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Le blog d'André Boyer

La préparation de la thèse à SUNYA

21 Septembre 2014 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

La préparation de la thèse à SUNYA

La bibliothèque universitaire de SUNYA

Même s’il m’a fallu quelques jours pour m’accoutumer à SUNYA, son système d’inscription et son organisation, je n’avais pas perdu de vue la raison de ma venue à Albany : la thèse.

J’ai quitté Nice fin août 1973 pour être présent au début du Fall semester, par avion jusqu’à New York et par bus jusqu’à Albany. Après les formalités d’inscription, je devais formellement suivre deux cours, Advanced Microeconomics et Theory Income Employment, Economy Public Sector I, mais comme ils ne donnaient pas lieu pour moi à une délivrance de diplôme, j’y ai vu plutôt un exercice de compréhension de l’anglais et du système de formation américain qu’une obligation universitaire. Ma femme et mon fils sont aussi venus me visiter début septembre, période pendant laquelle je ne fus pas très concentré sur la thèse, aussi ne fus-je opérationnel pour cette dernière que vers la troisième semaine de septembre.

Je me concentrais alors sur les deux thèmes centraux de ma thèse, la croissance des entreprises et l’influence de la fiscalité sur les entreprises en général. Le premier thème me permit de découvrir ce merveilleux auteur qu’est Edith Penrose, dont je dévorais le court ouvrage magnifiquement écrit, The theory of the Growth of the Firm qu’elle avait publié en 1959, mais aussi Robin Marris, William Baumol et Oliver Williamson, sans savoir que j’allais rencontrer ce dernier l’année suivante. Je faisais ainsi connaissance avec la microéconomie qui était malheureusement en marge du sujet de ma thèse, mais je ne le savais pas encore.

Du côté de la fiscalité, je rôdais aussi en marge de mon sujet, en tournant autour de la Public Finance qui était bien trop macro économique pour m’être vraiment utile, mais à SUNYA personne n’était en mesure de me le faire sentir. Je découvris de la sorte les travaux monumentaux de Richard Musgrave que j’essaierai en vain d’utiliser. Ils me semblaient néanmoins plus pertinents que les travaux des fiscalistes français comme Krier, Lauré (l’inventeur de la TVA) ou Ardant, qui s’intéressaient de manière trop abstraite, à mon avis, aux effets de la fiscalité sur les comportements des agents économiques. En résumé, je découvrais l’immense littérature économique américaine.

Je découvrais aussi le libre accès à tous ces ouvrages et ces revues dont j’avais, au mieux, eu connaissance par ouie dire. Car dans la bibliothèque de l’université de Nice, malgré la bonne volonté des personnels, il n’y avait pratiquement rien comparé à ce que l’on trouve dans les bibliothèques universitaires américaines, notamment en matière de revues. De plus, l’on n’obtenait en général les documents qu’après avoir passé commande à un employé de la bibliothèque dans le cadre de ses horaires de travail, de 9 heures à midi et de 14 heures à 17 heures, la bibliothèque étant fermée pendant le week-end et les vacances universitaires. Alors que l’accès aux publications scientifiques est totalement ouvert aujourd’hui grâce à Internet et aux efforts des bibliothèques, l’accessibilité aux ouvrages et aux revues était encore un problème majeur quand je travaillais sur mon sujet de thèse.

À SUNYA, je découvrais avec délices et stupéfaction des bibliothèques ouvertes jour et nuit, sept jours sur sept, ce qui m’incitait à organiser un emploi du temps très personnel. Je me levais très tard le matin, prenait tranquillement un gros breakfast, allait en cours, déjeunait légèrement, faisait du sport en fin d’après-midi, arrivait à la bibliothèque vers huit heures du soir pour la quitter vers une heure du matin et prendre une navette qui me ramenait aux dormitories. J’évitais de la sorte le bruit et l’agitation qui y régnait assez tard le soir.

 

Le rêve, avant que ne sonne le réveil…

 

(À suivre)

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L
La suite, la suite!<br /> Heureuse de retrouver des sentiments partagés :)
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A
Deux, c'est trop! j'accélère!<br /> Bises
A
J'ai au moins un lecteur! Pour lever ce suspense insoutenable, est ce que quatre jours, c'est trop?
Répondre
M
La suite, par pitié, Monseigneur.
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