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Le blog d'André Boyer

Voyage dans des pays qui existent encore

26 Septembre 2010 Publié dans #ACTUALITÉ

IMG_0504-copie-1.JPGJe reviens de deux voyages successifs, à Prague début septembre puis à Kiev ces jours derniers. Le premier était consacré à fêter le 20e anniversaire de l’IFTG (Institut Franco Tchèque de Gestion) que j’ai créé et qu’Hana Machkova a développé. Cet Institut, considéré par le Ministère des Affaires Étrangères comme l’un des meilleurs d’Europe Centrale a pour partenaire en France l’IAE de Lyon et non l’IAE de Nice, parce que ce dernier ne s’y est pas intéressé. La raison de ce désintérêt fera l’objet d’un autre blog. Puis après Prague, je me suis rendu à Kiev à l’invitation de l’Université Nationale Economique de Kiev (UNEVK).  J’y ai été fort bien reçu et un projet de création d’un Institut Franco Ukrainien de Gestion est en gestation. On verra si cette fois l’IAE de Nice s’y intéresse.

De ces deux voyages, tournés l’un vers le passé et l’autre vers l’avenir, je voudrais tirer une idée commune, celle d’avoir visité des pays qui existent toujours, contrairement au nôtre qui a muté vers une autre forme de société.

Lorsque je me suis  rendu à la VSE (Vysoká škola ekonomická) de Prague, j’ai rencontré surtout des étudiants tchèques. De même lorsque j’ai visité la UNEVK à Kiev, j’y ai vu des étudiants ukrainiens. Inversement, lorsque je reviens dans mon Université de Nice Sophia-Antipolis, je trouve une population très mélangée, français classiques, je ne sais comment les qualifier autrement, maghrébins, africains, chinois, russes…Et bien sûr cette impression est confirmée dans les rues et les transports en commun. À Kiev comme à Prague, en dehors des touristes, c’est une population autochtone qui s’active, se déplace, se mêle, riches et pauvres, ouvriers, employés, cadres, parents et enfants.

Ici à Nice, c’est une population mêlée, traversée de traditions, d’histoire et de façons de vivre différentes qui se croise, avec une  indifférence teintée d’un brin d’hostilité. Je sais comment cela s’appelle et je sais pourquoi. La diversité et ses justifications  économiques et politiques.

De l’Irlande à l’Allemagne et de l’Italie à la Suède, l’Europe occidentale attire depuis le sud et l’est une population de toutes origines, attirée par le rêve de la prospérité. C’est ce que l’on appelle la diversité, un atout pour les sociétés qui parviennent à s’enrichir de leurs différences. Mais parviennent-elles à les mêler ? Voyant la Tchéquie et l’Ukraine où les enfants apprennent à poursuivre la façon de vivre de leurs parents, on se demande comment une société multiculturelle peut parvenir à se reproduire en n’enseignant que ce qui est commun à tous. Voyant les enfants ukrainiens visitant respectueusement les églises ou jouant aux cosaques, je me demande ce qui peut rassembler des enfants de toute origine à qui l’on ne peut parler ni des églises ni des Gaulois. Est ce que l’abstraction de la République a une force suffisante pour rassembler chacun autour de valeurs communes si elle ne s’enracine sur aucun passé commun, sur aucune bataille livrée ensemble ? Quel combat devront livrer aujourd’hui ou demain les gens d’ici pour se sentir solidaires ? 

En somme, je me demande si nos sociétés multiculturelles sont viables et si elles ne sont pas grosses de conflits interculturels multiples qui risquent de les épuiser et de les détourner du but de toute société, mieux vivre en commun ?

Voyant la Tchéquie et l’Ukraine, comme je vois le Maroc, je trouve pour ma part que les sociétés ou il existe une façon de vivre commune ont bien du charme, un charmé désormais suranné dans le monde occidental… 

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