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Le blog d'André Boyer

LA VIE N'A AUCUN SENS. POUR QUI?

29 Juillet 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #PHILOSOPHIE

LA VIE N'A AUCUN SENS. POUR QUI?

 

Il y a des matins où nous avons du mal à nous lever. Pour quoi faire ?  Vous croyez à la vérité ? à la justice ? à l’honnêteté ? Alors que partout triomphent le mensonge, l’hypocrisie, la mauvaise foi, la méchanceté ! Qu’est ce que vous pouvez faire dans ce monde là ? 

Rien.

 

Et pourtant nous avons besoin de croire,  croire en un idéal,  en une personne, en un Dieu, alors que nous savons bien que notre foi est tout, sauf réaliste. Ce besoin de croire s’oppose au froid réalisme, provoquant une contradiction interne, appelée « dissonance cognitive », que nous sommes obligés  de surmonter afin qu’elle ne nous obsède pas, jour et nuit. 

La solution évidente à cette contradiction consiste à lui opposer un scepticisme généralisé, total, définitif : moi, je ne crois en rien ;  quand un problème inattendu se présente, je prends un tranquillisant, je fume un joint. Mais au final, je fuis les problèmes. Loin de moi la volonté de chercher à les prendre à bras le corps, à les résoudre. Je n’aspire qu’à une seule chose, simple, le bonheur.

Ah, le bonheur ! C’est ce qui nous reste lorsque l’on nous n’avons plus lecourage de désirer, de vouloir, d’agir. Mais patatras ! Ce bonheur là n’est qu’un mirage qui fuit sans cesse devant nos yeux, car un « bonheur » dépourvu de but, de contenu ou d’enjeu, fondé sur l’absence de douleur, l’absence de désir, l’absence de danger, n’est que vacuité.  

D’ailleurs, on le sait bien, au fond de nous : le bonheur est le produit d’un obstacle surmonté, de la réussite d’un pari ou de la réalisation d’un projet. Le nihiliste qui n’a qu’une seule idée, fuir les problèmes (réfléchissez à l’expression : « pas de souci »), n’a pas accès à cette forme de bonheur. Ce qui fait qu’il ne lui reste que la solution des tranquillisants, à moins qu’il ne se réfugie dans le leurre de la rationalisation. 

Pour les nihilistes, le bonheur  n’est en effet qu’une question d’organisation. Le bonheur suppose un statut, notamment celui que fournit un travail. Il ne s’agit pas bien sûr de trouver un travail épanouissant qui est par définition trop impliquant. Il s’agit plutôt de la peur de ne pas avoir de statut, alors que nous savons bien que  trouver sa place sur le marché du travail implique de nous dépouiller de ce qui fait notre originalité pour répondre aux exigences des managers.

Or, comme l’ont observé tour à tour Pascal et Nietzsche, le travail est un divertissement qui détourne notre attention de nos angoisses, mais aussi de nos rêves. D’ailleurs notre société passe son temps à nous recommander de ne pas prendre de risques, alors que si nous amputons la vie de tout ce qui pourrait nous déranger nous nous privons aussi de tout ce qui pourrait nous inspirer, nous enrichir, nous renforcer.

Mais c’est un fait que nous avons peur. Peur de quoi ? De souffrir en tout premier lieu. C’est pourquoile bonheur nihiliste s’efforce de bannir toute source potentielle de souffrance. Si bien que, grâce aux progrès de la médecine, jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons si peu souffert, même si, moins nous souffrons, plus nous devenons sensibles à la souffrance. 

Or, si nous fuyons la douleur, aucun apprentissage n’est possible. Réduire le périmètre de ses expériences à celles où nous ne risquons pas d’être déçus, blessés, trahis, ramène notre vie à l’insignifiant.

On peut même avancer, sans tomber dans le masochisme, que la douleur est nécessaire à l’expérience du plaisir. Inversement, chaque perspective de plaisir est la source d’une douleur potentielle. Ainsi, chercher une grande histoire d’amour signifie qu’il faut être prêt à affronter un grand chagrin d’amour. 

Finalement, la peur panique de la douleur nous égare, car la souffrance n’est vraiment insupportable que lorsqu’elle n’a aucun sens. Ce qui nous ramène au sens de la vie. Les animaux agissent par instinct sans se poser de questions, semble t-il, sur le but de leur existence, mais il est avéré que l’être humain décide lui-même du but de sa vie, ce qui constitue le fondement de tous ses problèmes.

 

Pourquoi ? Parce que lorsque l’homme cherche à donner un but à sa vie, il ne trouve aucune réponse dans la nature et lorsqu’il cherche à se mettre au service d’un principe universel, il découvre progressivement qu’il n’en existe nulle part.

Aussi reste t-il seul face à cette question : quel sens, quel but, donner à sa vie ?

 

À SUIVRE

 

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RENCONTRES À NOUAKCHOTT

17 Juillet 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

RENCONTRES À NOUAKCHOTT

 

Ce séjour à Nouakchott, nimbé dans un nuage de sable, m’a permis de faire  diverses rencontres.  

 

Réduit à l’inaction, dans l’attente de la conférence à donner, je noyais mon spleen le soir dans un des rares bars à européens disponibles et je tombais inévitablement sur des personnages singuliers, que l’on ne pouvait que difficilement rencontrer ailleurs que dans un bar en Afrique, à cette époque. 

C’était un jeune Danois, typique, la face bien rouge, les cheveux blonds. Il buvait beaucoup et ne tarda guère à me raconter son histoire. Il était de passage à Nouakchott pour y vendre des armes !

À l’armée mauritanienne, bien sûr, et seulement des armes légères, des mitraillettes, des fusils d’assaut, des armes de poing. Il était un peu gêné par la nature de son activité professionnelle, mais il m’expliqua qu’il n’avait pas eu le choix : il s’était marié avec une Danoise dont le père était négociant et fabricant d’armes. Son beau-père lui avait proposé ce job, qui consistait à sillonner l’Afrique pour proposer ses services aux cinquante quatre armées du continent et il le faisait, voilà tout. Qu’est ce que j’aurais fait à sa place ? J’ai bredouillé quelque chose d’indistinct pour le laisser à ses justifications et j’ai imaginé, rêveur, la nature de sa vie professionnelle… 

Je ne me suis pas contenté des bars: pendant mes deux semaines de séjour, j’ai eu l'opportunité de me rendre à l’Ambassade de France pour participer à une réception donnée en l’honneur de la visite du Ministre délégué auprès du Ministre des Relations extérieures, chargé de la Coopération et du Développement, Jean-Pierre Cot.

Le pauvre Ministre s’opposait à la « Françafrique » dont se délectait Mitterrand. Aussi ne resta t-il Ministre que peu de temps, entre le 22 mai 1981 et le 8 décembre 1982. Lui succéda le sulfureux Christian Nucci, qui, lui, savait naviguer dans toutes les eaux. 

La visite du Ministre offrait l’opportunité de lui présenter directement les doléances des différentes catégories de coopérants. Ceux de Nouadhibou soulignaient qu’ils étaient confinés dans la ville, dont les accès avaient été minés par l’Armée mauritanienne, un moment en guerre contre le Polisario et l'Armée ne savait plus où elle avait posé ces maudites mines. 

Les coopérants de Nouadhibou demandaient officiellement une prime supplémentaire de confinement, mais en douce ils étaient très contents : l’un d’entre eux me confia qu’il avait acheté un appartement en France chaque année depuis qu’il résidait à Nouadhibou,  ville qu’il allait devoir bientôt quitter à son grand regret, atteint par la limite de séjour de six ans. Sur la durée, le séjour à Nouadhibou lui avait permis d’acquérir un petit immeuble…

Il y avait aussi un délégué syndical pour assister un coopérant qui avait parcouru  cinq cent kilomètres de pistes depuis Atar, une bourgade située au centre de la Mauritanie, peuplée vers 1980 de dix mille habitants. Il avait fait tout ce chemin pour se plaindre des mauvaises manières faites aux coopérants civils par les coopérants militaires 

Atar était doté d’un collège ou étaient affectés trois coopérants qui recevaient toutes les primes imaginables. Sur ce point, il n’avait rien à réclamer. Mais Atar avait aussi une base militaire mauritanienne où étaient stationnés cinq légionnaires français qui faisaient un travail d’instruction pour l'Armée Mauritanienne. En outre, on trouvait dans les montagnes proches d’Atar un religieux belge, plus ou moins ermite, qui avait le mérite de rassembler tous les dimanches, Dieu soit loué, ses huit ouailles dans la grotte où il officiait. 

Mais, jusqu’ici, le religieux n’était pas parvenu à faire coopérer militaires et civils. Les premiers recevaient tous les mois, à l’aide d’un antique Nord Atlas, leur ravitaillement depuis Dakar, ravitaillement qu’ils refusaient de partager avec les trois coopérants civils, qui eux devaient se contacter des ressources locales et des rares transports terrestres depuis Nouakchott. 

C’était un typique conflit franco-français, au fin fond du désert. 

Le Ministre écouta gravement. Il fit noter la requête et promis d’intervenir auprès de son collègue des Armées. S’il le fit, je doute toutefois qu’il obtint satisfaction, les règlements et les procédures administratives s’élevant haut, bien plus haut que ces basses contingences matérielles. 

Je notais aussi que le Ministre prit soin de regagner Paris avant le début du week-end, qui avait pourtant son charme à Nouakchott. Tous les expatriés guettaient, sous le brouillard de sable qui recouvrait la ville, le bruit des réacteurs de l’Airbus du samedi en provenance de Paris. Allait-il pouvoir atterrir, malgré le sable ? Ce samedi là, l’avion tourna autour de la piste avant de s’éloigner vers Dakar. Adieu les fruits, les légumes, les yaourts, le vin. Toutes ces marchandises mettraient quelques jours de plus à revenir de Dakar en camion, si elles en revenaient…

Enfin, ma rencontre du dimanche matin ne fut pas la moins surprenante de toutes. Me rendant à un magasin pour expatriés, je vis s’arréter devant moi un flamboyant 4x4 Toyota rouge couvert de sable. 

En sortit un couple élégant d’une quarantaine d’années, soignant sa tenue comme son bronzage, que je connaissais bien : Joëlle Parfentieff et son mari Franck avaient été nos voisins à Casablanca durant les deux années passées au Maroc, en 1969-1971. Franck exerçait à Nouakchott le métier qu’il pratiquait à Casablanca, import-export. Je fus invité à prendre le thé chez eux, dans un intérieur totalement décalé, plus nordique que mauritanien, y reprenant la suite de conversations interrompues douze ans auparavant. Puis nous nous quittâmes, jusqu’à la prochaine rencontre, qui reste encore à venir. 

 

L’Afrique est petite pour les expatriés...  

À SUIVRE

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DÉBARQUEMENTS ANGLAIS AUTOUR DE QUÉBEC

8 Juillet 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

VICE AMIRAL SAUNDERS

VICE AMIRAL SAUNDERS

 

Pendant que les troupes anglo-américaines attaquent et  prennent le 26 juillet 1759 Fort Niagara à l’ouest, les forces du Général Wolfe, disponibles depuis la prise de Louisbourg l’été précédent, s’approchent de Québec, le cœur névralgique de la Nouvelle-France, défendue par le lieutenant général français Louis-Joseph de Montcalm qui commande à près de 15 000 hommes.

 

La flotte du vice-amiral Charles Saunders, partie de Louisbourg  le 4 juin, arrive près de Québec le 26 juin 1759. Elle comprend 49 navires de guerre armés de 1 944 canons et ayant à leur bord 13 500 membres d'équipage et elle est accompagnée d’une force de débarquement comprenant 8 500 soldats, dont  7 030 réguliers britanniques et 1 280 réguliers des colonies ainsi que de l’artillerie.  

Pendant ce temps,Wolfe monte une autre opération sur la côte nord du Saint-Laurent. Il commence par constater que la côte nord du Saint-Laurent vis-à-vis de Beauport est solidement défendue par l'armée française, qui a érigé des retranchements en hauteur des redoutes et des batteries flottantes. Il lui faut par conséquent concevoir un autre lieu de débarquement, en dehors de l’Ile d’Orléans et de la côte sud du Saint-Laurent.  

En attendant de le trouver, il doit faire face le 28 juin, à une attaque de la marine française contre sa flotte ancrée à l'Île d'Orléans avec des brûlots qui, malheureusement ont été allumés trop tôt. L’opération échoue. 

La nuit suivante, le 29 juin, des troupes légères de soldats britanniques débarquent dans la paroisse de Beaumont, en face de Québec, suivies par quatre bataillons de la brigade de Monkton, malgré l’intervention de la milice canadienne du capitaine de Léry. 

Des batteries britanniques sont installées sur la Pointe-Lèvy, en face de Québec, à une distance inférieure à un mille marin. Le 6 juillet, est installée une première batterie de cinq mortiers de treize pouces et de six canons de trente-deux livres, pour atteindre à la fin août, quatre batteries avec 13 mortiers et 20 canons, qui sont positionnées le long de la falaise.

Dans la nuit du 8 au 9 juillet, les britanniques, aimant bien attaquer de nuit, les troupes de Wolfe débarquent sur la côte nord, à 1,2 km des Chutes Montmorency. L’avantage du site est qu’il se situe à l'est de l'endroit où se termine la ligne de défense de l'armée française. Le débarquement ne rencontre aucune opposition, ce qui permet à l’armée britannique de construire un camp avec une batterie, des radeaux et des batteries flottantes, en vue d'une descente sur la ligne française à l'est de Beauport.

Les batteries commencent à ouvrir le feu le soir du 12 juillet, date à partir de laquelle la ville de Québec sera bombardée pratiquement toutes les nuits pendant deux mois. Les tirs des canons et mortiers britanniques sont dirigés sciemment sur les résidences civiles de la Haute-Ville et non sur les batteries militaires de la Basse-Ville. En douze jours, 15 000 bombes tombent sur Québec. Le couvent des Ursulines, en plein coeur de la Haute-Ville, est endommagé par les tirs dès la première nuit et les soeurs doivent se réfugier à l'Hôpital général à St-Charles, dans le nord-ouest de la ville.

Le général Wolfe explore alors divers plans d'attaquemais il apprend avec plaisir que dans la nuit du 18 au 19 juillet, la Royal Navy a réussit à faire passer sept bateaux, dont le vaisseau Sutherland et deux frégates, dans l'étroit passage entre Québec et la Pointe-Lévy, ouvrant la possibilité d'un débarquement à l'ouest de la ville. En effet, ni les batteries de la Basse-Ville ni les batteries flottantes ne sont parvenues à empêcher leur traversée. 

Le 26 juillet, Wolfe remonte le long de la rivière Montmorency et observe un gué permettant de passer aisément de la rive ouest à la rive est. Mais lorsque les soldats britanniques tentent de traverser la rivière, ils se heurtent aux soldats français retranchés sur l'autre rive qui leur font 45 tués et blessés.

Le 31 juillet, une attaque est programmée sur la ligne de Beauport, à l’est de Québec et en face de la pointe de l’ile d’Orléans. Le navire le Centurion  se positionne près des Chutes Montmorency pour attaquer les batteries françaises située à l’est de la ligne de défense de Québec. De son côté, Wolfe monte à bord du Russell, un des deux transporteurs armés destinés à l'attaque contre la redoute française. Il se rend alors compte qu’elle est à portée de tir des retranchements français et qu’elle est donc inutilisable pour les troupes anglaises. Mais, têtu, il décide d’attaquer tout de même, croyant observer « la confusion et le désordre » parmi les troupes françaises qui lui font face.  

Vers 11 h, les vaisseaux transporteurs atteignent la côte et font débarquer un petit corps de soldats qui doit attaquer la redoute. Vers 12 h 30, les bateaux qui transportent la principale force de débarquement quittent l'île d'Orléans et vont rejoindre Wolfe. Mais une barrière de rochers les empêche d'approcher de la côte, et, le temps de trouver un autre lieu de débarquement, il est déjà 17 h 30 et le ciel couvert annonce un orage. Treize compagnies de grenadiers et 200 soldats des Royal Americans affrontent la milice canadienne de Montréal qui les repousse.

L’orage qui éclate en fin de journée mouille la poudre des fusils, les rendant inutilisables et le général Wolfe ordonne la retraite après avoir perdu 440 soldats. 

 

Pour leur part, les troupes françaises ont subi encore plus de pertes, du fait du bombardement par la grande batterie du camp de Montmorency, mais l’échec de Wolfe reste néanmoins patent. 

 

À SUIVRE 

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LA MISSION DOMINATRICE DES ÉTATS-UNIS

3 Juillet 2018 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

LA MISSION DOMINATRICE DES ÉTATS-UNIS

 

Si, en 1777, il y avait eu cent millions d’Indiens et deux millions de Français sur les frontières des dix colonies de l’Amérique, on aurait observé une toute autre idéologie étasunienne que celle qui a prévalu.

 

Cette idéologie, la liberté individuelle alliée à la volonté de conquête adossée à une prétention universaliste, a été déterminée par une situation géopolitique où les puissances hostiles fortes, nombreuses ou organisées autour des dix colonies avaient disparu. Au Canada, les Français avaient été muselés par la conquête britannique, en Louisiane ils étaient trop peu nombreux pour résister à une future conquête et les Espagnols étaient trop faibles pour résister à la poussée étasunienne.

Face à la mécanique idéologique qui équipait les cinq millions d’étasuniens en 1800, les Amérindiens divisés, démoralisés et en voie d’affaiblissement occupaient un espace qui ne demandait qu’à être conquis.

Naturellement, les Amérindiens furent exclus du système pseudo universel étasunien, qui n’était en pratique qu’un système prédateur. Le génocide des Amérindiens s’inscrivit dans la logique de la mission divine du nouveau peuple élu, au point que les Amérindiens n’obtinrent la nationalité étasunienne que le 15 juin 1924, un siècle et demi après l’indépendance des Etats-Unis, tandis que leur nombre s’était dramatiquement réduit pendant cette période de dix millions à deux cent cinquante mille personnes.

De même, il a fallu un siècle pour que l’abolition de l’esclavage aboutisse à la reconnaissance officielle des droits civiques des Noirs américains, tant leur inclusion dans la société américaine reste piteuse.

Les vagues successives d’immigration ont également joué leur rôle dans le renforcement de la communautarisation de la société étasunienne. D’une part, compte tenu des circonstances de leur départ de leur pays d’origine les immigrants ont été contraints à adhérer à l’idéologie étasunienne tandis qu’en pratique il leur fallait rester dans leur communauté d’origine pour parvenir à survivre.

Une fois établi leur domination sur l’Amérique du Nord, puis sur l’Amérique toute entière, les Etats-Unis ont saisi l’opportunité de la « guerre civile européenne » de 1914-1945 pour étendre à la planète entière leur projet de réaliser l’œuvre que « Dieu leur avait ordonné d’accomplir », à savoir une société mondiale où les Etats-Unis imposerait leur domination dans les domaines militaire, politique, économique, financier, monétaire, culturel et désormais dans celui des communications.

Pour réaliser cet objectif de contrôle mondial, ils se considèrent justifiés à utiliser les plus extrêmes formes de violence chaque fois que cela leur parait nécessaire, comme à Hiroshima et Nagasaki, en Corée, au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, pour ne citer que les exemples les plus manifestes.

Pour les non étasuniens, parler leur langue, imiter leurs comportements, adopter leurs usages signifient que l’on reconnaît leur domination et que l’on cherche à capter par cette reconnaissance une partie de leur pouvoir.

Les Etats-Unis s’imposent donc comme un modèle de société, à l’instar de la Grande-Bretagne en son temps, non pas parce qu’ils forment une société modèle, mais parce qu’ils dominent le monde.

 

Mais il se trouve que désormais, leur société, loin d’apparaître comme un modèle à suivre dans le cadre de la mondialisation, de la croissance démographique et de la montée des difficultés écologiques, semble devenir un anti modèle.

 

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