Images de Rome
17 Novembre 2010 Publié dans #INTERLUDE
Rome qui commence juste par un expresso, un capuccino, un miracolo italiano, une joie simple…
Rome qui continue par la majesté baroque de la Basilique Saint-Pierre qui se déroule le long de ses 136 mètres, baroque au sens où elle contient tous les styles.
Puis, à l’intérieur de Saint-Pierre, la Piéta qui s’impose par l’amour et la force tranquille qui se dégagent d’elle, une Piéta qui tient dans ses bras ce grand garnement de Jésus.
On se demande comment, malgré l’immobilité de la pierre, Michel-Ange a réussi à faire passer, par le volume des plis, par la grâce d’un doigt qui dépasse de l’étoffe, par le sourire, par la pose d’abandon de Jésus, la vibration de l’amour? Où est-il allé cherché ces liens entre ces formes et notre subconscient ?
Et puis voilà les couleurs du plafond de la Chapelle Sixtine, encore qu’elles soient difficiles à apprécier dans la foule. Mais, malgré la tête renversée, on n’oubliera plus jamais les mouvements et les couleurs de la scène qu’a représenté tout la haut Michel-Ange, sa vision de la création du monde. On ne peut pas non plus négliger la crypte de la Basilique, toujours baroque, et ces innombrables petites lumières dédiées à Saint Pierre et à sa relique.
Avec le jour qui s’achève, le froid, le froid glacé de cette fin d’automne tombe sur moi et sur la forteresse Saint Ange, ce château qui date d’Hadrien, au 1er siècle après Jésus-Christ.
Je me représente cette année 1527, pendant laquelle le Pape Clément VII du s’enfuir par les égouts pour rejoindre la forteresse, la seule qui lui restait. Il y résista des mois aux mercenaires allemands du connétable de Bourbon au service de Charles-Quint. Derrière ces murs, enfermés avec quelques rares troupes, j’imagine l’horreur du siège alors qu’au-dehors les soudards tuent leurs familles, pillent la ville, que les flammes embrasent Rome et le Vatican, que les objets les plus précieux sont détruits ou volés. Et sans doute entendaient-ils les menaces, les injures, les rires qui pleuvaient sur eux, les assiégés.
Ils ont laissés passer l’orage, Rome a continué, et voilà la ville devant moi, éternelle.
Éternelle ?