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Le blog d'André Boyer

LA BATAILLE DE SAINTE FOY

1 Juillet 2019 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

LA BATAILLE DE SAINTE FOY

La bataille de Sainte-Foy a été remportée par les troupes de la Nouvelle-France à proximité de Québec le 28 avril 1760. Ce fut la dernière victoire des troupes de la Nouvelle-France. 

 

Les prémisses de la bataille se déroulent au matin du 27 avril, lorsque des marins britanniques ramènent aux quartiers du gouverneur de Québec, James Murray, un artilleur français qui a été repêché à moitié mort dans les eaux glaciales du Saint Laurent après que son embarcation ait fait naufrage. Le prisonnier avoue qu'une force importante, composée de troupes françaises, canadiennes et indiennes est en route depuis Montréal  pour attaquer Québec.

Au lieu de s’enfermer prudemment dans Québec, Murray décide de livrer bataille, avec pour objectif d’éliminer, bataillon par bataillon, les forces françaises, pensant à tort que Lévis allait reprendre  le dispositif de bataille catastrophique choisi par Montcalm. 

Murray commence par rassembler un millier de soldats et ordonne à ses hommes de transporter tout de suite dix canons jusqu'à la zone de tir. Normalement, cette tâche aurait été accomplie par les chevaux, mais les troupes affamées les avaient mangés depuis longtemps. Les soldats britanniques quittent la ville pour rejoindre les détachements d'infanterie légère autour des petits postes avancés à Sainte-Foy, Sillery et Cap-Rouge. Puis Murray dispose son armée, forte de trois mille neuf cent hommes et de vingt canons, sur les hauteurs des plaines d’Abraham, à l’endroit même où Montcalm avait installé ses troupes. 

Pendant ce temps, Lévis, après avoir rassemblé ses troupes autour du Fort Jacques-Cartier, place ses cinq mille neuf cent hommes au-delà de la forêt, près de Sainte-Foy. Ses troupes comprennent deux mille six cent soldats réguliers, deux mille quatre cent miliciens et un millier d’Indiens. Malheureusement, au cours de la bataille, la brigade de la Reine et un corps de miliciens, soit plus de mille quatre cent hommes, restent en dehors de l’action du fait d’une mauvaise interprétation des ordres qu’ils ont reçu, si bien que les forces effectives en présence sont finalement à peu près égales en nombre.

Le plan de Murray consiste à tenir sa position sur les hauteurs, d’où, avec ses canons, il  pilonnera les Français pendant leur avance. Quand l’armée de Lévis se lance à l’attaque, Murray observe que les unités de l’aile droite française devancent le corps principal de l’armée ce qui le pousse à saisir cette occasion en abandonnant les hauteurs pour attaquer au travers d’un terrain marécageux. 

Il surprend ainsi cette aile droite commandée par Bourlamaque, ce qui entraine des pertes dans les troupes françaises, dont Bourlamaque lui-même, qui est blessé et doit se retirer. Mais la neige et la boue ralentissent fortement les troupes britanniques. De plus, les troupes de la Marine et la milice française, qui connaissant mieux les chemins que les Britanniques, arrivent en renfort. Elles portent de rudes coups à l'armée britannique en les attaquant à la baïonnette et en réussissant à briser la ligne d'attaque

D'âpres combats se déroulent également au moulin Dumont situé au nord du promontoire, le long du chemin Sainte-Foy. D'une hauteur de dix mètres et doté de murs solides, le moulin offre une bonne protection, ce qui en fait un lieu stratégique. Celui-ci est d'abord pris par les grenadiers français qui sont ensuite délogés par l'infanterie légère britannique. Les hommes du régiment de Béarn répliquent à la baïonnette et au couteau jusqu'à ce que les grenadiers du 35e régiment d'infanterie britannique ne renversent une deuxième fois la situation. 

Pendant ce temps, Levis conduit une manœuvre de double encerclement, tandis que l'artillerie britannique devient de moins en moins efficace parce que la neige et la boue rendent le transport des munitions très difficile.

Sous la pression, Murray est contraint Murray d'ordonner la retraite de ses troupes à l'intérieur des murs de la ville. Après plus de trois heures de combat, les unités en danger reculent rapidement, suivies du centre puis de la droite, jusqu’à ce que la retraite tourne à la déroute. Si, mais avec des si que ne ferait-on pas, la brigade de la Reine avait été à son poste de combat, l’armée de Murray aurait été écrasée contre les murs de Québec et détruite. 

Il reste que Levis a remporté une victoire retentissante, ses pertes sont plus faibles que celles de Murray : ce dernier recense 229 tués, 837 blessés et 53 militaires faits prisonniers, alors que Lévis dénombre 193 tués et 640 blessés. Il est remarquable que le bilan des pertes soit plus important que celui de la bataille si déterminante des plaines d'Abraham. 

Mais les troupes britanniques tiennent toujours Québec, que Lévis doit désormais assiéger bien qu’il ne dispose que d’un train de siège insuffisant. Il ne dispose en effet que de quelques canons qu’il utilise pour essayer de détruire un des murs du bastion de la Glacière qu’il sait être un point faible. Il commence à tirer seulement le 11 mai, soit treize jours  après la bataille car il manque de poudre, ce qui le conduit à imposer un maximum de 20 coups par jour. 

Du côté des Anglais, tous les hommes valides, même les officiers supérieurs, sont mobilisés nuit et jour pour monter des canons de la Basse-Ville pour les installer dans les embrasures afin de tirer vers les plaines, embrasures qui sont percées au rythme de 4 ou 5 par jour environ pour atteindre environ 100 pièces. Ces énormes efforts permettront à Murray d'envoyer un véritable déluge de feu sur les positions françaises, qui recevront plus de 14,000 boulets de 8 à 32 livres, en plus des tirs de mortiers. 

 

Dans la plaine enneigée et boueuse, Lévis résiste héroïquement à ces bombardements, espérant l’arrivée prochaine de navires français… 

 

À SUIVRE 

 

 

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C
Fête Nationale du Canada aujourd’hui ! L’occasion de se remettre un peu d’histoire en tête sur fond de bilan de l’année politique écoulée en attendant les élections fédérales de l’automne prochain.<br /> Lundi dernier c’était la fête nationale du Québec... et l’occasion d’apporter du soutien à la minorité francophone ontarienne un peu mise à mal depuis les dernières élections provinciales.<br /> Au plaisir de te lire !
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A
Sympa d'avoir de tes nouvelles ainsi! <br /> J'espère que ton séjour au Québec se passe bien, mais aussi que nous te reverrons bientôt à Nice. Ma série sur la guerre franco anglaise du Québec se termine bientôt, par la défaite française hélas. <br /> Amitiés, <br /> André