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Le blog d'André Boyer

LA FUITE EN AVANT

31 Mai 2015 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA FUITE EN AVANT

SOMBRE REPRÉSENTATION DE LA BATAILLE NAVALE FATALE

 

À partir de mai 1803, inexorablement, Napoléon Bonaparte conduit la France à sa perte, par le chemin aventureux et glorieux qui est le sien. C’est ce qui pendait au nez de la France depuis que ses dirigeants, fous d’orgueil, avaient commencé à déclarer la guerre à l’Europe entière le 20 avril 1792. La chute de Napoléon est donc programmée depuis cette date.

 

En 1803, une fois la paix d’Amiens rompue par le rejet par la France de l’ultimatum anglais, l’Angleterre met l’embargo sur les navires français et hollandais. Les sujets britanniques présents sur le sol français sont arrêtés. Les marchandises anglaises sont prohibées en France. Le Hanovre, possession anglaise, est occupé et remis à la Prusse. Napoléon cherche ensuite à envahir l’Angleterre en organisant une opération de diversion navale. Mais il échoue dans sa tentative de débarquement  lorsque, à Trafalgar, la flotte de Villeneuve est définitivement battue par celle de Nelson le 21 octobre 1805.

En 1805 justement, le 8 avril précisément, les Russes se joignent au Royaume-Uni en signant une convention ayant pour but de ramener la France à ses frontières de 1789, une convention à laquelle l’Autriche adhère un mois plus tard. L’Autriche était pourtant réticente dans un premier temps, d’autant plus qu’elle avait même reconnu l'Empire français. La création d’un royaume d’Italie satellite de l'Empire français, et l'annexion de la République Ligurienne provoquent son revirement. La Suède de Gustave IV rejoint la coalition le 30 octobre 1805.

Les buts de guerre des alliés sont bien résumés le 5 août 1805, par le diplomate russe Voronzof et ils expliquent parfaitement la défaite programmée de Napoléon : « Quant au motif et à la justice d’une coalition contre Bonaparte, elle ne peut être reconnue que comme juste et nécessaire par ses infractions des traités d’Amiens et de Lunéville, sa royauté de l’Italie, l’usurpation de Gènes, et enfin tout ce qu’on peut attendre de son audace et de la puissance énorme et gigantesque qu’il s’est formée et qui menace toute l’Europe. »

Les alliés débarquent à Naples, qui se joint aussitôt aux alliés. En réponse, Napoléon parvient in extremis à obtenir la neutralité de la Prusse et remporte surtout l’éclatante victoire militaire d’Austerlitz sur la coalition austro russe, le 2 décembre 1805.

L’Autriche est contrainte de signer le traité de Presbourg qui l’ampute de quatre millions de sujets. Elle perd la Vénétie, l’Istrie, la Dalmatie, cédées au royaume d’Italie et ses possessions allemandes qui reviennent à la Bavière et au Wurtemberg. De plus, elle paye une indemnité de guerre de 50 millions de florins.

Mais le match continue.

En 1806, Masséna, le génie militaire niçois pilleur d’œuvres d’art, entre à Naples, tandis que les Anglais déclarent en état de blocus tous les ports de l’Elbe à Brest.

Napoléon poursuit sa fuite en avant en faisant de la République Batave un royaume satellite et en suscitant la création de la Confédération du Rhin qui met fin au Saint Empire Romain Germanique. Naturellement, il se fait nommer protecteur de la Confédération qu’il lie par un traité d’alliance à la France,

C’est le moment où la paix semble encore possible, pour la dernière fois avant l’effondrement de l’Empire Républicain Français.

Un projet de traité de paix est élaboré entre Russes et Français. Les Anglais sont également prêts à un accord qui semble convenir à Napoléon, lorsque, le 7 août 1806, Lord Lauderdale propose que l’Angleterre garde Malte, les colonies et récupère le Hanovre. La Sicile serait cédée à Joseph Bonaparte et l’ancien roi de Naples serait indemnisé.  

C’est alors que la Prusse introduit le grain de sable fatal : inquiète de la création de la Confédération du Rhin, elle se refuse à rendre le Hanovre que Napoléon lui a abandonné trois ans plus tôt.

 

Bloquant le projet de paix, elle ne peut que se joindre, par compensation, à la quatrième coalition qui rassemble autour du Royaume-Uni et de la Russie, la Saxe et la Suède.

 

 

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