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Le blog d'André Boyer

Fonder une deuxième République?

14 Mars 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Fonder une deuxième République?

LEDRU-ROLLIN, L'UN DES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER 1848

 

Avec mon blog du 20 février 2016, j’ai achevé une série de blogs sur la Restauration avec le renversement de la Monarchie de Juillet le 24 février 1848, à la suite d’une émeute, une de plus.  Ce ne sera pas la dernière.

 

La précédente, en 1830, avait été manigancée par les orléanistes, les républicains n’étant ni assez forts, ni assez organisés, pour s’imposer. Les politiciens libéraux, républicains et royalistes, avaient mené une guérilla de dix-huit ans pour renverser le régime faiblement légitime de Louis-Philippe qui n’avait pas voulu leur concéder l’accroissement progressif du nombre d’électeurs.

Les nouveaux maîtres de l’État ont utilisé, comme toujours, l’inflammabilité de la rue parisienne  pour imposer leur volonté au pays tout entier. On voit qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, lorsque l’on constate que le régime actuel ne craint rien de plus qu’une manifestation dans les rues de Paris, pourvu qu’elle soit initiée par la gauche.

Ce qui est instructif, c’est que la Deuxième République a reproduit jusqu’à la caricature les débats qui agitent la France en ce début du XXIe siècle. Ces débats inquiétèrent si fort les électeurs qu’ils se précipitèrent dans les bras de Louis-Napoléon, qui leur paraissait susceptible de les sauver à la fois des griffes des bourgeois conservateurs et des féroces mâchoires des rouges.

Les quatre ans qui séparent Louis-Philippe de Louis-Napoléon  donnent le spectacle de bourgeois républicains et conservateurs croyant se disputer le pouvoir, tandis que les révolutionnaires se chargent d’effrayer le bon peuple et que le petit-neveu de Napoléon arrive juste à temps pour ramasser la mise.

Une histoire lourde d’enseignement pour les temps modernes.

Le 24 février 1848, Louis-Philippe abdique donc au profit de son petit-fils, le comte de Paris. Tandis que les députés débattent de l’organisation de la régence, les insurgés envahissent le Palais-Bourbon.

Le régime a vécu.

L’abdication de Louis-Philippe contraint la classe dirigeante, qui tient à continuer à l’être, à se rallier à la République. À l’appel de Lamartine, les députés approuvent la formation d’un gouvernement composé de républicains modérés, avec Arago, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, Crémieux, Marie, Dupont de l’Eure et Lamartine lui-même. Ledru-Rollin (1807-1874) est chargé de nommer  des Commissaires généraux qui, dans les départements,  doivent remplacer les Préfets, à qui il confère, comme sous la Convention, des pouvoirs illimités. Il s’agit pour ces Commissaires généraux de préparer les élections face aux notables provinciaux.

Mais les insurgés ne sont pas tous satisfaits. Ils constituent un autre gouvernement, plus radical, qui s’installe comme d’habitude à l’Hôtel de Ville de Paris.

Vers minuit, ce 24 février 1848, un compromis est trouvé entre les deux gouvernements pour constituer un gouvernement d’union qui intègre Armand Marrast, Flocon, Louis Blanc et le mécanicien Albert en tant que secrétaires d’un gouvernement qui ne proclame pas encore la république, mais qui déclare la « vouloir ».

 

Dés le 25 février 1848, ce gouvernement prend ses premières décisions au milieu d'une foule qui réclame la proclamation de la République. 

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