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Le blog d'André Boyer

Un coup d'État bien ficelé

19 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Un coup d'État bien ficelé

LE DÉPUTÉ VICTOR BAUDIN ESSAIE DE MOBILISER LES EMEUTIERS PARISIENS CONTRE LE COUP D'ÉTAT DE LOUIS-NAPOLEON

 

Entre deux extrémismes, celui de la gauche révolutionnaire et celui de l’Assemblée de droite, Louis-Napoléon trouve un espace politique qui lui permet de passer à l’offensive. 

 

Dés l’été 1850, il avait organisé une campagne pour le rétablissement du suffrage universel et demandé un amendement constitutionnel qui lui permettrait d’accomplir un second mandat présidentiel.

À cet effet, il fait déposer un million de signatures en ce sens à l’Assemblée qui ne réunit pas, le 19 juillet 1851, une majorité nécessaire pour l’adopter, puisque la révision de la constitution souhaitée par les pétitionnaires est votée par 446 députés alors qu’il en aurait fallu 543 voix pour atteindre la majorité des trois quarts nécessaire.

Puis le Président invite l’Assemblée à abroger la loi électorale du 31 mai 1850 qui avait altéré le suffrage universel, abrogation qu’elle rejette d’extrême justesse le 13 novembre 1851 par 355 voix contre 348. Tout est désormais en place pour le coup d’État, dont la rumeur court Paris. Louis-Napoléon Napoléon le prépare en effet depuis le 20 août 1851 et il s’en est donné les moyens en nommant un gouvernement qui lui ait tout dévoué et en en relevant de ses commandements de la garde nationale et de l’armée de Paris le général royaliste Changarnier.

À 2 heures du matin, le 2 décembre 1851, le préfet Maupas remet aux commissaires de police parisiens la liste des soixante-quatorze personnes à arrêter, dont Thiers, Changarnier et Cavaignac. Cinquante mille soldats sont déployés dans Paris. Deux proclamations sont imprimées par les typographes de l’Imprimerie nationale, l’une pour l’armée, l’autre pour les Français. La première en appelle à la fierté et à la discipline des soldats, la seconde, affichée au petit matin dans les rues de la capitale, annonce la dissolution de l’Assemblée, le rétablissement du suffrage universel et un plébiscite qui autorisera Louis-Napoléon à donner à la France des institutions renouvelées de l’Empire.

En guise de résistance, la majorité monarchiste de l’Assemblée ne trouve rien de mieux que d’essayer de convaincre les ouvriers parisiens, plutôt porté sur la révolution que sur la monarchie, de se battre à sa place. Sur les Grands Boulevards, la troupe fait feu, excédée par les quolibets et les huées poussés par les « gants jaunes », les jeunes bourgeois, provoquant la bagatelle de deux cents morts! Des soulèvements se produisent dans le Centre, le Sud-Ouest et le Sud-Est entrainant l'arrestation de vingt-sept mille personnes.

Le calme revient vers le 10 décembre 1851, qui met fin aux évenements qui se sont déroulés depuis le printemps 1848, que l'on peut résumer ainsi:

Après une période initiale de fraternisation générale, la bourgeoisie républicaine a pris le pouvoir avec l’appui militaire de Cavaignac, le vainqueur des émeutiers de juin.

Mais l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte au suffrage universel a fait apparaître un acteur nouveau et arithmétiquement majoritaire, l’électorat paysan. Les républicains bourgeois ont été écartés du jeu lorsque le parti de l’Ordre s’est appuyé à son tour sur la majorité paysanne, sans parvenir toutefois à écarter Louis-Napoléon qui a réussi au contraire à rassembler l’État et la majorité de la population contre le parti de l’Ordre pour exécuter le coup d’État du 2 décembre 1851.

 

Une nouvelle période historique commencait, dominée par la personnalité de Louis-Napoléon Bonaparte. 

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