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Le blog d'André Boyer

De défaites en défaites jusqu'à la victoire finale ou inversement

28 Février 2009 Publié dans #INTERLUDE

Je considère que le bref texte suivant, que j’ai écris  d’un trait en octobre 1989, est le meilleur texte que j’ai jamais écris à ce jour, parce qu’il exprime sous forme d’une parabole exactement ce que je ressentais à l’époque et  ce que je ressens quelquefois encore. Si vous en manifestez le désir, je peux vous fournir des explications complémentaires….

Mais venons en à ce bref texte : une centurie romaine traverse les Alpes pour atteindre ces villages riants ou les attendent le bonheur, l’abandon et le repos, mais elle est guettée par des barbares impitoyables. Au moment du récit, le soldat romain dont il est question va se retrouver au contact de l’ennemi. Sur les cent quatre vingt hommes qui marchent dans la neige, beaucoup vont mourir là. Il seront plus nombreux encore à agoniser dans les tranchées gelées de la voie romaine qui n’est déjà plus par endroits qu’une piste. S’il en sort vivant, il fera face plus loin à d’autres barbares. C’est un combat éternel, sans tréve et sans espoir de victoire. Qu’il parvienne à franchir les Alpes et les barbares l’y suivront.

La situation peut être décrite ainsi : 

 

Sous la pluie glacée, luisent les casques et les boucliers bosselés, les pointes des lances. La lune, à travers les nuages intermittents, révèle les masses des restes des 3 centuries, à peine cent quatre vingt hommes fatigués, blessés, déterminés.

Le souffle du vent se joint au martèlement lourd et lent des pas de la troupe. Il n'y a pas d'autres bruits sur le chemin glacés qu'ils suivent sans interrogations. La troupe est compacte, elle est prête à l'inévitable combat, qui l'attend làbas au détour des rochers, ou à la sortie de l'épaisse forêt verte de sapins, ou au débouché de la clairière, derrière la chaumière en apparence abandonnée. Ses estafettes lui ont rapporté les regroupements d'archers, la convergence des flots de cavaliers, les cris des barbares, la préparation des couteaux, des massues, des lances et des flèches, la joie sauvage du prochain massacre, du pillage et de la victoire.

Déterminés, les trois centuries avancent, prêtes à combattre sur trois fronts et à passer au travers du quatrième. Elles ne craignent que l'encerclement, c'est pourquoi elles avancent, dans l'espoir de dissocier les assauts des barbares. Elles connaissent toutes les figures de combat, elles savent tous les traquenards, elles les craignent et les préparent à la fois. Elles laisseront des morts, seront peut être ensevelies. Elles ne s'intéressent à rien d'autre qu'à marcher et combattre, avec ou sans espoir de passer.

Car ici est la croisée des chemins. Jusqu'à la prochaine, jusqu'à la dernière défaite ou victoire.  Mais, en attendant, dans la nuit froide, dans la montagne, au milieu des cris des barbares, sous la menace des feux qui rougeoient sur les sommets, dans les ternes odeurs de l'automne finissant, les soldats imaginent le calme magnifique des villes italiennes de l'autre côté des Alpes, les campaniles qui sonnent, les odeurs de soupe et la chaleur des bêtes. Ils n'osent penser à l'amour tiède des compagnes, aux sourires indulgents de celles qui leur pardonneront tout parce qu'elles les aiment vivants.

Mais ils chassent les rêves importuns qui les affaiblissent. Ils serrent les dents, le combat vaut mieux, la marche épuisante est la bienvenue. Des années ils les ont attendus, ces combats et ces marches, cantonnés dans un marasme imposé. Pendant des mois, dans leurs petits fortins, derrière les pieux et les fossés, ils ont vu les menaces et les grimaces des cavaliers aux peaux de loup. Ils ont attendu indéfiniment l'assaut qui n'est jamais venu, tandis qu'au loin brûlaient les forts et les corps de leurs camarades,

Ce sont des rescapés : ils sont partis avant la fin que les barbares leur promettaient, avec l'ordre de repli général de la légion de Germanie. C'est pourquoi ils ont trois raisons d'être heureux : rescapés, faisant face enfin, et avec au fond des yeux, le rêve insensé et pourtant non parfaitement impossible d'une image de bonheur.

Tapis dans les fossés, piques cachées, grelottant dans des peaux décousues, affamés, les muscles bandés, les autres les attendent.

 

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L'Amérique conquise et anéantie

25 Février 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE


Ce fut donc le temps des découvertes.
La découverte du Monde, la conquête du Monde, l’intrusion de nouvelles populations dans des communautés qui ignoraient jusqu’à leur existence, ne se fit pas sans dégâts considérables. Un immense génocide, encore qu en grande partie involontaire, fut commis en Amérique du Sud, en attendant que les mêmes causes produisent les mêmes effets en Amérique du Nord.
La découverte de l’Amérique est le fruit inattendu d’une série d’erreurs. Dans le climat de la reconquête de Grenade, Christophe Colomb se croit investi d’une mission mystique. Il en obtient les moyens grâce à Isabelle de Castille. Personne n’avait prévu l’existence de l’Amérique, ce quart supplémentaire des terres émergées qui se transforme en piége mortel pour les soixante à quatre-vingts millions d’Amérindiens, un sixième de l’humanité de l’époque. Ces populations  avaient franchi les mêmes étapes que les habitants du grand continent euro asiatique, avec de remarquables performances en astronomie et dans le calcul, une écriture quasiment idéographique, mais ni roue ni routes, pas d’animal de trait ou de bât, à l’exception du fragile lama.
Les densités de population maya atteignaient jusqu’à cinquante habitants par kilomètre carré, grâce à la culture du manioc et du maïs. Mais les Amérindiens n’étaient pas en mesure de résister aux envahisseurs européens, car leurs moyens de communication réduits ne facilitaient pas la concentration des forces et leur système politique complexe freinait la mobilisation de la défense. Il suffira de vingt années aux conquérants pour s’emparer des îles américaines, et d’à peine vingt années de plus pour maîtriser les quatre-vingt-dix pour cent de la population de l’Amérique concentrée sur deux des quarante-deux millions de kilomètres carrés du continent.
Les conquérants en feront une main d’œuvre captive qui fondra comme neige au soleil sous le choc microbien et viral. Évènement unique dans l’histoire de l’humanité, la population totale de l’Amérique chuta brutalement, passant de soixante-dix à quatre-vingts millions d’habitants en 1492 à douze ou quinze millions d’habitants en 1550. Le reste de la population fut sauvé par les missionnaires et par la sélection naturelle.
Dans le monde d’aujourd’hui, on sanctifie le changement et l’on condamne l’immobilisme, alors que le changement s’impose de toute manière à l’homme. La question n’est donc pas d’accepter le changement, il le faut, mais de ne pas le précipiter outre mesure, jusqu’à tout casser avant de savoir ce qu’il fallait conserver.
Pour les civilisations aztèques, mayas et incas, c’est manifestement trop tard. Tout a été détruit. Qui oserait s’en réjouir ? Qui veut bien en tirer la leçon pour le futur de l’humanité ? Que détruisons nous en ce moment d’irrémédiable ?

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Messires les journalistes, par le collier attaché...

20 Février 2009 Publié dans #HISTOIRE

Aujourd’hui, je souhaite vous livrer une ode à la liberté, écrite dans un style percutant par Jean de la Fontaine. Je la dédie à tous ceux qui sentent la marque de la chaîne qu’ils ont autour du cou, et en particulier aux journalistes. Car ils sont fermement enchaînés au pouvoir politique, les pauvres.

Il se trouve en effet que tous les medias reçoivent des subventions du pouvoir politique. Le 27 janvier dernier encore, réunissant avec une familiarité gourmande les directeurs de journaux, le Président Sarkozy leur a donné de quoi manger dans sa main : 600 millions d’euros de subventions supplémentaires sur trois ans pour « aider » les journaux papier et sur Internet, auquel s’ajoutera 20 millions d’euros de « dépenses de communication institutionnelles » supplémentaires par rapport à 2008. Il a même eu l’idée d’offrir à chaque jeune de 18 ans un abonnement gratuit d’un an à un quotidien.

La Presse, vous vous en doutez, n’a pas protesté.

Si l’on sait que les les télévisions sont contrôlées, que les journaux sont subventionnés par l’État, on sait moins que toutes les radios dites « libres » le sont également, ce qui montre clairement que l’une des préoccupations prioritaires de l’État est de contrôler les medias comme il contrôle la culture dans son ensemble, avec les impôts que nous lui versons.

Les radios associatives sont libres en effet, à l’exception de quelques détails…

Il leur faut tout d’abord obtenir l’autorisation d’émettre, accordée par des commissions nommées par l’État. Ensuite, il leur faut s’engager à ne pas percevoir plus de vingt-cinq pour cent de recettes publicitaires, ce qui les autorise à solliciter auprès de l’État des subventions d’équipement et de fonctionnement. En 2002, l’État a encore renforcé son contrôle en publiant un décret qui confie directement au ministre de la Culture le pouvoir de distribuer les subventions aux radios dites associatives. C’est ainsi qu’en 2005, cinq cent soixante-deux radios ont dû à la bienveillance du ministre de recevoir vingt-quatre millions deux cent mille Euros, soit une aide moyenne de quarante et un mille sept cent euros. Aussi n’est ce qu’un extraordinaire hasard s’il n’existe en France aucune radio dissidente, indépendantiste ou royaliste sur les 552 radios dites « libres ». 

Je ne puis m’empêcher de vous faire relire la fable de Jean de la Fontaine « Le Loup et le Chien », que je dédie à nos amis journalistes réduits à la servitude volontaire ou involontaire :

Un loup n'avait que les os et la peau,

Tant les chiens faisaient bonne garde.

Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,

Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.

L'attaquer, le mettre en quartiers,

Sire loup l'eût fait volontiers ;

Mais il fallait livrer bataille,

Et le mâtin était de taille

A se défendre hardiment.

Le loup donc l'aborde humblement,

Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint, qu'il admire.

« Il ne tiendra qu'à vous beau sire,

D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien.

Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables,

Cancres, hères, et pauvres diables,

Dont la condition est de mourir de faim.

Car quoi ? rien d'assuré ; point de franche lippée ;

Tout à la pointe de l'épée.

Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. »

Le loup reprit : «  Que me faudra-t-il faire ?

- Presque rien, dit le chien : donner la chasse aux gens

Portants bâtons, et mendiants ;

Flatter ceux du logis, à son maître complaire :

Moyennant quoi votre salaire

Sera force reliefs de toutes les façons,

Os de poulets, os de pigeons,

Sans parler de mainte caresse. »

Le loup déjà se forge une félicité

Qui le fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant, il vit le col du chien pelé.

« Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? Rien ? - Peu de chose.

- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché

De ce que vous voyez est peut-être la cause.

- Attaché ? dit le loup : vous ne courez donc pas

Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?

Il importe si bien, que de tous vos repas

Je ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. »

Cela dit, maître loup s'enfuit, et court encore.

 

Sauf sur Internet et dans l’édition, on ne trouve plus guère de loups dans les medias et ce n’est pas le ministre de la  Culture qui songerait à en réintroduire quelques-uns. Les moutons peuvent dormir tranquille.

 



Voir la Loi n 86-1067 du 30 septembre 1986, ironiquement qualifiée de loi « relative à la liberté de communication ». On croirait lire du George Orwell.

Décret n° 2002-1545 du 24 septembre 2002

Selon les déclarations de Renaud Donnedieu de Vabres,13e congrès annuel du CNRA, Conseil national des radios associatives à Rochefort, le samedi 13 mai 2006.

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Le rassemblement du monde sous la houlette européenne

18 Février 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE


Les principes scientifiques centrés autour de l’observation entraînent des découvertes techniques qui se généralisent dans toute l’Europe. Une volonté d’expansion, tout simplement une volonté de pouvoir, habite l’Europe, qui s’emploie à découvrir le Monde.

C’est ainsi que les découvertes rassemblent tous les peuples de la Terre qui ne s’étaient pratiquement jamais rencontrés sur une planète jusque-là trop vaste pour eux. L’Amérique ignorait aussi bien l’Europe que l’Asie. L’information mettait en moyenne deux siècles pour passer de la Chine à l’Europe. Les Européens vont utiliser leurs connaissances acquises pour accroître leur emprise sur le monde.

Comment expliquer le dynamisme de l’Europe, face aux civilisations arabes, africaines, asiatiques et américaines ? Les autres civilisations sont puissantes, parfois menaçantes, comme l’Empire turc, qui est le dernier à menacer l’Europe jusqu’au cœur du XVIIe siècle, mais l’initiative leur échappe presque toujours. On peut avancer qu’une sorte d’optimisme habite les sociétés européennes. Les Européens sont des travailleurs résolus et la religion chrétienne appelle le croyant à agir sur le monde, à convertir l’incroyant et non à le tuer.

L’expansion européenne commence avec le contrôle de la Méditerranée par les puissances chrétiennes, à la suite de l’ouverture du détroit de Gibraltar en 1291. Pour se repérer à partir des côtes, les explorateurs européens utilisent la trigonométrie et la boussole, cette dernière étant bien connue des Chinois qui en négligent les applications pratiques. La pêche et la quête du sel fournissent l’expérience maritime nécessaire. Comme la pression musulmane surgit à l’Est du fait des Turcs, les Européens tournent leurs regards vers le Sud et vers l’Ouest, qui doivent permettrent d’atteindre l’Inde. Au confluent des deux espaces maritimes, le Portugal et la Castille disposent des techniques maritimes les plus avancées. Les bateaux descendent le long des côtes de l’Afrique, où une enclave chrétienne est installée à Ceuta en 1415. Les îles sont occupées les premières, et c’est ainsi qu’une navigation lointaine s’élance, touchant le Cap-Vert en 1444, croisant jusqu’en Sierra Leone, atteignant le Congo (1446-1472). Sur les côtes de l’Afrique naissent les rêves de rejoindre l’Asie par une liaison directe. L’or du Ghana finance l’exploration qui conduit à la découverte de la route du Cap de 1482 à 1488, puis du tour de la Terre de 1488 à 1497 par Vasco de Gama.  L’accélération des échanges entre 1475 et 1492 puis entre 1550 et 1565 est foudroyante. La nouvelle est connue partout en Europe dans les cinq années suivantes. Même si la Terre ne sera cependant complètement sillonnée qu’à la fin du XVIIIe siècle par voie maritime et à la fin du XIXe siècle par voie terrestre, le XVIe siècle ouvre une nouvelle période, celle de l’homme unifiant la planète.

 

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Une extraordinaire convergence

15 Février 2009 Publié dans #HISTOIRE

Récemment, notre ministre des Affaires Etrangères a été critiqué dans un livre écrit par un méchant écrivaillon qui s’était déjà attaqué au Président Mitterrand et au Journal Le Monde. Avant même de connaître le contenu de l’ouvrage qui était encore tenu secret, le Ministre s’est contenté de pousser des cris d’orfraie relayés par toutes les ondes possibles et imaginables et les journalistes ont mystérieusement cessé de s’intéresser à l’affaire…

Oui, il nous faut accepter l’idée regrettable que, pour l’essentiel, les medias servent à nous conditionner afin que nous obéissions à l’oligarchie au pouvoir. Bien entendu, les journaux et les bulletins d’informations diffusés à la radio et à la télé nous donnent tout de même des nouvelles. La météo, le sport, les accidents et les faits-divers, dans une certaine mesure, sont d’abord destinés à informer le public. Mais jamais de manière purement factuelle. Lorsque l’information devient insistante que ce soit à propos de la consommation de tabac, des accidents automobiles, des catastrophes naturelles comme le tsunami ou que ce soit à propos des événements sociaux, comme les crimes et délits, les sans abris, les sans papiers, la propagande pointe son faux-nez. Parfois pour notre bien, afin de nous inciter à moins fumer ou à conduire plus prudemment. La plupart du temps pour nous faire voter Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou pour nous convaincre que telle ou telle opinion est la bonne. Pour notre bien aussi ?

Chacun sait bien que les medias dépendent du pouvoir politique pour disposer de l’autorisation d’émettre et pour leurs ressources financières, subventions et budgets publicitaires. Si les journalistes et les présentateurs ne sont pas à priori des poupées aux mains du pouvoir, ils sont en général suffisamment proches de l’oligarchie pour adhérer à ses valeurs et à ses objectifs, s’ils ne sont pas contraints d’obéir sous peine de rejoindre les placards médiatiques ou, pire, la cohorte des chômeurs. Aussi, la véritable liberté d’opinion se trouve t-elle infiniment plus sur Internet que sur les plateaux de télévision, dans les studios des stations de radio ou dans les salles de rédaction.

Il me semble qu’il n’est nul besoin de consacrer de longues démonstrations à ce fait. Chacun peut en effet observer l’extraordinaire convergence sur la forme et sur le fond des informations diffusées par les journaux, les radios et les télévisions. Sur la forme, les medias utilisent les mêmes mots, accordent la même importance aux événements, traitent les sujets dans le même ordre, comme si chacun n’avait qu’une seule source. C’est souvent le cas d’ailleurs, lorsque les journalistes se contentent de lire les dépêches de l’Agence France-Presse ou de lire Le Monde de la veille dont ils reprennent les sujets. Mais souvent, ils se contentent de poser un regard quasiment identique sur les événements. Sur le fond, il est bien rare de noter la moindre divergence d’opinion entre les éditorialistes de l’ensemble des medias français. À l’exception de quelques journaux marginaux, du Monde au Figaro, de Libération à La Croix, de La Voix du Nord à Nice Matin en passant par Le Républicain Lorrain et Ouest France, de TF1 à France 2, ARTE, M6, de France Inter à Europe 1 sans oublier RTL, Nostalgie Fun Radio ou les radios musicales qui comprennent curieusement presque toutes des bulletins d’information, chaque media reprend sur son propre canal le même avis, la même impression, le même jugement.

Étonnant, non ?

 

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La vérité par l'observation scientifique

12 Février 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Cet article tombe à pic pour le bi-centenaire de Darwin.


La révolution scientifique était prévisible dans les peintures de Giotto di Bondone dans la mesure où ces peintures révelaient la passion nouvelle de l’humanité pour un nouveau regard sur la réalité des choses. 

En 1543 le système dynamique de Copernic sonne le début de la révolution scientifique, parce qu’il propose une nouvelle vision de l'Univers, confirmée 66 ans plus tard par les observations de Galilée. En effet, en juin 1609 ce dernier construit une lunette, la tourne vers le ciel et découvre avec émotion les merveilles de la nature annoncées par Copernic.

Le retentissement considérable de l’observation de Galilée résulte de ses conséquences sur la nouvelle vision de l’homme qu’elle implique. Ce dernier y perdait la place centrale qu’il s’était octroyé dans l’Univers, ainsi que le cadre qu’il s’était donné pour expliquer le monde. Dès cet ébranlement initial, toutes les idées furent mises en mouvement. Pour comprendre le monde, pas d’autre méthode que l’empirisme. On sait qu’il a suffi à Newton d’observer une pomme tombant de l’arbre pour qu’il en induise son modèle d’attraction universelle.

Il y eut alors un véritable bouleversement dans la pensée, le nouveau principe étant que tout ce qui n’était pas vérifié par l’observation pouvait être mis en cause. Pour s’appuyer solidement sur l’observation, la révolution scientifique avait besoin d’outils de mesure. Elle les obtint grâce à son alliance avec les mathématiques. Les principes de l’analyse mathématique furent élaborés par Descartes et par Fermat au début du XVIIe siècle. Ils  devinrent le nouveau langage universel. La première loi scientifique de Kepler date de 1609. En 1686, Newton fait tenir tout l’Univers dans sa formule de gravitation universelle. Ce dernier croit que l’observation, vérifiée par les sens, permettra à terme de découvrir tous les secrets de l’Univers.  Pierre Laplace en profite pour réduire Dieu à une hypothèse inutile et John Locke pour décréter que la métaphysique est futile. Désormais tout fait scientifique semble vrai, et inversement ce qui n’est pas scientifique perd toute consistance.

Inévitablement la science a fini par nier l’existence de Dieu, après avoir prétendu se construire à côté de lui. Le conflit entre la démarche scientifique et la foi religieuse devint flagrant lorsque l’évolutionnisme fit disparaître l’homme en tant que sujet de l’histoire. Au XIXe siècle, Darwin posa la notion de sélection naturelle comme principe d’évolution des êtres vivants. Il en résulte que l’homme n’est plus l’acteur de sa propre condition, puisqu’il est remplacé par le milieu naturel qui détermine les transformations de la vie des êtres et des objets. L’évolutionnisme propose donc de remplacer l’homme par la nature en tant que sujet de l’histoire.

La création du Monde par Dieu est directement niée, et cette négation est le pivot des changements qui ont affecté les sociétés occidentales ces trois derniers siècles. 

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Quand la Chine se déglinguera...

11 Février 2009 Publié dans #ACTUALITÉ


Lorsque j’ai séjourné en Chine la première fois en 1984, assez longtemps pour humer l’atmosphère, lorsque j’ai vu le décalage considérable entre la soif de développement, de consommation et de bien-être et le niveau de vie de la population rurale et urbaine, lorsque j’ai perçu l‘orgueil humilié des chinois, j’en ai aisément déduit que la Chine était à l’aube d’un puissant démarrage économique. Il était facile de prévoir que la Chine avait vocation à devenir l’une des toutes premières puissances du monde, peut-être la toute première. Il suffisait que les nouveaux mandarins qui dirigeaient le pays d’une main ferme et habile ouvrent les portes de la modernité. Or ces derniers n’avaient guère d’autre choix que de plonger avec prudence la Chine dans le grand bain de la mondialisation, à moins de régner sur une Chine en constante ébullition. Le chemin qui mène jusqu’à la Chine de 2008 était donc tout tracé.

Lorsque j’ai dû me rendre à Pékin en juin 1989 pour sauver l’école de gestion que nous venions de créer avec la FNEGE, il m’est paru tout aussi évident que la libération politique ne signifiait pas forcément l’abandon du pouvoir par le Parti Communiste Chinois au profit d’on ne sait quelle nouvelle classe politique. C’est ce que croyaient pourtant de naïfs analystes abusés par de faciles analogies avec la chute de l’URSS. C’est que la chute du PCC aurait entraîné la désintégration de la Chine, et ce n’est pas la piqûre d’épingle de la place Tian’anmen qui aurait pu déstabiliser la bureaucratie au pouvoir.

Néanmoins, les taux de croissance colossaux de la production chinoise atteints ces dernières années m’ont surpris. Je sais bien qu’ils s’expliquent par la capacité de l’appareil de production chinois, rapidement équipé en machines et robots du monde entier et alimenté par une main d’œuvre aussi inépuisable que frugale à offrir les produits que le monde entier attendait à des prix considérablement inférieurs à ses concurrents. Ainsi la Chine procurait un pouvoir d’achat supplémentaire à ses clients par des prix bas, tout en faisant disparaître ses concurrents. La fin du processus aurait été atteint lorsque la Chine, en position dominante sur la scène de l’économie mondiale, se serait accaparée de l’essentiel de la plus value que lui dispute encore les importateurs puis se serait vu contrainte d’accorder des prêts à ses clients affaiblis pour qu’ils puissent lui acheter.

Mais j’avoue que je n’ai jamais cru à un tel scénario de la Chine montant jusqu’au ciel, tant son histoire alterne les périodes de remarquable réussite et de descente aux enfers. Depuis le début de l’histoire de la Chine contemporaine du moyen empire égyptien, l’Empire chinois a naturellement connu des hauts et des bas. Tantôt l’Empire se concentre, tantôt il  se fragmente. C’est la révolte contre les envahisseurs étrangers, les Mongols qui met en selle en 1368 la dynastie Ming, celle du voyage en Afrique et du petit paysan propriétaire. À cette époque, la Chine était le pays techniquement le plus avancé du monde. Mais elle ne résista pas à l’implosion plus de trois siècles. À nouveau, les nomades mandchoues installèrent la dynastie Qing, contemporaine de Louis XIV, et ce sont eux  qui s’emparèrent du Xinjiang, du Tibet, de la Mongolie et de Taiwan. La grande Chine a moins de quatre siècles d’existence.  Du milieu du XIXe siècle à la mort de Mao Tsé-toung en 1976, la Chine  a connu une longue période d’agitation sociale, de stagnation économique, une croissance démographique explosive et l’ingérence  des puissances occidentales puis de celle du Japon.

Depuis 1979, la Chine est entrée dans l’ère du socialisme de marché avec le succès que l’on sait. Combien de temps ? Le fait nouveau est que sa prospérité dépend désormais de ses échanges avec l’étranger, provoquant des mouvements économiques et sociaux très brutaux. 210 millions de paysans sont devenus des mingong, des ouvriers migrants qui envoient une bonne partie de leurs salaires à la campagne. En ce début 2009, 40 millions d’entre eux, touchés par les fermetures d’usines dans le sud du pays, viennent de regagner leurs villages d’origine. Le revenu annuel des 800 millions de ruraux ne dépasse pas 500 € par an. Il est cinq fois inférieur à celui des habitants des villes et il va encore se réduire. Quand on visite les petits villages de la Chine de l’intérieur, on découvre des retraités qui dépendent entièrement de leurs enfants partis travailler à la ville, puisqu’ils n’ont aucune retraite. Si les enfants sont mis au chômage…

Pour relancer une production agricole qui régresse et des paysans qui n’hésitent plus à manifester leur mécontentement, le gouvernement envisage désormais  d’octroyer aux paysans la quasi-propriété des terres qu’ils cultivent. Ce serait une révolution. Mais le gouvernement central ne contrôle plus le rythme des changements, c’est l’évolution de la demande mondiale qui en décide  désormais, c’est elle qui détermine le nombre de travailleurs nécessaires dans l’industrie, la survie de la paysannerie et le revenu de chaque chinois. Et il n’y a pas d’amortisseurs à la crise, ni indemnités de chômage, ni retraites ou presque, ni aides de gouvernements locaux déficients.

Que ceux qui croyaient autrefois la Chine incapable de croître et qui la croient  aujourd’hui invulnérable à la crise ouvrent les yeux : la Chine entre dans un univers inconnu, celui de la dépendance. Dans la tradition historique chinoise, elle commence par s’y fracasser avant d’en émerger plus unie contre les barbares et de reprendre sa marche en avant. Mais elle commence par s'y fracasser...

 

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De la Peste au principe de réalité

8 Février 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

La Peste, une crise extrême pour la société européenne.

Imaginez la France réduite en quelques dizaines d’années à 32 millions d’habitants. Les rues seraient vides, les campagnes désertes, les cimetières partout. Les survivants effarés se partageraient les dépouilles. On chercherait en vain de la main d’œuvre. Et l’on prierait partout  pour que la crise s’arrête enfin tandis que des flambées brutales épidémiques lanceraient au hasard leurs féroces flammèches au sein de la foule accablée.  Pourtant au milieu du XIVeme siècle la crise finit par s’arrêter à force de précautions. La croissance reprend, les enfants emplissent à nouveau de leur vitalité un monde abasourdi. Tellement abasourdi qu’un choc moral répond en retour au cataclysme de la Peste, un choc qui annonce les bouleversements de la Réforme et de la Renaissance.

À partir du XVe siècle, Les Européens et, à l’autre bout du monde, les Chinois, s’agitent chacun de leur côté. Les Européens s’efforcent d’accroître leur espace d’action, ce qui correspond bien à leur culture missionnaire et conquérante tandis que les Chinois, qui tournent comme toujours leurs regards vers eux-mêmes, s’affairent à mettre au point le système  complexe des rizières.

En Europe, les échanges s’accroissent entre les lettrés. Le surgissement de l’imprimerie, comme aujourd’hui celui d’Internet, modifie la donne. L’imprimerie est inventée autour de 1450 en Rhénanie. Gutenberg met au point les techniques qui permettront de mettre l’écrit à la disposition des quatre cent mille européens capables de lire en latin. Presque instantanément, les livres se multiplient et s’échangent.

Le Moyen Âge commence par s’emparer de l’acquis culturel laissé par les générations précédentes.C’est ainsi que le latin et les philosophes grecs, en particulier Aristote, deviennent à la mode.  Puis la révolution scientifique élargit le cercle de la pensée au-delà du culte du savoir antique. Comme l’expriment bien les neuf cents thèses de Pic de La Mirandole, les érudits prennent progressivement conscience de la nécessité de dépasser les textes anciens et de donner une place centrale à la notion de réalité. C’est ainsi qu’en Italie on se passionne pour la peinture réaliste de Giotto Di Bondone qui montre des misérables soignés par les franciscains. Derrière la création artistique surgit une nouvelle vision du monde, qui deviendra celle du monde moderne.  

En donnant à voir la « réalité », la peinture prépare la révolution scientifique.

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Les porte-voix de l'oligarchie

7 Février 2009 Publié dans #HISTOIRE

 

Hier soir, nous avons écouté notre Président de la République face à quelques journalistes « triés sur le volet » comme on dit  des graines sur un tamis. Nous sommes habitués à ces grands messes convenues pendant lesquelles nos chefs font ce qu’ils appelent de la « pédagogie », c’est à dire qu’ils essaient de nous convaincre que leur décisions sont bonnes,qu’in fine, nous avons eu raison de les élire et que nous aurons bientôt toutes les raisons de les réelire. Tout cela est bel et bon, il est naturel que les hommes au pouvoir essaient de nous endoctriner et de nous convaincre de les y garder. C’est le jeu. Mais quel est le rôle des journalistes dans tout cela ? Sont-ils les honnêtes courtiers, intermédiaires entre le pouvoir et les citoyens ? Que nenni. Je commence aujourd’hui une série d’articles pour vous montrer à quel point ils ne sont que les porte voix de l’oligarchie et qu’il ne peut pas en être autrement, comme vous allez hélas le constater avec moi.

Il suffit d’allumer la radio ou la TV. Aussitôt, on vous fait la morale non seulement dans les bulletins d’information mais dans les moindres émissions de variété. On ne sait pas trop si les employés des medias sont des anges, convaincus d’agir pour le bien de l’humanité et le vôtre, minable auditeur paumé dans vos délires, où s’ils ont ordre de transmettre les consignes d’en haut. Enfin, il vous suffit d’appuyer sur le bouton pour bénéficier de leurs leçons. Écoutez-les :

Il y a d’un côté des pauvres, des sans-abri, des  sans-papiers, des homosexuels discriminés, des locataires que l’on veut expulser, des personnes licenciées de leurs emplois, de l’autre côté des types qui écrasent les piétons avec leurs grosses voitures, des gens qui fuient les impôts, des patrons qui délocalisent, des commerçants qui vendent des produits avariés, des racistes bouffis de haine recuite. Les premiers subissent l’injustice, ils méritent notre soutien moral et financier, les seconds sont odieux, ils encourent notre désapprobation, notre juste colère et des sanctions financières et pénales. Et chaque fois, miracle, aussitôt interviewés, nos hommes politiques abondent dans le même sens. Bien sûr, ils sont du côté des pauvres, des malheureux, des déshérités, et pas du tout de celui des riches, des exploiteurs, des égoïstes. Tous font assaut de bons sentiments. On croirait que ces journalistes et ces hommes politiques se sont arrachés quelques instants à leur sainte vie tout entière dévouée à améliorer le sort de leurs prochains afin de faire savoir à leurs concitoyens qu’ils étaient bien à leur côté, qu’ils soutiennent sans réserve face à leurs immenses difficultés dont ils viennent juste de prendre conscience grâce au travail des journalistes prompts à traquer l’injustice, à dénoncer les délits, et à défendre la veuve et l’orphelin…

Oh, mais il ne faut pas croire que les journalistes les croient sur parole ! Non, ces derniers se font les interprètes de leurs concitoyens anxieux, qui attendent des actes. Mais heureusement, nos hommes politiques ne se font pas prier. Ils nous annoncent aussitôt, s’ils sont au pouvoir, qu’ils vont modifier la loi afin de créer de nouvelles prestations pour secourir les malheureux et renforcer les sanctions contre les exploiteurs. Et s’ils appartiennent à l’opposition, ils sont encore plus à l’aise pour expliquer que tous ces problèmes résultent de la mauvaise politique du gouvernement en place, mais que dés qu’eux seront au pouvoir, ils prendront les mesures qui…

Un conte de fées. Exceptés les enfants de tous âges qui veulent bien croire encore au Père Noël, plus personne ne prête foi à ces bavardages. Les citoyens ne croient ni les journalistes ni les hommes politiques, les enquêtes d’opinion qu’ils commandent et les élections le démontrent surabondamment. Les journalistes ne croient pas les hommes politiques et inversement. Plus personne ne croit que quiconque y croit. Comment pourrait-on encore dénicher des dupes ? Les privilèges dont bénéficient les uns, le cynisme des autres ont depuis longtemps décrédibilisé les discours martelés à l’envi dans les medias.

On fait semblant de s’inquiéter de la perte de confiance dans la finance, l’économie ; la société, alors que l’hypocrisie trône, souveraine au milieu des ondes qui submergent nos sens. 

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La croissance européenne, la multiplication des échanges, la Peste

5 Février 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Le fil du progrès matériel se noue, ou plutôt se renoue, sur la confiance insufflée par la spiritualité  religieuse qui caractérise le Moyen Âge européen. Au XIIe siècle, on observe une forte croissance de la population mondiale, qui passe de trois cents millions d’habitants à quatre cents millions en cent années.

Le rythme des innovations s’accélère : on invente le gouvernail et la boussole, on atèle les chevaux. Les paysans réussissent à doubler les rendements, grâce au joug frontal des bœufs, aux colliers d’épaule du cheval et à la multiplication des moulins à eau et à vent. Les villages deviennent des bourgs, les villes se développent, artisanales, commerçantes, autour du vaisseau de pierre de la cathédrale. Elles se peuplent d’immigrants, et débordent hors les vieilles fortifications. Les hommes réussissent à vivre plus vieux.

Sous l’influence de l’Église, la famille étroite nucléaire et matrimoniale domine désormais en Europe. L’âge de plus en plus tardif du mariage paysan joue un rôle de régulateur démographique. Tout se passe comme si, après toutes ces épreuves, les hommes étaient à nouveau redevenus maîtres et responsables d’eux-mêmes, comme au temps de l’âge d’or.

À partir du XIIe siècle aussi, le papier de chiffon parvient en Europe venant de Chine. Les écoliers peuvent s’initier à cette langue inconnue qu’est le latin médiéval, seule langue alors écrite en Europe. L’Université multiplie les copies, « l’exemplaire » que l’on recopie en rond autour d’un pupitre. C’est le temps où les hommes cherchent l’information dans les vieux livres, avant que la Scholastique n’ébauche les prémisses d’une science indépendante. À côté de ces latins, d’autres commencent à écrire en langue germanique, franque, anglaise ou toscane pour aboutir à la prose. Un enchaînement de débats, d’études et de progrès se met en mouvement. Dans toute l’Europe, les échanges se multiplient, qui seront aussi les vecteurs de la peste.

Puis soudain, la peste surgit.

L’année 1348 est celle du plus grand cataclysme de l’histoire de l’humanité. La peste provoque une baisse de moitié de la population européenne, une perte qu’il faudra plus d’un siècle pour effacer.

Au XIVe siècle, la peste est la conséquence d’échanges accrus entre l’Europe et l’Asie, qui résultait de la paix mongole. Tout part du lac Baïkal vers 1338. Au cœur de l’empire mongol, des rats cohabitent de trop près avec des hommes privés d’eau. La peste surgit. Elle accompagne les caravanes, atteint Samarcande puis touche l’Iran vers 1346. En Crimée, les Mongols font le siège d’une ville contrôlée par Gênes. Ils transmettent la peste aux bateaux génois, qui la portent à Marseille en 1347 où elle y prend la forme pulmonaire. Dès lors elle élimine toute vie sur son passage. Il faut vivre en ermite pour y échapper. Petit à petit des contre-mesures sont prises, en contraignant les zones contaminées à l’isolement des et en organisant la protection des ports.

Le progrès matériel, le développement des échanges et la diffusion de la peste qui en résulte. Au-delà des parallèles faciles, l’histoire nous montre les conséquences vraies, celles qui se sont vraiment déroulées, du développement de l’humanité, un développement régulé par les crises, voire les catastrophes, et non par la sagesse des hommes qui n'émerge qu'après. 

C'est pourquoi après les crises, toujours la croissance reprend. Question de temps.

 

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