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Le blog d'André Boyer

Quatre Présidents pour rien?

26 Février 2010 Publié dans #HISTOIRE

georgina dufoixLe portait ci-joint est celui de Georgina Dufoix, Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale dans le gouvernement Fabius qui s'est auto dégagé de toute faute dans l'affaire du sang contaminé en se jugeant  « responsable mais pas coupable » au cours d'un interview célèbre sur TF1 en novembre 1991, illustrant ainsi la posture de toute la classe politique française face aux charges publiques qui leur sont confiées.  

On se reportera en effet à l'article intitulé « Oui, le Roi est nu » que j'ai publié le 14 février dernier, au cours duquel je dressai un tableau négatif de l’organisation de la société française d’aujourd’hui. Jusqu'ici du moins, les électeurs ont si peu approuvé l'action des responsables de l'État  qu’à chaque renouvellement de mandat, exaspérés, ils ont systématiquement désavoué les équipes politiques au pouvoir au profit de l’opposition. Je me demandai  alors à qui était-ce la faute? et comme en France les dirigeants politiques ne se considèrent ni responsables, ni coupables, la faute est donc à personne, même si le dernier d’entre eux, par réaction, revendique hautement sa responsabilité encore que l'on ne puisse craindre de le voir bientôt nous démontrer que tout ce qui va mal n’est pas de son fait. 

Si l'on remonte à 1974, la France fut déjà l’un des rares pays dont les dirigeants se flattèrent de refuser l’adaptation à la nouvelle donne, invoquant la défense des traditions nationales, l’exception française et le refus de l’hégémonie américaine pour faire croire au peuple qu’ils le défendaient. Pour contrebalancer cette approche démagogique, VGE a voulu montrer qu’il était moderne en instituant par exemple le collège unique ou en effectuant des  gestes symboliques en faveur des personnes emprisonnées, alors que ses électeurs attendaient simplement de lui qu’il fasse son travail de président. C’est pourquoi ces derniers furent suffisamment exaspérés pour préférer laisser  élire le diable. Le comble est qu’il réussit le tour de force de faire oublier qu’il s’était acquitté assez convenablement de la gestion économique et sociale du pays grâce à l’action de son Premier ministre Raymond Barre. C’est pourquoi il se révéla finalement un mauvais président, incapable de prendre la mesure de sa fonction.

Quant à Mitterrand, qui était à mon avis un être  machiavélique et cynique, il exerce encore sur certains une fascination qui est de l’ordre de celle que suscitent les chefs de bande ou les grands prédateurs. Au cours de son double septennat, il a commencé par buter  contre les réalités économiques en appliquant son « Programme Commun ». Le mal fait, il se cantonna pendant douze longues années dans l’affichage superficiel d’une symbolique de gauche. Politiquement sur la défensive, il sut manœuvrer avec habileté contre les droites, achevant ses quatorze années de mandat en loques au milieu des affaires de corruption et des révélations sur son trouble passé. Les quatorze ans de sa présidence furent, du point de vue de l’intérêt des Français, particulièrement négatifs car son règne s’est caractérisé par une régression à la fois économique, sociale et politique. Il a en effet engagé l’économie française à rebours de l’économie mondiale, lui faisant perdre de nombreuses années de croissance, provoquant chômage et exclusion. Il a ensuite alimenté une guerre des classes qui a permis de camoufler le maintien des privilèges. Enfin, ses habiletés politiques et son cynisme finalement révélé ont achevé de réduire à néant la confiance des citoyens dans leur personnel politique.

À ce triste illusionniste succéda un piteux professionnel de la politique, bien décidé à ne rien faire, persuadé que le secret de sa longévité politique était à ce prix. Aujourd’hui retraité donc regretté, Chirac s’est bandé les yeux pendant les douze années de son règne, ne voulant rien voir de la désintégration progressive de la société française et de la lente dégringolade de l’économie du pays. En politique, il a joué de tous ses talents pour se maintenir personnellement au pouvoir aux dépens de ses « amis » politiques et de ses électeurs. En politique étrangère, il s’est drapé dans les oripeaux d’un donneur de leçon moraliste, tandis que les « affaires » prospéraient. Dans la mesure où il a influencé la vie des soixante-deux millions de Français, il leur a fait perdre douze ans.  

Quant au quatrième président, nous y sommes. Il me semble qu’il donne plus le sentiment de faire de la communication que d’agir en profondeur. Car il manque un élément essentiel pour que l’action du Président, quelles que soient ses ambitions, fasse progresser le fonctionnement de la société française…

 

 
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