Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog d'André Boyer
Articles récents

Un coup d'État bien ficelé

19 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Un coup d'État bien ficelé

LE DÉPUTÉ VICTOR BAUDIN ESSAIE DE MOBILISER LES EMEUTIERS PARISIENS CONTRE LE COUP D'ÉTAT DE LOUIS-NAPOLEON

 

Entre deux extrémismes, celui de la gauche révolutionnaire et celui de l’Assemblée de droite, Louis-Napoléon trouve un espace politique qui lui permet de passer à l’offensive. 

 

Dés l’été 1850, il avait organisé une campagne pour le rétablissement du suffrage universel et demandé un amendement constitutionnel qui lui permettrait d’accomplir un second mandat présidentiel.

À cet effet, il fait déposer un million de signatures en ce sens à l’Assemblée qui ne réunit pas, le 19 juillet 1851, une majorité nécessaire pour l’adopter, puisque la révision de la constitution souhaitée par les pétitionnaires est votée par 446 députés alors qu’il en aurait fallu 543 voix pour atteindre la majorité des trois quarts nécessaire.

Puis le Président invite l’Assemblée à abroger la loi électorale du 31 mai 1850 qui avait altéré le suffrage universel, abrogation qu’elle rejette d’extrême justesse le 13 novembre 1851 par 355 voix contre 348. Tout est désormais en place pour le coup d’État, dont la rumeur court Paris. Louis-Napoléon Napoléon le prépare en effet depuis le 20 août 1851 et il s’en est donné les moyens en nommant un gouvernement qui lui ait tout dévoué et en en relevant de ses commandements de la garde nationale et de l’armée de Paris le général royaliste Changarnier.

À 2 heures du matin, le 2 décembre 1851, le préfet Maupas remet aux commissaires de police parisiens la liste des soixante-quatorze personnes à arrêter, dont Thiers, Changarnier et Cavaignac. Cinquante mille soldats sont déployés dans Paris. Deux proclamations sont imprimées par les typographes de l’Imprimerie nationale, l’une pour l’armée, l’autre pour les Français. La première en appelle à la fierté et à la discipline des soldats, la seconde, affichée au petit matin dans les rues de la capitale, annonce la dissolution de l’Assemblée, le rétablissement du suffrage universel et un plébiscite qui autorisera Louis-Napoléon à donner à la France des institutions renouvelées de l’Empire.

En guise de résistance, la majorité monarchiste de l’Assemblée ne trouve rien de mieux que d’essayer de convaincre les ouvriers parisiens, plutôt porté sur la révolution que sur la monarchie, de se battre à sa place. Sur les Grands Boulevards, la troupe fait feu, excédée par les quolibets et les huées poussés par les « gants jaunes », les jeunes bourgeois, provoquant la bagatelle de deux cents morts! Des soulèvements se produisent dans le Centre, le Sud-Ouest et le Sud-Est entrainant l'arrestation de vingt-sept mille personnes.

Le calme revient vers le 10 décembre 1851, qui met fin aux évenements qui se sont déroulés depuis le printemps 1848, que l'on peut résumer ainsi:

Après une période initiale de fraternisation générale, la bourgeoisie républicaine a pris le pouvoir avec l’appui militaire de Cavaignac, le vainqueur des émeutiers de juin.

Mais l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte au suffrage universel a fait apparaître un acteur nouveau et arithmétiquement majoritaire, l’électorat paysan. Les républicains bourgeois ont été écartés du jeu lorsque le parti de l’Ordre s’est appuyé à son tour sur la majorité paysanne, sans parvenir toutefois à écarter Louis-Napoléon qui a réussi au contraire à rassembler l’État et la majorité de la population contre le parti de l’Ordre pour exécuter le coup d’État du 2 décembre 1851.

 

Une nouvelle période historique commencait, dominée par la personnalité de Louis-Napoléon Bonaparte. 

Lire la suite

RETOUR AU COMBAT

16 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #INTERLUDE

RETOUR AU COMBAT

IL S'AGIT BIEN D'ARTILLERIE LÈGÈRE POUR CE RETOUR AU COMBAT

 

 

Dans un blog déjà lointain, le 5 mars dernier, je présentais le déroulement de la présentation de ma candidature à la fonction de Maitre-Assistant en Sciences de Gestion devant les membres du CNU, à Paris.

 

On l’a vu, je fis preuve d’une arrogance déplacée, aussi bien pendant qu’après cette épreuve. C’est ce que me fit comprendre à juste titre mon ami et homonyme Luc Boyer qui me confessa plus tard, après les résultats qui se révélèrent effectivement positifs.

Il eut également la gentillesse de me confier une mission d’enseignement de formation continue chez INA Roulements, une entreprise germanique de fabrication de roulements à billes installée à Haguenau, tout prés de la frontière allemande. Cette mission me permit d’effectuer cinq ou six déplacements en train de nuit entre Nice et Strasbourg et de redécouvrir l’Alsace où j’allais plus tard m’installer pour quelques années. La rémunération de cette activité annexe fut également la bienvenue en ce printemps 1980 où je ne recevais que mon salaire d‘assistant.

Pour revenir une dernière fois sur ma réaction pendant et après mon audition face au jury, je m’étais enfin trouvé dans la situation d’être jugé et reconnu au plan de la recherche avec le sentiment d’une injustice à réparer, en dehors des conflits de pouvoir inhérents au management des activités universitaires. Elle l’était désormais, au delà de mes attentes, ce qui contribuait à rehausser ma confiance. Je savourais donc le désaveu à la Commission de Spécialistes locales, puis je passais à la suite.

À échéance de deux mois, commençait pour moi le concours d’Agrégation en Sciences de Gestion, un concours en trois étapes souvent remaniées au long des années. La première étape était éliminatoire, avant deux étapes liées, une étape théorique portant sur un sujet de sciences de gestion et une étape appliquée portant sur une étude de cas dans le domaine de spécialité choisi par le candidat.

Cette première étape consistait en la présentation de mes travaux, dans les mêmes conditions que celles du Concours de Maitre de Conférences. Je considérais qu’elle ne devrait pas présenter de difficultés majeures, puisque je venais de la surmonter dans d’excellentes conditions : j’étais rodé et confiant, un peu trop même, on le verra.

Je me concentrais donc sur la préparation des deuxième et troisième épreuves. La seconde était redoutable pour moi, car ma candidature manquait de profondeur et de largeur.

Profondeur, parce que ma connaissance de la recherche en gestion était courte. Je n’avais pas accumulé beaucoup de lectures, de réflexions, bref consacré trop peu de temps à la reflexion théorique en dehors de celui que j’avais donné à la thèse et à quelques articles, en comparaison avec celui dont avait disposé les maitres de conférences confirmés qui était en compétition avec moi dans le concours.

Largeur, parce que je ne savais pas grand-chose des grandes disciplines de gestion, comme le marketing, la gestion des ressources humaines, la stratégie, la finance et surtout la comptabilité ou le contrôle de gestion. Comment acquérir en quelques semaines l’ensemble des connaissances centrales qui permettraient d’entrer en résonance avec les préoccupations, les réflexes et les fondamentaux des membres du jury ?

J’étais conscient de ces manques et également de mon absence de relations avec les professeurs qui menaient la dance du concours. Ils se trouvaient à Paris bien sûr, mais aussi à Aix, Grenoble, Bordeaux, Rennes, Lille. Pas à Nice, isolée au fin fond du Sud-Est. Tous ces professeurs préparaient leurs ouailles à l’aide de leçons simulées qui consistaient à distribuer au candidat un sujet théorique le matin et à l’écouter avec quelques collègues le soir, afin de corriger ses principales déficiences.

 

Trop neuf pour connaître en profondeur les disciplines de gestion, trop isolé à Nice, je risquais de buter sur le sujet théorique. Heureusement, il y eut le miracle Pierre Baranger.

Lire la suite

La première cohabitation (1849-1851)

12 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La première cohabitation (1849-1851)

LE GÉNÉRAL CHANGARNIER, CROQUÉ PAR DAUMIER

 

Oui, les résultats électoraux qui suivirent furent très intéressants.

 

Ces résultats sont sans appel en faveur du parti de l’Ordre ; sur sept cent cinquante représentants, il obtient quatre cent cinquante sièges, la gauche cent quatre-vingt, et les républicains modérés quatre-vingt. À Paris cependant, les socialistes et les conservateurs sont à égalité, révélant la persistance d’une opinion révolutionnaire dans la capitale, à contrario du reste du pays.

La droite dispose largement de la majorité parlementaire, mais son candidat à la Présidence de la République  alors que son candidat, le général Cavaignac, a été battu par Louis-Napoléon. Elle a donc l’intention de reprendre le contrôle du pouvoir au dépens de ce dernier. Une cohabitation vient de s’installer.

Le 28 mai, l’assemblée législative élit un président orléaniste, Dupin. Les monarchistes croient détenir le vrai pouvoir avec l’assemblée, tandis que le président est supposé s’épuiser au contact des dures réalités du pouvoir exécutif. De toute façon, se disent les conservateurs, Louis-Napoléon n’a que quatre ans de mandat sans espoir de renouvellement. Quant à la gauche, elle ne rêve que de coups d’État, puisqu’elle ne voit pas d’autres moyens pour prendre le pouvoir. 

La gauche ouvre le feu le 11 juin 1849. Ledru-Rollin demande la mise en accusation du gouvernement Barrot en raison de l’intervention militaire de la France en Italie, en n’hésitant pas à menacer le gouvernement : « La Constitution violée sera défendue par nous, même les armes à la main ».

Deux jours plus tard, il appelle à prendre les armes pour « défendre la République », menacée d’après lui par le gouvernement et la majorité de l’Assemblée législative. Tandis que des manifestations ont lieu à Lyon, Grenoble, Strasbourg, Perpignan, celle qu’il organise à Paris est brisée par les troupes de Changarnier ce qui l’oblige à s’enfuir en Angleterre.

Louis-Napoléon profite ensuite de l’été pour soigner sa popularité par des tournées en Province, tandis que, poursuivant son programme, la majorité conservatrice accentue le contrôle sur la presse et accorde au clergé un rôle plus important dans l’enseignement.

Le 15 mars 1850, la Loi Falloux supprime le monopole universitaire, autorise l'ouverture d'écoles congréganistes et accorde au clergé un certain contrôle sur les écoles publiques. Le résultat de cette mesure sera de mettre pour longtemps le problème de l'école au premier plan des préoccupations politiques.

Or le 10 mars et le 28 mars 1850, la gauche a remporté 21 des 31 sièges des députés de gauche invalidés, ce qui fait prendre conscience à l’Assemblée que la gauche  qu’elle avait prématurement enterré, a conservé une influence substantielle dans l’électorat.

C’est ce qui pousse l’Assemblée à réagir en faisant machine arrière par rapport au suffrage universel, par une loi du 31 mai 1850 qui subordonne le droit de vote à trois ans de résidence et au paiement d’une taxe. Selon cette loi, le nombre des électeurs passe de 96180000 à 6809000. À Paris, il passe même de 224000 à 74000.

Désormais, tout était en place pour que Louis-Napoléon abatte son jeu, en se situant à mi-chemin entre la gauche révolutionnaire et les conservateurs.  

Lire la suite

DONALD TRUMP and THE ECONOMIST

8 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

DONALD TRUMP and THE ECONOMIST

ZANNY MINTON BEDDOES SE RIT DES CRITIQUES…

 

J’imagine sans peine tout le mal que vous pensez de la candidature de Donald Trump, pour peu que vous ayez lu et adhéré aux analyses sur sa candidature, présentées par n’importe quel journal de presque n’importe quel pays du monde.

 

The Economist n’a pas fait exception à cette touchante unanimité, bien au contraire ! Le 5 mai 2016, l’hebdomadaire The Economist a publié en couverture un article de fond violemment hostile à Donald Trump, fièrement signé par Zanny Minton Beddoes (ZMB), rédactrice en chef.

Il faut convenir que personne ne peut être plus « politically correct » que  cette dame, dix-septième et première femme rédactrice en chef de The Economist.

Née en 1967, elle a été diplômée par Oxford University et par Harvard. Recrutée comme conseillère dans un groupe de Harvard par le Ministère des Finances polonais pour libéraliser son économie,  elle travaille ensuite deux ans au FMI sur des programmes d’ajustement économique.  Elle rejoint finalement The Economist en 1994 où elle gravit les échelons hiérarchiques jusqu’à devenir rédacteur en chef en février 2015. Elle est alors considérée comme l’une des journalistes économiques les plus influentes du monde, d’autant plus qu’elle publie dans les revues les plus prestigieuses, qu’elle intervient régulièrement sur les plus importantes chaines de TV et qu’elle donne des conférences dans les grands cercles d’influence américains. En 2015, elle a même été l’une des 133 invités de la conférence de Bidelberg qui réunit les dirigeants économiques et politiques pro-américains du monde pour des discussions informelles et secrètes, le gouvernement du monde en somme.

ZMD ne pouvait pas laisser passer l’affront du triomphe de Donald Trump aux primaires du Parti Républicain, d’autant plus que son hebdomadaire avait violemment critiqué le candidat tout au long de la campagne et prédit avec aplomb son échec aux primaires.

Elle a donc réagi avec vivacité, produisant un article encore plus violemment hostile au futur candidat républicain que les précédents, dénonçant ses nombreux travers personnels, sa démagogie, ses contradictions, son incompétence, le danger qu’il présentait pour le parti républicain, pour les Etats-Unis et pour le monde. Bref le diable.

Elle s’est prononcée ensuite sans nuance pour la candidature d’Hillary Clinton à la Présidence des Etats-Unis, puis a pronostiqué hardiment l’échec final de Donald Trump à la dite élection, sans tenir compte du fait que tous les pronostics précédents de The Economist ont été démentis depuis dix-huit mois comme s’il ne parvenait plus à capter le changement d’humeur qui a saisi le monde ces derniers temps.

L’article de The Economist a entrainé, de très nombreux commentaires, au delà de la norme (plus de 1200 au moment où je publie ce blog)  et en grande majorité hostiles.

Les quatre extraits suivants de ces commentaires sont intégralement transcrits ci dessous en anglais (avec les fautes d’origine !). Faites l’effort de les lire, si  vous voulez comprendre ce qui va se passer et non ingurgiter sans esprit critique ce que les médias vous content, c’est le cas de l’écrire. L’un des derniers commentaires parus recommande d’ailleurs sagement à The Economist (TE) de ne pas se risquer à des pronostics : 

« Don't make predictions, TE, especially when you don't know what the hell you're talking about.

« Fortunately, Mr Trump will probably lose the general election. A candidate whom two-thirds of Americans view unfavourably will find it hard to win 65m votes, which is about what the winning candidate will need. The share of women who disapprove of him is even higher." »

Enough with the unfavorables already. Trump's favorability rating was historically low among Republican voters, but he still won, didn't he?

« There may be violence at the Republican convention in Cleveland, where Trump supporters and protesters are likely to clash. »

What the hell are you talking about??? Who wrote this article? »

 

Certains expriment leurs frustrations comme cet abonné récent :

« This week, I subscribed to your publication, expecting in-depth, objective discussion of world events. If this article is any indication on the level of your analysis, my subscription is unlikely to be renewed past the 12-week promotional period. You offer no explanation on why Mr. Trump was nominated and your apocalyptic predictions are beyond simple. Your shortsighted diatribe doesn't address the truth of what is happening in the USA, 2016. »

 

Un troisième, chaudement approuvé par les lecteurs (30), exprimait un point de vue profondément pessimiste :

« H.Clinton is one of several (along with Sarkozy/Cameron/etc) war criminals who illegally attacked Libya, creating more and more failed states convulsing in violence and killing fields with millions of innocent people (including children, women) being murdered / injured / traumatized / displaced and captive women being sold as concubines, hundreds of thousands of refugees flooding Europe, drowned toddlers being washed ashore, Afghans, including children and 6-month old baby, drowned in the Aegean trying to reach Greece, setting fires to the whole region which have simply radicalized and created more and more terrorists.

The Reps say they believe in economic freedom—which is a lie—while they definitely, and overtly, don’t believe in social freedom.

The Dems say they believe in social freedom—which is a lie—while they definitely, and overtly, don’t believe in economic freedom.

The Dems claim to care about people, while the Reps appear to care mostly about things.

The Reps never have the moral and philosophical high ground and always come off looking like selfish hypocrites.

The Republicans are the Stupid Party, and the Democrats are, in fact, the Evil Party.

There’s actually little to distinguish the Dems and the Reps, besides their rhetoric.

But there’s a huge change afoot. The country itself is fragmenting.

The popularity of Sanders, who’s got the youth totally on his side and has won eight out of nine of the last caucuses and primaries, shows where the Democratic Party’s heart, and future, lies. But the Party machine won’t give him the nomination, which will increasingly reveal the Democratic Party as being very non-democratic.

The Republican party should splinter. In fact, it will likely self-destruct if it doesn’t accept the nomination of Trump.

U.S. voters don’t get a say in who runs the country. Instead, a “shadow government” of elites, cronies, lobbyists, bureaucrats, politicians, and zombies – aka the Deep State – is permanently in power.

Put simply, it doesn’t matter which party is in power; the Deep State rules.»

 

Un quatrième, qui a obtenu le maximum d’approbation des lecteurs (40), dénonce les effets de la globalisation sur l’économie et la société américaine :

« Wow reading the Economist you get the same foretelling of a disaster with Trump as you would with a Yellowstone eruption. TRUMP WILL BE ELECTED and it all comes down to this... 25 years ago we were told by Republican establishment and the Democrat Clintons, Globalization Globalization, Globalization.

Since the 50's to the 80's the largest employers of the US were US Steel, GM motors, Standard Oil (Exxon now) etc.. all paying equivalent to $30+ an hour in todays wages.

By the late 90's in the Midwest all manufacturing started to rapidly disappear, In the Northwest the logging industry started to rapidly disappear. We were told don't worry with retraining and a shift in the economy to more service and tech work we will be better off.

Now if you type in biggest US employers it is Walmart, Target, Yum brand Foods, and McDonald's, average pay is Minimum wage! 
To top off this they now find themselves competing for the minimum wage jobs with illegal immigrants at home and foreigners from countries that don't play by any rules if those jobs are being shipped overseas.

They can't make their house payments but are told by the media that they will be branded racists if they complain. Meanwhile elites out there raised their net worth over 10 fold from all the cost benefits of Globalization and try to placate the rest of us with a higher minimum wage and explanations that now we can buy a big screen TV cheaper at the Walmart we are probably working at.

These people told not to worry 25 years ago are now reaching retirement looking back on a life of unemployment, reduced wages, reduced standard of living, losing or never being able to buy a home and are asking themselves "how long is this long term benefit going to take cause in the long term we are dead!"

The Yellowstone eruption has already occurred!!


Trump is the only one talking about this!


My advice to the editors and journalists of TE is to cut out every article written in your publication about Trump and Hillary and pin them to your wall… In 6 months time Bon Appetit case you'll be eating your words. ».

 

Si vous êtes parvenu jusqu’au bout de ce long blog, vous savez ce qui vous reste à faire : suivez attentivement l’élection américaine à venir car elle s’annonce passionnante et qu’elle risque d’avoir des rebondissements dramatiques, faites vous une opinion et formulez votre pronostic.

Il sera temps ensuite d’analyser les conséquences du résultat électoral…

 

 

 

Lire la suite

Un résultat électoral singulier

3 Mai 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Un résultat électoral singulier

L'ÉLU SURPRISE

 

La constitution votée, le match donnait un résultat tout à fait inattendu, en l’absence de sondages.

 

En effet, le 20 décembre 1848, les résultats de l’élection présidentielle sont publiés. En l’absence d’instituts de sondages, c’est à la surprise générale que Louis Napoléon Bonaparte est élu par 74,2% des votants. De son côté, le général Cavaignac qui était au pouvoir et était désigné comme le favori officiel, n’obtient que 1 448 000 voix, soit 19,5% des votants. Sans surprise par contre, les républicains de gauche qui soutenaient Ledru-Rollin sont déçus de ses 371 431 voix, soit 4,8 % des voix. Quant au socialiste Raspail, à Lamartine et à Changarnier, candidatures purement symboliques, ils n’obtiennent respectivement que  36 964 voix, 21032 voix et 4975 voix.

Ce vote, libre et aux résultats inattendus, contient des informations applicables à tous les votes non contrôlés. Les électeurs ont besoin de rêve et de sécurité. À ce titre, ils ne votent pas pour le pouvoir qu’ils subissent, sauf si les autres candidats les inquiétent. Mais lorsque l’un des candidats sait les faire rêver et les rassurer à la fois, ils se précipitent dans ses bras.

Marx, fine mouche, note que « Le 10 décembre 1848 fut le jour de l’insurrection des paysans ». On ferait référence aujourd’hui à la revanche du peuple contre les élites ou contre la pensée unique.

En 1848, les paysans, majoritaires, ont massivement voté contre l’impôt supplémentaire de 45%, contre les troubles, contre l’anarchie, contre la révolution parisienne, contre la politique.

Les ouvriers ont voté contre les responsables de la répression, y compris Ledru-Rollin.

Cavaignac a fait un bon score dans le Midi des minorités protestantes et dans le Nord, des régions toutes deux imperméables à la légende napoléonienne.

Après ce coup de théâtre, il restait à élire l’Assemblée législative. Ce fut fait six mois plus tard, les 13 et 14 mai 1849.

Dans l’intervalle, Louis-Napoléon avait soigné sa popularité auprès des catholiques en se prononçant pour la restauration de l’autorité temporelle du Pape alors que la république venait d’être proclamée à Rome par Garibaldi. Joignant le geste à la parole, il faisait débarquer, le 25 avril 1849, douze mille hommes pour rétablir le Pape, une intervention  pourtant condamnée par l’Assemblée constituante en fin de mandat. À long terme, cette décision électorale de Louis-Napoléon de rétablir l’autorité temporelle du Pape lui coûtera cher, puisqu’elle le privera de l’alliance italienne en 1870.

De plus, de nouvelles mesures avaient été prises pour contrôler l’opinion, telles que le rétablissement de la  censure sur les spectacles, le 28 janvier 1849, ou la suppression des clubs, le 24 mars 1849.

Les partis s’étaient réorganisés en vue de la prochaine élection législative. La droite s’était regroupée au sein de l’Union libérale, qui se réclamait du patronage de Louis-Napoléon Bonaparte avec comme mot d’ordre « Ordre, propriété, religion » et guerre aux « partageux ».

La gauche avait formé un comité démocratique socialiste, dirigé par Ledru-Rollin avec un programme qui a encore une saveur moderne : liberté de la presse et de réunion ; abolition de la peine de mort ; suppression de la magistrature présidentielle et stricte subordination de l’exécutif au législatif. Mais aussi progressivité de l’impôt ; droit au travail ; nationalisation des chemins de fer, des assurances et des mines.

Entre les deux, les républicains modérés, les centristes en somme, un peu sonnés par les conséquences de l’établissement du suffrage universel qu’ils avaient eux-mêmes réclamé, avaient formé une Association des Amis de la Constitution.

 

Une organisation politique tout à fait moderne, qui rend les résultats électoraux qui suivirent très intéressants. 

Lire la suite

La Constitution du 4 novembre 1848

28 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La Constitution du 4 novembre 1848

UNE SI BELLE CONSTITUTION...

 

À l’occasion du vote de la Constitution, l’Assemblée Constituante définit le rôle du pouvoir exécutif qui est confié au président de la République qui va être élu au suffrage universel quelques semaines plus tard.

Il aura un mandat de quatre années, non renouvelable avant quatre autres années ; il nommera et révoquera les ministres, mais ne pourra pas dissoudre l’assemblée unique de 750 représentants rééligibles, élus au scrutin de liste pour trois ans, qui détient le pouvoir législatif.

Cette Constitution du 4 novembre 1848 était d’ailleurs fort instructive, dont le préambule permettait de saisir les motivations des Constituants :

« En présence de Dieu et au nom du Peuple français, l'Assemblée nationale proclame :

I. La France s'est constituée en République. En adoptant cette forme définitive de gouvernement, elle s'est proposée pour but de marcher plus librement dans la voie du progrès et de la civilisation, d'assurer une répartition de plus en plus équitable des charges et des avantages de la société, d'augmenter l'aisance de chacun par la réduction graduée des dépenses publiques et des impôts, et de faire parvenir tous les citoyens, sans nouvelle commotion, par l'action successive et constante des institutions et des lois, à un degré toujours plus élevé de moralité, de lumières et de bien-être.

II. La République française est démocratique, une et indivisible.

III. Elle reconnaît des droits et des devoirs antérieurs et supérieurs aux lois positives.

IV. Elle a pour principe la Liberté, l'Égalité et la Fraternité. Elle a pour base la Famille, le Travail, la Propriété, l'Ordre public.

V. Elle respecte les nationalités étrangères, comme elle entend faire respecter la sienne ; n'entreprend aucune guerre dans des vues de conquête, et n'emploie jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple.

VI. Des devoirs réciproques obligent les citoyens envers la République, et la République envers les citoyens.

VII. Les citoyens doivent aimer la Patrie, servir la République, la défendre au prix de leur vie, participer aux charges de l'État en proportion de leur fortune ; ils doivent s'assurer, par le travail, des moyens d'existence, et, par la prévoyance, des ressources pour l'avenir ; ils doivent concourir au bien-être commun en s'entraidant fraternellement les uns les autres, et à l'ordre général en observant les lois morales et les lois écrites qui régissent la société, la famille et l'individu.

VIII. La République doit protéger le citoyen dans sa personne, sa famille, sa religion, sa propriété, son travail, et mettre à la portée de chacun l'instruction indispensable à tous les hommes ; elle doit, par une assistance fraternelle, assurer l'existence des citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des secours à ceux qui sont hors d'état de travailler. 
En vue de l'accomplissement de tous ces devoirs, et pour la garantie de tous ces droits, l'Assemblée nationale, fidèle aux traditions des grandes assemblées qui ont inauguré la Révolution française, décrète, ainsi qu'il suit, la Constitution de la République… »

 

Qui ne souscrirait aujourd’hui à une aussi belle déclaration d’intention, et si raisonnable ? 

Lire la suite

QUE FAIRE DE L'UNION EUROPÉENNE?

24 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

QUE FAIRE DE L'UNION EUROPÉENNE?

CONSTRUIRE UN PONT VERS L'AVENIR...

 

Que faire de l’UE en tant que citoyen français, alors que la France protectrice d’autrefois n’est plus?

 

Est-il envisageable de laisser l’Union européenne poursuivre sa marche mortifère sur un chemin que nous connaissons bien :

Une UE toujours plus vassale des Etats-Unis au plan commercial et stratégique.

Une UE baudruche, enflant encore en s’adjoignant la Turquie et l’Ukraine pour devenir une zone sans frontière ouverte à tous les migrants du monde.

Une UE toujours plus mélangée, agitée de conflits entre les races, les nationalités et les religions.

Une UE de plus en plus coupée en deux, entre les gagnants de la compétition économique comme l’Allemagne et les perdants comme la Grèce.

Une UE sans tête, où des bureaucrates, de plus en plus terrorisés par les risques de la démocratie, prennent en cachette des décisions qu’ils veulent irréversibles pour des populations qui oscillent entre résignation et révolte.

Un tel système, quadruplement déséquilibré aux plans stratégique, géopolitique, culturel et économique n’aurait aucune chance de résister dans la plus étale des conjonctures, mais que dire de son espérance de survie alors que les vents de l’histoire se remettent à souffler?

Les vents sont devenus violents en effet : la  concurrence  économique issue de la mondialisation exerce une pression croissante sur une grande part des économies d’une UE furieusement libérale. Les pressions démographiques augmentent au Sud de l’Europe, obligeant l’UE à réagir où à se coucher. Des mouvements religieux radicaux veulent imposer, au prix du terrorisme, leur vision du monde à des populations de vieilles cultures chrétiennes. Enfin, les Etats-Unis accroissent leur étreinte stratégique sur l’UE afin de renforcer leur position face à la confrontation qu’ils organisent avec la Russie et la Chine.

Face à ces défis, l’UE apparaît passive, objet plutôt que sujet de l’histoire, mollement tyrannique pour ses sujets à qui elle fait payer le coût de ses capitulations face aux puissances qui la pressent, Etats-Unis, Chine et même Turquie.

Une telle perspective n’est en rien rassurante, en particulier pour des Français qui ont la culture d’un État fort et qui ne regardent pas vaciller l’UE sans frémir. Ils en sortiraient probablement si on le leur demandait, mais comment s’en échapper quand la France se trouve au centre géographique de l’Europe ? Ce serait l’effondrement total d’un système européen qui pourrait difficilement survivre à la sortie de la Grande Bretagne, mais sûrement pas à celui de la France.

Une telle sortie impliquerait que la France dispose à la fois d’un programme alternatif qui permette de reconstruire une nouvelle Europe et de la force suffisante pour rassembler ses partenaires autour d’elle. Une telle perspective semble hors de portée, compte tenu des rapports de force avec une Allemagne qui chercherait dans de telles circonstances à constituer un glacis économique autour d’elle avec l’Est et le Nord de l’Europe.

Faut-il donc rester dans l’UE en la réformant? Pour que l’UE devienne un sujet de l’histoire au service de ses citoyens, la seule réforme qui vaille est celle du pouvoir européen. La sournoise méthode Monnet doit enfin laisser la place à la clarté démocratique. L’exécutif européen, avec des pouvoirs clairement délimités, doit être élu et contrôlé par une assemblée également élue. 

Ce n’est qu’à cette condition que ce pouvoir européen pourra devenir indépendant, définir l’espace doté de frontières réelles dans lequel il exerce une souveraineté limitée par celle des États, s’adresser à des peuples qui auront le pouvoir de l’approuver ou de le congédier et proposer à terme de redistribuer les richesses et le travail entre les nations dont il faut commencer par accepter l’existence et la pérennité.

L’Union Européenne a eu le mérite de révéler la volonté d’union des peuples européens. Elle a aussi eu l’avantage d’explorer les voies à ne pas suivre pour avancer dans l’union. Il appartient aujourd’hui aux peuples européens de contraindre leurs politiciens à concevoir un système qui leur soit adapté, aussi loin de l’anti modèle américain que d’un anti modèle chinois à qui, contrairement au premier, il n’est venu jusqu’ici à l’idée de personne de se référer.

 

Les peuples sont sans cesse à la recherche de pouvoirs qui les protègent, tandis qu’ils fuient ceux qui les angoissent, les oppriment, ou pire encore, les terrorisent. C’est pourquoi la clé de la survie de l’Union Européenne réside dans sa capacité à rassurer ses populations, une capacité quasi nulle aujourd'hui...

Lire la suite

Cavaignac remporte la première manche

17 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

Cavaignac remporte la première manche

LE GENERAL CAVAIGNAC ET SON ÉTAT MAJOR

 

Fin juin 1848, la gauche révolutionnaire avait été mise hors jeu avec l’aide de l’armée dirigée par le général Cavaignac.

 

Louis-Eugène Cavaignac (1802- 1857), fils de Jean-Baptiste Cavaignac, un député montagnard de la Convention proche de Robespierre sous la Terreur, est réputé « bon républicain » du fait de sa filiation.

Son frère, journaliste au National, est d’ailleurs l’un des chefs du parti républicain, tandis qu’il affiche en tant qu’officier son républicanisme héréditaire pendant les Trois Glorieuses.

En 1848, il est élu député à la Constituante. Le 23 juin, il est investi du commandement des forces armées contre les insurgés du Faubourg Saint-Antoine, puis nommé président du Conseil des Ministres par l'Assemblée constituante après le « succès » de la répression.

Candidat au nom des républicains modérés à la présidence de la République, il sera surpris d’être distancé par Louis-Napoléon Bonaparte. Il est néanmoins réélu député, mais arrêté au moment du coup d'État du 2 décembre 1851, ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre une carrière politique sous le Second Empire.

Si les ouvriers subissent la répression, les paysans ne sont pas pour autant satisfaits de la République. Le désordre parisien ne leur dit rien qui vaille et ils ne veulent pas payer la note du chômage des ouvriers. Les élections partielles le montrent, qui consacrent la victoire des orléanistes et des légitimistes, avant le vote pour l’élection du président de la République, le 10 décembre 1848.

Au cours de cette élection, Changarnier est candidat pour les légitimistes, Cavaignac au nom des républicains d’ordre, Lamartine représente les républicains de progrès, Ledru-Rollin et Raspail sont les champions désunis de la gauche, et Louis-Napoléon Bonaparte ne représente officiellement que lui-même, mais il avait été élu député le 5 juin 1848 à la surprise générale, dans quatre départements, dont la Corse. Or, il était machiavéliquement soutenu par les royalistes. Tocqueville note dans ses Souvenirs, qu’Adolphe Thiers disait de Louis-Napoléon Bonaparte que c’était « une espéce de crétin que nous mettrons de côté dés qu’il ne pourra plus nous servir. »

Que de drames, la fatuité des grands hommes a t-elle provoquée !

Avant le scrutin présidentiel, l’Assemblée Constituante adopta la Constitution à une très large majorité, par 733 voix contre 42.

À cette occasion, elle définit le rôle du pouvoir exécutif qui est confié au président de la République qui va être élu au suffrage universel quelques semaines plus tard. Il aura un mandat de quatre années, non renouvelable avant quatre autres années ; il nommera et révoquera les ministres, mais ne pourra pas dissoudre l’assemblée unique qui détient le pouvoir législatif. Ce pouvoir législatif est en effet confié à une assemblée unique de 750 représentants rééligibles, élus au scrutin de liste pour trois ans.

La constitution votée, le match pouvait commencer entre les prétendants et l’on verrait bien ce que le gagnant ferait de ce bout de papier !

Lire la suite

UNE UNION EUROPÉENNE PROTECTRICE?

12 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #ACTUALITÉ

UNE UNION EUROPÉENNE PROTECTRICE?

VINGT HUIT PEUPLES EN QUÊTE DE PROTECTION

 

Il s’agissait, et il s’agit toujours, de continuer dans le droit chemin de l’UE, nouvelle église autour de laquelle doivent se rassembler tous les Européens, en écrasant en route les obstacles semés par les non croyants.

 

Un bon exemple de la démarche précédente, qui a l’avantage d’appartenir à l’actualité immédiate, est celui du referendum néerlandais sur l’accord entre l’UE et l’Ukraine. Deux tiers des votants néerlandais se sont prononcés contre. Après avoir relevé que ces votants étaient peu nombreux et que le vote n’était que consultatif afin de souligner le peu d’intérêt à accorder à ce résultat, le président Jean-Claude Juncker s’est contenté d’exprimer sa tristesse, François Hollande et Angela Merkel assurant de leur côté qu’ils continueraient à appliquer l’accord sur L’Ukraine.

Aucune interrogation sur les raisons de ce résultat.

Aucun doute de la part de politiciens, qui savent pourtant que la majorité de leurs électeurs respectifs sont hostiles aux décisions qu’ils ont prises, si bien qu’ils se gardent de les consulter dans la mesure du possible. Le comportement des dirigeants européens rappelle dés lors celui des dirigeants soviétiques qu’aucun doute n’effleurait non plus, jusqu’à ce que toute leur machinerie s’effondre d’un coup.

La différence entre les deux systèmes, soviétique et européen, réside dans les moyens employés, brutaux pour le premier et doucereusement mesurés pour le second, mais pas dans l’objectif, car, comme le souligne Emmanuel Todd dans la préface de son ouvrage, (L’invention de l’Europe, 1995) : « Il y a, dans l’idéologie de l’unification, une volonté de briser les réalités humaines et sociales qui rappelle, étrangement mais invinciblement, le marxisme-léninisme. Lui aussi mêlait un projet de transformation économique à un souverain mépris des diversités culturelles et nationales. »

De quel projet s’agit-il donc ?

En principe d’unir des sociétés afin qu’elles soient plus fortes ensemble.

Mais le paradoxe est que la plupart d’entre elles sont affaiblies par le processus même de l’union.

C’est du moins la situation de la France, privée depuis un quart de siècle de régulation monétaire interne au nom du Franc fort préparatoire à l’union monétaire, puis au nom de L’Euro. Pourquoi croyez vous donc que son industrie se soit affaissée, que son agriculture vacille, que le nombre de chômeurs augmente sans cesse, que la croissance ait pratiquement disparue et que son déficit commercial atteigne des sommets, si ce n’est en raison des contraintes que lui impose l’Union Européenne par les biais de l’euro et du libre échange ? C’est miracle, grâce à la résilience des Français, qu’elle ne se soit pas encore effondrée, comme l’économie et la société grecque. 

Qui croit encore que le processus d’unification de l’Europe sous la bannière de l’UE aura pour effet de renforcer le niveau de vie et le pouvoir des européens? Tout au plus le risque de marche arrière est-il présenté comme insurmontable, afin de neutraliser des opinions publiques de plus en plus hostiles aux projets de l’UE, que ce soit son élargissement en cours de préparation à l’Ukraine et à la Turquie ou l’inquiétant traité de commerce secrètement négocié entre les Etats-Unis et l’Europe.

Où se cache la dynamique européenne ? Pas au sein des populations de l’UE, qui élisent ici des dirigeants hostiles comme en Pologne, votent là contre les décisions de l’UE comme aux Pays-Bas ou s’interrogent ailleurs sur l’opportunité de quitter l’UE comme en Grande-Bretagne.

Aussi, toutes les élections en Europe sont désormais présentées comme des menaces pour l’Union Européenne, les électeurs exprimant de plus en plus leurs craintes vis à vis du projet porté par l’UE, des craintes qui atteignent leur paroxysme avec la « crise » des réfugiés.

Cette dernière montre en effet jusqu’à la caricature le contenu du projet européen. En appelant les réfugiés à se diriger vers l’Allemagne, Angela Merkel a révélé la vision qu’elle avait de l’Allemagne : un pays sans peuple, qui a par contre besoin de toujours plus de main d’œuvre à bas coût.

L’appel d’Angela Merkel a également mis en lumière la disparition des frontières de l’Union Européenne, puisqu’elle en est réduite, pour juguler le flot croissant de migrants qui rejoignent l’Allemagne et l’UE, à céder au chantage de la Turquie pour que cette dernière veuille bien cesser de les lui envoyer.

Dans ces conditions, l’UE apparaît, pour une proportion croissante de citoyens, non pas comme une puissance protectrice au service de ses membres,  mais comme un danger incontrôlable qui rôde au-dessus de leurs emplois, de leur style de vie, de leur liberté, et finalement de leur sécurité physique.

 

Aussi les citoyens européens en général, et français en particulier, se trouvent-ils de plus en plus coincés entre un impossible retour en arrière et l’incontrôlable fuite en avant d’une Union Européenne dépassée par des évènements qu’elle n’a pas su anticiper, qu’elle ne parvient pas à réguler et qui menacent directement leur sécurité.

 

À SUIVRE

Lire la suite

La gauche hors jeu

10 Avril 2016 , Rédigé par André Boyer Publié dans #HISTOIRE

La gauche hors jeu

EMEUTE ET BARRICADES AU QUARTIER SAINT ANTOINE

 

Les républicains de gauche et les socialistes avaient perdu les élections le 23 avril 1948. Ce n’était pas étonnant.

 

En effet, Tocqueville observe dans ses souvenirs que « Paris et ceux qui parlaient en son nom avaient tellement abusé de sa puissance, et semblaient tenir si peu de compte du reste du pays, que l'idée de secouer le joug et d'agir enfin par eux-mêmes se présentait à beaucoup d'esprits qui ne l'avaient jamais conçue (...). On voulait aller aux élections, car choisir des ennemis de la démagogie parisienne se présentait moins aux esprits comme l'usage régulier d'un droit que comme le moyen le moins dangereux dont on pouvait se servir pour affronter le maître. »

 

Les socialistes, qui ne se résignaient pas au verdict du suffrage universel, organisèrent le 15 mai 1848 une manifestation de cent mille personnes qui marcha sur le Palais-Bourbon, officiellement pour soutenir l’indépendance polonaise.

Ils commencèrent par proclamer la dissolution de l’Assemblée constituante avant d’investir l’Hôtel de Ville pour y proclamer un nouveau gouvernement.

Mais la garde nationale reprit successivement le contrôle du Palais-Bourbon et de l’Hôtel de Ville, arrêta les chefs de la tentative de putsch, Barbés, Blanqui, Raspail, Sobrier, Louis Blanc, Albert, Hubert, et écarta le préfet de police Caussidière, complice de la tentative insurrectionnelle.

Les conséquences de cet échec de l’insurrection furent instantanées : trois mois après la chute de Louis-Philippe, la République fit déjà marche arrière sur ses engagements de mars. Dés le 30 mai, l’expansion des Ateliers nationaux était freinée ; trois semaines plus tard, ils étaient quasiment dissous. L’émeute explosa le 23 juin, des barricades furent érigées, l’armée entra dans Paris et des volontaires arrivèrent de province pour combattre l’insurrection.

Tocqueville, encore lui, observe dans ses Souvenirs que « Par tous les chemins que les insurgés ne commandaient pas, entraient alors dans la ville des milliers d'hommes accourant de tous les points de la France à notre aide. Grâce aux chemins de fer, il en venait déjà de cinquante lieues, quoique le combat n'eût commencé que la veille au soir. »

L’Assemblée décréta l’état de siège et remit les pleins pouvoirs au général Cavaignac. Le 26 juin, le faubourg Saint-Antoine était pris d’assaut par l’armée et la garde nationale. 1600 soldats et gardes nationaux avaient été tués par les insurgés qui avaient perdu de leur côté 5500 tués ou fusillés, 11000 personnes avaient été  arrêtées et 4348 étaient déportées en Algérie.

 

Le 28 juin Cavaignac était nommé président du Conseil des ministres par l’Assemblée. Il forma son gouvernement, prolongea l’état de siège et prit de nombreuses mesures répressives contre les ouvriers et les journaux qui les soutenaient.

Les Ateliers nationaux étaient dissous, un passeport était imposé aux ouvriers qui voulaient changer de département, la journée de 12 heures était rétablie. Une commission était créée pour surveiller les théâtres, une loi établissait le contrôle du fonctionnement des clubs, les journaux devaient à nouveau déposer une caution pour avoir le droit de publier et une loi était promulguée sur les crimes et délits commis par voie de presse, qui punissait les attaques contre les institutions, la liberté des cultes, la propriété et la famille.

 

La Révolution de 1848 était terminée. Elle avait duré 4 mois et trois jours, du 25 février au 28 juin. La gauche révolutionnaire avait successivement démontré qu’elle était aussi incapable de prendre le pouvoir que de gouverner. 

Lire la suite