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Le blog d'André Boyer

VERS L'INDONÉSIE

27 Avril 2024 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

CARTE DE L'INDONÉSIE

CARTE DE L'INDONÉSIE

Depuis un an environ, je tourne dans mon récit autour de l’année 1995, l’année pendant laquelle j’ai « tranché le nœud gordien », me décidant à quitter la direction de l’IECS sans toutefois parvenir à assurer sereinement ma succession, l’année qui me vit enseigner à Hanoï, l’année qui précéda l’accession de « cinq destins de docteurs »,  l’année qui précéda celle du lancement des ENCG au Maroc, l’année pendant laquelle je publiais « L’essentiel de la Gestion », et aussi l’une des trois années durant lesquelles  j’enseignais à Timisoara.

 

Malgré cette multitude d’évènements, je n’en ai pas fini avec l’année 1995, car ce fut aussi l’année indonésienne, celle de ma plus improbable réussite, fruit d’une volonté qui parvint, je ne sais comment, à faire plier les faits à ma guise.

 

Avec l’expérience, j’ai fini par croire à l’extraordinaire force de la volonté. Je ne prétends pas faire tout ce que je veux dans la vie, mais je soutiens que rien n’est arrivé que je ne voulais pas, consciemment ou inconsciemment, que je ne pressentais pas, que je n’orientais pas d’une manière ou d’une autre. C’est du moins ce que je ressens, mais c’est sans doute une illusion.

Pourtant, durant ma carrière universitaire, j’en vois de nombreux exemples comme la création de l’université du troisième âge, les concours de maitre de conférences et de professeur, la création de l’IAE de Tianjin puis de Beijing et même dans mes échecs relatifs, au Cepun, en Bulgarie ou encore dans mon départ récent de l’IPAG, que je n’ai naturellement pas encore raconté. 

Cette force de la volonté n’est peut-être qu’une manière de décrire la manière dont nous cherchons à nous insérer dans les flux du monde. Du moins m’a-t-elle donné confiance et elle ne s’est jamais si clairement manifestée que dans cette incroyable aventure indonésienne.

Au printemps 1995, j’étais en train de quitter la direction de l’IECS et de revenir m’installer dans mon bureau, douillet mais minuscule, à l’IAE de Nice. Pas pour m’y endormir, pas pour revenir sur mes pas, pas pour capituler, mais pour faire ce que je n’avais pas eu le temps de créer du fait de mes lourdes occupations à Strasbourg. On a vu que je ne m’étais pas endormi, comme au Maroc, mais mon plan, élaboré au retour du Sénégal en 1983, avait été suspendu par les contraintes de la direction de l’IECS, elle-même reliée à des contingences personnelles.

Je ne sais pas si j’ai déjà exposé clairement ce plan au cours de ces billets, mais le voici : mon plan initial, fondé sur la volonté de contribuer en tant qu’universitaire au maintien et au développement de l’influence de la France dans le monde, consistait à proposer la création, je disais d’IAE, mais en réalité de CAAE, dans les plus grands pays en développement.

L’IAE était la structure et le CAAE une formation à la gestion en un an à laquelle je croyais. Bien sûr je visais aussi à installer une structure d’appui de type IAE, tout d’abord légère puis plus complexe au fur et à mesure où les formations deviendraient plus structurées.

L’objectif était du type « gagnant-gagnant », le seul qui fonctionne à terme, la France finançant une formation de qualité aux cadres de ces pays ainsi que l’ouverture à des entreprises françaises qui échangeraient avec les entreprises du pays ou qui s’installeraient sur place. Nous n’étions pas encore à l’ère d’internet ou les échanges, universitaires ou commerciaux, pourraient se contenter de supports virtuels.

La France, de son côté, en attendait une influence accrue dans ces pays, sur les plans intellectuel, culturel et économique. Elle n’avait pas encore capitulé, contrainte et forcée, devant la pratique universelle d’un véhicule linguistique fondé sur une sorte d’anglais qui permettait à n’importe quelle personne dans le monde d’échanger, même fort peu ou fort mal, avec n’importe quelle autre.

C’est pourquoi la langue pratiquée était le français, les professeurs venaient pour un séjour limité des universités et des écoles françaises, le programme était celui des IAE en France, les stages qui succédaient à la formation se faisaient dans les entreprises françaises ou dans leurs filiales à l’étranger.

Pour peu de temps, c’était un discours qui était encore intelligible pour les conseillers culturels dans les ambassades et dans le MAE, même s’ils comprenaient plus difficilement que ce soit un universitaire niçois, et non un universitaire parisien, qui le tienne. Mais avec l’appui de la Fnege et moyennant quelques arrangements avec des collègues parisiens, je parvenais généralement à surmonter cet obstacle ontologique, sauf, on l’a vu, au Vietnam.

J’avais projeté cet objectif général sur des territoires. Au départ, j’imaginais installer ces formations en Chine, que je connaissais pour y avoir enseigné, puis en Indonésie, avant de me lancer en Inde et au Brésil.

Pourquoi l’Indonésie ? Je ne sais pas trop, une intuition, un pays qui me permettrait de souffler entre deux plus gros morceaux, la Chine et l’Inde.

 

En 1995, après le succès chinois, j’en étais là, à vouloir installer une formation à la gestion en Indonésie…

 

À SUIVRE

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