous arrange pas, car nous ne pensons qu’à toujours plus consommer.
Je sais, il existe des degrés dans la voracité, il y a des très riches qui abusent et des très pauvres qui ne parviennent pas à satisfaire leurs appétits, mais finalement toute l’humanité, personne par personne, essaie de consommer le plus possible aux dépens des autres êtres humains, des autres êtres vivants, animaux et plantes et de toute la Terre, son eau, son air, son sol, ses océans.
Désormais, l’humanité le sait clairement, cette voracité la conduit à sa perte, par la destruction de son environnement. Elle réagira donc, plutôt tard que tôt, pour limiter les effets de sa gloutonnerie. Elle consommera différemment, elle limitera sa démographie, elle vivra des conflits de partage des ressources, bref elle essaiera de durer le plus longtemps possible. L’essentiel de la future histoire de l’humanité est connue d’avance, une lutte qui finira d’autant plus vite que la voracité l’emportera sur l’instinct de survie.
L’intérêt de ce futur se situe dans les détails. Pour l’instant, le couple américano chinois mène le bal des rapaces. Quand va t-il capoter et comment ? L’Afrique est en demande, et avec sa démographie exceptionnelle, elle peut faire basculer le monde dans toutes sortes de conflits. Quand est ce que la philosophie écologiste l’emportera sur la société de consommation ? L'histoire n'est pas écrite.
Dans les interstices de ces détails, nous avons le choix de notre position personnelle :
Si nous sacrifions notre vie à la consommation, épargnons nous le ridicule de faire la morale aux financiers des Ehpad.
Si nous faisons des efforts pour limiter cette consommation, ne nous faisons pas d’illusion sur l’effet de nos actions individuelles sur l’avenir de l’humanité.
Et si nous croyons que ce que nous faisons est bien, ne nous chargeons pas de la responsabilité excessive de l’avenir de l’humanité, puisque nous savons vers où elle se dirige. Regardons placidement les marionnettes nous délivrer leur amphigouri et jouer les jocrisses et contentons nous tout simplement de vivre, selon notre choix.
LA BATAILLE NAVALE DES CARDINAUX
Alors que la ville de Québec a été pris par les Anglais, la France se décide, pour desserrer l’étau maritime sur ses colonies, à envahir la Grande-Bretagne.
Le projet d’invasion prévoit une attaque directe de Londres par des troupes embarquées des Pays-Bas autrichiens, accompagnée de deux actions de diversion, l’une constituée d'un corps expéditionnaire débarquant en Écosse pour ensuite envahir l’Angleterre par le nord-ouest et l’autre initiée sur le nord-ouest de l’Irlande.
Si l’attaque directe de Londres, prévoyant la traversée par la mer du Nord, est la plus importante, sa mise en œuvre n’est pas la plus compliquée. Une armée de vingt mille hommes, placée sous les ordres du maréchal de Soubise et du général Chevert, serait transportée des Pays-Bas autrichiens et débarquée sur les côtes de l’Essex. Le débarquement s’effectuerait sur les plages de l’embouchure de la Blackwater, à près de quarante km de Londres.
L’organisation du débarquement en Écosse s’avère, en revanche, plus problématique. Aiguillon, qui doit la diriger, obtient une force de vingt mille hommes concentrée dans le golfe du Morbihan avec une escorte de quatre à six vaisseaux. Le convoi doublerait l’Irlande pour aborder les rives du golfe de la Clyde écossaise. S’y ajouterait une force russo-suédoise, partie de Göteborg et transportée par la flotte suédoise, qui devrait venir renforcer les Français en Écosse.
Enfin, l’opération de diversion sur l’Irlande comprenait, sous les ordres du corsaire François Thurot, une petite escadre qui quitterait Dunkerque pour harceler les îles Britanniques.
Au printemps 1759, l’activité de la construction navale française est intense, de Dunkerque à Rochefort et Bordeaux. Des bateaux de faible tirant d’eau, pouvant embarquer un à deux canons et transporter des troupes d’infanterie, sont construits à Dunkerque, à Boulogne, à Saint-Valery et au Havre. De nouveaux canons sont conçus pour équiper les bateaux de transport. Il s’agit de petits canons pouvant tirer 20 coups à la minute, faciles à monter, démonter et transporter.
Une flotte de transport importante est prévue; il faut en effet 82 navires uniquement pour la troupe. Les ports de Nantes, de Bordeaux, de Bayonne, de La Rochelle, de Brest, de Morlaix et de Saint-Malo sont mis à contribution.
Le duc d’Aiguillon dirige depuis Lannion les préparatifs relatifs à l’armée qu'il doit transporter en Écosse. Il se prépare donc à concentrer dans le golfe du Morbihan et ses alentours la flotte de transport, la troupe et les équipements, munitions, vivres et services administratifs nécessaires. Ainsi douze régiments français d’infanterie et quatre escadrons des dragons de Marbeuf doivent se joindre au corps expéditionnaire .
Début novembre 1759, le corps expéditionnaire pour l’Écosse est quasiment rassemblé dans le Morbihan; 17 000 soldats et officiers et près de 100 navires de transports sont à pied d’oeuvre, n’attendant plus que la flotte qui doit les escorter.
Pour escorter le corps expéditionnaire jusqu’aux côtes occidentales de l’Écosse, Conflans dispose d’une escadre de 21 vaisseaux, stationnée à Brest. Il doit, pour l’armer, rassembler 13 000 hommes, répartis entre 9 000 marins et 4 000 soldats de marine qu’il a du mal à trouver.
Le 14 novembre 1759, profitant d'une accalmie météorologique, la flotte de Conflans quitte Brest et se dirige vers la baie de Quiberon ; le même jour, Hawke, bien renseigné, quitte l’abri de Torbay pour venir l’affronter. Le matin du 20 novembre, Conflans aperçoit l’escadre du commodore Robert Duff, à la sortie de la baie de Quiberon et la prend en chasse. Celle-ci prend la fuite jusqu’au moment où la flotte de Hawke apparaît à l’horizon. La surprise est totale et Conflans choisit de se réfugier dans la baie plutôt que d’affronter les Anglais en pleine mer.
Las, dans une mer déchainée, Hawke conduit la chasse et provoque le combat durant lequel quarante quatre vaisseaux s’affrontent dans un espace restreint. Au soir de la bataille, la marine française a perdu six vaisseaux et déplore deux mille cinq cent tués alors que la Royal Navy a vu deux de ses navires s’échouer et n’a perdu que trois cent hommes.
Cette défaite française, qui sonne le glas du projet d’invasion de
l’Angleterre et dont Conflans porte seul la responsabilité aux yeux
de ses contemporains, fait que la Marine royale n'est plus en état de disputer la maîtrise des mers à la Royal Navy. Du coup, Outre-mer, cette dernière peut conquérir, une à une, les colonies convoitées sans risque de voir celles-ci suffisamment renforcées pour pouvoir résister, et en particulier en Amérique du Nord la France perdra l'Île Royale, l'Isle Saint-Jean, l'Acadie et le Canada.
Ainsi, après la conquête de Québec, la bataille des Cardinauxa décidé du sort de la Nouvelle-France, le 20 novembre 1759 au large de la Bretagne,
RETOUR VERS UN MONDE RÉEL?
Ce n’est pas que le séjour à Dakar ait été irréel, mais nous étions placés dans un cadre particulier, en assistance d’une situation que nous n’avions ni le droit, ni le pouvoir de modifier, ni même de contester, et d’un point de vue personnel, dans un état de détachement professionnel qui mettait ma carrière, mais aussi ma vie entre parenthèses.
Je ne pense pas du tout que la coopération universitaire ou la coopération en général ait été inutile, même si elle s’inscrivait dans un cadre administratif qui frisait souvent l’absurdité et même si la vision française de l’Afrique oscillait entre le colonialisme et la naïveté béate.
Mais justement, ces Français pleins de préjugés qui débarquaient en Afrique se retrouvaient confrontés à sa réalité complexe qu’ils finissaient en général par comprendre, afin, justement, de chercher à « coopérer », avec les Africains, ici les Sénégalais, qui se sentaient à la fois exaspérés par la France et en communion avec les Français.
D’ailleurs, qui auraient pu les aider ? Les autres Européens ne savaient pas grand-chose de l’Afrique, y compris les Anglais qui, eux par système, n’ont jamais rien voulu savoir. De leur côté, à leur habitude, les Américains méprisaient et écrasaient tout ce qui n’est pas américain, avec une bonne conscience cynique qui laissait coi. Les Chinois n’étaient pas encore là, mais on a vu depuis les efforts qu’ils déploient pour exploiter l’Afrique en soulevant le moins de protestations possibles. Les Russes étaient présents par ci par là, comme en Guinée hier ou en Centrafrique aujourd’hui, mais leur influence était et reste anecdotique.
Seuls les Français étaient en mesure, s’ils l’avaient voulu, d’aider l’Afrique à se développer et à se protéger de ses démons, car elle y était présente depuis longtemps, à Dakar depuis des siècles, et beaucoup de Français le souhaitaient puisque la socièté française, contrairement aux sociétés anglaises et américaines.
Mais pas la France. Elle s’était, à tort à mon avis, détournée de l’Afrique en 1962, à partir de la fin de la guerre d’Algérie, pour retourner dans sa vieille soupe européenne. Depuis, elle ne faisait plus que semblant que d'aider.
Dans ces conditions, la coopération française ne pouvait être que partielle, maladroite et provisoire. Elle vit sa fin symbolique en 1998, lorsque le Ministère de la Coopération disparut et avec lui la plupart des coopérants.
Donc, retournant en France, j’étais sommé d’oublier l’Afrique, ce que bien entendu je me gardais bien de faire en créant, dès que je l'ai pu, un Laboratoire de Cultures et Gestion Africaines qui a été soutenu par l’IAE de Nice et la FNEGE. Il s’agissait de permettre aux enseignants-chercheurs en poste dans les universités africaines de faire connaitre leurs travaux de gestion au travers d’une revue semestrielle que j’ai organisée avec mon ami Alain Billon. Mais j’anticipe, car il fallut que je revienne en poste à l’IAE de Nice en 1987 pour procéder à son lancement dont le projet était dans mes plans dès mon retour à Nice, d’autant plus que j’en avais amorcé le principe en organisant un séminaire de recherche en gestion à Dakar en 1982-1983.
J’ai écrit "de retour à Nice". Normalement, j’aurai dû revenir à Strasbourg III, qui était mon université de rattachement. Mais j’avais obtenu, non sans quelques réticences du Président de l’Université de Strasbourg III que j’allais fortement fréquenter plus tard (le monde est petit), l’autorisation de me détacher de Strasbourg III pour me rattacher non pas à l’Université, mais à l’IUT de Nice, grâce à son directeur et ami, le professeur Xavier Boisselier, mon ancien directeur de l’IAE de Nice et membre de mon jury de thèse.
Non seulement le monde est petit, mais, certains le déplore, il est structuré par les relations personnelles.
J’arrivais à Nice le 1erdécembre 1983, ce qui était curieusement la date de mon anniversaire et, le temps de reprendre mes esprits, je commençais à donner des cours à l’IUT de Nice en Techniques de Commercialisation 2emeannée en janvier 1984.
Et dès le deuxième cours, quelle ne fut pas ma surprise !
À SUIVRE
LES PRIMATES, NOTRE FAMILLE
Ce billet est destiné à rehausser le niveau intellectuel de mon blog, aux dépens des singes, du moins en apparence.
On se moque des singes, et à raison. La plupart de ces primates sont bien au-dessous de l’homme, référence ultime de l’évolution de l’espèce, ultime, c’est bien le cas de le dire. Mais classer les hommes tout au sommet des primates est une phylogénèse en pleine évolution, sauf si l’on classe les différents primates uniquement en fonction de la taille du cerveau. En effet, certains considèrent que de nouveaux critères, résultant de l’analyse chromosomiques et de caractéristiques liées au développement des communautés, sont aussi à prendre en compte.
Il reste que les primates, dans leur ensemble, ont une série de caractéristiques physiologiques communes.
En premier lieu, ce sont des mammifères placentaires euthériens plantigrades. Il faut ajouter que leur neurocrâne est développé, que les orbites sont orientées vers l’avant, que la denture est de type diphyodonte et hétérodonte avec une mandibule qui a des mouvements adaptés au régime frugivore, phytophage ou omnivore. Ils possèdent une colonne vertébrale qui comprend de 26 à 33 éléments et une longue queue, même si sa réduction affecte un certain nombre de genres de primates ou si elle est totalement absente dans d'autres.
En revanche, la clavicule est toujours présente, même si son importance est variable. L'extrémité des membres est pentadactyle, avec le pouce de la main toujours opposable et celui du pied pseudo opposable, sauf pour l’homme. Le radius et le cubitus sont mobiles l'un par rapport à l'autre, permettant à la main d'amples mouvements de supination et de pronation, caractéristiques de l’adaptation primordiale à l'arboricolisme.
Enfin, le tibia et le péroné sont toujours séparés et, chez la plupart des Primates, des ongles plats, au lieu de griffes, terminent les doigts.
Voilà pour les caractéristiques physiques communes, mais il existe, en relation avec ces dernières, une série de comportements communs aux Primates, homme compris bien sûr.
Leur première caractéristique est l'absence ou le faible niveau de spécialisation comportementale, liée à la grande plasticité que leur confère une ontogenèse lente au sein d'un environnement social qui constitue le réservoir des acquisitions antérieures. Parmi ces Primates, l’homme est sans doute la seule espèce qui essaie de comprendre le comportement des autres espèces. Pourtant, il n’est pas sûr qu’il en est le temps, puisqu’il est en train de les faire toutes disparaître, du fait des modalités de sa propre adaptation à l’environnement qui engendre d’une part une explosion démographique de l’espèce humaine et corrélativement l’effacement progressif des autres espèces de Primates.
En effet, soixante quinze espèces de Primates sur cent quatre vingt huit sont actuellement menacées par la dégradation de leurs habitats provenant de l'exploitation des forêts, de leur conversion en terres agricoles ou en zones d'élevage, de la construction de projets hydroélectriques ou de voies de communications. En outre, nombre de Primates, dont l’espèce humaine ne fait pas partie actuellement, sont chassés pour leur viande ou capturés à des fins commerciales.
Pendant que les hommes se rassemblent dans des villes de plus en plus peuplées, les autres Primates colonisent toujours les forêts tropicales primaires ou secondaires, les marais d'eau douce et la mangrove. Comme ces milieux naturels sont en voie de régressions, ils se risquent désormais dans les milieux urbains et les plantations agricoles, où ils sont considérés comme « nuisibles », aux hommes, bien sûr.
C’est que les Primates en général, et pas seulement l’espèce humaine, ont de gros besoins. La richesse en espèces végétales ne suffit pas à rendre un milieu naturel adéquat pour supporter une population de Primates. Il faut aussi que ce milieu soit capable de fournir tout au long de l'année les ressources nécessaires à la survie d’une communauté et cela dépend de la taille des Primates. S’ils sont lourds, ils ont tendance à manger de grandes quantités d'aliments de faible qualité nutritionnelle mais très agrégés dans l'espace, tandis que les espèces légères se spécialisent dans des aliments dispersés mais de haute valeur énergétique.
On a un peu honte à l’écrire, mais la plupart des Primates passent entre quarante et soixante pour cent de leur temps, au cours d'une année, à consommer une ou plusieurs des six catégories suivantes d’aliments, ce qui leur laisse peu de temps pour la philosophie : des insectes, des gommes ou des sèves, des fruits, des graines, des feuilles d'arbre et des herbes.
Mais il faut préciser que les fruits constituent l’aliment favori des Primates, et dans les fruits, les graines sont souvent la partie la plus appréciée, en particulier si ces graines disposent d'un arille.
Malheureusement, les Primates doivent résoudre la question de l’obtention de sources de protéines. L’espèce humaine l’a résolu en commençant par dévorer le gibier, qu’elle a remplacé et augmenté par la consommation d’une énorme quantité de volailles, porcs, bovins et ovins. Et les autres Primates, comment font-ils ?
À SUIVRE
LES CHANTIERS DE L'ATLANTIQUE SAUVÉS?
Je poursuis, à un rythme de publication plus espacé, l’examen des aventures qu'a subi l'industrie française depuis l'an 2000.
En 2008, les Chantiers de l’Atlantique, situés à Saint-Nazaire, fleurons du patrimoine maritime français, sont vendus au Coréen STX Offshore & Shipbuilders, après avoir brièvement appartenu au groupe norvégien Aker Yards, à la suite de leur cession par Alstom.
Les Chantiers de l’Atlantique ont notamment construit les célèbres paquebots Normandie, France, Queen Mary 2, Harmony of the Seas, sans mentionner des navires de guerre comme le porte-avions Foch.
STX Offshore & Shipbuilders qui achète les chantiers de l’Atlantique au travers de STX Europe qu’elle détient à 66%, est issu d’une fonderie de construction navale créée à Busan, en Corée, en janvier 1962.
Or, cinq ans plus tard, en 2013, la société se trouve fortement endettée en raison de la chute des commandes de nouveaux navires, provenant elle-même de la crise financière de 2008. En mai 2016, STX Offshore & Shipbuildersse trouve même menacée d’une procédure de liquidation judiciaire. C’est ce qui conduit l’entreprise coréenne à mettre en vente STX France, en d’autres termes les Chantiers de l’Atlantique le 19 octobre 2016, sous la forme d’un appel d'offres international.
Le ministère de l'industrie français essaie alors de constituer un tour de table français pour racheter la société STX France, mais en vain. Il se tourne alors vers l'italien Fincantieri, un des leaders mondiaux de la construction navale civile et militaire et un accord est conclu en 2016 pour la reprise des 66 % du capital de STX France, détenus par STX Offshore & Shipbuilders. Il faut noter que Fincantieri est d’une part détenu par l’État italien et qu’il possède déjà, au travers de STX Europe racheté en 2013, dix chantiers, en Norvège, en Roumanie, au Brésil et au Vietnam. De plus, Fincantieri a créé une filiale en Chine en commun avec China State Shipbuilding..
Cette liaison chinoise pousse Emmanuel Macron à remettre en cause l’accord signé avec Fincantieri et à nationaliser en juillet 2017 STX France pour « défendre les intérêts stratégiques de la France ». Enfin !
Cette nationalisation aboutit à un nouvel accord, le 27 septembre 2017, entre la France et l'Italie. Fincantieri devient propriétaire de 50 % des parts détenus par STX Europe dans STX France (Les Chantiers de l’Atlantique), tandis que l’Ètat français « prête » 1% des actions à Fincantieri pour 12 ans. En outre l’héritier des Arsenaux Français, Naval Group, un groupe industriel français spécialisé dans l’industrie navale de défense détenu à 62,49 % par l’État français et à 35 % par Thales, entre au capital de STX France avec l'objectif d'entamer les négociations pour une alliance avec Fincantieri.
Mais l’accord n’a pas encore été avalisé par la Commission Européenne, qui s’est saisi de l’accord au nom du risque qu’il ferait à la concurrence, mais il est curieux que ce soit la France et l’Allemagne qui aient été à l’origine de la saisine de la Commission, à la grande fureur de l’Italie.
Pour le moment, STX France a été nationalisé et est redevenu les Chantiers de l’Atlantique. Il est détenu à 84,3% par l’État Français et à 11,7% par Naval Group. Son carnet de commandes est rempli pour plusieurs années.
À ce jour, les Chantiers de l’Atlantique ont été sauvés. Il reste le plus grand chantier naval d’Europe et emploie 2600 personnes. Mais il n’a été sauvé que par les difficultés financières provisoires des coréens STX Offshore & Shipbuilders et grâce aux négociations entre l’État français et l’État italien.
Un modèle pour les autres groupes industriels stratégiques menacés ?
À SUIVRE