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Le blog d'André Boyer

La premiere constitution de la République Française, escamotée

23 Mai 2013 Publié dans #HISTOIRE

Dans mon blog du 28 avril dernier, intitulé « Le Comité de Salut Public à l’Offensive », je rappelais les efforts naifs de Condorcet de concevoir une nouvelle Constitution qui aboutirent à son suicide en prison.

Constitution-1793.jpgLa Convention ria donc au nez de Condorcet, avant de le condamner à mort.

Une nouvelle Commission se brisa sur le conflit qui opposait les Girondins et les Montagnards. À cette occasion, observez comme il était facile pour ces derniers de se donner le beau rôle face aux Girondins. Ces derniers soutenaient que le droit de propriété primait sur les droits sociaux, en quoi ils passaient pour des riches, des profiteurs, tandis que la Montagne soutenait que « La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant des moyens de subsistance à ceux qui sont hors d'état de travailler ».

Que faisaient-ils concrètement dans ce sens ? rien, mais ils se donnaient le beau rôle et flattaient leurs troupes.

Se donner le beau rôle, le plus souvent aux dépens de ceux qui les croient, a toujours été par la suite l’arme idéologique principale de la Gauche, héritière politique des Montagnards, qui lui permet de diaboliser ses adversaires politiques traités de méchants, d’égoistes, de riches. La parade consiste malheureusement à surenchérir sur la démagogie et non à la combattre frontalement.

Puis, ayant éliminé les Girondins, les Montagnards bâclèrent une Constitution. Elle fut adoptée par la Convention le 24 juin 1793 puis soumise à un referendum national. Le vote se déroula en plusieurs mois. Sur sept millions d'électeurs, 1 870 000 exprimèrent leurs opinions, dont 1 715 000 « oui » et 12 000 « non ». Un quart de votants, presque tous favorables : un drôle de succès. À peine adoptée, le 10 octobre 1793, Saint-Just enterrait cette Constitution, la première de la République, en observant que « dans les circonstances où se trouve la République, la Constitution ne peut être établie; on l'immolerait par elle-même, elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté parce qu'elle manquerait de la violence nécessaire pour les réprimer. »

« On manquerait de la violence nécessaire »: on croit cauchemarder…

 

On plaça le parchemin dans une châsse au beau milieu de la salle conventionnelle, un tombeau bien choisi pour une constitution mort-née. 

 

Il est à noter à propos de cette infanticide de notre toute première Constitution que les Soviétiques imitèrent plus tard les Montagnards, en promulguant quatre Constitutions en 1918, 1923, 1936 et 1977, qui eurent en commun avec la Constitution de l’An I de ne jamais être appliquées : de l’art de faire un bras d’honneur au peuple…

 Loin de ces divertimentos juridiques, la Convention entreprit, avec la plus extrême férocité, d’éliminer, un par un, les foyers fédéralistes qui étaient répartis sur le territoire français, Caen à l'ouest, Bordeaux au sud-ouest, Marseille et Toulon au sud-est, Lyon au centre et la Franche-Comté à l'est. 

 

Post-Scriptum: mon prochain blog sera consacré à Dominique Venner. 

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