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Le blog d'André Boyer

Coup d'épée dans l'eau du Cepun

30 Avril 2014 Publié dans #INTERLUDE

On se souviendra que 1977 fut une année décidément spéciale pour moi, puisque c’est celle où j’ai manqué mourir à Prague (mes blogs des 4, 7 et 10 mars dernier).

 

mythe-sisyphe.jpgEn 1978, cela faisait plus de deux ans que j’avais créée et que je dirigeais l’Université du Troisième Âge de Nice (U3), dont le Président de l’Université de Nice, Jean Touscoz, m’avait nommé Chargé de Mission en 1975.

Au printemps, Jean Touscoz me demanda de succéder à Guy B. qui avait eu le mérite de concevoir, d’organiser et de lancer la Formation Continue au sein de l’Université de Nice avec le Cepun (Centre d’Education Permanente de l’Université de Nice). Comme j’avais « réussi » avec U3, il estimait que je saurai aussi doper le développement du Cepun.

Ce n’était pas que ce dernier fut en difficulté, car il avait fort bien été organisé par Guy B. depuis octobre 1972, qui en avait fait un excellent outil au service des personnes de plus en plus nombreuses qui souhaitaient reprendre ou compléter leurs études. Mais Jean Touscoz souhaitait sans doute renouveler les équipes…

J’étais placé face à un nouveau défi que j’eu la faiblesse d’accepter. Sans doute était-ce avant tout par orgueil : rien ne pouvait me résister, après la création de l’Université du Troisième Age. En outre, mon miraculeux sauvetage du naufrage pragois me donnait peut-être un sentiment d’invincibilité. C’était aussi, avouons-le, par appât du gain : mon salaire doublait quasiment avec l’indemnité de Chargé de Mission du Cepun, alors que je ne recevais pratiquement rien pour la direction d’U3.

Il restait que ce n’était pas raisonnable : j’étais désormais doublement Chargé de mission, et comme en outre je venais de devenir conseiller municipal avec des délégations, comme celle de l’administration de l’Hôpital de Puget-Théniers et comme enfin j’étais sommé d’achever la thèse que j’étais supposé préparer depuis octobre 1972, cette nouvelle charge était parfaitement incohérente.

Le déroulement de la mission allait le démontrer.

C’était d’autant plus extravagant que le Cepun n’était pas une petite unité comme U3 : il était environ dix fois plus gros. J’étais dans la situation d’un épicier de quartier qui rachetait l’hypermarché de la ville ! Alors que je ne disposais que d’une secrétaire à U3, le Cepun avait son siége central dans le « Château » de l’Université, avec plusieurs administratifs dirigés par une Secrétaire Générale, petite femme parfois souriante mais toujours énergique et déterminée, Mademoiselle W.

Mademoiselle W., la cinquantaine assez avancée, était en principe sous ma responsabilité de Chargé de Mission. Comme elle relevait aussi administrativement du Secrétaire Général de l’Université, elle su sans cesse jouer de cette double attache contre moi car, comme je le découvris très vite, elle m’était fondamentalement hostile et bien décidée à me savonner la planche.

La raison en était simple. Elle n’aimait pas perdre le pouvoir qu’elle avait obtenu sous la direction précédente. Aussi professait-elle une admiration sans borne pour l'ancien Chargé de mission qui avait été injustement remplacé, d’après elle, par ma personne. Elle découvrit rapidement deux autres raisons de chercher à me déstabiliser par tous les moyens à sa disposition : Jean Touscoz m’avait demandé de « dynamiser » le Cepun, ce qui supposait des transformations. Or, elle exécrait le changement, ce qui lui faisait traduire le verbe "dynamiser" par "dynamiter". Enfin, pour contourner sa résistance, j’allais mettre en place une task-force qui allait focaliser, vous allez comprendre pourquoi, tout ce qu’elle détestait.

 

Bref, j’étais mal parti, mais il me restait encore à le découvrir, en ce printemps 1978.

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