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Le blog d'André Boyer

Big Brother

31 Mars 2009 Publié dans #ACTUALITÉ

La France est un pays démocratique. Il faut toujours rappeler ce que cela veut dire. Le terme, inventé dans la cité-État d'Athènes du Ve siècle av. J.-C., provient du grec ancien δημοκρατία qui signifie « souveraineté du peuple ». On n'oublie pas qu'il ne fonctionnait que pour un nombre limité de citoyens. La formule d'Abraham Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » a été introduite dans la constitution de 1958 de la Cinquième République française. Même si elle offre des possibilités d'interprétations, même si sa mise en oeuvre concrète présente de grandes difficultés, elle est assez claire. Officiellement, la démocratie française est un système politique dans lequel la souveraineté est attribuée au peuple qui l'exerce de façon indirecte en élisant des représentants et parfois  de manière semi-directe en statuant sur certaines lois par référendums.
En pratique, que d'entorses à ce système! Les citoyens français n'élisent pas DES représentants pour décider à leur place mais UN représentant dont tout découle. Le président décide de tout, sans que les assemblées ne puissent s'y opposer, puisque les membres de la majorité sont désignés par lui. Et comme l'Assemblée est élue en même temps que lui, comment les électeurs pourraient-ils voter à la fois pour le Président et pour une Assemblée qui lui soit opposée? Seul le Sénat conserve quelque indépendance par rapport au Président. Les maires, les conseillers départements et régionaux de la majorité lui sont de même inféodés, puisque leur investiture dépend du Président. Et comme les partis, en fonction du nombre de voix qu'ils obtiennent sont financés par l'Etat et que la double élection présidentielle et parlementaire octroie par définition au Président le parti majoritaire, c'est ce dernier qui a le plus d'argent pour financer les campagnes électorales. Il reste malgré tout des régions, des départements et des villes qui sont dirigées par des partis, ou plutôt par le parti d'opposition. Mais la puissance de l'État centralisé les contraint à se plier largement aux décisions de l'État. Comme enfin, les élus peuvent être indéfiniment réélus et occuper plusieurs postes, on voit bien que la politique est une carrière professionnelle dont le succès dépend de la capacité de celui qui la choisit à obéir à long terme au parti qu'il a choisi et à court terme aux injonctions du Président.
Voilà pour la structure du pouvoir qui échappe grandement aux citoyens, sauf à choisir une sorte de Gorbachev décidé à casser tout le système. Car un Président classique n'a qu'une idée en tête, renforcer son pouvoir dans le cadre d'un système qu'il cherche à pérenniser. Les conséquences sont nombreuses et facilement observables. Dans les jours derniers, on a pu observer que l'Ile de Mayotte est devenue le 101eme département français sans que les citoyens français n'aient été consultés, qu'Yvan Colonna a été condamné pour le meurtre du préfet Erignac sans que le tribunal n'est daigné accepté de vérifier la totale vraisemblance de l'accusation en procédant à une reconstitution de l'assassinat, que la ville de Strasbourg a été transformée en zone militaire pour le sommet de l'OTAN, que le Parlement sur injonction du Président s'apprête à voter une loi absurde sur les téléchargements de films et de musique. On se rappellera l'obstination du Président à vouloir vider de son contenu le vote négatif du référendum sur la Constitution Européenne, sa décision personnelle de supprimer la publicité à la télévision publique et de nommer directement son PDG. On mesurera l'omniprésence de la propagande dans les médias en faveur des directives de la Présidence, l'arrogance de la police face à la population et en particulier vis à vis des automobilistes.
En bref, la France est un pays dont tout l'effort de ses dirigeants consiste à contraindre les citoyens à accepter que le rapport de subordination des dirigeants au peuple soit renversé. Derrière le paravent des lois votées par ceux à qui les citoyens ont donné délégation, il faut que le peuple obéisse à la classe dirigeante afin que cette dernière puisse se maintenir au pouvoir tout en étant légitimée   par l'onction démocratique. Big Brother veille pour que vous obéissiez.
Ce dernier a bonne conscience: c'est théoriquement vous qui l'avez désigné. La question qui se pose reste pourtant la suivante: qui d'autre que Big Brother, qu'il se prénomme Nicolas ou Segolène, auriez vous pu en pratique désigner? Il vous reste la possibilité d'écrire ce que vous pensez, comme je viens de le faire. Mais comme cela n'a aucun impact sur le pouvoir du Président et de ses affidés, la démocratie française peut s'en accommoder. Mieux encore, elle démontre ainsi à peu de frais qu'elle est...démocratique!

Merci, Big Brother, de m'avoir autorisé à me défouler. Vous êtes trop bon avec le peuple. Merci encore.
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Témoignage en Casamance

26 Mars 2009 Publié dans #INTERLUDE

Il y a quelques semaines, j'ai rencontré deux personnes dans l'avion Marseille Casablanca. Elles participaient à une action humanitaire à Kassoumaye,  en Casamance. Je leur ai demandé de me raconter à l'issue de leur voyage comment cela s'était passé. Voici  leur témoignage, qui présente le grand intérêt d'être authentique, loin des  racontars journalistiques. Vous devriez programmer un voyage en Casamance....
"Peut-être vous souvenez -vous d'un vol Marseille-Casa ou mon mari et moi-même vous avons entretenu des motifs de notre voyage en Casamance; à l'issu du vol vous nous avez laissé votre carte afin de vous informer de notre travail . Or donc après 3 semaines de séjours, une semaine de recul et quelques réunions bilans, je me charge bien volontiers de rédiger le compte -rendu  de ce séjour à la fois laborieux, au service de la population de Djilacoune, de la communauté rurale de Coubalan, et touristique.
 
Pour commencer, il faut dire que la population de Djilacoune est depuis de très  nombreuses années habituée à recevoir notre association, il en résulte que dans la plus complète franchise nous abordons tous les aspects de ce partenariat, de cette collaboration:  c'est ainsi que notre "solidarité", n'est pas unilatérale mais bien un échange de savoir-faire, de savoirs et de mises en relations culturelles. Il ya eu donc tout au long de ce séjour applications de ces principes et discussions avec les responsables locaux et autres chefs de village , de parents d'élèves, de la case santé etc.... pour les maintenir à travers nos actions. L'accueil des habitants est chaleureux et engage leur communauté à tous les stades de la vie là-bas. Le campement tout d'abord construit en banko avec douches et sanitaires complets, entretenu par un villageois  mais crée par les jeunes français. La cuisine excellente préparée par 4 jeunes femmes du village ,menus sénégalais le midi plus européens le soir , les menus avaient été conçus de France et une fois l'argent envoyé tout  a été acheté au plus près de la demande, enfin un petit jardin a permis d'avoir salades et légumes tous les jours , la clôture payée par l'assos tenant à distance les animaux rôdeurs. Avec le jardinier ,je me suis personnellement occupée du compostage, à charge surtout de convaincre les cuisinières de trier les épluchures. Sur le village avec l'aide des responsables du patrimoine arbustif nous avons coupés  de petits arbres pour clôturer par des grillages quelques jardins potagers chez des particuliers choisis par la communauté du village. Quand à ce que nous avons partagé et appris ce fut d'aller aider à la cueillette du riz avec les femmes, faire les confitures dans le bâtiment construit lui aussi par notre association, tirer l'eau des puits réservée à l'arrosage puisque maintenant depuis le début de l'année il y a l'eau potable dans chaque cour.
 
Le 1er grand chantier c'est quand même les écoles: toutes les classes devaient être repeintes sol bétonné ,mobilier commandé depuis 1an au menuisier du village, outils fournis .Là nous avons  rencontré  un problème de soutien de la population masculine et de la part du menuisier; après plusieurs rencontres de nos responsables avec les différents partenaires, décision a été prise de ne plus continuer le chantier et de retirer la dotation table au profit du collège puisque les engagements n'étaient pas tenus. Ce qui ne nous a pas empêchés de rencontrer les enseignants qui nous ont explique le système éducatif et de recevoir leurs besoins pour l'an prochain. (Aux dernières nouvelles les parents sont en train de se bouger,pour les peintures)
 
Deuxieme grand chantier :la case santé. Nous avons apportés des vêtements de nourrissons des médicaments, ils ont été remis à la matrone et à l'infirmier responsable pour qu'ils en fassent bon usage, nous avons eu aussi une rencontre avec le pratiquant de la médecine traditionnelle. La case santé a été carrelée l'an dernier et propose des conditions d'accueil bien au dessus de nombreuses que nous connaissons. Reste la salle et l'accueil de la maternité déplorable ,nous avons établi une liste du matériel nécessaire et signé une convention qui nous engage pour l'an prochain(fenêtres avec vitre pour éviter la poussière, réfection totale murs carrelés,  plafond tendu et acheminement lit obstétrique ,lits médicaux. La question de la formation d'une sage femme a été abordée la matrone étant vieille et en mauvaise santé . C'est là d'ailleurs que nous avons mesuré encore une fois le poids des traditions et nos façons quelquefois un peu expéditives de voir les choses...
 
Enfin le dernier et plus important chantier : le collège de brousse de Couballan à 7 km du village: nous avons déjà créé les bureaux administratifs, rénové plusieurs salles de classes qui avaient subit des dégâts lors de l'hivernage ainsi qu'une salle foyer socio culturel, dont l'inauguration eu lieu pendant notre séjour en présence de madame l'inspectrice d'académie les élèves et notables décideurs du coin ; depuis nous avons reçu les photos de la finition des peintures par les élèves eux-mêmes  une des conditions de partenariat mises pour la réalisation de cet  ouvrage. L'association a également permis au début de l'année la création d'une cantine scolaire par le financements de repas ce qui permet aux élèves de ne plus avoir à parcourir 7 à 8 km 4 fois par jour effets immédiat dans le comportement scolaire des élèves moins de fatigue meilleure écoute en classe et surtout un repas assuré par jour ce qui est loin d'être négligeable.
Les projets en instance de réalisation sont la construction de 7 salles de classes 3 sont en partie achevées la continuité dans le temps de la cantine la réalisation d'un plateau sportif ( mise en chantier par les jeunes français lors de leur séjour en décembre prochain) l'électrification du collège , mise en place informatique sur lesquelles nous sommes en train de plancher. Vous voyez monsieur que c'est du sérieux! Reste une inconnue:nous avons une ambulance qui nous a été remise par le service des pompiers du Gard que nous souhaitons acheminer avec le matériel maternité,et nous avons bien du mal à obtenir les autorisations de passage et d'entrée, nous coinçons sur les portes auxquelles frapper c'est dommage mais devons- nous abandonner l'idée? pour l'heure nous continuons ...Voilà personnellement je ne sais pas si je suis tombée amoureuse de l'Afrique mais je sais que culture et gens  m'ont apporté beaucoup et que je vois ma vie d'un autre oeil peut-être même y-a t-il un bout de mes pensées constamment à Dgilacoune Petit, mais ceci est une autre histoire. J'espère ne pas avoir trop mal volé votre temps,
amicalement P.B."
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Quand on crie au loup: l'affaire Marie Leblanc

19 Mars 2009 Publié dans #HISTOIRE

Un nouveau film sort sur les écrans, « On a retrouvé la fille du RER D » d’André Téchiné. On pouvait espérer qu’il traite de la manière dont les politiques et les medias se sont emparés du mensonge de Marie Leblanc pour en faire une affaire de racisme qui les arrangeait bien. Mais non, il semblerait qu’André Téchiné se soit intéressé à la genèse du mensonge et à ses conséquences politiques, plutôt qu’à la manière dont les hommes politiques cherchent à nous manipuler.

Contrairement à André Téchiné, j’aurais tendance à croire qu'il est plus important pour nous de comprendre pourquoi et comment nous sommes manipulés que de décortiquer les affabulations d’une jeune femme . Rappelez vous, en 2004, de nombreuses agressions de juifs avaient été répertoriées, le plus souvent commises par des jeunes d’origine arabe. On les expliquait par le conflit aigu qui opposait la Palestine et Israël, incitant des exaltés à « venger » leurs frères palestiniens aux dépens de passants israélites rencontrés aux abords des écoles, dans les rues et les transports publics.

Dans ces conditions, le pouvoir politique se trouvait dans l’obligation de dégager sa responsabilité face à ces actes d’agression. Une technique classique consistait à dénoncer tous les actes de violence « d’où qu’ils viennent » et à dénoncer pêle-mêle le racisme et l’antisémitisme. C’est ce que fit de manière routinière le Président Jacques Chirac le jeudi 8 juillet 2004, en prononçant un discours largement relayé par les medias qui fustigeait les agressions racistes et antisémites.

En conséquence, personne ne s’étonna le lendemain qu’une jeune femme porta plainte à la suite d’une agression antisémite qu’elle aurait subie dans le RER. Alors que l’on croyait y voir une illustration providentielle des paroles du Président de la République, on ne savait pas que c’était exactement l’inverse qui s’était produit. La jeune femme avait instrumentalisé le discours du président à son propre usage.

L’information sur la supposée agression tomba sur le fil de l’Agence France-Presse le samedi 10 juillet 2004 à 19h42. Deux heures après, sans perdre de temps ni s’embarrasser de précautions, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Dominique de Villepin, fut le premier à réagir pour condamner cette ignoble agression. Quelques minutes plus tard, le Président Jacques Chirac lui emboîta le pas en faisant part de son « effroi » et de son souhait de voir les auteurs de l’agression jugés et condamnés avec toute la « sévérité » qui s’imposait. Les medias relayèrent immédiatement et largement les communiqués indignés des responsables politiques. Aussitôt, toute la classe politique relayée par les milieux associatifs se joignit à l’indignation générale. La LICRA parla des « nazis de banlieue » qui défiaient la France. Les syndicats réclamèrent plus de personnel sur les lignes de banlieue, l’opposition parlementaire demanda des moyens supplémentaires : chacun était dans son rôle. Le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, se joignit à la meute en fustigeant la « lâcheté » des Français qui avaient assisté passivement à cette agression et qui tardaient à apporter leur témoignage : notez cette tendance à fustiger spontanément le « peuple ». Après cette salutaire admonestation, il invita ses compatriotes au « courage citoyen ». La secrétaire d’État aux Droits des victimes, Nicole Guedj, se fit un devoir de recevoir la « victime » qu’elle trouva avec perspicacité « sincère et choquée ». Trois jours plus tard, l’Assemblée Nationale craignant d’être en retard d’une posture démagogique, suspendit ses travaux afin de permettre aux députés de participer à la manifestation qu’organisait le Parti Communiste contre le racisme et l’antisémitisme.

Pendant ce temps, la police judiciaire de Versailles enquêtait. Elle ne trouvait aucun indice qui aurait corroboré la pseudo agression. Comme elle discernait des contradictions dans les déclarations de Marie L., cette dernière fut contrainte, le mardi 13 juillet 2004, d’avouer que son agression était pure invention de sa part. Elle n’avait nullement été victime d’une agression antisémite. Simplement, elle avait à régler le paiement d’une voiture d’occasion qu’elle avait acheté sans en avoir les moyens financiers. Comme elle avait entendu le président Chirac fustiger le racisme et l’antisémitisme, elle avait eu l’idée de monter un scénario d’agression qui lui éviterait de régler la somme due, au moins provisoirement. Dans le passé, elle avait déjà porté plainte pour des agressions sexuelles qui n’avaient jamais été vérifiées. Cette fois-ci, lorsqu’elle affirma avoir été victime le vendredi 9 juillet 2004, sur la ligne D du RER d’une agression commise par six jeunes maghrébins et Africains qui avaient, la croyant juive, lacéré ses vêtements, coupé une mèche de ses cheveux et dessiné au marqueur une croix gammée sur son ventre, elle ne se doutait pas que son stratagème déclencherait une affaire d’ampleur nationale.

On vit donc qu’à force de passer en boucle tous les soirs à la télé des croix gammées peintes sur des tombes, d’appuyer le trait en complétant les images par des discours réprobateurs du président de la République, quelqu’un finirait par avoir l’obligeance de mettre en scène les événements racistes que l’oligarchie attendait comme pain béni afin de pouvoir dénoncer avec la dernière énergie des comportements ignobles qui apportaient la démonstration que son analyse était juste. L’oligarchie a en effet besoin de racistes et d’antisémites patentés pour montrer au peuple français ses mauvais penchants, justifier les lois qui répriment non seulement les actes mais les propos qualifiés de racistes. Par contraste, l’oligarchie, elle, n’est pas raciste. Elle est généreuse. La preuve réside dans la dénonciation inlassable du racisme par les hommes politiques, les intellectuels, les artistes et les medias. Il reste bien sûr à démontrer au peuple qu’il est raciste pour que l’oligarchie puisse se doter d’une légitimité morale. La tentation est grande de fabriquer de toutes pièces une société ad hoc. C’est ainsi que l’affaire Marie L. qui se voulait illustrative, a fini par tourner à la confusion du monde politique et des medias pris la main dans le sac à bourrer les crânes de leurs concitoyens.

 

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Le petit Nicolas joue avec des allumettes sur un baril de poudre

14 Mars 2009 Publié dans #ACTUALITÉ

 Le petit Nicolas est content de lui. C’est lui qui a gagné les élections et pas la méchante fée Ségolène. Tout le monde lui obéit et il croit qu’il sait mieux que les autres comment gouverner le pays. En tout cas, c’est lui le chef, donc c’est lui qui décide et de tout. Maintenant c’est à son tour de commander et aux autres de s’exécuter. Il peut régler ses comptes à tout le monde, y compris au roi fainéant qui l’a précédé ou au berger corse qui l’a défié. Cela commence à lui faire pas mal d’ennemis, cette manière vindicative qu’il a d’agir avec tous ceux qu’il considère comme ses rivaux.

Il fait semblant de croire qu’il a été élu pour réformer la France à sa guise, alors que les Français pensent qu’il l’a été pour gouverner et ils estiment aussi qu’il serait bien avisé de les écouter plutôt que de s’agiter dans toutes les directions. De nombreux indicateurs montrent qu’il commence à leur pomper l’air gravement, qu’ils aient voté pour ou contre lui.

Depuis le début de l’année 2009, après avoir offensé les sénateurs avec la loi sur la télévision appliquée avant d’être votée, il a tout de suite insulté l’ensemble de la communauté universitaire, provoquant une indignation générale et une grève. On attend toujours un correctif de sa part, mais c’est au-dessous de sa dignité. Son ego avant l’intérêt collectif, mauvais signal. Il s’est lancé dans une inquiétante réforme des hôpitaux. Avec l’université, le point commun est de remplacer toute évaluation fine des performances par une mesure comptable. Bonjour le progrès. Il n’a pas su ou voulu traiter rapidement la révolte des départements d’outre-mer. À part cela, il cherche à provoquer au maximum les jeunes avec sa loi sur la répression des téléchargements.

Pour amuser la galerie, à moins que ce soit pour se donner de l’importance, il fait joujou avec les affaires étrangères, sauf que personne ne s’intéresse à son action au Moyen-Orient et que ses partenaires européens, d’évidence, ne semblent pas fascinés par ses prises de position sur les questions économiques, d’autant plus qu’il ne manque pas de les insulter pour se faire mousser. De plus, on cherche en vain les avantages diplomatiques et politiques que génère son idée géniale de réintégrer complètement l’Otan.

Tout cela n’aurait pas d’importance si les Français n’étaient pas inquiets. Le petit Nicolas n’ignore pas qu’il y a une crise économique. Il sait aussi qu’en France les événements peuvent dégénérer d’un coup, puisqu’il n’existe pas d’autre moyen que la révolte pour des individus, soi-disant citoyens, qui n’ont aucune possibilité de se faire entendre par un Etat dominateur, sourd et impotent.  Tant qu’ils pensent que le Président est capable de faire face à la crise, ils ne bougeront pas, parce que rien d’autre ne compte vraiment à leurs yeux que de garder leurs emplois, leurs salaires et leurs maisons. Qui les en blâmerait ? Les petites agaceries que leur fait l’omnipotent Président ne comptent pas. Mais s’ils ont le sentiment que le petit Nicolas peut mettre en danger avec ses frasques les fondements de leur vie quotidienne, ils sauront le chasser.

Or, inexorablement, la crise enfonce le pays dans l’inquiétude. Tôt ou tard, il faudra un exutoire à tous ces gens désemparés. Heureusement, le petit Nicolas est disponible pour jouer le rôle de martyr, avec toutes ces allumettes qu’il gratte sans cesse au-dessus de la poudrière. 

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Le bouleversement de la pensée

11 Mars 2009 Publié dans #PHILOSOPHIE

Nous avons vu comment l’esprit audacieux des Européens du XVe siècle les a conduits en Amérique,, provoquant la brutale réduction de la population installée, sous le choc microbien et viral qu’elle subit, au contact de peuples européens dont elle était séparée depuis la nuit des temps. Tous ces chamboulements font évoluer fortement la pensée européenne :

 

Au Moyen Âge, la menace du Jugement Dernier qui planait sur chaque personne était encadrée par l’Église dont le rôle, en tant qu’institution, était de rassurer les populations. La catastrophe de la peste provoqua une montée de l’angoisse individuelle face à la mort, tandis que l’Église commençait à être perçue comme une institution qui envahissait de manière excessive le champ du pouvoir terrestre. Un débat apparut entre les tenants de l’institution ecclésiastique et les doctrinaires de la liberté individuelle face à Dieu. Il déboucha sur un conflit violent lorsque Luther, partisan de la liberté de conscience, voulut revenir aux Écritures Saintes et à la gratuité du rapport entre l’homme et Dieu.

L’Ecriture, le rôle des prêtres, l’organisation de la connaissance, tout fut examiné. Les manières de raisonner furent bouleversées sans toutefois que la clef de voûte de la croyance en Dieu ne soit ébranlée. Ni l’évidence d’un Dieu transcendant, ni son apparition dans l’histoire, ni les Écritures Saintes ne furent remises en cause. Ces certitudes furent finalement ébranlées au cours du XVIe siècle, entraînant l’émergence d’une nouvelle manière de penser, d’un nouveau paradigme.

Avec la science, on crut que la vérité « vraie », pour utiliser ce pléonasme, était à portée de main. La confiance dans les pouvoirs de la science s’adossait  solidement à l’expérimentation et à la raison. La preuve de son succès résidait dans  les changements de la vie matérielle que chacun pouvait constater.  C’est toujours le cas. Les maladies sont identifiées, des méthodes de soin plus efficaces sont inventées ; à partir de cette époque, le fléau de la famine concerne une proportion de plus en plus faible de l’humanité, la quantité d’énergie utilisable par l’homme s’accroît sans cesse. En outre, au XVIe siècle, les maîtres de la science se donnaient la satisfaction de dominer tous les peuples du monde.

La science avait changé la condition humaine, dans une proportion et d’une manière à première vue radicalement différente de tous les lents changements qui avaient auparavant affecté l’histoire de l’humanité. Il était assez naturel de croire qu’elle détenait, enfin, les clefs de la vérité. On pouvait au moins penser que si la science ne les détenait pas, aucune autre méthode ne permettrait de les détenir, car la méthode scientifique semblait indépassable par quelque autre méthode que ce soit.

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Le syndrome guadeloupéen

7 Mars 2009 Publié dans #ACTUALITÉ

Il ne me paraît généralement pas bon d’écrire un article à chaud. Dans le cas guadeloupéen, je pense l’inverse, parce que les tares du système franco guadeloupéen sont provisoirement étalées devant nos yeux, avant qu’on ne les escamote. Regardez bien les différentes couches, vous allez comprendre :

-       Une couche étatique : le 4 février, le LKP avait exposé au secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jego, un cahier de doléances dont la plupart des revendications sont aujourd'hui satisfaites.
Le 8 février au matin, après vingt heures de négociations, un préaccord avait été trouvé entre le patronat et le collectif LKP (qui veut dire Collectif contre l'exploitation outrancière) sur une hausse des bas salaires. Il était prévu que les 80 000 salariés du privé devraient recevoir 200 euros pour les salariés percevant jusqu'à 1,6 fois le SMIC et  3% d’augmentation pour les mieux rémunérés. Le patronat était d’accord à condition que l’Etat mette une centaine de millions d’Euros dans la balance. Mais un peu tard, le Ministre s’apercevait qu’il restait un blocage sur « les modalités techniques et juridiques, ainsi que le montant financier de mise en œuvre d'un accord salarial interprofessionnel ». En d’autres termes, il était désavoué. Le soir, Yves Jego quittait précipitamment l’île, déclarant, bagages à la main, « Mon départ n'est pas un abandon, je fais un saut à Paris et puis je reviendrai avec des propositions concrètes. » Jusqu'ici, il n’est jamais revenu. Prés de quatre semaines plus tard, un discours du Président de la République, l’île bloquée mais des crédits bien plus importants débloqués, l’Etat parvient au même accord, en plus cher.

Première leçon : mépris des gens, incapacité de négocier, gâchis matériel, peur panique de l’émeute, ces gens à la tête de notre Etat sont-ils des responsables à qui vous confieriez sans hésiter votre sort ? Ce sont pourtant eux qui prétendent gérer nos intérêts…

- Une couche démocratique : le Président apparaît, il annonce toute une série de mesures nouvelles en faveur de la population guadeloupéenne, mise en place du revenu supplémentaire temporaire d’activité, revalorisation des actions pour les entreprises et l’emploi, abondement du fonds exceptionnel d’investissement, prime de 200 Euros, service militaire adapté, billets d’avions à prix réduit, revalorisation de l’action logement, mesure de relance du logement social, aide aux intrants et aux extraits, soutien aux personnes âgées et aux personnes handicapées, augmentation de 20% de la prestation de restauration scolaire,   pour un total de 847,9 millions d’Euros (notez la précision illusoire du chiffre). C’est lui qui a décidé ? il n’y a plus de Parlement en France, ou bien il vote automatiquement ce que décide le Président? si c'est la deuxième réponse qui est la bonne, alors qui nous représente, nous les citoyens ? le Président tout seul? Dans ce cas à quoi sert le Parlement ? le Conseil d'Etat ne serait-il pas suffisant? 

Deuxième leçon : si nous l’avions oublié, c’est le moment d’observer à quel point le Parlement français n’est qu’une simple chambre d’enregistrement.

- Une couche sociétale : et maintenant que va t-il se passer ?

Bien sûr le même accord va être étendu aux autres départements d’outre-mer. Des personnes avec de bas salaires vont voir leurs salaires augmenter. Du côté de la métropole, la charge va s’alourdir. Pour payer l’effort qui vient d’être décidé par le chef de l ‘Etat, chaque contribuable français va consacrer en moyenne l’équivalent d’un plein d’essence ou d’un bon repas  annuel. Une générosité obligatoire qui s’ajoute aux 5000 à 8000 Euros (Le chiffre est forcément imprécis, dans la mesure où l’Etat français cache soigneusement le coût budgétaire des DOM) que reçoit chaque année chacun des habitants des îles de la part des contribuables français. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet argent déversé contribuera à détériorer encore un peu plus la situation des îliens. Tout d’abord l’attractivité de l’île a fortement diminué. Qui a envie de prendre ses vacances au milieu d’un piquet de grève potentiel ? Ensuite les coûts vont augmenter avec l’accroissement des charges, y compris les prix que l’on voulait bloquer. Le nombre de chômeurs aussi, pour les mêmes raisons. La population active en Guadeloupe est de 160000 personnes, dont 50% de fonctionnaires. Les premières estimations prévoient la disparition d’un millier d’entreprises et  de dix mille emplois sur les 80000 emplois du secteur privé. La structure de l’emploi sera d’ici peu la suivante : 50000 employés dans le privé, 40000 fonctionnaires et 30000 chômeurs. 

Troisième leçon : les guadeloupéens représenteront une charge encore plus importante pour la métropole à l’avenir et, oh paradoxe apparent, ils seront encore plus malheureux qu’aujourd’hui.

-       Une couche de prospective : dans la logique actuelle du couple que forme le LKP et l’Etat, il n’y aura bientôt plus que des fonctionnaires, des personnes assistées et quelques commerçants pour les servir. Je suggère que l’on nationalise aussi les commerces pour éviter tout affrontement à l’avenir. L’ennui, c’est que, quelque part, des gens doivent produire des marchandises et des services pour permettre à la Guadeloupe de fonctionner en circuit fermé. Pourquoi faire ? parce que l’ile confèrent aux dirigeants de la République Française un statut de grande puissance. Pas pour leur bien être, ni celle des guadeloupéens, ni celles des citoyens de la métropole.

Quatrième leçon : tant que les citoyens de ce pays accepteront que leurs dirigeants se préoccupent plus du statut de la France que de leur bien être, la situation perdurera…




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Pourquoi la pensée unique?

3 Mars 2009 Publié dans #HISTOIRE


Dans un blog récent sur l’indépendance des journalistes, j’écrivais qu’il n’y avait plus beaucoup de loups dans les medias.
Bien que j’imagine que beaucoup d’entre ces journalistes enragent secrètement, l’efficacité du contrôle sur les discours des journalistes est spectaculaire. On a pu le vérifier avec éclat lors du dernier et rare referendum portant sur la constitution européenne. Dans notre grande démocratie française cent pour cent des éditorialistes se sont prononcés pour le « Oui ». Aucun media national ni régional, à l’exception de l’Humanité qui suivait les consignes du PCF, ne s’est prononcé pour le « Non ». Il est regrettable pour l’efficacité du système que le résultat de ce bourrage de crâne n’ait pas été à la hauteur des espérances de l’oligarchie.
Cette merveilleuse convergence des journalistes et du pouvoir n’est pas le fruit du hasard. Autrefois, les journalistes des chaînes publiques se plaignaient de recevoir des instructions du ministre de l’information. Aujourd’hui cela n’arrive plus, paraît-il, mais tout se passe comme si chacun recevait le même message subliminal que l’on a fini par qualifier de pensée unique, un fait observé par chacun d’entre nous de manière si indiscutable qu’il nous paraît moins nécessaire de le démontrer que d’en rechercher l’explication.
La justification première de la pensée unique, qui fait la gloire des penseurs officiels, est tout simplement que l’union de nos penseurs patentés croit détenir la vérité. Ils savent ce qui est bien et ce qui est mal. Ils ont compris la complexité des événements, de la guerre en Irak aux subtilités de la politique économique de la Banque Centrale Européenne en passant par les complexes équilibres de la société française. Il nous suffit de nous rallier à leur opinion. Lorsque nous sommes d’avis contraire, c’est parce que nous sommes soit de mauvaise foi, soit mal informés. Ils en concluent que nous avons besoin de plus de « pédagogie ».
Pourtant, quand on y pense avec quelque recul c’est une prétention extravagante que de revendiquer la vérité en matière d’opinion politique et de morale. D’autant qu’il est assez difficile d’accepter qu’une actrice ou qu’un chanteur, dont on connaît parfois la vie torturée, vienne nous exhorter à nous aligner sur ses opinions simplement parce qu’elle a une plastique avantageuse ou qu’il a une belle voix. Il nous est également plutôt pénible d’entendre un animateur, dont on connaît les honoraires mirobolants, nous donner des leçons de générosité sur les ondes que nous finançons de nos impôts. Il nous est encore plus douloureux de supporter qu’un homme politique, qui a passé sa vie à trahir ses engagements, nous demande de le croire.  Quant à l’objectivité des journalistes, il suffit d’observer leur attitude face aux puissants qu’ils flattent de leurs questions complaisantes et de la comparer avec celle qu’ils prennent face aux boucs émissaires médiatiques qu’ils lardent de leurs critiques acerbes, puisque tout le mal vient de ces pelés, de ces galeux. Se tournant vers leurs auditeurs et téléspectateurs, s’arrogeant le monopole de la parole comme si l’une et l’autre n’appartenaient de droit qu’au cercle étroit de l’oligarchie à laquelle ils appartiennent, nos commentateurs n’estiment pas incongru de les exhorter à penser comme eux. D’un côté, le monopole de la vérité, de l’autre côté le silence.
Mais il existe une explication plus terre-à-terre de ce monopole de la vérité revendiquée par la pensée unique, en dehors du contrôle financier exercé par l’État sur les medias. Elle réside dans la proximité sociologique qui rassemble les journalistes, les hommes politiques au pouvoir, les intellectuels reconnus et les artistes, une proximité quasiment physique.
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1 Mars 2009 Publié dans #ACTUALITÉ

Une crise, nous dit le Petit Robert, est une phase grave dans l’évolution des choses, des événements, des idées. Je crois que la crise a déjà eu lieu, le 15 septembre 2008 lors de la chute de la banque Lehman Brothers et que nous en sommes désormais à la succession logique d’événements prévisibles, au moins dans l’ordre financier et économique, et dans une moindre mesure dans le domaine social, politique et stratégique.

Dans l’ordre financier, il reste bien sûr à remettre en route le système bancaire, notamment en obligeant les établissements financiers à publier des bilans sincères et fidèles. Mais, pendant que l’on ausculte le moteur, la machine financière continue à dévaler la pente. Malgré des taux d’intérêt proches de zéro, la valeur boursière des actions continue de baisser. Encore que les obligations risquent de voler la vedette aux actions, en matière de baisse. La banque centrale chinoise et d’une façon générale les banques centrales asiatiques détiennent l’arme absolue en cette matière. Les liquidités mondiales qu’elles reçoivent sont recyclées auprès du système américain. Or la crise des exportations qui atteint ces pays réduit leur excédent et les contraint à utiliser leurs liquidités pour financer leurs entreprises et relancer leur marché intérieur. Il est probable qu’elles vont souscrire des montants décroissants de Bons de Trésor américain, au moment même où le gouvernement Obama lance un plan de relance de près de deux mille milliards de dollars qui implique une énorme émission de ces Bons. Si de plus le  gouvernement américain finit par lâcher le dollar pour relancer son économie, les achats asiatiques de Bons du Trésor non seulement se ralentiront, mais s’inverseront, provoquant un effondrement du dollar. La zone Euro en subirait les conséquences, mais ce ne serait qu’un deuxième choc qu’il est présomptueux de vouloir décrire à l’avance.

Si on se place du point de vue des détenteurs de monnaie, c’est le dilemme absolu. Ils peuvent se ruer sur l’immobilier avec la certitude de voir la valeur de revente des biens achetés baisser sur le moyen terme, avec l’espoir de regagner sur le long terme, mais quel long terme ? dix ans, vingt ans ? Ils peuvent acheter des actions en partant du postulat que le marché a atteint un plancher, mais rien ne leur garantit que l’effondrement continu des Bourses ne se poursuive pas. Ils peuvent acheter des obligations qui risquent fort de s’effondrer si le niveau de risque croissant puis l’inflation probable à terme font encore monter les taux d’intérêt. Et s’ils décident d’acheter de l’or, ils se livrent à une pure spéculation. Quant à  conserver des liquidités, c’est le risque de les voir fondre en cas d’inflation. Quel que soit le scénario, il est vraisemblable que les détenteurs de capitaux  seront probablement moins riches à la fin 2009 qu'au début de l’année.

D’autant plus que sur le plan économique rien n’est joué. On peut toujours croire que les plans de relance vont réussir ou à tout le moins ne pas aggraver la situation et que l’économie redémarrera bientôt. Mais la relance peut aussi échouer et l’inflation en sera à la fois le symptôme et la conséquence. On voit bien que les États et les banques centrales, effrayés par la déflation et ses risques sociaux politiques, sont prêts à faire tous les plans de relance imaginables, à injecter autant d’argent que possible y compris en nationalisant les banques pour pouvoir prêter à guichet ouvert. L’inflation pointe donc son nez à l’horizon, d’autant plus que les banques centrales, traumatisées par la fragilité du système financier, ne remonteront pas leur taux tant qu’elles n’auront pas constaté un retour des bénéfices des banques et l’absorption complète des titres toxiques. Dans le passé, on a toujours observé que les phases de baisse de taux se terminaient par de l’inflation, en raison de l’incapacité des banques centrales à resserrer assez rapidement le crédit pour la freiner.

À moyen terme, on peut s’attendre à ce que l’Europe et les Etats-Unis subissent longtemps, une décennie peut être ou plus, une croissance zéro et une forte inflation pour digérer les excès d’endettement passés, présents et futurs. Les conséquences sociales et politiques en sont faciles à décrire dans leurs grandes tendances. C’est une période de grandes tensions qui s’annonce dans le monde entier. La tentation stratégique pour les dirigeants politiques de se servir de ces mouvements pour conforter pour quelques décennies la prééminence des Etats-Unis ou redistribuer les cartes en Asie ou partout où surviendront les crises est grande. Y compris l’idée luciférienne qui rode dans le cortex des peuples, celle de faire une guerre pour sortir de la crise.

Vous voilà prévenu : la décennie risque d’être agitée. Il ne vous reste plus qu’à en tirer les conséquences de votre choix: se mettre en position de combat, se claquemurer ou s’en moquer…

 

    



La lecture de l’ouvrage de Naomi Klein, La Stratégie du Choc, est instructive à cet égard.

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