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Le blog d'André Boyer

COVID-19

19 Mars 2020 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

COVID-19

Je n’ai aucun doute, le COVID 19 est très dangereux, mais…

 

Il est très dangereux, parce qu’il tue à peu près vingt fois plus que la grippe ordinaire, qu’il est très contagieux tout en restant caché. C’est ainsi qu’il a provoqué une pandémie qui a débuté en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, avant de se propager dans le monde entier. 

La question centrale que l’on se pose aujourd’hui, en cette deuxième moitié du mois de mars, est celle du nombre de lits disponibles en réanimation qui permettent d’attendre que la personne infectée guérisse par ses propres moyens, sans succomber à une insuffisance respiratoire où à d'autres pathologies rendues mortelles du fait de son affaiblissement lié au virus.   

Le fait est que l’on ne dispose nulle part de vaccin, ni de moyens directs de lutte contre le virus. Si, en plus, comme en France, on ne dispose en nombre suffisant ni de tests pour déterminer la population touchée afin de l’isoler, ni de masques pour limiter la diffusion directe, il ne reste plus qu’à confiner la population pour freiner la vitesse de croissance des cas de contamination, afin de ralentir la saturation du nombre de lits en réanimation. Une sorte de repli naturel derrière une ligne Maginot, faute d’armes défensives. 

C’est que, lorsque le nombre de lits sera saturé dans quelques jours en France, il ne restera plus qu’à regarder mourir les cas les plus graves sans rien pouvoir faire pour eux, ce qui est une situation presque insupportable pour une société aussi peu fataliste que la nôtre.   

Puis le nombre de morts atteindra un pic, sans doute au bout de deux mois, et la pression pour alléger le confinement de la population s’accroitra fortement sur les autorités publiques, au risque de relancer un deuxième pic de mortalité quelques semaines plus tard. 

Avant d’analyser la situation plus avant dans ses aspects médicaux, économiques, sociaux, environnementaux et philosophiques, revenons sur le « modèle » chinois de traitement de l’épidémie, qui se caractérise par la mise en œuvre de procédures lourdes de confinement de personnes, le placement de plusieurs villes puis de toute une région en quarantaine, accompagné de la fermeture de nombreux sites publics et d’usines, tout en déployant d'importants moyens sanitaires. 

C’est le modèle de gestion de l’épidémie, aujourd’hui majoritaire avec des variantes, qui est, sinon suivi, du moins imité avec moins de dynamisme par la France, l’Italie ou l’Espagne, mais pas par la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas. Il faudra se souvenir dans quelques jours en France que cette gestion de l'épidémie, vantée par le gouvernement chinois, a provoqué la colère d’une grande partie de sa population.

Car, après s’être développé en Chine, le COVID-19 a pris une envergure mondiale dans les premiers mois de l'année 2020, provoquant des annulations en série de manifestations sportives et culturelles sur toute la planète, menaçant l'économie mondiale, déclenchant des mesures exceptionnelles comme l'interdiction faite à tous les citoyens de l'espace Schengen, puis du Royaume-Uni d'entrer sur le territoire des États-Unis, la fermeture des frontières de nombreux pays et provoquant un krach boursier en Europe et en Amérique du Nord à partir du 12 mars. 

On peut le qualifier déjà de séisme médical, économique et social, dont les caractéristiques sont tout à fait particulières et dont l’importance, difficile à saisir à l’instant, semble considérable.   

Pour comprendre au mieux ce phénomène en cours, il paraît nécessaire de l’approcher en premier lieu par sa dimension médicale.

Or, l’on commence à disposer des premières données provenant de l’épisode chinois alors qu’il est désormais en voie de régression, tandis que la pandémie se répand en Europe avant d’atteindre d’autres régions du monde dans les semaines à venir. 

Même si les données ont commencé à être disponibles dès le 5 janvier, elles sont encore affectées de graves lacunes telles que le  manque de tests pour connaître le nombre de porteurs asymptomatiques ou l’ignorance du nombre de souches en circulation, en regard de leurs virulences respectives. En outre la qualité des données n’est pas encore garantie. Enfin, ces données sont à interpréter au regard des spécificités démographiques de la Chine, notamment parce que le taux de natalité y est très bas, de 10,4 naissances pour mille habitants en 2019, ou que la proportion des hommes dans la population totale est plus élevée qu’ailleurs, sauf pour les personnes âgées.  

Compte tenu des réserves précédentes, les données ci-après concernent les malades confirmés en Chine de source officielle, soit 44 672 cas pour un premier bilan et il s’agit de la frange des malades les plus symptomatiques, donc des personnes plus facilement détectables et non de la moyenne de la population affectée par le virus.  

 

Il est par conséquent probable que les résultats encore à venir différeront selon les pays, en particulier en fonction de la proportion variable des personnes âgées ou d’un ratio de sexe plus équilibré qu’en Chine.  

 

À SUIVRE : LE PREMIER BILAN ÉPIDÉMIOLOGIQUE

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J
Penses-tu que nos dirigeants imprévoyants seront un jour amené à rendre des comptes ?<br /> j'ai reçu quelques masques hier (20 mars) , mais on me demande de travailler !<br /> "Selon que vous serez puissant ou misérable,<br /> Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."<br /> <br /> Jean de La Fontaine<br /> Les fables - Recueil II, livre VII
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A
Oui, bien sûr, les responsables échapperont à la vindicte publique, à la mesure de leur pouvoir. On mettra des amendes à tout va au moindre joggeur, mais on ne se risquera pas dans les banlieues et on laissera tranquille ceux qui ont laissé la réserve stratégique de masques disparaitre. <br /> Bien sûr, c'est une sale période, où les passions mauvaises s'exacerbent, c'est aussi une bonne période, si on veut ou on peut prendre ses distances avec la logique mortifère du monde moderne<br /> Amitiés à tous deux,<br /> André<br /> PS: excellente référence, La Fontaine
S
Merci André pour cette analyse très pertinente, comme tu sais si bien le faire ! étant confinés autant mettre à profit ce temps pour méditer et se poser les vraies questions...<br /> Bien amicalement.<br /> Marie-Christine.
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A
Merci Marie-Christine de ton message amical. J'espère que nous aurons bientôt l'occasion de poursuivre cette discussion de vive voix au restaurant. <br /> Amitiés, <br /> André