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Le blog d'André Boyer

Quatre Présidents pour rien?

26 Février 2010 Publié dans #HISTOIRE

georgina dufoixLe portait ci-joint est celui de Georgina Dufoix, Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale dans le gouvernement Fabius qui s'est auto dégagé de toute faute dans l'affaire du sang contaminé en se jugeant  « responsable mais pas coupable » au cours d'un interview célèbre sur TF1 en novembre 1991, illustrant ainsi la posture de toute la classe politique française face aux charges publiques qui leur sont confiées.  

On se reportera en effet à l'article intitulé « Oui, le Roi est nu » que j'ai publié le 14 février dernier, au cours duquel je dressai un tableau négatif de l’organisation de la société française d’aujourd’hui. Jusqu'ici du moins, les électeurs ont si peu approuvé l'action des responsables de l'État  qu’à chaque renouvellement de mandat, exaspérés, ils ont systématiquement désavoué les équipes politiques au pouvoir au profit de l’opposition. Je me demandai  alors à qui était-ce la faute? et comme en France les dirigeants politiques ne se considèrent ni responsables, ni coupables, la faute est donc à personne, même si le dernier d’entre eux, par réaction, revendique hautement sa responsabilité encore que l'on ne puisse craindre de le voir bientôt nous démontrer que tout ce qui va mal n’est pas de son fait. 

Si l'on remonte à 1974, la France fut déjà l’un des rares pays dont les dirigeants se flattèrent de refuser l’adaptation à la nouvelle donne, invoquant la défense des traditions nationales, l’exception française et le refus de l’hégémonie américaine pour faire croire au peuple qu’ils le défendaient. Pour contrebalancer cette approche démagogique, VGE a voulu montrer qu’il était moderne en instituant par exemple le collège unique ou en effectuant des  gestes symboliques en faveur des personnes emprisonnées, alors que ses électeurs attendaient simplement de lui qu’il fasse son travail de président. C’est pourquoi ces derniers furent suffisamment exaspérés pour préférer laisser  élire le diable. Le comble est qu’il réussit le tour de force de faire oublier qu’il s’était acquitté assez convenablement de la gestion économique et sociale du pays grâce à l’action de son Premier ministre Raymond Barre. C’est pourquoi il se révéla finalement un mauvais président, incapable de prendre la mesure de sa fonction.

Quant à Mitterrand, qui était à mon avis un être  machiavélique et cynique, il exerce encore sur certains une fascination qui est de l’ordre de celle que suscitent les chefs de bande ou les grands prédateurs. Au cours de son double septennat, il a commencé par buter  contre les réalités économiques en appliquant son « Programme Commun ». Le mal fait, il se cantonna pendant douze longues années dans l’affichage superficiel d’une symbolique de gauche. Politiquement sur la défensive, il sut manœuvrer avec habileté contre les droites, achevant ses quatorze années de mandat en loques au milieu des affaires de corruption et des révélations sur son trouble passé. Les quatorze ans de sa présidence furent, du point de vue de l’intérêt des Français, particulièrement négatifs car son règne s’est caractérisé par une régression à la fois économique, sociale et politique. Il a en effet engagé l’économie française à rebours de l’économie mondiale, lui faisant perdre de nombreuses années de croissance, provoquant chômage et exclusion. Il a ensuite alimenté une guerre des classes qui a permis de camoufler le maintien des privilèges. Enfin, ses habiletés politiques et son cynisme finalement révélé ont achevé de réduire à néant la confiance des citoyens dans leur personnel politique.

À ce triste illusionniste succéda un piteux professionnel de la politique, bien décidé à ne rien faire, persuadé que le secret de sa longévité politique était à ce prix. Aujourd’hui retraité donc regretté, Chirac s’est bandé les yeux pendant les douze années de son règne, ne voulant rien voir de la désintégration progressive de la société française et de la lente dégringolade de l’économie du pays. En politique, il a joué de tous ses talents pour se maintenir personnellement au pouvoir aux dépens de ses « amis » politiques et de ses électeurs. En politique étrangère, il s’est drapé dans les oripeaux d’un donneur de leçon moraliste, tandis que les « affaires » prospéraient. Dans la mesure où il a influencé la vie des soixante-deux millions de Français, il leur a fait perdre douze ans.  

Quant au quatrième président, nous y sommes. Il me semble qu’il donne plus le sentiment de faire de la communication que d’agir en profondeur. Car il manque un élément essentiel pour que l’action du Président, quelles que soient ses ambitions, fasse progresser le fonctionnement de la société française…

 

 
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L’imbécile utile et le Cassandre garrotté

21 Février 2010 Publié dans #ACTUALITÉ

Joseph_Stiglitz.jpgJ’ai choisi de présenter face à face deux prix Nobel d’économie que tout oppose, Joseph E. Stiglitz et Maurice Allais. Le premier, américain, est devenu un imbécile utile et fort bien rémunéré. L’autre meurt dans son coin, quasi ignoré et jusqu’ici toujours prophétique.
 

Joseph E. Stiglitz, Prix Nobel d’économie en 2001 pour son travail en commun avec George Akerlof et Michael Spence dont on ne parle jamais, s’est largement servi de son prix pour étayer son deuxième métier, la politique. Il a en effet obtenu une notoriété planétaire en critiquant la Banque Mondiale alors qu’il en était l’un des principaux économistes. Auparavant, il était déjà passé de l’économie à la politique en servant l’administration Clinton  comme chef responsable de ses  conseillers économiques. Plus tard, joignant ses cris à la foule, il est devenu l’un des critiques les plus féroces du président George W. Bush. Reconnaissant son aura médiatique, Nicolas Sarkozy lui a demandé récemment de mesurer la croissance française, conjointement avec un autre Prix Nobel, Amarta Sen, tout aussi en odeur de sainteté. Il s’agirait de montrer, sinon de prouver, que la France connaît une croissance plus forte que la misérable croissance officielle, en prenant en compte la « qualité de la vie à la française ». Croisons les doigts pour que les deux prix Nobel trouvent bien ce qu’on leur demande de trouver…

Or, dans le passé, Joseph Stiglitz n’a pas toujours été très avisé. Il y a huit ans, sur commande de deux organismes américains bien connus de prêts publics, Fannie Mae et Freddie Mac, il a publié un rapport[1] dans lequel il concluait imprudemment que le système bancaire américain n’était absolument pas menacé de défaillance par les crédits immobiliers qu’il consentait aux ménages insolvables !

Les faits l’ont cruellement démenti, avec la célèbre crise des Subprimes.  

J. Stiglitz a aussi publié la Grande Désillusion dans laquelle il accuse le FMI de défavoriser les pays les plus pauvres au profit de son « principal actionnaire », les États-Unis. Bien que l’ouvrage ait été fortement critiqué par de nombreux économistes qui y ont relevé d’importantes « contre-vérités » pour ne pas écrire tout simplement des « mensonges », le livre flattait suffisamment l’opinion commune pour qu’il devienne un best-seller mondial. Il est désormais la référence des alter mondialistes (« si un prix Nobel le dit, qui en plus a travaillé au FMI, c’est que c’est vrai…) et Joseph Stiglitz est devenu leur idole. Ce dernier en a rajouté en se déclarant partisan d'une taxe sur les transactions financières, pour une régulation de la mondialisation au profit des pauvres ou pour la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie. Pourquoi ne pas dire aux foules ce qu’elles veulent entendre ? 

Aujourd’hui, Joseph Stiglitz fait la leçon aux pays industrialisés, en notant avec bon sens que les Etats vont devoir  consacrer une bonne partie de leurs recettes fiscales à rembourser leurs dettes plutôt qu’aux dépenses sociales, mais on ne sait pas ce qu’il leur conseille de faire. En attendant, et cela ne mange pas de pain, Joseph Stiglitz prône la mise en place d’une croissance durable et respectueuse de l’environnement. Il n’est pas pour le libéralisme sauvage, mais pas non plus pour la décroissance…

C’est ce que j’appelle un imbécile utile, utile pour occuper le terrain à ne rien dire pendant que les décideurs agissent dans la discrétion. 

 

Maurice AllaisFace à lui, Maurice Félix Charles Allais, Prix Nobel d’économie en 1988 pour ses contributions à la théorie des marchés et à l’utilisation efficace des ressources, est très peu médiatisé. Il faut dire qu’il est très vieux et fatigué, mais qu’en plus ce qu’il écrit ne va pas dans le sens du message que les hommes politiques veulent faire passer en ce moment, contrairement au bon Monsieur Stiglitz, ultra politically correct.

Pourtant Maurice Allais a été un des rares à prédire  l'apocalypse, comme le note Pierre-Antoine Delhommais dans le Monde du 24 janvier 2009. Dans une tribune[2] publiée par Le Figaro en octobre 1998, il notait que « depuis 1974, une spéculation massive s'est développée à l'échelle mondiale. À New York, et depuis 1983, se sont développés à un rythme exponentiel de gigantesques marchés sur les « stock-index futures », les « stock-index options », les « options on stock-index futures », puis les « hedge funds » et tous « les produits dérivés » présentés comme des panacées (...) L'économie mondiale tout entière repose aujourd'hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s'était constatée. Jamais sans doute, il n'est devenu plus difficile d'y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n'était apparue avec une telle menace d'un effondrement général. »

Dans le seul journal qui a bien voulu le publier, Marianne, le 5 décembre 2009, il a écrit une « Lettre aux Français », qui a eu d’autant moins d’échos que bien peu de Français ont pu la lire[3]. Pour lui, la cause fondamentale du chômage dans les pays développés provient de la libéralisation totale du commerce, ce qui paraît assez évident. Mais une fois qu’il a écrit cela et proclamé la vérité, il n’a pas de solution pour faire marche arrière sans remettre en cause les sacro-saints principes de la mondialisation. Alors autant ignorer les propos de Maurice Allais, même s’il recommande la création d’ensembles régionaux homogènes, ce qui finira par arriver lorsque les intérêts vitaux des Etats-Unis seront en cause.
 

En attendant que les faits lui donnent raison, les tribunes restent tout aussi obstinément fermées au dangereux Monsieur Allais qu’elles sont largement ouvertes au bon Monsieur Stiglitz. Pour notre part, nous nous  promettons de garder les yeux ouverts sur ce qui nous semble vrai et important, sans perdre de temps à lire les imbéciles utiles…

.

 

 

 

 



[1] « Implications of the New Fannie Mae and Freddie Mac Risk-based Capital Standard ».

[2] Et reprise dans son ouvrage « La Crise mondiale d'aujourd'hui », Editions Clément Juglar, 1999.

[3] Vous la trouverez aisément sur Internet. 

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L'orphelin cosmique

17 Février 2010 Publié dans #PHILOSOPHIE

 

UntitKazan-ele-mesmo-5-cm-gif.pngDans mon  blog du 3 février dernier, intitulé « Le désarroi de l’orphelin », j’attirais votre attention sur l’absence de réponse de la science face à la mort et sur le parti pris de l’illusion qui en résulte. Pour reprendre l’image du Titanic, j’écrivais en particulier que la science nous promet des fêtes perpétuelles en cherchant à nous cacher la manière dont elles se terminent toujours, pour chacun d’entre nous, dans le bouillonnement des eaux glacées.

 Amusons nous Folleville ! Car, entre l’Univers qui rend notre  vie insignifiante et la mort inévitable qui mure notre vie dans l’absurdité du fini, de l’inachevé et de la déchéance, l’homme est coincé. Relisez s’il vous plait cette dernière phrase avant de courir l’oublier, de jouer à s’étourdir ou de maugréer contre celui qui vous le rappelle.

Je tiens un discours sinistre ? J’en conviens. Mais il le faut, parce que la condition humaine s’explique entièrement par là. Tout de ce que nous faisons, avant même de le penser, s’inscrit dans l’insignifiance et l’absurdité de notre existence. Tous nos efforts concourent à essayer désespérément de donner un sens à notre vie, avec des hochets comme le bonheur, l’amour, les enfants, ou même l’argent, ou pire encore, le pouvoir !

Puisque vous voulez comprendre quel est le sens de la vie humaine, commencez donc par vous demander ce que  vous répondriez à l’enfant qui vous demanderait naïvement de lui expliquer qui est l’homme  qui a  décidé le premier de s’installer sur cette Terre ? Car comment a commencé l’histoire des hommes ? Est-ce le jour où l’un de nos ancêtres a pris conscience qu’il était là, sur Terre ? Ce jour-là, notre aïeul a compris en même temps qu’il s’y trouvait seul, abandonné face à lui-même, face au Soleil, face aux étoiles lointaines, silencieuses, énigmatiques. Il s’est senti tel un orphelin, une sorte d’orphelin cosmique, car il a eu beau chercher, il n’y avait personne pour lui apprendre à vivre, tandis que les autres animaux, eux, semblaient ne pas se poser tant de questions. Or, dés lors que lui, l’être humain, se posait des questions existentielles, il fallait bien qu’il renonce aux supposées facilités de l’instinct.

Dans un premier temps, l’homme a guetté des messages du ciel. Lorsque ce dernier lançait des éclairs, lorsque la terre s’ouvrait devant lui ou lorsqu’il voyait des montagnes cracher le feu, il a pensé, plein d’espoir, que ces forces surnaturelles s’adressaient à lui pour lui signifier quelque chose. Mais quoi ? Jamais rien de clair, si bien qu’il lui a fallu se contenter de l’imaginer. Puis, petit à petit, il a du se résoudre à n’apprendre que par un unique et douloureux moyen, l’expérience. Il a compris qu’il lui fallait pour cela supporter les leçons de ses semblables, et celles, plus dures encore, de sa propre vie, qu’il ne pourrait s’approcher de la raison qu’à force de regarder, d’écouter, d’apprendre…

Il a cru que la sagesse des hommes pouvait s’accroitre de génération en génération, que le fils apprendrait du père qui avait appris du grand père et ainsi de suite : plus jamais de guerre, c’était la Der des ders ! Tu parles, seules les découvertes scientifiques se transmettent, malheureusement pas la sagesse ! Il a aussi cru que ses semblables, lorsqu’ils étaient prêtres, philosophes, voyants ou professeurs, ou pire encore, politiciens, journalistes ou vedettes, détenaient des réponses que lui, l’homme ordinaire, n’avait pas trouvé. Or, il lui a fallu convenir malgré lui, que tous, tant qu’ils sont, tâtonnent comme lui et bien souvent plus que lui, surtout s’ils plastronnent leur (fausse) confiance en eux.

Oui, chacun est orphelin dans cet univers. Il reste pourtant que cet orphelin n’est pas un être tombé du ciel. Il ne peut pas se flatter d’être une créature à part. Il a même, parait-il, de biens étranges ancêtres, des mammifères, mais aussi des dinosaures, des lézards volants, et même des mollusques, tous figés dans la glace éternelle. D’où vient-il, mais d’où vient-il donc ?

 

 



Elia Kazan, The Actor Vow. Voici le texte qu'il a écrit:
 
I will take my rightful place on the stage

And I will be myself.

I am not a cosmic orphan, I have no reason to be timid.

I will respond as I feel; awkwardly, vulgarly,

But respond.

I will have my throat open.

I will have my heart open.

I will be vulnerable.

I may have anything or everything

The world has to offer,

But the thing I need most,

And want most, is to be myself.

I will admit rejection, admit pain, admit shame,

Admit outrage, admit anything and

Everything that happens to me.

The best and most human parts of me are

Those I have inhabited and hidden from

The world.

I will work on it.

I will raise my voice.

I will be heard.

 
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Oui, le Roi est nu!

14 Février 2010 Publié dans #HISTOIRE

16_Tower-Deception_detail-copie-1.jpgDans l’article intitulé « Le pouvoir politique le plus concentré du monde » que j’ai publié le jeudi 28 janvier dernier, je m’interrogeais sur l’utilité de l’idéologie de la République Française et je répondais, après les développements qui ont précédé cet article, qu’elle n’était que le paravent de l’extrême concentration du pouvoir entre les mains de la classe dirigeante française. Une idéologie bien-pensante, destinée à  endormir les naïfs. Il reste à en tirer les conclusions sur la nature du pouvoir français. 

En cette période où l’on s’interroge sur les déficits, la crise, le chômage, l’avenir de l’Euro, et, mezzo voce, sur l’avenir de notre société soumise à tant de pressions et de tensions, il est nécessaire de se demander si la France possède une équipe dirigeante susceptible de la faire naviguer au milieu des écueils. 

Bien sûr, les optimistes à tous crins et les embobelineurs vous diront que tout ne va pas si mal en France. Oui, le pays a toujours été beau, les paysages, le climat, les monuments. Le climat est tempéré. On y vit bien et longtemps, le système de santé est bon, la cuisine est excellente, les vins parfaits, une longue civilisation révèle ses charmes dans les rues de Paris et dans la moindre bourgade. Preuve que tout va bien, sinon au mieux, la France est un des pays les plus visité au monde, son économie est une des plus puissantes, sa langue et sa culture universellement appréciée. Que demander de plus ? Juste prier ceux qui nous gouvernent de ne pas s’ingénier pas à tout gâcher, voire à tous casser. En 1914, ils ont fait leur possible pour tuer la jeunesse française, aujourd’hui ils sont prêts à la désespérer.
Interrogez-vous à quoi peut bien croire un jeune homme ou une jeune fille du début du XXI
e siècle ? Sûrement pas aux idéaux de la République Française ; à l’égalité dans cette société de privilèges et de combines ; à la liberté dans ce système politique où le choix des « citoyens » est réduit à opter entre les deux faces d’un même programme ; à la fraternité engendrée  par un État qui multiplie les bureaucraties, les règlements et les contraintes. À quoi peut bien donc croire un individu doté d’une carte d’identité française ou d’un permis de séjour ? Sans doute croit-il à la liberté de tricher, à l’égalité du mépris, à la combine et aux relations, mais il ne perçoit ni une société bienveillante, ni un modèle social français à moins que ce dernier ne se réduise au guichet aveugle qui lui distribue allocations et prestations.

Pour compenser l’effondrement de son système social, au moins la France dispose t-elle d’une économie qui se porte bien ?  Que nenni. Le chômage reste à des niveaux records, la croissance est une des plus faibles du monde, l’industrie s’enfuit sous d’autres cieux, l’agriculture se réduit comme peau de chagrin. Avec tout cela, des impôts et des déficits qui atteignent des niveaux records. Mais que fait notre fière oligarchie pour redresser la barre ? Elle se contente de mentir pour cacher la nocivité des « solutions » qu’elle a mises en œuvre depuis des décennies.
Non cela ne va pas bien. Alors, à qui la faute ? À personne ? En France, les dirigeants politiques ne sont ni responsables, ni coupables. De 1974 à 2007, trois chefs d’Etat se sont succédé à la tête de l’État d’un pays qui s’est affaissé, socialement et économiquement, mais tout s’est passé comme s’ils n’en étaient que les spectateurs navrés. Chacun d’eux a sollicité nos suffrages, présenté des programmes, pris des engagements. À chaque renouvellement de mandat, exaspérés, les électeurs ont systématiquement désavoué les équipes politiques au pouvoir au profit de l’opposition. Naturellement en vain. Entre-temps, Valery Giscard d’Estaing s’est contenté de mesures cosmétiques, François Mitterrand a fait croire que la France pouvait agir à contrario de ses partenaires avant de se contenter de faire subir à la population les conséquences de ses décisions démagogiques et Jacques Chirac a cru que le secret du succès résidait dans l’immobilisme. Depuis trois ans, Nicolas Sarkozy a voulu prendre le contre-pied de ces deux derniers, et c’est un illusionniste que l’on a découvert dont l’agitation vibrionnant est censée faire office de mouvement. L’impression que ressentent les Français, c’est d’être abandonnés par des dirigeants impuissants.

Et c’est malheureusement le cas depuis fort longtemps. Pour nous en convaincre, il nous suffira simplement d’observer les dire et les actions de ceux qui nous gouvernent depuis 1974, sans même revenir sur les actions contrastées de Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou de leurs prédécesseurs. C’est ce à quoi nous allons nous attacher dans les prochains blogs de cette série. 

 

 

 

 

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Coup de froid sur le rechauffisme

7 Février 2010 Publié dans #ACTUALITÉ

vague-de-froid_480x360.jpgLes certitudes relatives aux causes humaines du réchauffement climatique actuel ont été fortement remises en question depuis quelques mois. Des révélations récentes sur les mensonges et les erreurs du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) en sont la cause.

 

Dans une série de conférences retentissantes, le professeur Vincent Courtillot a en effet montré les faiblesses scientifiques du catastrophisme généré par les rapports du GIEC qui refuse, ce qui est tout à fait contraire à la pratique scientifique, de faire connaître publiquement ses hypothèses, son modèle et ses données brutes[1]. Il en conclut que « nous n'avons plus d'évidence que l'évolution du climat depuis 150 ans est liée à autre chose qu'à l'activité du soleil », si bien que « la preuve du réchauffement climatique par le carbone n'existe pas encore ».

 

Ensuite, quelques semaines avant le sommet de l'ONU sur le climat à Copenhague, il y a eu l’affaire des emails piratés à partir du serveur du Climatic Research Unit (CRU) de l'université d'East Anglia. Ces emails révélaient que les données avaient été sciemment manipulées pour étayer la théorie selon laquelle le réchauffement climatique est le fait de l'homme. En effet, le directeur du CRU lui-même, le Professeur Phil Jones, évoquait dans ses mails l'utilisation d'une « ruse » pour manipuler des relevés de température afin de « dissimuler une baisse ». À la fin de novembre 2009, il a cru habile de qualifier de « véritables âneries » les accusations de conspiration pour truquer les données jusqu’au moment où il a dû, après plusieurs jours de dénégation, se résoudre à abandonner temporairement ses fonctions de directeur, le temps d'une enquête indépendante sur les accusations dont il était l’objet. Pour brouiller les pistes, le GIEC a suggéré que la diffusion des emails aurait été organisée par des services secrets inconnus dont le but était de torpiller de la conférence de Copenhague de décembre 2009. Il s’agissait manifestement, dans une opération classique de diversion, de désigner le « doigt » politique afin de détourner le regard de la « lune » du soupçon de manipulation scientifique.

 

Tout récemment enfin, on vient d’apprendre, de l’aveu même  de Rajendra Pachauri, le directeur du GIEC, que ce dernier s'est lourdement trompé dans ses  prévisions en « anticipant » de deux ou trois siècles la fonte hypothétique des glaces de l'Himalaya. C’est ce qu’il vient en effet de reconnaître dans un entretien publié dans le Guardian le mercredi 3 février dernier. Il admet dans cet entretien que cette énorme erreur affecte la crédibilité des prévisions du GIEC. Celles-ci annonçaient, dans un rapport fameux publié en 2007 que les glaciers de l'Himalaya reculaient plus vite que les autres et « pourraient disparaître d'ici à 2035, voire avant ». Il se trompait simplement de quelques centaines d’années…

On se souvient que ce rapport avait valu au même Rajendra Pachauri et à Al Gore, le réalisateur du film catastrophe « La vérité qui dérange », d’obtenir  le prix Nobel de la Paix en cette même année 2007. Si Rajendra Pachauri a bien été obligé de reconnaître que le GIEC avait commis là « une regrettable erreur », cela ne l’a pas empêché de substituer un acte de foi à l’absence de preuves scientifiques en maintenant que la fonte des glaciers de l'Himalaya, des Andes et de l'Hindou Kouch allaient s'accélérer au XXIe siècle et que les conséquences en seraient  dévastatrices. Le problème est qu’il a toujours été bien difficile de contredire les experts du GIEC, car il règne un drôle de climat, c’est le cas de le dire, dans le domaine des prévisions climatiques, de leurs causes et de leurs conséquences. Certains scientifiques ont même été jusqu'à suggérer de criminaliser le « révisionnisme » en matière climatique, comme si le fait de ne pas être d'accord avec leurs conclusions signifiait forcément que l’on était manipulé par des forces occultes ou, au mieux, que l’on avait perdu la raison.

Bien sûr, les mensonges et les manquements du GIEC n'instituent pas à contrario que la thèse contraire de l’absence d’effets négatifs de l’activité humaine sur le climat soit vraie. Mais ils permettent de revenir à un débat scientifique digne de ce nom. Pour cela, il faut tout d’abord reconnaître que le « réchauffisme » est une imposture intellectuelle, car cette thèse est surtout étayée par une débauche de moyens financiers et d’annonces médiatiques tandis que la recherche sur d’autres causes se trouve privée de financements et d’audience publique. Ensuite, le problème de ces prévisions catastrophiques est que l’on ne dispose pas de mesures sur une période suffisamment longue. En effet, les périodes de réchauffement ont toujours alterné avec des périodes plus froides[2]. Or les données publiées n'effectuent de comparaisons que par rapport à la date de référence très récente de 1850, qui correspond justement à la fin d’une période climatique très froide.

Il reste à en tirer deux conclusions :

-      Au plan de l’action, la prise de conscience d’un possible effet délétère de l’activité humaine sur son environnement a eu pour effet bénéfique de générer un ensemble de pratiques plus respectueuses de l'environnement. Il serait donc finalement dommageable que les mensonges et les erreurs du GIEC conduisent à y renoncer, aboutissant ainsi à l’effet inverse recherché.

-      Au plan scientifique enfin, Il ne faut jamais oublier, avec le professeur Courtillot, que « quand on vous dit que ce sujet scientifique est réglé, qu'il n'y a plus besoin de regarder, que les solutions sont connues, qu'il n'y a plus lieu à débat, c'est que vous êtes en train d'approcher du dogme ou de la religion, mais pas de la science... »



[1] Le professeur Vincent Courtillot a découvert toute une série d’erreurs dans les rapports du GIEC, qui démontrent que les relations de cause à effet entre CO2 et températures terrestres sont sujettes à caution :

-      Tout d’abord l’Hadley Center, centre météorologique britannique qui alimente le GIEC en mesure de températures globales « traitées » refuse de faire connaître ses données brutes de mesure.

-      Ensuite les modèles du GIEC sous-estiment d'un facteur 20, rien que cela, l'influence des variations solaires sur la température à cause d'une erreur de calcul dans la calibration des signaux de satellites différents. Ils ignorent aussi les  nuages alors qu’une variation de couverture nuageuse de 3% équivaut à une différence de flux énergétique nettement supérieure à celle induite par les variations de teneur en CO2.

-      Enfin les modèles du GIEC sous-estiment gravement les incertitudes sur les données qu'ils utilisent, si bien que leurs modèles ont une probabilité d’erreur inconnue.

Le professeur Courtillot est l'un des géophysiciens les plus réputés au monde dont les recherches sur le champ magnétique planétaire montre l’influence essentielle de l’activité magnétique du soleil sur le climat de la terre.

[2] Une période de 1000 ans serait davantage adaptée aux âges géologiques puisque qu’elle correspond à la succession de l'Optimum Climatique médiéval, qui a notamment permis la colonisation agricole du Groenland par les Vikings, et du Petit Age Glaciaire qui s’étend jusqu’au milieu du XIXe siècle, et qui correspond à une forte avancée des glaciers alpins.

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Le désarroi de l'orphelin

3 Février 2010 Publié dans #PHILOSOPHIE

011_15.jpgLe 15 janvier dernier, dans un article intitulé «  le risque de l’aveuglement scientifique »  j’avançai l’idée que la progression de la conscience humaine passait par le dépassement des limites de la pensée scientifique. Il ne s’agit pas de nier cette pensée, mais de faire le tour de sa capacité d’explication face aux mystères de l’Univers, de la vie et de la compréhension de ce quelque chose d’impensable qui explique toute chose.


Voici un petit divertimento qui pourra peut-être nous éclairer. La scène se passe tout près d’ici, jouée par un personnage qui nous ressemble étonnamment. Il rumine d’étranges pensées puisqu’il constate, qu’à l’instant même où il pense, il est vivant, ce qui signifie qu’il sera bientôt mort, que ce soit dans 100 ans ou dans 1 an. 

Cette fin lui paraît suffisamment digne d’intérêt pour qu’il organise sa vie en conséquence. En général, il suffit pour cela qu’il oublie qu’il est mortel. D’ailleurs, toute la civilisation occidentale conspire pour nous faire oublier la mort, y compris la science. Cette dernière cherche en effet à nous convaincre qu’elle détient le secret d’une vie plus longue, sans douleurs et remplie de plaisirs. Et elle a raison, sauf en ce qui concerne un petit détail, son incapacité à nous donner l’immortalité... 

Pour nous ramener à l’instantanéité du moment, la science proclame qu’elle n’a rien trouvé qui prouve qu’une parcelle de nous subsiste après notre mort à l’exception des gènes que nous  transmettons à notre descendance et de quelques déchets carboniques. C’est une bonne raison, nous suggère t-elle in petto, pour ne pas s’occuper de la mort. Il faut se contenter de jouir le mieux possible de la vie tant qu’elle ne nous échappe pas, dans le confort que nous procurent les trouvailles issues de la recherche scientifique. 

D’après la science, il n’y a pas de consolation à chercher ailleurs. Il y a notamment rien à attendre des religions qui, toutes sans exceptions, parlent de la mort et des moyens pour y faire face. Il ferait beau voir en effet, qu’après toutes les merveilleuses révélations de la Science, l’homme s’accroche encore aux oripeaux des religions, qui nous susurrent à l’oreille cette nostalgique chanson :

O come t’inganni,

Se pensi che gl’anni

Non hann’da finire,

Bisogna morire…

Mais pourquoi la science fuit-elle cette question ? c’est tout simple: elle n’a pas de réponse. Elle préfère nous embarquer sur un bateau fantôme condamné à errer dans des brumes glacées. Elle nous y promet des fêtes perpétuelles, mais elle ne nous dit pas que ces divertissements se termineront forcément dans le bouillonnement des eaux glacées, les sons de l’orchestre se faisant de plus en plus déchirants avant de se taire à jamais.

 

Pourquoi ce parti pris de l’illusion ? Pourquoi ? 

 

 

 



« Tu te trompes en pensant que les années ne vont jamais finir, il faut bien mourir…(Extrait de « Homo fugit velut umbra », anonyme XVIIe siècle)

 

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