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Le blog d'André Boyer

LA MONTÉE DU NATIONALISME EN IRAN

21 Août 2021 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

REZA SHAH PAHLAVI

REZA SHAH PAHLAVI

Au début du XXe siècle, le Chah était en butte à de plus en plus de contestations, notamment en raison de sa faiblesse face aux ingérences étrangères.

 

Il lui fallut accepter la création d’un Parlement, la Majles, en octobre 1906.  

Le pays est alors partagé en deux sphères d’influence, le nord aux Russes et le sud aux Britanniques en vertu de la convention anglo-russe de 1907. Lorsque les Britanniques essaient d’imposer un accord pétrolier anglo-persan en 1919, ce dernier est refusé par le Parlement : on constate que le mouvement nationaliste iranien est une constante du pays.

En 1921, un jeune officier de l’unité́ des cosaques, le général Reza Khan Mir Panj, effectue un coup d’État militaire, devient chef de l’armée et prend le nom de Reza Khan Sardar Sepah, renversant ainsi la dynastie kadjar.  

Reza Khan s’attribue tout d’abord le poste de premier ministre, envisage de faire de la Perse une république selon le modèle d’Atatürk, puis y renonce face à̀ l’opposition du clergé chiite et se fait nommer par la Majles, réunie en tant qu’Assemblée constituante, nouveau Shah de la Perse, sous le nom de Reza Shah Pahlavi, le 12 décembre 1925.

Reza Shah a des plans ambitieux pour moderniser la Perse. Il tente, sans grand succès de renégocier avec l'Anglo-Persian Oil Company un accord plus favorable à la Perse. Parallèlement, il cherche  à créer une industrie lourde, construit un chemin de fer national, le Trans-persan (aujourd’hui inscrit au Patrimoine mondial par l’Unesco)  créé un système d’éducation public, encore très performant aujourd’hui, améliore le système de santé, réforme la justice jusque-là̀ contrôlée par le clergé́ chiite et promulgue un Code civil.

En 1935, il interdit le port du voile pour les femmes et fait  obligation pour les hommes de porter un habit à l’occidentale. En même temps, il cherche à être moins dépendant de la Grande- Bretagne et de la Russie, en annulant les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant l’époque Qajar. Symboliquement, le 21 mars 1935, il demande à la communauté́ internationale de ne plus désigner son pays par le terme Perse mais de l’appeler Iran, qui signifie « Perse » en iranien.  

Durant la Seconde Guerre Mondiale, Reza Shah proclame la neutralité́ de l’Iran, ce qui entraine, le 25 aout 1941, l’invasion du pays par la Grande-Bretagne et l’URSS qui forcent Reza Shah à abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi.

L’Iran est alors contraint de signer un traité avec la Grande-Bretagne et l’Union soviétique par lequel le pays accepte de livrer son pétrole aux alliés en échange de quoi ces derniers s’engagent à respecter l’intégrité́ territoriale de l’Iran et à retirer leurs troupes au maximum six mois après la fin de la guerre.

On ne s’étonnera donc pas aujourd’hui que, face aux dictats des grandes puissances, le sentiment nationaliste se soit encore renforcé en Iran.  

L’Iran, selon l’accord tripartie devait être évacué par les troupes soviétiques et anglaises au plus tard le 2 mars 1946, mais l’Iran demande une évacuation anticipée, le 19 mai 1945. Les Britanniques s’y plient partiellement, gardant leurs troupes dans la zone pétrolière du sud de l’Iran. En revanche, les Soviétiques refusent, restent à Téhéran et organisent en août 1945 une révolte du parti procommuniste Tudeh, fondée sur le séparatisme des Azéris. En même temps, le Parti démocratique du Kurdistan, un mouvement autonomiste, crée la République de Mahabad au Kurdistan iranien. Ces deux républiques autonomes bénéficient du soutien de l’URSS, tandis que des troupes soviétiques occupent des parties du Khorasan, du Gorgān, du Māzandarān et du Gīlān.

L'Iran porte alors la question de l’évacuation des troupes soviétiques devant le Conseil de sécurité́ des Nations unies de l'ONU et les négociations aboutissent le 4 avril 1946 à un accord russo-iranien sur le retrait des troupes soviétiques.

 

Le gouvernement iranien reprend alors le contrôle du pays, notamment sous la législature du Front national de Mohammad Mossadegh.

 

À SUIVRE

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